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SDSC attitude
Rappel du premier message :
J'ai essayé avec ça marche pour tous chez moi !
J'ai essayé avec ça marche pour tous chez moi !
vivanden- + membre techno +
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Somme
Re: SDSC attitude
L'ennemi de la vie du sol est :
https://twitter.com/twitter/statuses/978912376530526208
https://twitter.com/twitter/statuses/978912376530526208
Re: SDSC attitude
paysannature a écrit:L'ennemi de la vie du sol est :
https://twitter.com/twitter/statuses/978912376530526208
ivanquoi- + membre techno +
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chartres
Re: SDSC attitude
lui il a pas fait l’écobuage de sa barbe, les bien pensant qui ne paie pas la facture, c'est facile de debiter ...
dgé- schtroumpf grognon du forum
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Re: SDSC attitude
dgé a écrit:lui il a pas fait l’écobuage de sa barbe, les bien pensant qui ne paie pas la facture, c'est facile de debiter ...
Moi aussi j'ai une barbe ....car j'ai compris qu'il faut protéger le sol des agressions ....tu devrai essayer la barbe @dgé....!!
Re: SDSC attitude
paysannature a écrit:L'ennemi de la vie du sol est :
https://twitter.com/twitter/statuses/978912376530526208
Sur le fon : oui sur la forme : non
Ces gens la je les classes ici :
https://www.agri-convivial.com/t72758p100-agri-bashing-raz-le-bol#2511018
jardi85- + membre techno +
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Vendée
Re: SDSC attitude
jardi85 a écrit:paysannature a écrit:L'ennemi de la vie du sol est :
https://twitter.com/twitter/statuses/978912376530526208
Sur le fon : oui sur la forme : non
Ces gens la je les classes ici :
https://www.agri-convivial.com/t72758p100-agri-bashing-raz-le-bol#2511018
Alors comment il faut vous le dire poliment que la vie du sol est détruit par le travail mécanique du sol , sachant qu'avec tout le respect que l'on doit à tous , c'est dans votre intérêt que l'on vous explique tous cela ......sachant aussi que vous êtes libre de ne pas le croire et aussi de faire tout ce que vous voulez en toute liberté ....personnellement avec le peu que j'ai appris sur la vie du sol je me sentirai coupable de ne pas avertir ici sur ce forum ou ailleurs que le travail mécanique du sol est catastrophique pour la société et donc plus précisément pour tous les agris qui travaillent encore leur sols ....
Re: SDSC attitude
En temps qu'agriculteur, on est tous concerné par la conservation des sols, mais se faire dicter la leçon par des barbus.
Pour ma part, je pars en semis sous couvert l'année prochaine, sur les cultures qui me le permettent. Mais je voudrais qu on m'explique comment je fais pour ne pas labourer quand j'ai défoncé la parcelle au 01/11 en récoltant des légumes. L'abandon de la charrue n'est pas aussi facile dans ces situations...
Pour ma part, je pars en semis sous couvert l'année prochaine, sur les cultures qui me le permettent. Mais je voudrais qu on m'explique comment je fais pour ne pas labourer quand j'ai défoncé la parcelle au 01/11 en récoltant des légumes. L'abandon de la charrue n'est pas aussi facile dans ces situations...
VincentV- + membre techno +
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eure
Re: SDSC attitude
Pour moi si on abuse pas des façon mécanique ce n'est pas si catastrophique qu'on le dit......
Sur mon exploitation ,si la charrue n'avait jamais exister ;plus de la moitié serait en friche ...... ,cette partit est en prairie ,donc plus labourer maintenant ,mai si ca n'avait jamais été labourer il n'y aurait bien moins de terre .....
Je suit avec intérêt le SDSCV ..... mai j'aime pas les raccourcit trop rapide et l'oublie de certaine chose ......
Je suis pas en bio ;mes prairies sont conduite en bio et dans mon assolement j'arrive a passer d'autre culture sans traitement ....
J'utilise quasiment plus d'insecticide
La charrue n'est pas le pire des outils
La répétition du passage si on dépasse une certaine profondeur est bien pire ....
L'outil qui a fait le plus de mal au sol est la PAC .........
Sur mon exploitation ,si la charrue n'avait jamais exister ;plus de la moitié serait en friche ...... ,cette partit est en prairie ,donc plus labourer maintenant ,mai si ca n'avait jamais été labourer il n'y aurait bien moins de terre .....
Je suit avec intérêt le SDSCV ..... mai j'aime pas les raccourcit trop rapide et l'oublie de certaine chose ......
Je suis pas en bio ;mes prairies sont conduite en bio et dans mon assolement j'arrive a passer d'autre culture sans traitement ....
J'utilise quasiment plus d'insecticide
La charrue n'est pas le pire des outils
La répétition du passage si on dépasse une certaine profondeur est bien pire ....
L'outil qui a fait le plus de mal au sol est la PAC .........
jardi85- + membre techno +
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Vendée
Re: SDSC attitude
VincentV a écrit:En temps qu'agriculteur, on est tous concerné par la conservation des sols, mais se faire dicter la leçon par des barbus.
Pour ma part, je pars en semis sous couvert l'année prochaine, sur les cultures qui me le permettent. Mais je voudrais qu on m'explique comment je fais pour ne pas labourer quand j'ai défoncé la parcelle au 01/11 en récoltant des légumes. L'abandon de la charrue n'est pas aussi facile dans ces situations...
C'est tout le problème des récoltes tardives, il faudrait pouvoir passer dans de bonnes conditions avec des machines légères, or les machines sont de plus en plus lourdes avec les conséquences que nous savons sur la structure du sol.
Commence par faire des couverts et mouline le moins possible le sol, la faune et la flore se porteront mieux et les sols portera d'avantage.
jojogo- + membre techno +
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Centre
Re: SDSC attitude
tu embauches des chômeurs (il y en a partout ) et travail à la mainVincentV a écrit:En temps qu'agriculteur, on est tous concerné par la conservation des sols, mais se faire dicter la leçon par des barbus.
Pour ma part, je pars en semis sous couvert l'année prochaine, sur les cultures qui me le permettent. Mais je voudrais qu on m'explique comment je fais pour ne pas labourer quand j'ai défoncé la parcelle au 01/11 en récoltant des légumes. L'abandon de la charrue n'est pas aussi facile dans ces situations...
matthieu76- + membre techno +
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seine maritime
Re: SDSC attitude
jardi85 a écrit:Pour moi si on abuse pas des façon mécanique ce n'est pas si catastrophique qu'on le dit......
Sur mon exploitation ,si la charrue n'avait jamais exister ;plus de la moitié serait en friche ...... ,cette partit est en prairie ,donc plus labourer maintenant ,mai si ca n'avait jamais été labourer il n'y aurait bien moins de terre .....
Je suit avec intérêt le SDSCV ..... mai j'aime pas les raccourcit trop rapide et l'oublie de certaine chose ......
Je suis pas en bio ;mes prairies sont conduite en bio et dans mon assolement j'arrive a passer d'autre culture sans traitement ....
J'utilise quasiment plus d'insecticide
La charrue n'est pas le pire des outils
La répétition du passage si on dépasse une certaine profondeur est bien pire ....
L'outil qui a fait le plus de mal au sol est la PAC .........
Aujourd'hui nous avons les outils pour produire un certain nombre de cultures sans avoir à travailler les sols.
Les blancs par la colonisation puis après guerre via les programmes d'accompagnements agricoles ont répandu dans le monde entier leurs pratiques agricoles basées sur le labour et la chimie.
Avant même la charrue, il y avait le feu. Avec le feu et des animaux, la forêt recule.
Les Amérindiens ne connaissaient pas l'araire, ils vivaient, les Amériques n'étaient pas des continents vides. Les réserves indiennes n'ont pas eu leurs sols ravagés par l'érosion éolienne des dust bowl des années 30, alors que plus rien ne poussait sur les fermes des blancs.
Du coup, en 1933 fut créé le Soil Erosion Service pour étudier les phénomènes érosifs et dispenser de nouvelles pratiques (qui a conduit à l'actuel Natural Resources Conservation Service), qui furent reprises par les chercheurs au Brésil pour conduire au Semis Direct Sous Couvert Végétal.
jojogo- + membre techno +
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Centre
Re: SDSC attitude
je mal rasé 14 jours sur 15, alors...paysannature a écrit:Moi aussi j'ai une barbe ....car j'ai compris qu'il faut protéger le sol des agressions ....tu devrai essayer la barbe @dgé....!!dgé a écrit:lui il a pas fait l’écobuage de sa barbe, les bien pensant qui ne paie pas la facture, c'est facile de debiter ...
par contre j'invite tous les zozos dictateurs de tous poils à me faire voir du semis de tournesol sans travail du sol, et ce sur plus d'une année et tous les types de sols
dgé- schtroumpf grognon du forum
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Re: SDSC attitude
paysannature a écrit:dgé a écrit:lui il a pas fait l’écobuage de sa barbe, les bien pensant qui ne paie pas la facture, c'est facile de debiter ...
Moi aussi j'ai une barbe ....car j'ai compris qu'il faut protéger le sol des agressions ....tu devrai essayer la barbe @dgé....!!
la barbe c'est dégueu et ça pique !
erwin- + membre techno +
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south Belgium
Re: SDSC attitude
parait même que y'a des djihadistes, des mormonts... la dedans, que des gens biens
dgé- schtroumpf grognon du forum
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Re: SDSC attitude
dgé a écrit:parait même que y'a des djihadistes, des mormonts... la dedans, que des gens biens
pas que ça! ... il y a aussi des restes de nourriture, des poux, des acariens, de la morve, ...
erwin- + membre techno +
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south Belgium
Re: SDSC attitude
jojogo a écrit:jardi85 a écrit:Pour moi si on abuse pas des façon mécanique ce n'est pas si catastrophique qu'on le dit......
Sur mon exploitation ,si la charrue n'avait jamais exister ;plus de la moitié serait en friche ...... ,cette partit est en prairie ,donc plus labourer maintenant ,mai si ca n'avait jamais été labourer il n'y aurait bien moins de terre .....
Je suit avec intérêt le SDSCV ..... mai j'aime pas les raccourcit trop rapide et l'oublie de certaine chose ......
Je suis pas en bio ;mes prairies sont conduite en bio et dans mon assolement j'arrive a passer d'autre culture sans traitement ....
J'utilise quasiment plus d'insecticide
La charrue n'est pas le pire des outils
La répétition du passage si on dépasse une certaine profondeur est bien pire ....
L'outil qui a fait le plus de mal au sol est la PAC .........
Aujourd'hui nous avons les outils pour produire un certain nombre de cultures sans avoir à travailler les sols.
Les blancs par la colonisation puis après guerre via les programmes d'accompagnements agricoles ont répandu dans le monde entier leurs pratiques agricoles basées sur le labour et la chimie.
Avant même la charrue, il y avait le feu. Avec le feu et des animaux, la forêt recule.
Les Amérindiens ne connaissaient pas l'araire, ils vivaient, les Amériques n'étaient pas des continents vides. Les réserves indiennes n'ont pas eu leurs sols ravagés par l'érosion éolienne des dust bowl des années 30, alors que plus rien ne poussait sur les fermes des blancs.
Du coup, en 1933 fut créé le Soil Erosion Service pour étudier les phénomènes érosifs et dispenser de nouvelles pratiques (qui a conduit à l'actuel Natural Resources Conservation Service), qui furent reprises par les chercheurs au Brésil pour conduire au Semis Direct Sous Couvert Végétal.
Ecoute je te parle pas de ce qui c'est passer ailleurs, relis ce que j'ai écrit : " je regarde de près tout ce qui concerne le SDSCV " , je te parle de chez moi ..... coteau sur schiste ,ce sont les charrues qui on fait la terre ..... Sur ces petites terres ,sans travail du sol et avec une faible pluviométrie il est très difficile de produire une couverture abondante nécessaire a la relance du sol et a la fabrication de terre .... (j'ai des collègues en SDSCV ) . De plus la proximité de l'océan n'arrange pas les choses (2km de la mer ) vent salé ,pourtant j'ai énormément de haie (parcelles de 3 a 4 ha de moyenne .....
Dans ces parcelles avant il y avait que les "pannes " ( genets et ajoncs ) qui y poussait avec les épines noirs .A l'époque ça avait sont utilité ,l'hiver ,ceux qui était casseur de pierre a la belle saison ,allait y couper des fagots pour fournir les boulangers .....
Oui le SDSCV est une très bonne chose ,mai il n'est pas forcement transposable a tout le monde et dans toute condition .
jardi85- + membre techno +
- Messages : 1686
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Vendée
Re: SDSC attitude
jojogo a écrit:VincentV a écrit:En temps qu'agriculteur, on est tous concerné par la conservation des sols, mais se faire dicter la leçon par des barbus.
Pour ma part, je pars en semis sous couvert l'année prochaine, sur les cultures qui me le permettent. Mais je voudrais qu on m'explique comment je fais pour ne pas labourer quand j'ai défoncé la parcelle au 01/11 en récoltant des légumes. L'abandon de la charrue n'est pas aussi facile dans ces situations...
C'est tout le problème des récoltes tardives, il faudrait pouvoir passer dans de bonnes conditions avec des machines légères, or les machines sont de plus en plus lourdes avec les conséquences que nous savons sur la structure du sol.
Commence par faire des couverts et mouline le moins possible le sol, la faune et la flore se porteront mieux et les sols portera d'avantage.
Couvert ok c'est gérable, fumure organique aussi. Par contre, pdt sans tamiser et semis sous couvert en légumes, j'y crois pas une seconde. J'ai encore défoncé une parcelle en céleris début novembre 2017, ne pas faire travail profond derrière, c'est du suicide. Le problème est pas tellement les machines de récolte mais plutôt la date de récolte à laquelle il est peu probable d'avoir de bonnes conditions....
Plus de travail profond en céréale, ca fonctionne. En légume, c'est impossible.
VincentV- + membre techno +
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eure
Re: SDSC attitude
en colza pas mieux on le voit cette année ......
grabouille- + membre techno +
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nord haute marne
Re: SDSC attitude
en colza, ça lève, apres faut voir, en tournesol, ça ne leve pas tout, alors en plus des piafs, limaces et lièvres, bin il reste rien
dgé- schtroumpf grognon du forum
- Messages : 43708
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000
Re: SDSC attitude
Couvert ok c'est gérable, fumure organique aussi. Par contre, pdt sans tamiser et semis sous couvert en légumes, j'y crois pas une seconde. J'ai encore défoncé une parcelle en céleris début novembre 2017, ne pas faire travail profond derrière, c'est du suicide. Le problème est pas tellement les machines de récolte mais plutôt la date de récolte à laquelle il est peu probable d'avoir de bonnes conditions....
Plus de travail profond en céréale, ca fonctionne. En légume, c'est impossible.[/quote]
juste pour signaler que Bonduelle, dont la famille cultive 400ha à Renescure (59) près du siège du groupe avec une partie à 40% d'argile, croit pas mal au SDSC même en légumes, leur chef de culture obtient des résultats très positifs en haricot, pois mais aussi blé, lin, betteraves, etc...
je pense que ça n'a pas été sans échec au démarrage mais maintenant ils sont très satisfaits.
fernand- + membre techno +
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aisne
Re: SDSC attitude
fernand a écrit:
Couvert ok c'est gérable, fumure organique aussi. Par contre, pdt sans tamiser et semis sous couvert en légumes, j'y crois pas une seconde. J'ai encore défoncé une parcelle en céleris début novembre 2017, ne pas faire travail profond derrière, c'est du suicide. Le problème est pas tellement les machines de récolte mais plutôt la date de récolte à laquelle il est peu probable d'avoir de bonnes conditions....
Plus de travail profond en céréale, ca fonctionne. En légume, c'est impossible.
juste pour signaler que Bonduelle, dont la famille cultive 400ha à Renescure (59) près du siège du groupe avec une partie à 40% d'argile, croit pas mal au SDSC même en légumes, leur chef de culture obtient des résultats très positifs en haricot, pois mais aussi blé, lin, betteraves, etc...
je pense que ça n'a pas été sans échec au démarrage mais maintenant ils sont très satisfaits.[/quote]
Tant mieux, c est que c est faisable alors. De là à exclure le travail profond pour rattraper les structures abimées, je demande à voir.... même on s'en approchera au maximum.
VincentV- + membre techno +
- Messages : 1088
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Age : 38
eure
Re: SDSC attitude
quand il faut un travail de restructuration, faut le faire! je crois qu'il n'y a rien de pire que les extrêmistes
fernand- + membre techno +
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aisne
Re: SDSC attitude
oui moi j'y crois, plus de charrue, plus de travail du sol, plus de glypho, plus de phyto plus de tracteur, plus d’élevage, plus de paysans et ça poussera tout seul!! Si Si ils le disent que c'est faisable sur les vidéos!!!
arn82- + membre techno +
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82
Re: SDSC attitude
tu passes pas du labour au sdcv en 3 ans il y as deux trois choses a respecter.
après tu n'as plus de travail du sol a faire, c'est les vers qui travail ....
après tu n'as plus de travail du sol a faire, c'est les vers qui travail ....
valy61- + Membre Accro +
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Sarthe/orne
Re: SDSC attitude
arn82 a écrit:oui moi j'y crois, plus de charrue, plus de travail du sol, plus de glypho, plus de phyto plus de tracteur, plus d’élevage, plus de paysans et ça poussera tout seul!! Si Si ils le disent que c'est faisable sur les vidéos!!!
"pépère bourguignon le boni-menteur de foire" le répète inlassablement,
l'exemple à suivre, c'est la forêt ! ....
j'ai juste un peu peur que ce retour en arrière de 20 000 ans ne soit un peu brutal pour 99% de la population
erwin- + membre techno +
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south Belgium
Re: SDSC attitude
valy61 a écrit:tu passes pas du labour au sdcv en 3 ans il y as deux trois choses a respecter.
après tu n'as plus de travail du sol a faire, c'est les vers qui travail ....
Qu'est-ce qui empêche de passer direct du labour au semis direct sous couvert végétal ?
jojogo- + membre techno +
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Centre
Re: SDSC attitude
si c'etait aussi simple.....
grabouille- + membre techno +
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nord haute marne
Re: SDSC attitude
+1 du tournesol on rentre dans la cour des grands...dgé a écrit:je mal rasé 14 jours sur 15, alors...paysannature a écrit:Moi aussi j'ai une barbe ....car j'ai compris qu'il faut protéger le sol des agressions ....tu devrai essayer la barbe @dgé....!!dgé a écrit:lui il a pas fait l’écobuage de sa barbe, les bien pensant qui ne paie pas la facture, c'est facile de debiter ...
par contre j'invite tous les zozos dictateurs de tous poils à me faire voir du semis de tournesol sans travail du sol, et ce sur plus d'une année et tous les types de sols
elgo- + membre techno +
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Re: SDSC attitude
+1grabouille a écrit:si c'etait aussi simple.....
valy61- + Membre Accro +
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Sarthe/orne
Re: SDSC attitude
fernand a écrit:quand il faut un travail de restructuration, faut le faire! je crois qu'il n'y a rien de pire que les extrêmistes
+1 et on n'est pas obligé de passer toute la ferme d'un coup non plus, faut se faire la main sur un petit morceau avant.
(a l'abri des regards)
eta un autre- + membre techno +
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Re: SDSC attitude
eta un autre a écrit:fernand a écrit:quand il faut un travail de restructuration, faut le faire! je crois qu'il n'y a rien de pire que les extrêmistes
+1 et on n'est pas obligé de passer toute la ferme d'un coup non plus, faut se faire la main sur un petit morceau avant.
(a l'abri des regards)
D'un extrémisme à l'autre on peut trouver un juste milieu.
Faire du SDSC sur les cultures qui l'acceptent bien (céréales) du TCS pour les autres, voire un travail de restructuration quand c'est nécessaire.
Il ne faut pas opposer les techniques , mais les utiliser pour ce qu'elles apportent de mieux à votre exploitation.
Robust- + membre techno +
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Re: SDSC attitude
vous allez me porter la poisse, j'avais encore bien envie de faire mon tournesol en sd pure....
valy61- + Membre Accro +
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Sarthe/orne
Re: SDSC attitude
erwin a écrit:arn82 a écrit:oui moi j'y crois, plus de charrue, plus de travail du sol, plus de glypho, plus de phyto plus de tracteur, plus d’élevage, plus de paysans et ça poussera tout seul!! Si Si ils le disent que c'est faisable sur les vidéos!!!
"pépère bourguignon le boni-menteur de foire" le répète inlassablement,
l'exemple à suivre, c'est la forêt ! ....
j'ai juste un peu peur que ce retour en arrière de 20 000 ans ne soit un peu brutal pour 99% de la population
Ca me faire rire cette connerie d image d epinal sur la foret:
-meme avec tt l humus qd il pleut c est un bourbier
-aucune machine ne rentre ds la foret -->forcement que la structure est bonne
- aucun export ds une foret, que des restitutions donc incomparable aux production des champs.
- si le sol de la foret se restructurait si vite, les gardes de l onf ne serait pas sans dessus dessous qd on debarde le bois et que cela marque....
Invité- Invité
Re: SDSC attitude
Dans une forêt, il n'y a pas de plante pour pomper l'eau en hiver.
Il y a prélèvement par les animaux, mais dans l'ensemble il y a restitution dans les environs, ce n'est pas comme pour les champs avec consommation éventuellement à des centaines voire des milliers de kilomètres dans restitution organique.
@Valy : quel couvert as-tu fait avant tournesol ?
Il y a prélèvement par les animaux, mais dans l'ensemble il y a restitution dans les environs, ce n'est pas comme pour les champs avec consommation éventuellement à des centaines voire des milliers de kilomètres dans restitution organique.
@Valy : quel couvert as-tu fait avant tournesol ?
jojogo- + membre techno +
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Re: SDSC attitude
antoine 52 a écrit:erwin a écrit:arn82 a écrit:oui moi j'y crois, plus de charrue, plus de travail du sol, plus de glypho, plus de phyto plus de tracteur, plus d’élevage, plus de paysans et ça poussera tout seul!! Si Si ils le disent que c'est faisable sur les vidéos!!!
"pépère bourguignon le boni-menteur de foire" le répète inlassablement,
l'exemple à suivre, c'est la forêt ! ....
j'ai juste un peu peur que ce retour en arrière de 20 000 ans ne soit un peu brutal pour 99% de la population
Ca me faire rire cette connerie d image d epinal sur la foret:
-meme avec tt l humus qd il pleut c est un bourbier
-aucune machine ne rentre ds la foret -->forcement que la structure est bonne
- aucun export ds une foret, que des restitutions donc incomparable aux production des champs.
- si le sol de la foret se restructurait si vite, les gardes de l onf ne serait pas sans dessus dessous qd on debarde le bois et que cela marque....
oui ,je suis d'accord entre un sol de foret et un sol de prairie permanente l'un a coté de l'autre je préfère largement la prairie
ivanquoi- + membre techno +
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chartres
Re: SDSC attitude
Pourquoi la déforestation massive favorise les coulée de boues n y aurait pas une action physique des arbres sur le ralentissement de l eau des pluiesivanquoi a écrit:antoine 52 a écrit:erwin a écrit:arn82 a écrit:oui moi j'y crois, plus de charrue, plus de travail du sol, plus de glypho, plus de phyto plus de tracteur, plus d’élevage, plus de paysans et ça poussera tout seul!! Si Si ils le disent que c'est faisable sur les vidéos!!!
"pépère bourguignon le boni-menteur de foire" le répète inlassablement,
l'exemple à suivre, c'est la forêt ! ....
j'ai juste un peu peur que ce retour en arrière de 20 000 ans ne soit un peu brutal pour 99% de la population
Ca me faire rire cette connerie d image d epinal sur la foret:
-meme avec tt l humus qd il pleut c est un bourbier
-aucune machine ne rentre ds la foret -->forcement que la structure est bonne
- aucun export ds une foret, que des restitutions donc incomparable aux production des champs.
- si le sol de la foret se restructurait si vite, les gardes de l onf ne serait pas sans dessus dessous qd on debarde le bois et que cela marque....
oui ,je suis d'accord entre un sol de foret et un sol de prairie permanente l'un a coté de l'autre je préfère largement la prairie
J ai déjà remarqué qu' après une grosse pluie les arbres ruissellent d eau bien après le déluge
fergie62- + membre techno +
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Re: SDSC attitude
fergie62 a écrit:
Pourquoi la déforestation massive favorise les coulée de boues n y aurait pas une action physique des arbres sur le ralentissement de l eau des pluies
J ai déjà remarqué qu' après une grosse pluie les arbres ruissellent d eau bien après le déluge
Le sol est tenu par les racines des arbres, ronces ou fougères. La litière le protège de l'énergie cinétique destructrice des gouttes d'eau. Quand les feuilles sont déployées, elles constituent une protection supplémentaire pour le sol, elles cassent la vitesse des goutes, elles retiennent une partie de l'eau qui s'évaporera et si la pluie n'est pas assez importante le sol ne sera pas mouillé.
Dans une chênaie, une pluie de 10 mm ne mouille pas le pied des arbres.
jojogo- + membre techno +
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Re: SDSC attitude
c'est la tourné des popotes en se moment
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Re: SDSC attitude
Présentation de l'AC ....Aborder le sujet avec quelques connaissances de bases Cécile Waligora
https://mail.google.com/mail/u/0?ui=2&ik=5abe29ebe2&attid=0.4&permmsgid=msg-f:1632891696700367993&th=16a93258c282a479&view=att&disp=inline
https://mail.google.com/mail/u/0?ui=2&ik=5abe29ebe2&attid=0.4&permmsgid=msg-f:1632891696700367993&th=16a93258c282a479&view=att&disp=inline
Re: SDSC attitude
paysannature a écrit:Présentation de l'AC ....Aborder le sujet avec quelques connaissances de bases Cécile Waligora
https://mail.google.com/mail/u/0?ui=2&ik=5abe29ebe2&attid=0.4&permmsgid=msg-f:1632891696700367993&th=16a93258c282a479&view=att&disp=inline
Y'a un problème avec ton lien
Robust- + membre techno +
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Re: SDSC attitude
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L’agriculture de conservation, qu’est-ce que c’est ?
Cet agriculteur est véritablement en train de semer dans une « jungle » végétale. Il fait de l’agriculture de conservation.
Nicolas Courtois
Cet article a pour but d’apporter de manière honnête, clairvoyante et surtout sans « lobbyisme » ou
« militantisme », matière à réflexion sur l’agriculture, en particulier sur l’une de ses formes
montantes : l’agriculture de conservation.
Pourquoi ?
- Parce que l’agriculture, d’une manière générale et depuis plusieurs années, est pointée du doigt
pour diverses raisons : ses effets sur l’environnement et la biodiversité, sur la santé des animaux et
des humains, sur son système d’aides, son marché mondial... A juste titre, parfois ou souvent.
- Parce qu’il y a dérèglement climatique et qu’il y a des conséquences et des adaptations nécessaires
au niveau agricole.
- Parce que le sujet agricole est trop souvent abordé, en premier lieu par les médias généralistes, de
manière négative, pour « faire du buzz », sans la raison et le recul nécessaires.
- Parce qu’enfin, il manque quelque chose au monde agricole aujourd’hui : pouvoir expliquer lui-
même, de manière claire, à toute personne (et nous sommes tous concernés) ce qu’il fait, comment,
quelles sont ses orientations et pourquoi.
Agriculture =
- Ensemble des travaux dont le sol fait l'objet en vue d'une production végétale.
- Plus généralement, ensemble des activités développées par l'homme, dans un milieu
biologique et socio-économique donné, pour obtenir les produits végétaux et animaux qui lui
sont utiles, en particulier ceux destinés à son alimentation. Source : Larousse.
Cet article est ainsi destiné à tout un chacun qui veut comprendre les agricultures d’hier,
d’aujourd’hui et de demain, leurs impacts, leur nécessité, leurs enjeux. Les non initiés (j’entends par
là, ceux dont le domaine de compétence n’est pas l’agriculture) y verront plus clair et pourront jugerde manière plus raisonnée quelle agriculture ils souhaitent. Les initiés, bien que ce soit leur
quotidien, y verront une manière d’avoir un peu plus de recul et le moyen, je l’espère, d’expliquer
aux autres ce qu’est leur mission et ce vers quoi ils tendent. La protection de l’environnement et de
la santé de tous, s’ils n’étaient pas des préoccupations majeures après guerre, sont, sachons le et
n’hésitons pas à le crier haut et fort, devenues une priorité pour beaucoup d’acteurs du monde
agricole. Le développement de l’agriculture de conservation en est une preuve. Mais pour s’en
rendre compte et pouvoir juger, il faut d’abord connaître.
Je vous propose donc de faire connaissance avec l’agriculture de conservation...
Comprendre par l’histoire
Pas besoin de remonter très loin dans le temps pour comprendre que les maux engendrés par
l’agriculture sont issus d’un modèle agricole développé après les deux grandes guerres de 14-18 et
39-45. Il fallait alors reconstruire, restaurer les terres et surtout, nourrir la population. Il fallait
produire en quantité. On a donc industrialisé l’agriculture comme on a industrialisé d’autres
secteurs de l’économie.
Comment ?
- Par le remembrement, l’augmentation de la surface en terres productives et la disparition des
exploitations de petite taille au profit d’exploitations de plus en plus grandes. Le paysage agricole
s’est vu transformé dans certaines régions.
- Par la mécanisation qui a suivi dans l’objectif de travailler sans peiner, plus vite et plus
efficacement de plus grandes surfaces pour des fermes qui avaient de moins en moins de main
d’œuvre. La puissance des machines a logiquement été amplifiée. On a travaillé la terre plus
profondément et intensément.
- Par la création et l’emploi de molécules chimiques de synthèse : engrais et pesticides (herbicides,
insecticides, fongicides... ), pour contrôler plus efficacement les organismes indésirables car
entamant le potentiel des cultures : insectes, champignons et autres « mauvaises herbes ».
Tout cela a permis à l’agriculture de se relever, de produire plus, de nourrir en quantité. Le défi était
relevé et réalisé.
Evolution du rendement du blé
Fin du XIX ème siècle, le rendement moyen du blé était aux alentours d’une quinzaine de quintaux à
l’hectare. Juste avant guerre, il ne l’était guère plus, moins de 20 q/ha.
Après guerre, il n’aura de cesse de progresser. Environ 25-30 q/ha dans les années 1960 pour
atteindre environ 70 q/ha au début des années 2000.
Source : Agreste, Ministère de l’Agriculture et de la Pêche.
Mais cela a eu des conséquences, qu’on a commencé à mettre en lumière à partir des années 1980 :
- Conséquences sur l’environnement : pertes de terre arable par érosion des sols, appauvrissement
grandissant de toute la biodiversité des agroécosystèmes (biodiversité du sol et en dehors),
pollutions diverses et variées, taux de nitrates parfois exorbitants etc.
- Des charges de plus en plus grandes pour les agriculteurs (mécanisation, achat d’intrants ou de
nourriture pour les animaux d’élevage, consommation de carburant...)
- Perte d’autonomie des agriculteurs (trop de dépendance vis-à-vis des intrants, fertilisants ou
pesticides, perte d’autonomie dans la production des fourrages, dépendance vis-à-vis des marchés
devenus mondiaux...)
- Très forte simplification des filières et des productions agricoles (rotations – c’est-à-dire
succession de cultures sur une même parcelle d’année en année - devenues trop simples, voire des
monocultures ...) Conséquences déjà agronomiques : des agriculteurs qui se retrouvent dans un
cercle vicieux avec des cultures devenues trop sensibles aux maladies et ravageurs, obligation de
traiter et ainsi de suite.- Et, plus récemment, une société, des consommateurs qui, ayant désormais la quantité,
commencent à exprimer des souhaits en termes de qualité des produits, refus des pesticides (en
agriculture), refus de voir la biodiversité s’effondrer, désir d’un bien-être animal etc.
Remise en question
En parallèle de cette évolution, un autre modèle de production agricole a vu le jour, à partir des
années 1950 en France, l’agriculture dite biologique, en réaction au développement de l’agriculture
conventionnelle d’après guerre. La différence est simple : l’AB n’utilise pas de produits chimiques
de synthèse (engrais de synthèse ou pesticides de synthèse). Elle utilise d’autres intrants et dans les
mêmes objectifs : des pesticides autorisés en AB (exemples : sulfate de cuivre, pesticides à base de
microorganismes, pyrèthre, phosphate de fer etc.) et des engrais organiques (fumier, fientes,
composés minéraux...) De ce fait, ses rendements sont inférieurs à ceux de l’agriculture
conventionnelle (d’environ 20%) mais cela est compensé, en grande partie, par des aides
substantielles. Ajoutons enfin que l’agriculture biologique travaille mécaniquement ses sols, tout
comme en conventionnel.
L’AB a le vent en poupe, poussée par la société. Aujourd’hui, elle représente un peu plus de 36 600
fermes et 1,7 millions d’hectares en France (source : Agence Bio, chiffres de fin 2017) .
Il y a une bonne trentaine d’années voire plus, outre Atlantique où s’est aussi développé un modèle
agricole plus intensif, on a commencé à s’interroger sur le travail du sol. Déjà, dans les années
1930, on connaissait de graves problèmes d’érosion, notamment dans les grandes plaines du
Midwest américain. Certains farmers se sont alors interrogés sur leur manière de traiter cette mince
couche de terre « fertile ». Ils ont commencé à se dire que le labour n’était peut-être pas ce qu’il y
avait de mieux ; surtout le labour tel qu’il était devenu : plus profond, plus puissant, grand
consommateur d’énergie et de temps. Mais aussi grand destructeur de vie (la vie des sols) et grand
destructeur de la structure générale du sol.
Avant d’aller plus loin, il faut revenir sur la raison d’être du labour : pourquoi, un jour, des hommes
se sont dit qu’il fallait retourner la terre ? La raison principale est la lutte contre les herbes dites
« mauvaises » (qu’on nomme plutôt adventices en agronomie). Grâce à la charrue, on enfouit les
adventices et leurs graines afin qu’elles ne posent pas de problème durant l’année de culture. Ainsi,
pour les néophytes, avant de pouvoir semer une culture ; un blé par exemple, l’agriculteur laboure,
passe ensuite une ou plusieurs fois avec différents outils pour préparer la terre au semis. Il peut alors
venir semer sa culture. S’il est ensuite ennuyé par le développement d’autres adventices en cours de
culture (la nature a horreur des sols nus!), il a recours soit aux herbicides de synthèse, soit au
désherbage mécanique. Bien sûr, l’année suivante, lorsqu’il laboure à nouveau, il remonte des
graines et les remet en conditions de germination. Et ainsi de suite.
Voici un exemple de parcelle conduite en système
conventionnel avec labour et travail intense du sol.
Comme en plus, il y a un peu de pente, au moindre
orage, l’eau a tellement de mal à s’infiltrer qu’elle
ruisselle et va alimenter les torrents de boue.
Gaëtan VectenEn Europe et notamment en France, ce n’est pas tant l’érosion qui a été déclencheur d’un
changement de façon de traiter son sol, il y a 20 à 30 ans chez une poignée d’agriculteurs. De
l’érosion, il y en a, mais elle est moins visible, moins spectaculaire que dans d’autres régions du
monde (sauf durant certains épisodes de coulées de boue faisant suite à de forts épisodes pluvieux).
Ce sont surtout les taux de matières organiques qu’ils voyaient, progressivement baisser. Les
matières organiques, ce sont, dans leurs premières formes, les résidus végétaux morts mais aussi
animaux. Dans leur forme ultime d’évolution, c’est le fameux humus. Et ce qui assure la
transformation naturelle des matières organiques des sols, ce sont tous les microorganismes,
bactéries et champignons mais aussi les célèbres vers de terre ! En bref, tout cela, c’est ce qui fait la
fertilité d’un sol ; fertilité qui, à force de travail intensif mais aussi le fait qu’on laisse le sol nu
durant de longs mois, s’appauvrissait (lorsque le sol n’a pas de végétation, il ne peut pas entretenir
sa faune et sa flore).
Il y a eu aussi, au début des années 1990, des raisons économiques qui ont fait évoluer les
consciences : trop de charges en tous genres (en mécanisation, en carburant...) ; charges qu’il fallait
abaisser pour continuer à vivre de son métier. De par aussi ces raisons, le labour a été remis en
question. C’était la naissance de ce qu’on a appelé les TCS.
Le sol, sa faune et sa flore
Contenu non exhaustif d’un sol vivant, du plus
petit au plus gros :
- 10 milliards de germes vivants de type bactérie
dans un gramme de sol fertile (1,5 t/ha sur 20 cm
de profondeur)
- 3,5 t/ha de champignons sur 20 cm (10 000 km
pour 1 m2 de sol fertile)
- 10 kg à 1 t de matière sèche d’algues/ha (1 000 à
10 000 cellules/g de terre)
- 10 millions à 20 millions de protozoaires/g de sol
sec
- 1 à 30 millions de nématodes/m2
- plusieurs centaines de milliers d’acariens/m2
- 95 000 à 180 000 collemboles/m2 (0,8 à 2 g/m2)
- Quelques milliers à plus de 200 000 enchytréides/m2 (3 à 53 g/m2)
- 50 à 400 lumbricidés (vers de terre)/m2 (20 à 400 g/m2)
- jusqu’à plusieurs centaines de diplopodes/m2
- une centaine de chilipodes/m2
- de quelques dizaines à quelques centaines de coléoptères/m2
- de quelques dizaines à quelques milliers de larves de diptères/m2
- plusieurs centaines de cloportes/m2
- jusqu’à 400 escargots et limaces/m2
Une liste longue où on ne compte ni les araignées (biomasse non déterminée), ni les organismes
beaucoup plus gros, les vertébrés (amphibiens, reptiles, rongeurs, insectivores...)
Source : P. Anfray, 2017
C’est tout cela qui fait la biodiversité d’un sol et qui assure l’ensemble de ses fonctions en termes
physiques, chimiques ou biologiques. L’agriculture, quelle que soit sa forme, a un impact
obligatoire sur la vie des sols ; l’objectif étant d’en avoir le minimum.
La photo ci-dessus montre un individu remarquable de ver de terre, l’un des plus grands alliés de l’agriculteur en
agriculture de conservation. Pour peu qu’on le laisse tranquille, il travaille à notre place !
Frédéric ThomasNaissance des TCS et du semis direct puis des couverts végétaux
TCS signifiait au début : Techniques Culturales Simplifiées. Ce terme a existé plusieurs années
avant d’évoluer en Techniques de Conservation des Sols. Car il s’agissait bien, pour ces agriculteurs
pionniers, de reprendre conscience de leur sol ; qu’il ne s’agit aucunement d’un support de
production inerte mais bien d’un lieu de vie, de biodiversité qu’il faut traiter différemment et lui
rendre sa fertilité et son autonomie de fonctionnement. En lieu et place du labour, différentes
techniques de préparation des sols (en vue de semer une culture) se sont alors développées mais
avec bien des formes. Certaines restaient encore relativement intensives (beaucoup de passages
mécaniques, profondément) alors que d’autres se simplifiaient au maximum, jusqu’à n’intervenir
qu’au moment du semis, par le seul passage du semoir. Cette forme ultime a été appelée semis
direct.
Rapidement pourtant, des soucis sont arrivés car lorsqu’on abandonne le labour et qu’on simplifie
son travail du sol, on s’expose assez vite à des soucis de « mauvaises herbes », notamment les
vivaces (plantes capables de vivre plus de deux années).
Je fais un aparté sur cette terminologie de « mauvaise herbe ». Il n’y a évidemment pas de
mauvaises herbes dans la nature. Simplement, si on veut avoir une récolte et donc de la nourriture, il
faut que la culture qu’on a décidé de faire pousser à un endroit, ne soit pas en trop forte concurrence
avec d’autres plantes dites adventices (pensez à votre potager, pour ceux qui ont la chance d’en
avoir un). Et le labour, aux origines, comme nous avons expliqué plus haut, a été inventé surtout
pour désherber. Comment faire alors sans labour ? Utiliser des herbicides (qu’on utilisait, de toutes
façons) mais aussi observer ce qui se passe naturellement : un sol, dans la nature, n’est jamais nu.
S’il l’est à un moment donné, très vite, des plantes poussent et recouvrent la terre. Pourquoi ne pas
envisager alors de faire pousser en lieu et place des adventices, des plantes qu’on aura choisies et
surtout, qu’on pourra contrôler, sans entrer en concurrence avec les cultures ?
Revenons sur le terrain... En été, c’est la moisson. Entre celle-ci et le semis de la future culture, il se
passe plusieurs semaines, voire plusieurs mois si la culture suivante est une culture de printemps
(maïs ou tournesol par exemple). Entre les deux, rien ; le sol est nu. L’idée des couverts végétaux
d’interculture (période entre deux cultures) était née ! Semer, sitôt la moisson, une espèce, voire
encore mieux, un mélange d’espèces pour couvrir rapidement le sol, le protéger des aléas
climatiques (érosion éolienne, hydrique...) et si possible, empêcher des plantes non désirées de se
développer. Ensuite, on sème la culture suivante dans ce couvert (s’il est encore en place) ou dans
ses restes (appelés résidus végétaux). Il n’est en effet pas toujours simple de semer dans un couvert
végétal vivant. Beaucoup détruisent le couvert avant le semis, soit avec une dose modérée
d’herbicide, soit de manière mécanique (moins efficace, en moyenne, que le désherbant...)
Bien d’autres vertus ont été trouvées aux couverts végétaux comme :
- protéger physiquement la surface du sol (limitation des érosions) ;
- puiser le trop plein d’azote à l’automne (les fameux nitrates) et d’une manière générale, recycler
les éléments minéraux, recyclage bien utile pour les cultures suivantes ;
- nourrir les insectes pollinisateurs à une période où il n’y a plus beaucoup de fleurs dans les
champs ;
- abriter, d’une manière générale, une plus grande biodiversité.A gauche, champ labouré. A droite, champ où, sitôt la moisson de la céréale, un couvert végétal, composé de plusieurs
espèces, a été semé. Durant toute la période précédant le semis de la prochaine culture, il va protéger le sol et le nourrir.
Comme nous sommes en fin d’été début d’automne, il va aussi profiter aux pollinisateurs. Alors, avez-vous envie de
l’agriculture de gauche ou celle de droite ?
Frédéric Thomas
A gauche, échantillon de sol
d’une parcelle labourée ; à
droite, celui d’une parcelle
conduite en agriculture de
conservation. Même sans
connaissances agronomiques, on
peut facilement imaginer lequel
de ces deux sols est le plus
fertile...
DRL’agriculture de conservation
Cette expérience des couverts végétaux a vite donné lieu à d’autres perspectives car il fallait se
rendre à l’évidence que les couverts les plus performants étaient ceux qui comportaient plusieurs
espèces végétales, complémentaires à de nombreux points de vue. Pourquoi ne pas envisager de
faire de même au niveau des cultures ? Il fallait revoir les rotations telles qu’elles étaient devenues,
simples et ultra consommatrices d’intrants. Pour rappel, une rotation est la succession des cultures
sur une même parcelle. On a donc commencé à enrichir les rotations mais aussi (et nous en sommes
là aujourd’hui), cultiver en même temps, sur la même parcelle, des associations de cultures.
Objectifs, toujours les mêmes : apporter de la biodiversité, mieux utiliser les ressources (éléments
minéraux du sol), apporter plus de valeur ajoutée à l’agriculteur, se passer d’intrants (des mélanges
végétaux sont moins sensibles aux ravageurs et maladies), redonner vie à des mélanges valorisables
par des animaux d’élevage etc.
L’agriculture de conservation, nom qu’on a finalement donné à ces nouvelles orientations de
production agricole, était née.
L’AC (écrit également ACS pour agriculture de conservation des sols), en résumé, ce sont donc les
principes suivants :
- Le non labour (arrêt de la charrue ; le travail du sol est simplifié, cela va des TCS au pur semis
direct SD).
- L’implantation de couverts végétaux d’interculture.
- Une rotation diversifiée avec le plus possible d’associations végétales (dans le temps et dans
l’espace).
Aujourd’hui, la tendance va vers une évolution de la terminologie en préférant parfois parler
d’agriculture régénérative. En effet, on se rend bien compte qu’en appliquant les principes tels
que décrits précédemment, on va plus loin qu’une simple conservation du sol ; on le régénère ! Les
éleveurs s’y retrouvent également car avec l’AC, ils peuvent produire des fourrages en autonomie et
de meilleure qualité. Cela va même jusqu’à ce que de purs céréaliers se mettent à introduire de
l’élevage dans leur système de production, se rendant compte de la plus grande cohérence de
l’ensemble.
Cette agriculture est loin d’être aboutie. Née de la volonté d’une poignée d’agriculteurs, de
différentes régions, elle a depuis essaimé aux quatre coins de l’Hexagone et même aux Antilles
puisqu’on a des bananeraies gérées en AC. La viticulture, l’arboriculture, le maraîchage
commencent à en adopter les principes. La France, avec la Suisse, peut même être fière d’être
avant-gardiste et fer de lance de l’AC en Europe.
On estime qu’il y a environ 12 à 15 % des agriculteurs de l’Hexagone qui sont en AC aujourd’hui.
Des céréaliers se mettent à introduire des animaux,
notamment des moutons, dans leur système de
production. C’est une façon de valoriser aussi leurs
couverts végétaux, d’avoir une autre production mais
aussi de fertiliser naturellement leurs parcelles.
Frédéric ThomasTroupeau de vaches normandes bénéficiant des
apports nutritionnels d’un couvert végétal
composé de plusieurs espèces. De quoi apporter
un nouveau type de fourrage, qualitatif,
permettant, par ailleurs, d’économiser sur du
stockage.
DR
Mieux comprendre encore par quelques éclaircissements :
- L’AC, est-ce de l’agroécologie ?
On parle beaucoup d’agroécologie mais lorsqu’on veut lui donner une définition, ce n’est pas si
simple. Il n’y a qu’à faire une petite recherche sur le Web et vous aurez compris !
Celle-ci me semble tout à fait valable (à mon sens) : l’agroécologie est l’ensemble des pratiques
agricoles qui met en relation la science de l’agriculture (l’agronomie) et l’écologie (science qui
étudie les êtres vivants dans leur milieu en tenant compte de leurs interactions). Elle vise ainsi à
prendre en considération les écosystèmes dans la production agricole.
Alors, l’agriculture de conservation, est-ce de l’agroécologie ? Oui, souvent ; non, parfois ! Disons
que l’AC, au-delà de sa considération forte de l’environnement et de l’écologie, a aussi une
dimension économique et sociale et sort alors du cadre purement agroécologique (au sens
scientifique).
- Quid du glyphosate ?
Le glyphosate (voir encadré) a permis l’extension des TCS et du semis direct SD. La simplification
du travail du sol n’est pas née grâce au glyphosate mais la molécule, lorsqu’elle est arrivée sur le
marché, en permettant d’éliminer rapidement et efficacement, une végétation encombrante avant de
semer, a assuré l’expansion de ces techniques de conservation des sols, surtout le semis direct. C’est
pourquoi, beaucoup le croient lié à l’agriculture de conservation. S’il reste encore un outil très
important pour nombre d’ACistes, l’herbicide a été utilisé par bien d’autres utilisateurs et autant par
des agriculteurs conventionnels (pratiquant le labour).
Il y a 7 ans, dans un dossier consacré au glyphosate, la revue TCS disait ceci : « Si le glyphosate a
été une formidable aubaine, un pilier pour la simplification du travail du sol, au cours des années,
nous avons, cependant, réussi à réduire de manière significative les quantités moyennes par hectare
utilisées grâce à plus de précision (dans les applications), de connaissances mais aussi par le
développement de couverts performants et l’introduction de la destruction (des couverts avant de
semer) par roulage (mécanique) ». 7 ans plus tard, on utilise encore moins de glyphosate (parfois
moins d’un litre par hectare), parfois même on s’en passe dans certaines conditions. Néanmoins, il
serait illusoire de croire qu’aujourd’hui, on puisse faire de l’AC efficace sans cet outil. Vous me
direz alors : oui mais en bio, ils s’en passent bien ! En effet, il leur est interdit d’utiliser des
pesticides de synthèse mais, pour pouvoir contrôler le salissement par les « mauvaises herbes »,
l’AB doit désherber mécaniquement. Elle a encore massivement recours au labour et sinon, à une
certaine quantité d’interventions mécaniques sur le sol. A chacun de savoir ce qu’il veut, en
connaissance de cause : le travail du sol a un impact avéré sur le sol, les êtres vivants qu’il héberge
et donc ses fonctionnalités. Les pesticides ont un impact aussi. Les herbicides, par exemple, en
détruisant une certaine flore, diminuent, de ce fait, une certaine quantité d’aliments pour nombre
d’espèces animales. De récentes études (Unité de recherche EDYSAN, FRE-CNRS 3498 àAmiens), démontrent, sur une durée significative de 6 ans, en système de grandes cultures, que le
travail intensif du sol (avec labour) mais aussi la fertilisation azotée affectent négativement un
ensemble de processus naturels (stockage de carbone des sols, taux de mycorhization*, biodiversité
fonctionnelle), contrairement au glyphosate qui n’empêche pas d’observer les effets positifs sur ces
processus naturels dans les sols conduits en semis direct. Voici un lien vers d’autres études qui vont
dans le même sens.
Quid enfin de la toxicité du glyphosate sur l’homme ? Il n’y aucun consensus sur la dangerosité de
la molécule. D’autres molécules, encore utilisées pour certains usages, telle le 2,4 D sont, quant à
elles, considérées de manière formelle, comme cancérigènes.
Je mettrais enfin cet autre élément à la réflexion : en AC, certes, on utilise encore du glyphosate et
d’autres pesticides mais, d’une part, clairement moins qu’avant et, d’autre part, les sols en AC étant
beaucoup plus riches en matières organiques et humus, ils sont naturellement plus à même de
dégrader toutes ces molécules « exogènes » en éléments minéraux simples, inoffensifs. Vous me
direz alors que ce n’est pas une raison ! Non mais interrogez-vous alors sur l’impact des quantités
encore importantes de sulfate de cuivre utilisées en viticulture biologique. Interrogez-vous sur les
quantités de médicaments que vous êtes parfois contraints d’ingurgiter pour vous soigner.
Interrogez-vous sur l’impact des traitements anti-puces ou tiques que vous administrez à vos
animaux domestiques. On est tous d’accord que moins on utilise de tout cela, mieux c’est et il est
heureux que la tendance générale aille vers une diminution. Toutefois, imaginez qu’on retire tous
« ces outils de santé » du jour au lendemain, sans aucune alternative !
Un dernier élément donné à votre réflexion : en mars 2017, les toxicologues du comité pour
l’évaluation des risques de l’ECHA (European Chemicals Agency), après
prise en compte de toutes les études disponibles, ont conclu que le glyphosate n’était ni
cancérigène, ni mutagène, ni toxique pour la reproduction ( source : https://echa.europa.eu/fr/-/glyphosate-
not-classified-as-a-carcinogen-by-echa) .
(*) La mycorhization est le processus de symbiose mis en place entre de nombreuses plantes et des
champignons du sol, appelés champignons mycorhiziens. C’est une relation à bénéfices
réciproques. Grosso modo, la plante apporte au champignon les sucres dont il a besoin et lui,
apporte à la plante, des éléments minéraux qu’elle aurait du mal à puiser sans son concours.
Le glyphosate, qu’est-ce que c’est ?
Le glyphosate est le principe actif de l’herbicide Roundup mais à l’origine, la molécule a d’abord
été brevetée en tant que chélateur (= qui a la propriété de former avec un ion positif métallique un
composé (un chélate) soluble et non toxique) par une entreprise américaine (Stauffer Chemical Co.)
en 1964. Dans les années 70, Monsanto dépose le brevet sur la
même molécule mais en tant qu’herbicide. La molécule est, depuis,
tombée dans le domaine public.
Efficace, facile d’emploi, peu cher, l’herbicide va se répandre à
travers le monde comme une traînée de poudre, non seulement en
milieu agricole (céréaliers, viticulteurs, arboriculteurs....) que non
agricole (entreprises, particuliers...) Bien entendu, vu l’étendue
des usages et, les premières décennies, les doses utilisées (plusieurs
litres/hectare, parfois), la molécule va être retrouvée dans les eaux
(de surface et souterraines).
Colza en train d’émerger dans les résidus d’un triticale (céréale). A ce moment là
de son cycle, ce colza n’avait reçu aucun pesticide, pas même un herbicide. Sur
le cliché, cela ne se voit pas nettement mais la culture est associée à d’autres
plantes. En plus de la présence de résidus de la culture précédente, la présence
d’autres plantes avec le colza, prend la place des « mauvaises herbes ». Dans
cette parcelle, à ce moment-là, l’agriculteur a réussi à très bien se passer
d’herbicide. Ce qui n’est pas forcément le cas dans d’autres situations.
Cécile Waligora- Et l’AB ? Où se situe-t-elle ?
Il n’est pas question d’opposer AC et AB. Les deux ont les mêmes objectifs, notamment au niveau
environnemental et biodiversité. Des agriculteurs en AC de longue date s’orientent même, en plus,
en AB (et inversement) ; ce qui est loin d’être simple. Mais ils tentent le coup afin d’aller encore
plus loin dans une production agricole des plus vertueuses. Faire du semis direct strict en bio est
rarement réalisé, en premier lieu à cause des problèmes d’adventices. Néanmoins, c’est
envisageable au cas par cas, certaines années, sur certaines parcelles. Ce n’est pas possible à 100 %
en l’état actuel des connaissances agronomiques. Dans quelques années, avec le recul et
l’expérience, peut-être y arrivera-t-on davantage ? Sachez aussi, toujours pour vous aider à faire la
part juste des choses, qu’en bio, on utilise également des intrants, des pesticides. Certes, il est
interdit d’en utiliser de synthèse mais les bios utilisent d’autres types d’intrants comme nous avons
pu en citer quelques exemples précédemment. Souvenez-vous de cette phrase : « C’est la dose qui
fait le poison ». Pourquoi la citer ici ? Tout simplement pour vous dire que ce n’est pas parce que
c’est naturel, que c’est inoffensif et qu’un intrant, s’il peut être nocif à une certaine dose, ne l’est
pas à une autre. Pour reprendre l’exemple du sulfate de cuivre, encore largement utilisé en
agriculture biologique, son impact n’est pas sans conséquences sur la vie du sol, même si, là aussi,
les doses autorisées ont été revues à la baisse.
Enfin et comme nous l’avons déjà dit, en bio, le travail mécanique du sol est largement employé et
je ne reviendrai pas sur les conséquences négatives du travail du sol sur la faune et la flore et donc
ses fonctionnalités ; sans parler de l’utilisation de combustibles fossiles nécessaires au travail
mécanique sur grandes parcelles. Il est totalement illusoire de croire qu’il existe une agriculture
totalement inoffensive et propre. Peut-être dans les quelques m2 d’un jardin potager conduit en bio
et semis direct. Ce qui n’a rien à voir avec les millions d’hectares de production agricole nécessaires
à l’alimentation des animaux et des hommes. Produire, c’est avoir un impact ; le tout est de choisir
lequel et en connaissance de cause.
- Des preuves que l’AC est vertueuse (au niveau écologique, social, économique...)
Chez les agriculteurs commençant à avoir un certain recul en agriculture de conservation (au moins
5 ans), les points suivants sont relevés, en comparaison à leur système d’avant, en conventionnel :
- Baisse de la consommation globale de carburant : environ 1/3.
- Baisse de l’utilisation des pesticides : 1/3 à 1/2 (par exemple, les ACistes n’utilisent quasiment
plus du tout d’insecticides).
- Rendements : au moins équivalents, en moyenne.
- Augmentation de la marge à l’hectare possible d’au moins 1/3.
- Augmentation de la biodiversité par quelques exemples : vers de terre, 1,5 tonne/ha (en labour :
200 kg/ha) ; carabes (coléoptères importants en agriculture car mangeurs de limaces et parfois, de
graines d’adventices) : jusqu’à 40 fois plus (Source : B. Patenotre, ACiste dans l’Aube depuis 20 ans) ;
passereaux : pas de chiffres mais des recherches qui montrent notablement l’intérêt de la couverture
des sols en AC ( Thèse de K. Barré, 2016 )...
- Augmentation de l’intérêt pour son métier avec un retour à l’agronomie : cela n’est pas chiffrable,
même si c’est crucial et flagrant. Les agriculteurs qui font de l’AC retrouvent un vrai goût pour leur
métier et deviennent même innovants dans leurs pratiques. Dans un contexte devenu morose ces
dernières années, notamment en élevage, ce sont de nouvelles perspectives bien plus positives.
Pour info, l’agriculture de conservation est promue par la FAO (l’Organisation des Nations Unies
pour l’alimentation et l’agriculture) : en voici le lien Internet.Céréale en train de lever au milieu des résidus de la culture précédente qui,
restés en place, assurent protection et nourriture du sol (et donc aussi de la
céréale en cours de développement).
Frédéric Thomas
- Pourquoi l’AC n’est pas plus développée ?
Les pionniers en AC la pratiquent depuis 20, 30, voire 40 ans. Il
a fallu à ces personnes, à une époque où on ne parlait pas encore
de protection de l’ environnement, où le sol n’était qu’un support
inerte de production, une certaine dose de courage pour changer
leur manière de produire. Tout comme il en a fallu aussi aux
pionniers de l’agriculture bio. En AC, abandonner la charrue,
c’était un séisme ! On regardait de travers ces hommes ou ces
femmes qui osaient, qui s’inspiraient d’expériences étrangères ;
on leur prédisait l’échec. Mais, peu à peu, d’année en année,
d’échecs en réussites, ils ont commencé à faire parler d’eux, à essaimer, chez leurs voisins ou plus
loin. Des groupes se sont formés, des réseaux mais, au début, toujours du fait des agriculteurs. Ce
n’est que plus tard, sentant un certain mouvement se mettre en route, que les autres acteurs du
monde agricole (recherche, instituts techniques, chambres d’agriculture...) s’y sont intéressés. Et
c’est bien aussi parce que ces structures avaient les moyens de mettre en place des essais, des
expérimentations, mettant en valeur ce que les agriculteurs voyaient dans leurs champs. Mais il est
toujours difficile, surtout dans le monde paysan, de faire bouger les consciences, même s’il est
prouvé que déjà, d’un point de vue économique, l’AC est bien meilleure que l’agriculture
conventionnelle. Le regard de l’autre est aussi craint.
Aujourd’hui, comme indiqué plus haut, il y a environ 15 % des agriculteurs en France qui font de
l’AC, sous toutes ses formes. C’est peu mais c’est déjà ça et ça commence à grossir car l’AC n’est
plus aussi anecdotique qu’avant.
Couverture du n° 98 de la revue TCS ; revue spécialisée sur
l’agriculture de conservation. On a, sur la partie droite de cette page,
des photos illustrant l’AC et, à gauche, des clichés de parcelles en
conventionnel avec labour. Au centre, deux tubes représentant le
résultat de ce qu’on appelle un « Slake test ». De l’eau d’infiltration a
été récupérée après avoir traversé soit, à droite, de la terre en
agriculture de conservation, soit, à gauche, une terre labourée. C’est
sans appel : l’eau de droite est claire, non chargée alors que celle de
gauche entraîne les éléments de sol avec elle, tout simplement parce
que la structure du sol de gauche ne se tient pas, faute de suffisamment
de vie en son sein.
Revue TCS 98 juin/juillet/août 2018
En résumé, conclusion... comme vous
voulez !
Je voulais ce texte bref mais je n’y suis pas arrivée. Je
voulais faire court pour que vous, lecteurs, surtout
néophytes, ne vous perdiez pas et reteniez l’essentiel.
J’espère que c’est néanmoins le cas. J’espère, surtout, que vous verrez d’un autre œil, l’agriculture
que certains s’évertuent à mettre en place, pour le bénéfice de tous.
J’espère aussi que vous aurez compris qu’il ne faut surtout pas opposer AB et AC. Chacune a sa
place car il est complètement utopique de penser qu’on puisse produire suffisamment pour tous,
seulement en bio.
La solution enfin à nos maux se résume en un seul mot, comme l’explique si bien Michel Lambotte,
citoyen belge, passionné de nature, de science et d’agriculture dans son dernier post, à lire ici. Cemot est : VEGETALISATION ! Il faut remettre du végétal pour lutter contre le dérèglement
climatique, pour mieux produire en agriculture, plus sainement et plus durablement. Il faut
revégétaliser pour régénérer la biodiversité dans son ensemble. Il faut revégétaliser enfin, tout
simplement, pour notre confort de vie.
Je ne peux pas terminer cet article sans vous inviter à aller rencontrer ces hommes et ces femmes
qui oeuvrent à faire une autre agriculture telle que l’AC. Une rencontre, ça s’oublie moins qu’un
article !
Voici une liste, en vrac, de quelques-uns de ces ACistes qui se feront un plaisir de partager leur
quotidien, de vous montrer, en toute clarté et honnêteté, ce qu’ils font. Qu’ils ne m’en veuillent pas
de les avoir cité !
Frédéric Thomas, Loir-et-Cher
Sarah Singla, Aveyron
Bertrand Patenotre, Aube
Philippe Pastoureau, Sarthe
Christian Abadie, Gers
Fabien Driat, Aube
Philippe Lemey, Meuse
Victor Leforestier, Seine Maritime
Dominique Guyot, Seine et Marne
Christian Rousseau, Marne
Jean Hamot, Gers
Hugues Demoulin, Dordogne
Jacques Charlot, Indre
Thierry Ghewy, Aisne
et tant d’autres...
En attendant votre prochaine visite sur une exploitation en AC, voici quelques autres liens
d’intérêt...
- AC et dérèglement climatique, Michel Lambotte , avril 2019,
- « Le travail mécanique est le premier prédateur de nos sols » , avril 2019
- Les propositions des réseaux AC pour le grand débat, début 2019
- L’intérêt du non labour confirmé, 2016
- Glyphosate : et si on parlait aussi d’autre chose ? 2018
- En finir avec la crise agricole récurrente, 2017
Cécile WALIGORA (domaines de spécialisation : agronomie mais surtout écologie des
agroécosystèmes)
Cette nichée de passereaux, sans doute
d’alouette ou assimilé, trouve à son
goût les parcelles conduites en AC :
faible perturbation, abondance
végétale, résidus où nidifier et plus de
nourriture. Et pourtant, dans cet
exemple précis, nous sommes dans
une culture de maïs, peu réputée pour
sa biodiversité. C’est sans compter les
apports de l’agriculture de
conservation.
Cécile Waligora
L’agriculture de conservation, qu’est-ce que c’est ?
Cet agriculteur est véritablement en train de semer dans une « jungle » végétale. Il fait de l’agriculture de conservation.
Nicolas Courtois
Cet article a pour but d’apporter de manière honnête, clairvoyante et surtout sans « lobbyisme » ou
« militantisme », matière à réflexion sur l’agriculture, en particulier sur l’une de ses formes
montantes : l’agriculture de conservation.
Pourquoi ?
- Parce que l’agriculture, d’une manière générale et depuis plusieurs années, est pointée du doigt
pour diverses raisons : ses effets sur l’environnement et la biodiversité, sur la santé des animaux et
des humains, sur son système d’aides, son marché mondial... A juste titre, parfois ou souvent.
- Parce qu’il y a dérèglement climatique et qu’il y a des conséquences et des adaptations nécessaires
au niveau agricole.
- Parce que le sujet agricole est trop souvent abordé, en premier lieu par les médias généralistes, de
manière négative, pour « faire du buzz », sans la raison et le recul nécessaires.
- Parce qu’enfin, il manque quelque chose au monde agricole aujourd’hui : pouvoir expliquer lui-
même, de manière claire, à toute personne (et nous sommes tous concernés) ce qu’il fait, comment,
quelles sont ses orientations et pourquoi.
Agriculture =
- Ensemble des travaux dont le sol fait l'objet en vue d'une production végétale.
- Plus généralement, ensemble des activités développées par l'homme, dans un milieu
biologique et socio-économique donné, pour obtenir les produits végétaux et animaux qui lui
sont utiles, en particulier ceux destinés à son alimentation. Source : Larousse.
Cet article est ainsi destiné à tout un chacun qui veut comprendre les agricultures d’hier,
d’aujourd’hui et de demain, leurs impacts, leur nécessité, leurs enjeux. Les non initiés (j’entends par
là, ceux dont le domaine de compétence n’est pas l’agriculture) y verront plus clair et pourront jugerde manière plus raisonnée quelle agriculture ils souhaitent. Les initiés, bien que ce soit leur
quotidien, y verront une manière d’avoir un peu plus de recul et le moyen, je l’espère, d’expliquer
aux autres ce qu’est leur mission et ce vers quoi ils tendent. La protection de l’environnement et de
la santé de tous, s’ils n’étaient pas des préoccupations majeures après guerre, sont, sachons le et
n’hésitons pas à le crier haut et fort, devenues une priorité pour beaucoup d’acteurs du monde
agricole. Le développement de l’agriculture de conservation en est une preuve. Mais pour s’en
rendre compte et pouvoir juger, il faut d’abord connaître.
Je vous propose donc de faire connaissance avec l’agriculture de conservation...
Comprendre par l’histoire
Pas besoin de remonter très loin dans le temps pour comprendre que les maux engendrés par
l’agriculture sont issus d’un modèle agricole développé après les deux grandes guerres de 14-18 et
39-45. Il fallait alors reconstruire, restaurer les terres et surtout, nourrir la population. Il fallait
produire en quantité. On a donc industrialisé l’agriculture comme on a industrialisé d’autres
secteurs de l’économie.
Comment ?
- Par le remembrement, l’augmentation de la surface en terres productives et la disparition des
exploitations de petite taille au profit d’exploitations de plus en plus grandes. Le paysage agricole
s’est vu transformé dans certaines régions.
- Par la mécanisation qui a suivi dans l’objectif de travailler sans peiner, plus vite et plus
efficacement de plus grandes surfaces pour des fermes qui avaient de moins en moins de main
d’œuvre. La puissance des machines a logiquement été amplifiée. On a travaillé la terre plus
profondément et intensément.
- Par la création et l’emploi de molécules chimiques de synthèse : engrais et pesticides (herbicides,
insecticides, fongicides... ), pour contrôler plus efficacement les organismes indésirables car
entamant le potentiel des cultures : insectes, champignons et autres « mauvaises herbes ».
Tout cela a permis à l’agriculture de se relever, de produire plus, de nourrir en quantité. Le défi était
relevé et réalisé.
Evolution du rendement du blé
Fin du XIX ème siècle, le rendement moyen du blé était aux alentours d’une quinzaine de quintaux à
l’hectare. Juste avant guerre, il ne l’était guère plus, moins de 20 q/ha.
Après guerre, il n’aura de cesse de progresser. Environ 25-30 q/ha dans les années 1960 pour
atteindre environ 70 q/ha au début des années 2000.
Source : Agreste, Ministère de l’Agriculture et de la Pêche.
Mais cela a eu des conséquences, qu’on a commencé à mettre en lumière à partir des années 1980 :
- Conséquences sur l’environnement : pertes de terre arable par érosion des sols, appauvrissement
grandissant de toute la biodiversité des agroécosystèmes (biodiversité du sol et en dehors),
pollutions diverses et variées, taux de nitrates parfois exorbitants etc.
- Des charges de plus en plus grandes pour les agriculteurs (mécanisation, achat d’intrants ou de
nourriture pour les animaux d’élevage, consommation de carburant...)
- Perte d’autonomie des agriculteurs (trop de dépendance vis-à-vis des intrants, fertilisants ou
pesticides, perte d’autonomie dans la production des fourrages, dépendance vis-à-vis des marchés
devenus mondiaux...)
- Très forte simplification des filières et des productions agricoles (rotations – c’est-à-dire
succession de cultures sur une même parcelle d’année en année - devenues trop simples, voire des
monocultures ...) Conséquences déjà agronomiques : des agriculteurs qui se retrouvent dans un
cercle vicieux avec des cultures devenues trop sensibles aux maladies et ravageurs, obligation de
traiter et ainsi de suite.- Et, plus récemment, une société, des consommateurs qui, ayant désormais la quantité,
commencent à exprimer des souhaits en termes de qualité des produits, refus des pesticides (en
agriculture), refus de voir la biodiversité s’effondrer, désir d’un bien-être animal etc.
Remise en question
En parallèle de cette évolution, un autre modèle de production agricole a vu le jour, à partir des
années 1950 en France, l’agriculture dite biologique, en réaction au développement de l’agriculture
conventionnelle d’après guerre. La différence est simple : l’AB n’utilise pas de produits chimiques
de synthèse (engrais de synthèse ou pesticides de synthèse). Elle utilise d’autres intrants et dans les
mêmes objectifs : des pesticides autorisés en AB (exemples : sulfate de cuivre, pesticides à base de
microorganismes, pyrèthre, phosphate de fer etc.) et des engrais organiques (fumier, fientes,
composés minéraux...) De ce fait, ses rendements sont inférieurs à ceux de l’agriculture
conventionnelle (d’environ 20%) mais cela est compensé, en grande partie, par des aides
substantielles. Ajoutons enfin que l’agriculture biologique travaille mécaniquement ses sols, tout
comme en conventionnel.
L’AB a le vent en poupe, poussée par la société. Aujourd’hui, elle représente un peu plus de 36 600
fermes et 1,7 millions d’hectares en France (source : Agence Bio, chiffres de fin 2017) .
Il y a une bonne trentaine d’années voire plus, outre Atlantique où s’est aussi développé un modèle
agricole plus intensif, on a commencé à s’interroger sur le travail du sol. Déjà, dans les années
1930, on connaissait de graves problèmes d’érosion, notamment dans les grandes plaines du
Midwest américain. Certains farmers se sont alors interrogés sur leur manière de traiter cette mince
couche de terre « fertile ». Ils ont commencé à se dire que le labour n’était peut-être pas ce qu’il y
avait de mieux ; surtout le labour tel qu’il était devenu : plus profond, plus puissant, grand
consommateur d’énergie et de temps. Mais aussi grand destructeur de vie (la vie des sols) et grand
destructeur de la structure générale du sol.
Avant d’aller plus loin, il faut revenir sur la raison d’être du labour : pourquoi, un jour, des hommes
se sont dit qu’il fallait retourner la terre ? La raison principale est la lutte contre les herbes dites
« mauvaises » (qu’on nomme plutôt adventices en agronomie). Grâce à la charrue, on enfouit les
adventices et leurs graines afin qu’elles ne posent pas de problème durant l’année de culture. Ainsi,
pour les néophytes, avant de pouvoir semer une culture ; un blé par exemple, l’agriculteur laboure,
passe ensuite une ou plusieurs fois avec différents outils pour préparer la terre au semis. Il peut alors
venir semer sa culture. S’il est ensuite ennuyé par le développement d’autres adventices en cours de
culture (la nature a horreur des sols nus!), il a recours soit aux herbicides de synthèse, soit au
désherbage mécanique. Bien sûr, l’année suivante, lorsqu’il laboure à nouveau, il remonte des
graines et les remet en conditions de germination. Et ainsi de suite.
Voici un exemple de parcelle conduite en système
conventionnel avec labour et travail intense du sol.
Comme en plus, il y a un peu de pente, au moindre
orage, l’eau a tellement de mal à s’infiltrer qu’elle
ruisselle et va alimenter les torrents de boue.
Gaëtan VectenEn Europe et notamment en France, ce n’est pas tant l’érosion qui a été déclencheur d’un
changement de façon de traiter son sol, il y a 20 à 30 ans chez une poignée d’agriculteurs. De
l’érosion, il y en a, mais elle est moins visible, moins spectaculaire que dans d’autres régions du
monde (sauf durant certains épisodes de coulées de boue faisant suite à de forts épisodes pluvieux).
Ce sont surtout les taux de matières organiques qu’ils voyaient, progressivement baisser. Les
matières organiques, ce sont, dans leurs premières formes, les résidus végétaux morts mais aussi
animaux. Dans leur forme ultime d’évolution, c’est le fameux humus. Et ce qui assure la
transformation naturelle des matières organiques des sols, ce sont tous les microorganismes,
bactéries et champignons mais aussi les célèbres vers de terre ! En bref, tout cela, c’est ce qui fait la
fertilité d’un sol ; fertilité qui, à force de travail intensif mais aussi le fait qu’on laisse le sol nu
durant de longs mois, s’appauvrissait (lorsque le sol n’a pas de végétation, il ne peut pas entretenir
sa faune et sa flore).
Il y a eu aussi, au début des années 1990, des raisons économiques qui ont fait évoluer les
consciences : trop de charges en tous genres (en mécanisation, en carburant...) ; charges qu’il fallait
abaisser pour continuer à vivre de son métier. De par aussi ces raisons, le labour a été remis en
question. C’était la naissance de ce qu’on a appelé les TCS.
Le sol, sa faune et sa flore
Contenu non exhaustif d’un sol vivant, du plus
petit au plus gros :
- 10 milliards de germes vivants de type bactérie
dans un gramme de sol fertile (1,5 t/ha sur 20 cm
de profondeur)
- 3,5 t/ha de champignons sur 20 cm (10 000 km
pour 1 m2 de sol fertile)
- 10 kg à 1 t de matière sèche d’algues/ha (1 000 à
10 000 cellules/g de terre)
- 10 millions à 20 millions de protozoaires/g de sol
sec
- 1 à 30 millions de nématodes/m2
- plusieurs centaines de milliers d’acariens/m2
- 95 000 à 180 000 collemboles/m2 (0,8 à 2 g/m2)
- Quelques milliers à plus de 200 000 enchytréides/m2 (3 à 53 g/m2)
- 50 à 400 lumbricidés (vers de terre)/m2 (20 à 400 g/m2)
- jusqu’à plusieurs centaines de diplopodes/m2
- une centaine de chilipodes/m2
- de quelques dizaines à quelques centaines de coléoptères/m2
- de quelques dizaines à quelques milliers de larves de diptères/m2
- plusieurs centaines de cloportes/m2
- jusqu’à 400 escargots et limaces/m2
Une liste longue où on ne compte ni les araignées (biomasse non déterminée), ni les organismes
beaucoup plus gros, les vertébrés (amphibiens, reptiles, rongeurs, insectivores...)
Source : P. Anfray, 2017
C’est tout cela qui fait la biodiversité d’un sol et qui assure l’ensemble de ses fonctions en termes
physiques, chimiques ou biologiques. L’agriculture, quelle que soit sa forme, a un impact
obligatoire sur la vie des sols ; l’objectif étant d’en avoir le minimum.
La photo ci-dessus montre un individu remarquable de ver de terre, l’un des plus grands alliés de l’agriculteur en
agriculture de conservation. Pour peu qu’on le laisse tranquille, il travaille à notre place !
Frédéric ThomasNaissance des TCS et du semis direct puis des couverts végétaux
TCS signifiait au début : Techniques Culturales Simplifiées. Ce terme a existé plusieurs années
avant d’évoluer en Techniques de Conservation des Sols. Car il s’agissait bien, pour ces agriculteurs
pionniers, de reprendre conscience de leur sol ; qu’il ne s’agit aucunement d’un support de
production inerte mais bien d’un lieu de vie, de biodiversité qu’il faut traiter différemment et lui
rendre sa fertilité et son autonomie de fonctionnement. En lieu et place du labour, différentes
techniques de préparation des sols (en vue de semer une culture) se sont alors développées mais
avec bien des formes. Certaines restaient encore relativement intensives (beaucoup de passages
mécaniques, profondément) alors que d’autres se simplifiaient au maximum, jusqu’à n’intervenir
qu’au moment du semis, par le seul passage du semoir. Cette forme ultime a été appelée semis
direct.
Rapidement pourtant, des soucis sont arrivés car lorsqu’on abandonne le labour et qu’on simplifie
son travail du sol, on s’expose assez vite à des soucis de « mauvaises herbes », notamment les
vivaces (plantes capables de vivre plus de deux années).
Je fais un aparté sur cette terminologie de « mauvaise herbe ». Il n’y a évidemment pas de
mauvaises herbes dans la nature. Simplement, si on veut avoir une récolte et donc de la nourriture, il
faut que la culture qu’on a décidé de faire pousser à un endroit, ne soit pas en trop forte concurrence
avec d’autres plantes dites adventices (pensez à votre potager, pour ceux qui ont la chance d’en
avoir un). Et le labour, aux origines, comme nous avons expliqué plus haut, a été inventé surtout
pour désherber. Comment faire alors sans labour ? Utiliser des herbicides (qu’on utilisait, de toutes
façons) mais aussi observer ce qui se passe naturellement : un sol, dans la nature, n’est jamais nu.
S’il l’est à un moment donné, très vite, des plantes poussent et recouvrent la terre. Pourquoi ne pas
envisager alors de faire pousser en lieu et place des adventices, des plantes qu’on aura choisies et
surtout, qu’on pourra contrôler, sans entrer en concurrence avec les cultures ?
Revenons sur le terrain... En été, c’est la moisson. Entre celle-ci et le semis de la future culture, il se
passe plusieurs semaines, voire plusieurs mois si la culture suivante est une culture de printemps
(maïs ou tournesol par exemple). Entre les deux, rien ; le sol est nu. L’idée des couverts végétaux
d’interculture (période entre deux cultures) était née ! Semer, sitôt la moisson, une espèce, voire
encore mieux, un mélange d’espèces pour couvrir rapidement le sol, le protéger des aléas
climatiques (érosion éolienne, hydrique...) et si possible, empêcher des plantes non désirées de se
développer. Ensuite, on sème la culture suivante dans ce couvert (s’il est encore en place) ou dans
ses restes (appelés résidus végétaux). Il n’est en effet pas toujours simple de semer dans un couvert
végétal vivant. Beaucoup détruisent le couvert avant le semis, soit avec une dose modérée
d’herbicide, soit de manière mécanique (moins efficace, en moyenne, que le désherbant...)
Bien d’autres vertus ont été trouvées aux couverts végétaux comme :
- protéger physiquement la surface du sol (limitation des érosions) ;
- puiser le trop plein d’azote à l’automne (les fameux nitrates) et d’une manière générale, recycler
les éléments minéraux, recyclage bien utile pour les cultures suivantes ;
- nourrir les insectes pollinisateurs à une période où il n’y a plus beaucoup de fleurs dans les
champs ;
- abriter, d’une manière générale, une plus grande biodiversité.A gauche, champ labouré. A droite, champ où, sitôt la moisson de la céréale, un couvert végétal, composé de plusieurs
espèces, a été semé. Durant toute la période précédant le semis de la prochaine culture, il va protéger le sol et le nourrir.
Comme nous sommes en fin d’été début d’automne, il va aussi profiter aux pollinisateurs. Alors, avez-vous envie de
l’agriculture de gauche ou celle de droite ?
Frédéric Thomas
A gauche, échantillon de sol
d’une parcelle labourée ; à
droite, celui d’une parcelle
conduite en agriculture de
conservation. Même sans
connaissances agronomiques, on
peut facilement imaginer lequel
de ces deux sols est le plus
fertile...
DRL’agriculture de conservation
Cette expérience des couverts végétaux a vite donné lieu à d’autres perspectives car il fallait se
rendre à l’évidence que les couverts les plus performants étaient ceux qui comportaient plusieurs
espèces végétales, complémentaires à de nombreux points de vue. Pourquoi ne pas envisager de
faire de même au niveau des cultures ? Il fallait revoir les rotations telles qu’elles étaient devenues,
simples et ultra consommatrices d’intrants. Pour rappel, une rotation est la succession des cultures
sur une même parcelle. On a donc commencé à enrichir les rotations mais aussi (et nous en sommes
là aujourd’hui), cultiver en même temps, sur la même parcelle, des associations de cultures.
Objectifs, toujours les mêmes : apporter de la biodiversité, mieux utiliser les ressources (éléments
minéraux du sol), apporter plus de valeur ajoutée à l’agriculteur, se passer d’intrants (des mélanges
végétaux sont moins sensibles aux ravageurs et maladies), redonner vie à des mélanges valorisables
par des animaux d’élevage etc.
L’agriculture de conservation, nom qu’on a finalement donné à ces nouvelles orientations de
production agricole, était née.
L’AC (écrit également ACS pour agriculture de conservation des sols), en résumé, ce sont donc les
principes suivants :
- Le non labour (arrêt de la charrue ; le travail du sol est simplifié, cela va des TCS au pur semis
direct SD).
- L’implantation de couverts végétaux d’interculture.
- Une rotation diversifiée avec le plus possible d’associations végétales (dans le temps et dans
l’espace).
Aujourd’hui, la tendance va vers une évolution de la terminologie en préférant parfois parler
d’agriculture régénérative. En effet, on se rend bien compte qu’en appliquant les principes tels
que décrits précédemment, on va plus loin qu’une simple conservation du sol ; on le régénère ! Les
éleveurs s’y retrouvent également car avec l’AC, ils peuvent produire des fourrages en autonomie et
de meilleure qualité. Cela va même jusqu’à ce que de purs céréaliers se mettent à introduire de
l’élevage dans leur système de production, se rendant compte de la plus grande cohérence de
l’ensemble.
Cette agriculture est loin d’être aboutie. Née de la volonté d’une poignée d’agriculteurs, de
différentes régions, elle a depuis essaimé aux quatre coins de l’Hexagone et même aux Antilles
puisqu’on a des bananeraies gérées en AC. La viticulture, l’arboriculture, le maraîchage
commencent à en adopter les principes. La France, avec la Suisse, peut même être fière d’être
avant-gardiste et fer de lance de l’AC en Europe.
On estime qu’il y a environ 12 à 15 % des agriculteurs de l’Hexagone qui sont en AC aujourd’hui.
Des céréaliers se mettent à introduire des animaux,
notamment des moutons, dans leur système de
production. C’est une façon de valoriser aussi leurs
couverts végétaux, d’avoir une autre production mais
aussi de fertiliser naturellement leurs parcelles.
Frédéric ThomasTroupeau de vaches normandes bénéficiant des
apports nutritionnels d’un couvert végétal
composé de plusieurs espèces. De quoi apporter
un nouveau type de fourrage, qualitatif,
permettant, par ailleurs, d’économiser sur du
stockage.
DR
Mieux comprendre encore par quelques éclaircissements :
- L’AC, est-ce de l’agroécologie ?
On parle beaucoup d’agroécologie mais lorsqu’on veut lui donner une définition, ce n’est pas si
simple. Il n’y a qu’à faire une petite recherche sur le Web et vous aurez compris !
Celle-ci me semble tout à fait valable (à mon sens) : l’agroécologie est l’ensemble des pratiques
agricoles qui met en relation la science de l’agriculture (l’agronomie) et l’écologie (science qui
étudie les êtres vivants dans leur milieu en tenant compte de leurs interactions). Elle vise ainsi à
prendre en considération les écosystèmes dans la production agricole.
Alors, l’agriculture de conservation, est-ce de l’agroécologie ? Oui, souvent ; non, parfois ! Disons
que l’AC, au-delà de sa considération forte de l’environnement et de l’écologie, a aussi une
dimension économique et sociale et sort alors du cadre purement agroécologique (au sens
scientifique).
- Quid du glyphosate ?
Le glyphosate (voir encadré) a permis l’extension des TCS et du semis direct SD. La simplification
du travail du sol n’est pas née grâce au glyphosate mais la molécule, lorsqu’elle est arrivée sur le
marché, en permettant d’éliminer rapidement et efficacement, une végétation encombrante avant de
semer, a assuré l’expansion de ces techniques de conservation des sols, surtout le semis direct. C’est
pourquoi, beaucoup le croient lié à l’agriculture de conservation. S’il reste encore un outil très
important pour nombre d’ACistes, l’herbicide a été utilisé par bien d’autres utilisateurs et autant par
des agriculteurs conventionnels (pratiquant le labour).
Il y a 7 ans, dans un dossier consacré au glyphosate, la revue TCS disait ceci : « Si le glyphosate a
été une formidable aubaine, un pilier pour la simplification du travail du sol, au cours des années,
nous avons, cependant, réussi à réduire de manière significative les quantités moyennes par hectare
utilisées grâce à plus de précision (dans les applications), de connaissances mais aussi par le
développement de couverts performants et l’introduction de la destruction (des couverts avant de
semer) par roulage (mécanique) ». 7 ans plus tard, on utilise encore moins de glyphosate (parfois
moins d’un litre par hectare), parfois même on s’en passe dans certaines conditions. Néanmoins, il
serait illusoire de croire qu’aujourd’hui, on puisse faire de l’AC efficace sans cet outil. Vous me
direz alors : oui mais en bio, ils s’en passent bien ! En effet, il leur est interdit d’utiliser des
pesticides de synthèse mais, pour pouvoir contrôler le salissement par les « mauvaises herbes »,
l’AB doit désherber mécaniquement. Elle a encore massivement recours au labour et sinon, à une
certaine quantité d’interventions mécaniques sur le sol. A chacun de savoir ce qu’il veut, en
connaissance de cause : le travail du sol a un impact avéré sur le sol, les êtres vivants qu’il héberge
et donc ses fonctionnalités. Les pesticides ont un impact aussi. Les herbicides, par exemple, en
détruisant une certaine flore, diminuent, de ce fait, une certaine quantité d’aliments pour nombre
d’espèces animales. De récentes études (Unité de recherche EDYSAN, FRE-CNRS 3498 àAmiens), démontrent, sur une durée significative de 6 ans, en système de grandes cultures, que le
travail intensif du sol (avec labour) mais aussi la fertilisation azotée affectent négativement un
ensemble de processus naturels (stockage de carbone des sols, taux de mycorhization*, biodiversité
fonctionnelle), contrairement au glyphosate qui n’empêche pas d’observer les effets positifs sur ces
processus naturels dans les sols conduits en semis direct. Voici un lien vers d’autres études qui vont
dans le même sens.
Quid enfin de la toxicité du glyphosate sur l’homme ? Il n’y aucun consensus sur la dangerosité de
la molécule. D’autres molécules, encore utilisées pour certains usages, telle le 2,4 D sont, quant à
elles, considérées de manière formelle, comme cancérigènes.
Je mettrais enfin cet autre élément à la réflexion : en AC, certes, on utilise encore du glyphosate et
d’autres pesticides mais, d’une part, clairement moins qu’avant et, d’autre part, les sols en AC étant
beaucoup plus riches en matières organiques et humus, ils sont naturellement plus à même de
dégrader toutes ces molécules « exogènes » en éléments minéraux simples, inoffensifs. Vous me
direz alors que ce n’est pas une raison ! Non mais interrogez-vous alors sur l’impact des quantités
encore importantes de sulfate de cuivre utilisées en viticulture biologique. Interrogez-vous sur les
quantités de médicaments que vous êtes parfois contraints d’ingurgiter pour vous soigner.
Interrogez-vous sur l’impact des traitements anti-puces ou tiques que vous administrez à vos
animaux domestiques. On est tous d’accord que moins on utilise de tout cela, mieux c’est et il est
heureux que la tendance générale aille vers une diminution. Toutefois, imaginez qu’on retire tous
« ces outils de santé » du jour au lendemain, sans aucune alternative !
Un dernier élément donné à votre réflexion : en mars 2017, les toxicologues du comité pour
l’évaluation des risques de l’ECHA (European Chemicals Agency), après
prise en compte de toutes les études disponibles, ont conclu que le glyphosate n’était ni
cancérigène, ni mutagène, ni toxique pour la reproduction ( source : https://echa.europa.eu/fr/-/glyphosate-
not-classified-as-a-carcinogen-by-echa) .
(*) La mycorhization est le processus de symbiose mis en place entre de nombreuses plantes et des
champignons du sol, appelés champignons mycorhiziens. C’est une relation à bénéfices
réciproques. Grosso modo, la plante apporte au champignon les sucres dont il a besoin et lui,
apporte à la plante, des éléments minéraux qu’elle aurait du mal à puiser sans son concours.
Le glyphosate, qu’est-ce que c’est ?
Le glyphosate est le principe actif de l’herbicide Roundup mais à l’origine, la molécule a d’abord
été brevetée en tant que chélateur (= qui a la propriété de former avec un ion positif métallique un
composé (un chélate) soluble et non toxique) par une entreprise américaine (Stauffer Chemical Co.)
en 1964. Dans les années 70, Monsanto dépose le brevet sur la
même molécule mais en tant qu’herbicide. La molécule est, depuis,
tombée dans le domaine public.
Efficace, facile d’emploi, peu cher, l’herbicide va se répandre à
travers le monde comme une traînée de poudre, non seulement en
milieu agricole (céréaliers, viticulteurs, arboriculteurs....) que non
agricole (entreprises, particuliers...) Bien entendu, vu l’étendue
des usages et, les premières décennies, les doses utilisées (plusieurs
litres/hectare, parfois), la molécule va être retrouvée dans les eaux
(de surface et souterraines).
Colza en train d’émerger dans les résidus d’un triticale (céréale). A ce moment là
de son cycle, ce colza n’avait reçu aucun pesticide, pas même un herbicide. Sur
le cliché, cela ne se voit pas nettement mais la culture est associée à d’autres
plantes. En plus de la présence de résidus de la culture précédente, la présence
d’autres plantes avec le colza, prend la place des « mauvaises herbes ». Dans
cette parcelle, à ce moment-là, l’agriculteur a réussi à très bien se passer
d’herbicide. Ce qui n’est pas forcément le cas dans d’autres situations.
Cécile Waligora- Et l’AB ? Où se situe-t-elle ?
Il n’est pas question d’opposer AC et AB. Les deux ont les mêmes objectifs, notamment au niveau
environnemental et biodiversité. Des agriculteurs en AC de longue date s’orientent même, en plus,
en AB (et inversement) ; ce qui est loin d’être simple. Mais ils tentent le coup afin d’aller encore
plus loin dans une production agricole des plus vertueuses. Faire du semis direct strict en bio est
rarement réalisé, en premier lieu à cause des problèmes d’adventices. Néanmoins, c’est
envisageable au cas par cas, certaines années, sur certaines parcelles. Ce n’est pas possible à 100 %
en l’état actuel des connaissances agronomiques. Dans quelques années, avec le recul et
l’expérience, peut-être y arrivera-t-on davantage ? Sachez aussi, toujours pour vous aider à faire la
part juste des choses, qu’en bio, on utilise également des intrants, des pesticides. Certes, il est
interdit d’en utiliser de synthèse mais les bios utilisent d’autres types d’intrants comme nous avons
pu en citer quelques exemples précédemment. Souvenez-vous de cette phrase : « C’est la dose qui
fait le poison ». Pourquoi la citer ici ? Tout simplement pour vous dire que ce n’est pas parce que
c’est naturel, que c’est inoffensif et qu’un intrant, s’il peut être nocif à une certaine dose, ne l’est
pas à une autre. Pour reprendre l’exemple du sulfate de cuivre, encore largement utilisé en
agriculture biologique, son impact n’est pas sans conséquences sur la vie du sol, même si, là aussi,
les doses autorisées ont été revues à la baisse.
Enfin et comme nous l’avons déjà dit, en bio, le travail mécanique du sol est largement employé et
je ne reviendrai pas sur les conséquences négatives du travail du sol sur la faune et la flore et donc
ses fonctionnalités ; sans parler de l’utilisation de combustibles fossiles nécessaires au travail
mécanique sur grandes parcelles. Il est totalement illusoire de croire qu’il existe une agriculture
totalement inoffensive et propre. Peut-être dans les quelques m2 d’un jardin potager conduit en bio
et semis direct. Ce qui n’a rien à voir avec les millions d’hectares de production agricole nécessaires
à l’alimentation des animaux et des hommes. Produire, c’est avoir un impact ; le tout est de choisir
lequel et en connaissance de cause.
- Des preuves que l’AC est vertueuse (au niveau écologique, social, économique...)
Chez les agriculteurs commençant à avoir un certain recul en agriculture de conservation (au moins
5 ans), les points suivants sont relevés, en comparaison à leur système d’avant, en conventionnel :
- Baisse de la consommation globale de carburant : environ 1/3.
- Baisse de l’utilisation des pesticides : 1/3 à 1/2 (par exemple, les ACistes n’utilisent quasiment
plus du tout d’insecticides).
- Rendements : au moins équivalents, en moyenne.
- Augmentation de la marge à l’hectare possible d’au moins 1/3.
- Augmentation de la biodiversité par quelques exemples : vers de terre, 1,5 tonne/ha (en labour :
200 kg/ha) ; carabes (coléoptères importants en agriculture car mangeurs de limaces et parfois, de
graines d’adventices) : jusqu’à 40 fois plus (Source : B. Patenotre, ACiste dans l’Aube depuis 20 ans) ;
passereaux : pas de chiffres mais des recherches qui montrent notablement l’intérêt de la couverture
des sols en AC ( Thèse de K. Barré, 2016 )...
- Augmentation de l’intérêt pour son métier avec un retour à l’agronomie : cela n’est pas chiffrable,
même si c’est crucial et flagrant. Les agriculteurs qui font de l’AC retrouvent un vrai goût pour leur
métier et deviennent même innovants dans leurs pratiques. Dans un contexte devenu morose ces
dernières années, notamment en élevage, ce sont de nouvelles perspectives bien plus positives.
Pour info, l’agriculture de conservation est promue par la FAO (l’Organisation des Nations Unies
pour l’alimentation et l’agriculture) : en voici le lien Internet.Céréale en train de lever au milieu des résidus de la culture précédente qui,
restés en place, assurent protection et nourriture du sol (et donc aussi de la
céréale en cours de développement).
Frédéric Thomas
- Pourquoi l’AC n’est pas plus développée ?
Les pionniers en AC la pratiquent depuis 20, 30, voire 40 ans. Il
a fallu à ces personnes, à une époque où on ne parlait pas encore
de protection de l’ environnement, où le sol n’était qu’un support
inerte de production, une certaine dose de courage pour changer
leur manière de produire. Tout comme il en a fallu aussi aux
pionniers de l’agriculture bio. En AC, abandonner la charrue,
c’était un séisme ! On regardait de travers ces hommes ou ces
femmes qui osaient, qui s’inspiraient d’expériences étrangères ;
on leur prédisait l’échec. Mais, peu à peu, d’année en année,
d’échecs en réussites, ils ont commencé à faire parler d’eux, à essaimer, chez leurs voisins ou plus
loin. Des groupes se sont formés, des réseaux mais, au début, toujours du fait des agriculteurs. Ce
n’est que plus tard, sentant un certain mouvement se mettre en route, que les autres acteurs du
monde agricole (recherche, instituts techniques, chambres d’agriculture...) s’y sont intéressés. Et
c’est bien aussi parce que ces structures avaient les moyens de mettre en place des essais, des
expérimentations, mettant en valeur ce que les agriculteurs voyaient dans leurs champs. Mais il est
toujours difficile, surtout dans le monde paysan, de faire bouger les consciences, même s’il est
prouvé que déjà, d’un point de vue économique, l’AC est bien meilleure que l’agriculture
conventionnelle. Le regard de l’autre est aussi craint.
Aujourd’hui, comme indiqué plus haut, il y a environ 15 % des agriculteurs en France qui font de
l’AC, sous toutes ses formes. C’est peu mais c’est déjà ça et ça commence à grossir car l’AC n’est
plus aussi anecdotique qu’avant.
Couverture du n° 98 de la revue TCS ; revue spécialisée sur
l’agriculture de conservation. On a, sur la partie droite de cette page,
des photos illustrant l’AC et, à gauche, des clichés de parcelles en
conventionnel avec labour. Au centre, deux tubes représentant le
résultat de ce qu’on appelle un « Slake test ». De l’eau d’infiltration a
été récupérée après avoir traversé soit, à droite, de la terre en
agriculture de conservation, soit, à gauche, une terre labourée. C’est
sans appel : l’eau de droite est claire, non chargée alors que celle de
gauche entraîne les éléments de sol avec elle, tout simplement parce
que la structure du sol de gauche ne se tient pas, faute de suffisamment
de vie en son sein.
Revue TCS 98 juin/juillet/août 2018
En résumé, conclusion... comme vous
voulez !
Je voulais ce texte bref mais je n’y suis pas arrivée. Je
voulais faire court pour que vous, lecteurs, surtout
néophytes, ne vous perdiez pas et reteniez l’essentiel.
J’espère que c’est néanmoins le cas. J’espère, surtout, que vous verrez d’un autre œil, l’agriculture
que certains s’évertuent à mettre en place, pour le bénéfice de tous.
J’espère aussi que vous aurez compris qu’il ne faut surtout pas opposer AB et AC. Chacune a sa
place car il est complètement utopique de penser qu’on puisse produire suffisamment pour tous,
seulement en bio.
La solution enfin à nos maux se résume en un seul mot, comme l’explique si bien Michel Lambotte,
citoyen belge, passionné de nature, de science et d’agriculture dans son dernier post, à lire ici. Cemot est : VEGETALISATION ! Il faut remettre du végétal pour lutter contre le dérèglement
climatique, pour mieux produire en agriculture, plus sainement et plus durablement. Il faut
revégétaliser pour régénérer la biodiversité dans son ensemble. Il faut revégétaliser enfin, tout
simplement, pour notre confort de vie.
Je ne peux pas terminer cet article sans vous inviter à aller rencontrer ces hommes et ces femmes
qui oeuvrent à faire une autre agriculture telle que l’AC. Une rencontre, ça s’oublie moins qu’un
article !
Voici une liste, en vrac, de quelques-uns de ces ACistes qui se feront un plaisir de partager leur
quotidien, de vous montrer, en toute clarté et honnêteté, ce qu’ils font. Qu’ils ne m’en veuillent pas
de les avoir cité !
Frédéric Thomas, Loir-et-Cher
Sarah Singla, Aveyron
Bertrand Patenotre, Aube
Philippe Pastoureau, Sarthe
Christian Abadie, Gers
Fabien Driat, Aube
Philippe Lemey, Meuse
Victor Leforestier, Seine Maritime
Dominique Guyot, Seine et Marne
Christian Rousseau, Marne
Jean Hamot, Gers
Hugues Demoulin, Dordogne
Jacques Charlot, Indre
Thierry Ghewy, Aisne
et tant d’autres...
En attendant votre prochaine visite sur une exploitation en AC, voici quelques autres liens
d’intérêt...
- AC et dérèglement climatique, Michel Lambotte , avril 2019,
- « Le travail mécanique est le premier prédateur de nos sols » , avril 2019
- Les propositions des réseaux AC pour le grand débat, début 2019
- L’intérêt du non labour confirmé, 2016
- Glyphosate : et si on parlait aussi d’autre chose ? 2018
- En finir avec la crise agricole récurrente, 2017
Cécile WALIGORA (domaines de spécialisation : agronomie mais surtout écologie des
agroécosystèmes)
Cette nichée de passereaux, sans doute
d’alouette ou assimilé, trouve à son
goût les parcelles conduites en AC :
faible perturbation, abondance
végétale, résidus où nidifier et plus de
nourriture. Et pourtant, dans cet
exemple précis, nous sommes dans
une culture de maïs, peu réputée pour
sa biodiversité. C’est sans compter les
apports de l’agriculture de
conservation.
Cécile Waligora
Re: SDSC attitude
Les premières lignes commençaient bien : " sans « lobbyisme » ou
« militantisme » "
et puis l'autoflagéllation reviens au galop : " Parce que l’agriculture, d’une manière générale et depuis plusieurs années, est pointée du doigt
pour diverses raisons : ses effets sur l’environnement et la biodiversité, sur la santé des animaux et
des humains, sur son système d’aides, son marché mondial… A juste titre, parfois ou souvent.
sinon la suite c'était bien ?
« militantisme » "
et puis l'autoflagéllation reviens au galop : " Parce que l’agriculture, d’une manière générale et depuis plusieurs années, est pointée du doigt
pour diverses raisons : ses effets sur l’environnement et la biodiversité, sur la santé des animaux et
des humains, sur son système d’aides, son marché mondial… A juste titre, parfois ou souvent.
sinon la suite c'était bien ?
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du Tarn et de la Garonne
Re: SDSC attitude
HOMMAGE A LUCIEN SEGUY
Lucien, ce GRAND HOMME, vient de disparaître en toute discrétion.
C’est sa vie entière qu’il a consacrée à une noble cause : produire, partout dans le monde, quelques soient les continents, les climats ou la qualité des terres, une production saine, de qualité et en quantité, tout en préservant l’environnement, et en régénérant les sols.
Lucien Séguy, Docteur en Agronomie, est certainement l’homme qui, sous tous les climats, a sillonné, foulé de ses propres pieds, le plus de parcelles agricoles au monde et ce record n’est certainement pas prêt d’être battu !
Scientifique du Cirad, pédologue de l’Orstom, il estimait que tous les outils sont connus pour produire intensivement, à peu de frais, de la nourriture de qualité sur des sols à fertilité améliorée.
Je ne reviendrai pas sur toutes ses recherches et publications, en collaboration avec son équipier permanent, Serge Bouziniac, qui malheureusement, bien que financées en partie par la France, n’ont pas su être reprises par notre ministère de l’agriculture et autres instances agricoles et mises au profit de l’agriculture Française…
Quel gâchis !!! Quelle perte de temps et d’argent pour notre agriculture Française !!!
Et de cela, Lucien en a souffert.
Ce qui l’a le plus frustré, c’est d’être reconnu comme « UN PÈRE » dans son pays d’adoption « Le Brésil » qui l’a toujours honoré ainsi que d’autres pays, alors que la France, son propre pays, l’ignorant, n’a pas su tirer profit de l’immense travail qu’il a accompli. France, le pays du BLABLABLA disait-il !
Mais la meilleure reconnaissance pour lui, c’est celle de tous les amis qui l’ont compris.
J’insisterai sur l’homme de paix qu’il fut : ses avancées ont permis à différentes contrées de nourrir sa population et notamment au Brésil de procurer celle des Chinois, évitant ainsi bien des émeutes.
Ce fut un privilège pour moi de l’écouter une première fois en conférence à Baran lors d’un NLSD en 2001 : Un homme excité, survolté vous diront certains, dynamique et provocateur, imposant l’attention et interpellant chacun d’entre nous, pour nous obliger à réfléchir et nous remettre en cause.
Puis il est intervenu une seconde fois en 2005 au NLSD de Reignac-sur-Indre. Certains n’ont alors pas jugé bon de l’écouter, car c’était pour eux « du déjà vu (déjà entendu)».
Et bien NON, toujours et toujours, à mesure qu’on l’écoute, ce que beaucoup n’ont pas perçu, c’est que Lucien, l’intarissable a sans cesse quelque chose à nous apporter !
Au-delà de toutes ses connaissances sur le SCV, ses innombrables publications, que beaucoup sauront reprendre pour lui rendre hommage, je tiens à témoigner de la personne qu’il était :
Jamais je n’aurais imaginé un jour pouvoir aborder ce SAVANT. Et, lorsque je lui ai parlé la première fois, je fus saisie de constater à quel point il est SIMPLE, GÉNÉREUX et AVIDE de rencontres.
Mais tout d’abord, j’avoue qu’il m’a testée, savoir ce qu’il y a vraiment au fond de moi, car par expérience, il n’avait pas de temps à perdre avec des opportunistes.
Et effet, Lucien est PRESSÉ, pressé de communiquer et de divulguer, et pour lui, chaque seconde compte, autrement dit, pour celui qui cherche à le critiquer ou le contredire, c’est peine perdue. Mieux vaut qu’il passe son chemin à jamais !
Depuis, nous avons fait un long chemin ensemble. Il m’a présenté ses avancées au Brésil, fait rencontrer ses partenaires, entrer à l’Embrapa où il est accueilli comme un héros, visiter ses champs d’essais à Sinop, découvrir ses variétés de riz Sebota...
Lucien l’attentif savait d’un coup d’œil déceler les problèmes d’une parcelle, et en trouver les solutions rien qu’à observer les environs.
J’avoue alors être subjuguée de constater la rapidité avec laquelle il a traversé ses champs d’essais de riz pluviales, et a pu rendre compte de ses observations à son collaborateur Serge, pour une prise de note et de photos complémentaires !
Lucien, une encyclopédie ambulante qui connaissait une multitude de plantes même sous leur nom latin.
Il avait une connaissance, une mémoire incommensurable, relatant chronologiquement toutes ses expérimentations, découvertes, avec un enregistrement et une organisation de ses données sans faille.
Avec Lucien, tout est intensif, du matin lever 6h au soir 24h.
Il lui en arrivait même d’en oublier de déjeuner, mais en fait, c’était pour lui moins de perte de temps.
Pas de répits ni de tourisme… Et malgré tout, un détour sans prix pour nous faire découvrir un arbre à l’écorce exceptionnelle qu’il cite d’un nom latin, nous expliquant pourquoi il vivait ici et était le descriptif et le symbole du type de terre locale.
De plus, Lucien était comique et bon vivant et n’hésitait pas à lancer une vanne ou une histoire drôle.
Mais pour lui, le temps était précieux : pas question de divaguer à regarder voler un papillon pendant qu’il intervenait, ou de répondre au téléphone au risque de se le voir propulser à des dizaines de mètres de là.
Lucien, toi, homme INTÈGRE, malgré les sollicitations, tu as su tout au long de ta carrière, refuser le profit et ne pas succomber à la corruption.
Lucien, un grand homme, VRAI et SINCÈRE,
Tu nous as fait l’honneur de nous faire une petite place à tes côtés, nous, simples paysans de la Nièvre et tu as toujours su rester FIDÈLE.
Lucien EXIGEANT, PERFECTIONNISTE, tu nous as imposé RIGUEUR et PERSÉVÉRANCE, durant tous les essais et protocoles que tu nous as chargés de mettre en place… IMPATIENT d’en recevoir régulièrement des photos quand tu ne pouvais pas être sur place, mais toujours DISPONIBLE. Et ce n’est pas sans réprimandes ou quelquefois engueulades que tu en as fais le suivi… Ce qui a au fil du temps toujours payé.
Je garderai de toi, malgré ta grandeur, le souvenir d’un homme MODESTE et à la portée de tous, de la plus imposante société agricole brésilienne, au plus simple et pauvre paysan malgache ou cambodgien.
Au-delà de ça, j’ai découvert en toi un homme plein de talents, à savoir l’art de la peinture (qui a pu te valoir la place d’assistant d’un célèbre peintre), mais aussi connaisseur, en l’occurrence la gastronomie dont ta femme Jacqueline savait faire honneur en concoctant des plats d’excellence, mais aussi l’œnologie.
Et, pour avoir eu le privilège de découvrir ta cave secrète, je sais à quel point tu places une haute importance à la connaissance et à la préservation de la qualité de tes vins et l’honneur que tu attribues à chacun de ceux à qui tu les offres.
Ton DYNAMISME, ton ESPRIT, ta GÉNÉROSITÉ et ta BIENVEILLANCE nous manqueront.
Mais à travers toi, nous remercions ta femme Jacqueline, toujours discrète, fidèle (55 ans de mariage) et présente à tes côtés, et ton binôme Serge, chacun représentant une partie de toi, qui ont toujours su t’épauler et même te supporter.
Car oui, tu étais DUR, dur avec toi-même, car il te fallait toujours garder la forme, et dur aussi avec ton entourage avec lequel tu étais bien souvent EXIGEANT.
Ce fut en effet le sacrifice de toute une vie de famille (je pense notamment à ta fille Sandrine et ton fils Yannick) au profit de l’humanité, dont peu de monde prend conscience.
Lucien, toi qui croyais au « GÉNIE VÉGÉTAL », tu as su semer quelques graines (Hubert, Stéphane, Florent, Aubin, Noël, Christian, Jean-Claude, John, Loui, tes petits jeunes du Brésil (comme tu les appelais)…) qui assureront l’avenir de ton œuvre, avec encore tant de choses à accomplir…TA SYMPHONIE INACHEVÉE !
Les paysans du monde entier avaient encore tant besoin de toi !
Tu nous laisses aujourd’hui orphelins, avec à charge de poursuivre, vulgariser et divulguer tes connaissances, et nous nous devons de mettre en pratique ce que tu nous as toujours enseigné : « Le développement de l’agriculture n’existe vraiment que s’il est fait PAR, POUR, AVEC et CHEZ les agriculteurs ».
La mission nous incombe maintenant et ce sera tout en ton honneur que nous nous chargerons de la mettre en pratique.
"Tchao l’ami !", comme tu avais l’habitude de dire ! Et après tant de dévouement pour le bien de l’humanité, repose en paix !
Que ton esprit nous accompagne dans l’évolution nécessaire de notre agriculture actuelle !
Je garderai à jamais le souvenir d’une amitié sincère.
Lydie Deneuville (association NLSD)
Lucien, ce GRAND HOMME, vient de disparaître en toute discrétion.
C’est sa vie entière qu’il a consacrée à une noble cause : produire, partout dans le monde, quelques soient les continents, les climats ou la qualité des terres, une production saine, de qualité et en quantité, tout en préservant l’environnement, et en régénérant les sols.
Lucien Séguy, Docteur en Agronomie, est certainement l’homme qui, sous tous les climats, a sillonné, foulé de ses propres pieds, le plus de parcelles agricoles au monde et ce record n’est certainement pas prêt d’être battu !
Scientifique du Cirad, pédologue de l’Orstom, il estimait que tous les outils sont connus pour produire intensivement, à peu de frais, de la nourriture de qualité sur des sols à fertilité améliorée.
Je ne reviendrai pas sur toutes ses recherches et publications, en collaboration avec son équipier permanent, Serge Bouziniac, qui malheureusement, bien que financées en partie par la France, n’ont pas su être reprises par notre ministère de l’agriculture et autres instances agricoles et mises au profit de l’agriculture Française…
Quel gâchis !!! Quelle perte de temps et d’argent pour notre agriculture Française !!!
Et de cela, Lucien en a souffert.
Ce qui l’a le plus frustré, c’est d’être reconnu comme « UN PÈRE » dans son pays d’adoption « Le Brésil » qui l’a toujours honoré ainsi que d’autres pays, alors que la France, son propre pays, l’ignorant, n’a pas su tirer profit de l’immense travail qu’il a accompli. France, le pays du BLABLABLA disait-il !
Mais la meilleure reconnaissance pour lui, c’est celle de tous les amis qui l’ont compris.
J’insisterai sur l’homme de paix qu’il fut : ses avancées ont permis à différentes contrées de nourrir sa population et notamment au Brésil de procurer celle des Chinois, évitant ainsi bien des émeutes.
Ce fut un privilège pour moi de l’écouter une première fois en conférence à Baran lors d’un NLSD en 2001 : Un homme excité, survolté vous diront certains, dynamique et provocateur, imposant l’attention et interpellant chacun d’entre nous, pour nous obliger à réfléchir et nous remettre en cause.
Puis il est intervenu une seconde fois en 2005 au NLSD de Reignac-sur-Indre. Certains n’ont alors pas jugé bon de l’écouter, car c’était pour eux « du déjà vu (déjà entendu)».
Et bien NON, toujours et toujours, à mesure qu’on l’écoute, ce que beaucoup n’ont pas perçu, c’est que Lucien, l’intarissable a sans cesse quelque chose à nous apporter !
Au-delà de toutes ses connaissances sur le SCV, ses innombrables publications, que beaucoup sauront reprendre pour lui rendre hommage, je tiens à témoigner de la personne qu’il était :
Jamais je n’aurais imaginé un jour pouvoir aborder ce SAVANT. Et, lorsque je lui ai parlé la première fois, je fus saisie de constater à quel point il est SIMPLE, GÉNÉREUX et AVIDE de rencontres.
Mais tout d’abord, j’avoue qu’il m’a testée, savoir ce qu’il y a vraiment au fond de moi, car par expérience, il n’avait pas de temps à perdre avec des opportunistes.
Et effet, Lucien est PRESSÉ, pressé de communiquer et de divulguer, et pour lui, chaque seconde compte, autrement dit, pour celui qui cherche à le critiquer ou le contredire, c’est peine perdue. Mieux vaut qu’il passe son chemin à jamais !
Depuis, nous avons fait un long chemin ensemble. Il m’a présenté ses avancées au Brésil, fait rencontrer ses partenaires, entrer à l’Embrapa où il est accueilli comme un héros, visiter ses champs d’essais à Sinop, découvrir ses variétés de riz Sebota...
Lucien l’attentif savait d’un coup d’œil déceler les problèmes d’une parcelle, et en trouver les solutions rien qu’à observer les environs.
J’avoue alors être subjuguée de constater la rapidité avec laquelle il a traversé ses champs d’essais de riz pluviales, et a pu rendre compte de ses observations à son collaborateur Serge, pour une prise de note et de photos complémentaires !
Lucien, une encyclopédie ambulante qui connaissait une multitude de plantes même sous leur nom latin.
Il avait une connaissance, une mémoire incommensurable, relatant chronologiquement toutes ses expérimentations, découvertes, avec un enregistrement et une organisation de ses données sans faille.
Avec Lucien, tout est intensif, du matin lever 6h au soir 24h.
Il lui en arrivait même d’en oublier de déjeuner, mais en fait, c’était pour lui moins de perte de temps.
Pas de répits ni de tourisme… Et malgré tout, un détour sans prix pour nous faire découvrir un arbre à l’écorce exceptionnelle qu’il cite d’un nom latin, nous expliquant pourquoi il vivait ici et était le descriptif et le symbole du type de terre locale.
De plus, Lucien était comique et bon vivant et n’hésitait pas à lancer une vanne ou une histoire drôle.
Mais pour lui, le temps était précieux : pas question de divaguer à regarder voler un papillon pendant qu’il intervenait, ou de répondre au téléphone au risque de se le voir propulser à des dizaines de mètres de là.
Lucien, toi, homme INTÈGRE, malgré les sollicitations, tu as su tout au long de ta carrière, refuser le profit et ne pas succomber à la corruption.
Lucien, un grand homme, VRAI et SINCÈRE,
Tu nous as fait l’honneur de nous faire une petite place à tes côtés, nous, simples paysans de la Nièvre et tu as toujours su rester FIDÈLE.
Lucien EXIGEANT, PERFECTIONNISTE, tu nous as imposé RIGUEUR et PERSÉVÉRANCE, durant tous les essais et protocoles que tu nous as chargés de mettre en place… IMPATIENT d’en recevoir régulièrement des photos quand tu ne pouvais pas être sur place, mais toujours DISPONIBLE. Et ce n’est pas sans réprimandes ou quelquefois engueulades que tu en as fais le suivi… Ce qui a au fil du temps toujours payé.
Je garderai de toi, malgré ta grandeur, le souvenir d’un homme MODESTE et à la portée de tous, de la plus imposante société agricole brésilienne, au plus simple et pauvre paysan malgache ou cambodgien.
Au-delà de ça, j’ai découvert en toi un homme plein de talents, à savoir l’art de la peinture (qui a pu te valoir la place d’assistant d’un célèbre peintre), mais aussi connaisseur, en l’occurrence la gastronomie dont ta femme Jacqueline savait faire honneur en concoctant des plats d’excellence, mais aussi l’œnologie.
Et, pour avoir eu le privilège de découvrir ta cave secrète, je sais à quel point tu places une haute importance à la connaissance et à la préservation de la qualité de tes vins et l’honneur que tu attribues à chacun de ceux à qui tu les offres.
Ton DYNAMISME, ton ESPRIT, ta GÉNÉROSITÉ et ta BIENVEILLANCE nous manqueront.
Mais à travers toi, nous remercions ta femme Jacqueline, toujours discrète, fidèle (55 ans de mariage) et présente à tes côtés, et ton binôme Serge, chacun représentant une partie de toi, qui ont toujours su t’épauler et même te supporter.
Car oui, tu étais DUR, dur avec toi-même, car il te fallait toujours garder la forme, et dur aussi avec ton entourage avec lequel tu étais bien souvent EXIGEANT.
Ce fut en effet le sacrifice de toute une vie de famille (je pense notamment à ta fille Sandrine et ton fils Yannick) au profit de l’humanité, dont peu de monde prend conscience.
Lucien, toi qui croyais au « GÉNIE VÉGÉTAL », tu as su semer quelques graines (Hubert, Stéphane, Florent, Aubin, Noël, Christian, Jean-Claude, John, Loui, tes petits jeunes du Brésil (comme tu les appelais)…) qui assureront l’avenir de ton œuvre, avec encore tant de choses à accomplir…TA SYMPHONIE INACHEVÉE !
Les paysans du monde entier avaient encore tant besoin de toi !
Tu nous laisses aujourd’hui orphelins, avec à charge de poursuivre, vulgariser et divulguer tes connaissances, et nous nous devons de mettre en pratique ce que tu nous as toujours enseigné : « Le développement de l’agriculture n’existe vraiment que s’il est fait PAR, POUR, AVEC et CHEZ les agriculteurs ».
La mission nous incombe maintenant et ce sera tout en ton honneur que nous nous chargerons de la mettre en pratique.
"Tchao l’ami !", comme tu avais l’habitude de dire ! Et après tant de dévouement pour le bien de l’humanité, repose en paix !
Que ton esprit nous accompagne dans l’évolution nécessaire de notre agriculture actuelle !
Je garderai à jamais le souvenir d’une amitié sincère.
Lydie Deneuville (association NLSD)
Re: SDSC attitude
[size=33]In Memoriam - Le voyage d'un visionnaire[/size]
30/04/2020
Lucien Séguy est né en 1944 dans une famille de petits producteurs de la ville de Saint Yrieix La Perche, située dans le centre de la France, fière de ses racines et de ses habitants. Il était le fils unique des quatre frères qui sont entrés à l'université et ont obtenu leur diplôme d'agronome de l'École nationale supérieure d'agronomie de Toulouse (ENSAT) en 1965, grâce à la bourse. Il s'est ensuite spécialisé en pédologie à l' Office de la Recherche Scientifique et Technique Outre-Mer de Bondy (ORSTOM). Il a épousé Jacqueline qui l'a accompagné tout au long de sa longue carrière dans la région tropicale. En 1967, il se rend au Sénégal par l'ancien Institut de Recherches Agronomiques Tropicales(IRAT) à la célèbre station expérimentale de Bambey, mais a préféré travailler sur le terrain, dans le village de Sefa, où il a réalisé une carte pédologique de la région et fait face à son premier défi majeur, qui était d'améliorer la gestion des sols en traction animale pour la riziculture de Casamance. Au cours de cette période, il a publié un article sur le profil culturel du riz, mettant l'accent sur la distribution du système racinaire comme élément clé de la structuration des sols.
Les défis
En 1969, il est envoyé par l'IRAT à l'ouest de la République du Cameroun, à Dschang, pour développer et suivre plusieurs projets de riz pluvial dans les plaines de M'Bos et N'Dop avec l'extension. Développement d'études sur les systèmes de production et l'amélioration génétique du riz pluvial et irrigué. Il a supervisé des projets sur les interactions entre le génotype et l'environnement, mettant en évidence l'influence de la fertilité des sols sur les épidémies d'explosion dans la riziculture (figure 1).
Figure 1. Partenariats construits au cours de sa trajectoire au Brésil
Son travail a suscité un intérêt au Brésil et, fin 1977, l'IRAT a envoyé Lucien à la Maranhão Research Company (EMAPA), étant le premier expert permanent de l'IRAT au Brésil. Au cours des années 1977 et 1982, Lucien, avec l'aide de Serge Bouzinac (ils ont travaillé ensemble jusqu'aux derniers jours de Lucien), a réalisé des études sur les systèmes de riziculture pour les petits producteurs.
Lucien a continué de soutenir la diffusion des meilleurs systèmes de culture dans des consortiums riz + maïs + manioc, suivis du niébé à la fin de la saison des pluies. Il ajustait et perfectionnait les variétés de riz pluvial et irrigué pour les tropiques. Les résultats de ces activités ont suscité l'intérêt d'Embrapa-CNPAF (Centre national de recherche sur le riz et les haricots, Goiânia, GO). Lucien Séguy et Serge Bouzinac ont été invités à développer des travaux dans la région de Cerrados, initiant ainsi un accord fructueux entre le Cirad (Centre de Coopération Internationale en Recherche Agronomique pour le Développement) et Embrapa-CNPAF. D'innombrables résultats ont été générés par l'accord, permettant un soutien pour faire avancer les connaissances sur l'adoption de l'agriculture sans labour dans la région de Cerrados.
Entre 1983 et 1989, Séguy et Bouzinac ont concentré leurs activités dans la région de Cerrados, principalement dans les États du Mato Grosso, de Goiás et d'une partie du Tocantins; un environnement totalement différent pour eux. A cette époque, une large extension de cette région était en train d'être convertie en agriculture mécanisée. Initialement, le riz pluvial a été introduit et, au fil du temps, il a été remplacé par la culture du soja en monoculture, avec l'utilisation intensive du travail du sol par hersage successif, entraînant une érosion importante et la formation du soi-disant pied grille, ce qui a créé de graves problèmes de compression.
La passion de Lucien était la campagne, où il se sentait libre de partager ce qu'il savait
En 1984, lors d'une visite à la CCLPL (Coopérative laitière centrale de Paraná - Batavo Products, Carambeí, PR) située dans la région de Campos Gerais, il a rencontré des agronomes Hans Peeten, Josué Nelson Pavei et d'autres du service technique des coopératives. connaître le système mis en œuvre dans cette région. Il a rencontré les agriculteurs Nonô Perereira et Franke Dijkstra, pionniers de l'agriculture sans labour dans cette région. Il est retourné dans le Midwest avec de nombreuses idées à adapter à la région tropicale.
En 1985, voyant le processus de dégradation du sol par l'érosion progresser et la fertilité limitée du sol (acidité élevée, faible quantité de calcium et de magnésium et manque de phosphore et de micronutriments), ils ont commencé à travailler avec le soutien du producteur Munefumi Matsubara, de Fazenda Progresso . Pour lui, Matsubara était le producteur et le mentor qui a cru et ouvert la porte à l'introduction du système sans labour (SPD), brisant les paradigmes et contribuant définitivement à l'expansion du SPD dans le Cerrados.
Fazenda Progresso, à Lucas do Rio Verde-MT en 1994. À gauche Munefumi Matsubara, au centre Lucien Séguy, à droite deux chercheurs de Madagascar et en arrière-plan Fernando Penteado Cardoso - Photo tirée de Agronomic Information No. 69, mars 1995, publié par Potafós
Ils ont conçu des alternatives au semis direct dans la région tropicale, introduisant des espèces qui ajoutaient de grandes quantités de biomasse et de racines. D'où la grande contribution de Séguy et Bouzinac. Ils ont comparé les traitements avec une préparation en profondeur ou en terre végétale avec des systèmes sans labour pendant cinq années d'études.
Les résultats ont montré que les traitements en non-labour étaient supérieurs aux systèmes conventionnels avec labour du sol, à la fois en termes de productivité et de rentabilité et, en outre, ont augmenté la teneur en matière organique du sol (MOS) de 20%, tandis que la monoculture de soja associée à la préparation (labour et hersage) a entraîné une baisse drastique des MOS. Ainsi, le Direct Planting System introduisait les safrinhas en succession de cultures et occupait progressivement des millions d'hectares jusqu'en l'an 2000, grâce à une diffusion intense des résultats au travers de fondations, coopératives et associations de producteurs.
La consolidation des partenariats et la généralisation du semis direct en tant que système
De 1989 à 2002, avec le soutien de l'industrie chimique Rhône Poulenc, des accords de recherche ont été étendus à des entreprises et coopératives agricoles du Midwest et du Nord du Brésil, telles que CooperLucas, Varig Agropecuária, Sul América Agropecuária, Grupo Maeda , AgroNorte, municipalités de Sinop, MT et Caxias, MA et Goiás Agricultural Research Corporation (Emgopa). Ce fut un jalon dans l'avancement du DOCUP dans la région parce que le travail visait à adapter les alternatives que le semis direct prévoit pour différentes situations climatiques dans ces régions. L'action pionnière du groupe Maeda dans l'introduction du non-labour du coton a été remarquable. En collaboration avec des partenaires, Lucien Séguy a amélioré les concepts de plantation directe sur les couvertures végétales permanentes (SCV), en assimilant ces couches de résidus végétaux, comme la litière forestière,
Figure 2. Schéma du fonctionnement des toits verts et des cultures commerciales conçu par L. Séguy en 1998. Photo de L. Séguy sur le système racinaire d' Eleusine coracana , l'une des espèces proposées pour composer le système de production
Cette vue était basée sur la plus grande efficacité des toits à récupérer les nutriments déplacés vers les couches plus profondes. De plus, il a créé de nouvelles alternatives sur les haies, encore plus économiques (par exemple, soja sur pelouse Tifton ou maïs sur Arachis pintoï ). Avec AgroNorte, Lucien revient à l'une de ses premières passions: l'amélioration du riz pluvial avec le succès d'une variété, le Cirad 141, qui couvrirait des milliers d'hectares dans le Mato Grosso pendant plus de cinq ans.
Visite à la Fazenda Progresso avec Munefumi Matsubara et Serge Bouzinac (en haut à droite) et avec le groupe Maeda (au centre et en bas à droite)
De 2002 à 2012, de nouveaux fronts ont été ouverts et ont permis de mener ces travaux au Brésil avec l'Université de São Paulo (USP) à travers le Centre pour l'énergie nucléaire en agriculture avec le Prof. Dr Carlos Clemente Cerri et autres, puis en 2005 avec l'Université d'État de Ponta Grossa (UEPG), en plus de partenariats avec la municipalité de Sinop, avec le groupe Maeda. Il a ouvert de nouveaux fronts avec l'Institut Mato Grosso du Coton (IMA-MT) pour améliorer les systèmes de coton sans labour et développer des mélanges de plantes visant à activer la vie biologique et à améliorer la fertilité des sols. Avec UEPG, par le biais du Prof. Dr. João Carlos de Moraes Sá (Juca Sá) a organisé des formations annuelles pour les chercheurs, enseignants et agronomes liés au Cirad, avec des participants de plus de 13 pays sur le système de semis direct. Six éditions annuelles ont formé plus de 90 personnes, mettant à la disposition des partenaires du Cirad les moyens de l'Agence Française de Développement (AFD) pour interagir avec nos équipes à Campos Gerais do Paraná. En 2010, le Conseil de l'Université UEPG a décerné la Médaille d'honneur au mérite comme titre de «Docteur Honoris Causa» de l'UEPG.
En novembre 2010, l'ancien doyen de l'Université d'État de Ponta Grossa, Prof. Le Dr João Carlos Gomes a remis la médaille du mérite universitaire et le diplôme à Lucien Séguy
Quoi qu'il en soit, parallèlement à tous ces travaux au Brésil, Lucien Séguy a effectué des centaines de missions de soutien et d'orientation chaque année depuis 1984 dans de nombreux pays tropicaux d'Afrique, d'Asie et de Madagascar, dans le but de diffuser et d'adapter tous ces nouveaux au monde tropical. technologies développées au Brésil avec différentes espèces végétales entre différents continents. On disait qu'il avait plus d'heures de vol que le plus ancien pilote de Boeing.
En 2009, il prend officiellement sa retraite du Cirad, mais avec l'énergie et l'enthousiasme qui lui sont propres, il ouvre de nouveaux chantiers, soutenant en France un groupe d'agriculteurs pionniers du SCV, convaincus par leurs travaux tropicaux et, par la suite, conquérant Le Canada entre au Québec, après l'invitation de l'agronome Louis Pérusse, qui a demandé de l'aide pour développer le système de non-labour dans ces régions froides du pays. Sous un couvert de neige, il réhabilite le blé d'hiver, faisant germer du soja trois semaines avant la récolte, gagnant ainsi un mois pour la croissance du blé avant l'hiver et anticipant la récolte de ce blé d'hiver d'un mois pour s'ouvrir. la possibilité d'implanter des mélanges végétaux.
Insatisfait et infatigable, il recherche également des axes de recherche dans le sud du Brésil, dans les États de Santa Catarina et Rio Grande do Sul avec de jeunes agronomes brésiliens qui diffusent ces systèmes à base de plantes de couverture multifonctionnelles sur des dizaines de milliers d'hectares.
Lucien Séguy a connu une carrière extrêmement riche, passant de la pédologie à l'agronomie puis à la gestion écologique des sols. Il a développé des œuvres dans plus de 30 pays et dans les différentes conditions pédoclimatiques des régions équatoriales et tropicales, méditerranéennes et tempérées. Il a formé, conseillé et guidé d'innombrables agronomes et partenaires du Cirad à travers le monde, toujours avec sa générosité et son amitié, et il lui manque maintenant beaucoup de cœurs. L'un de ses préceptes les plus marquants était, dans la mesure du possible, de travailler sur «L'HARMONIE AVEC LA NATURE», qui fait toute la différence dans les systèmes de conservation de la gestion des sols, de l'eau et de l'atmosphère. Lucien Séguy laisse un héritage et une réflexion aux plus jeunes: il n'y a pas de réalisations sans risques et cela fait partie des actions que nous menons. Il vaut mieux faire des erreurs en essayant de bien faire les choses que d'omettre.
Nous dédions cela en mémoire à Jacqueline, sa femme et grande compagne, ainsi qu'à ses enfants Sandrine et Yannick qui l'ont accompagné durant les derniers mois de sa vie.
Les premières expériences
Dans les années 80, j'ai suivi les travaux de recherche à la Fazenda Progresso de M. Munefumi Matsubara (Lucas do Rio Verde, MT) menés par le Dr Lucien Séguy et Serge Bouzinac. Je me souviens de son enthousiasme dans les tranchées montrant la grande activité microbienne des sols tropicaux, l'importance de la diversité végétale et des systèmes racinaires profonds pour le cycle des nutriments ("pompe biologique"). À cette époque, nous avons également fait les premières expériences de semis direct en MT, sur ma propriété, Fazenda Capuaba. Nous connaissions la nécessité de développer un système de production agricole basé sur les caractéristiques du sol et adapté au climat tropical, avec une diversité végétale et une protection constante des sols. À ma grande surprise, en 2017, 30 ans après les premières expériences, J'ai été extrêmement heureux de recevoir une visite de Séguy et Bouzinac où ils ont vu les résultats à long terme de leurs enseignements. Certes, le chercheur Séguy a laissé un grand héritage pour le succès de l'agriculture sous les tropiques, il mérite tous nos honneurs.
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Lucien Séguy, Serge Bouzinac et José Carlos Soares (Zecão) à Faz. Capuaba à Lucas do Rio Verde, MT
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Vos racines resteront
Nous remercions profondément notre mentor Lucien Séguy pour l'amitié, le dévouement et les enseignements qui nous ont inspirés tout au long de notre parcours à la recherche du développement d'une agriculture plus productive et durable. Dans notre sol, ses racines resteront.
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Formation inoubliable, opportune, pratique et efficace en agriculture de conservation avec L. Séguy dans le Cours International de Ponta Grossa.
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Les disciples de Lucien
Nous exprimons notre immense gratitude d'avoir été formé par Lucien Seguy et d'être ses amis. Nous avons appris que ce défi pour la conservation et l'agriculture durable basé sur le semis direct est une mission. Aujourd'hui, nous travaillons dans le monde entier, recherchons, diffusons, partageons les enseignements et consolidons le système de semis direct de haute qualité que nous en avons appris. Nous cherchons à évoluer et à adapter la plantation directe à la diversité des conditions dans les pays dans lesquels nous opérons (France, Canada, Madagascar, Cameroun, Cambodge, Laos, Vietnam, Côte d'Ivoire, Nouvelle-Calédonie, Tunisie, Thaïlande et autres). Il a construit un vaste réseau d'agriculteurs, agronomes, chercheurs, sur les différents continents et toujours à la recherche de partenariats. Il a réussi à établir un programme de formation à l'UEPG de 2005 à 2012 avec le Prof. Juca Sá qui nous a encore plus unis. Lucien nous a enseigné le concept de «pompe biologique» basé sur une grande diversité de plantes qui ont déclenché l'intégration culture-élevage-forêt ainsi que les systèmes développés pour la culture bananière en Guadeloupe et en Martinique. C'était un homme bon et généreux qui appréciait profondément l'amitié. Il n'a jamais manqué de servir ceux qui le recherchaient et était toujours ouvert avec bonne humeur, pensant et faisant sans s'arrêter. Il laisse un héritage au Brésil et au monde. Repose en paix et sache que nous serons ici pour continuer ton travail. généreux qui a profondément apprécié l'amitié. Il n'a jamais manqué de servir ceux qui le recherchaient et était toujours ouvert avec bonne humeur, pensant et faisant sans s'arrêter. Il laisse un héritage au Brésil et au monde. Repose en paix et sache que nous serons ici pour continuer ton travail. généreux qui a profondément apprécié l'amitié. Il n'a jamais manqué de servir ceux qui le recherchaient et était toujours ouvert avec bonne humeur, pensant et faisant sans s'arrêter. Il laisse un héritage au Brésil et au monde. Repose en paix et sache que nous serons ici pour continuer ton travail.
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L'histoire dans la formation des nouvelles générations
Le système de plantation directe, qui a été consolidé comme la meilleure proposition de durabilité, a été conçu en réunissant les initiatives et les dédicaces d'innombrables personnes et institutions. Certains d'entre eux se démarquent. Aujourd'hui, nous manifestons pour pleurer la perte de Lucien Seguy, chercheur au Cirad, qui, avec Serge Bouzinac, a beaucoup fait pour le Cerrado, le SPD et notre agriculture, lors de la compréhension et de la diffusion des services de rotation des cultures, base de concepts encore sont conçus pour l'agriculture moderne. De même, il a contribué à la reconnaissance internationale du SPD conçu au Brésil. L' Université de Londrina État UEL et son département d'agronomie s'associent à FEBRAPDP pour rendre cet hommage et sont prêts à valoriser et à utiliser cette histoire dans la formation de nouvelles générations.
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Le volcan d'une idée
J'ai beaucoup appris de Lucien. Je l'ai rencontré dans les années 80, à Ponta Grossa, lors de sa visite à la Fondation ABC. Lors de la visite sur le terrain, il a continué de commenter chaque situation qu'il a vue. C'était un volcan en éruption et des idées montaient encore et encore. Une personne phénoménale! C'était difficile de le suivre! Depuis lors, nous nous sommes rencontrés lors de congrès, d'événements sur le terrain et de conférences. Nous avons parlé de faire quelque chose ensemble, jusqu'à ce qu'en 2004 l'occasion se présente de développer un partenariat et, en 2005, nous avons mis en place l'accord UEPG - CIRAD. Les fonds provenaient de l'AFD (Agence française de développement) et affectés au Laboratoire de la matière organique du sol (LABMOS) pour l'équipement et la formation des partenaires du Cirad. C'était 10 ans de travail. Un saut de qualité dans lequel nous avons consolidé une équipe et sommes devenus une référence dans l'étude de la matière organique du sol. Si je devais résumer en un mot ce que je ressens pour Lucien, c'est la GRATITUDE. Repose en paix, mon ami.
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Un être électrique ...
J'ai eu le privilège de suivre de près, une partie du gigantesque travail développé par Séguy dans l'État du Mato Grosso, avec deux fidèles compagnons - Serge Bouzinac et Munefumi Matsubara. Ses recherches sur les cultures de couverture, le recyclage des nutriments et la vie biologique du sol ont fourni la base scientifique du système de non-labour, maintenant largement adopté du nord au sud du pays. Séguy était un être électrique, très agité, ému par sa passion pour l'agriculture proche de la nature, ce sommet étant la plantation directe au dessus de la couverture vivante, objectif qu'il recherchait. Doté d'un grand talent pour la peinture (il était assistant d'un peintre célèbre), il a traduit ses concepts agronomiques en graphiques et figures élaborés avec lesquels il a illustré la publication «Du transfert de technologie Nord-Sud aux systèmes sans labour, dans une zone tropicale humide», éditée en 1996. L'agronomie est en deuil et le monde est plus pauvre sans Lucien Séguy. Mais votre exemple demeure.
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Lucien Seguy au centre: journée champêtre à Sinop, MT, 1995 - Photo prise par T. Yamada
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Ce citoyen du monde
Notre collègue Lucien Séguy est décédé le 27 avril, à l'âge de 75 ans. Notre émotion est profonde avec l'annonce de sa disparition. Cependant, votre immense contribution à une meilleure agriculture sera votre grand héritage. Des souvenirs importants restent, depuis sa classe, au début des années 90, dans la discipline des problèmes de fertilité des sols, pour les étudiants diplômés du Département des Sciences du Sol (ESALQ / USP) et de notre visite au Cirad de Montpellier ( France), en 1999. Au Brésil, où il a commencé ses travaux en 1978, Lucien Séguy était un chercheur impliqué dans la mise en œuvre et la diffusion du semis direct. Ce citoyen du monde a eu une influence et une contribution importantes sur notre agriculture. Votre intelligence, votre simplicité et votre générosité feront défaut!
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Infatigable et enthousiaste
Chercheur au Cirad, France - Grand guerrier infatigable, enthousiaste et dynamique! Spécialiste en sols, plantes, gestion et semis direct. En collaboration avec Serge Bouzinac, son éternel collaborateur a développé de nombreuses œuvres validées et utilisées par des producteurs de nombreux pays du monde! J'ai eu le plaisir d'être avec lui plusieurs fois, lors de visites sur le terrain à la Fazenda do Matsubara à Lucas do Rio Verde, dans les années 80, pour tester différents plans de toiture, en collaboration avec Cooperlucas et aussi le grand et profond travail à Sinop, MT, avec Agronorte, Maronese et Team! Lancement de cultivars et beaucoup de diffusion de systèmes durables auprès des producteurs et techniciens! Le monde entier de la science et des agriculteurs perdent beaucoup avec leur départ et leur absence dans les systèmes de production les plus divers du monde!
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Passion et dévouement
J'ai rencontré le Dr Lucien Séguy à l'Université fédérale de Goiás pour parler du système Barreirão avec le chercheur João Kluthcouski, en 1984, et je l'ai revu en 2016! Excellent exemple et avec beaucoup de passion et de dévouement dans les enseignements! Dès lors, j'ai commencé à me consacrer à l'utilisation des cultures de couverture en agriculture.
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Fleuri et porté des fruits
Le développement de l'agriculture dans le Cerrados, et du non-labour dans la paille, a eu la contribution du Dr Lucien Seguy et de son compagnon Serge Bouzinac. Les graines qu'il a semées ont fleuri et ont produit des fruits abondants et, en ce moment, nous avons des remerciements et de la gratitude. Allez en paix! Lucien, ton passage ici a été réussi!
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Dur et passionné ...
Lors de la récolte 2009/2010, j'ai eu l'occasion de rencontrer et de travailler avec les chercheurs Lucien Seguy et Serge Bouzinac, lorsque j'ai rejoint le département de recherche de l'IMAmt, à Primavera do Leste MT. Persévérant, passionné et passionné. Une figure unique, qui nous laisse un héritage et prend notre nostalgie. Condoléances et un gros câlin à la famille et aux amis.
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30/04/2020
Par Serge Bouzinac , chercheur au Cirad, Montpellier, France, et João Carlos de Moraes Sá , maître de conférences à l'UEPG, chercheur niveau 1D - CNPq, président de la commission technico-scientifique du FEBRAPDP
« Lucien Séguy nous a quittés le 27 avril, à 75 ans. C'était un véritable diffuseur du système No-Till au Brésil et dans le monde. Son travail et ses connaissances ont été fondamentaux pour la consolidation de ce système dans la région tropicale. La Fédération brésilienne du travail du sol sans paille - FEBRAPDP reconnaît cette immense contribution et exprime un profond sentiment de gratitude »
Lucien Séguy est né en 1944 dans une famille de petits producteurs de la ville de Saint Yrieix La Perche, située dans le centre de la France, fière de ses racines et de ses habitants. Il était le fils unique des quatre frères qui sont entrés à l'université et ont obtenu leur diplôme d'agronome de l'École nationale supérieure d'agronomie de Toulouse (ENSAT) en 1965, grâce à la bourse. Il s'est ensuite spécialisé en pédologie à l' Office de la Recherche Scientifique et Technique Outre-Mer de Bondy (ORSTOM). Il a épousé Jacqueline qui l'a accompagné tout au long de sa longue carrière dans la région tropicale. En 1967, il se rend au Sénégal par l'ancien Institut de Recherches Agronomiques Tropicales(IRAT) à la célèbre station expérimentale de Bambey, mais a préféré travailler sur le terrain, dans le village de Sefa, où il a réalisé une carte pédologique de la région et fait face à son premier défi majeur, qui était d'améliorer la gestion des sols en traction animale pour la riziculture de Casamance. Au cours de cette période, il a publié un article sur le profil culturel du riz, mettant l'accent sur la distribution du système racinaire comme élément clé de la structuration des sols.
Les défis
En 1969, il est envoyé par l'IRAT à l'ouest de la République du Cameroun, à Dschang, pour développer et suivre plusieurs projets de riz pluvial dans les plaines de M'Bos et N'Dop avec l'extension. Développement d'études sur les systèmes de production et l'amélioration génétique du riz pluvial et irrigué. Il a supervisé des projets sur les interactions entre le génotype et l'environnement, mettant en évidence l'influence de la fertilité des sols sur les épidémies d'explosion dans la riziculture (figure 1).
Figure 1. Partenariats construits au cours de sa trajectoire au Brésil
Son travail a suscité un intérêt au Brésil et, fin 1977, l'IRAT a envoyé Lucien à la Maranhão Research Company (EMAPA), étant le premier expert permanent de l'IRAT au Brésil. Au cours des années 1977 et 1982, Lucien, avec l'aide de Serge Bouzinac (ils ont travaillé ensemble jusqu'aux derniers jours de Lucien), a réalisé des études sur les systèmes de riziculture pour les petits producteurs.
Lucien a continué de soutenir la diffusion des meilleurs systèmes de culture dans des consortiums riz + maïs + manioc, suivis du niébé à la fin de la saison des pluies. Il ajustait et perfectionnait les variétés de riz pluvial et irrigué pour les tropiques. Les résultats de ces activités ont suscité l'intérêt d'Embrapa-CNPAF (Centre national de recherche sur le riz et les haricots, Goiânia, GO). Lucien Séguy et Serge Bouzinac ont été invités à développer des travaux dans la région de Cerrados, initiant ainsi un accord fructueux entre le Cirad (Centre de Coopération Internationale en Recherche Agronomique pour le Développement) et Embrapa-CNPAF. D'innombrables résultats ont été générés par l'accord, permettant un soutien pour faire avancer les connaissances sur l'adoption de l'agriculture sans labour dans la région de Cerrados.
Entre 1983 et 1989, Séguy et Bouzinac ont concentré leurs activités dans la région de Cerrados, principalement dans les États du Mato Grosso, de Goiás et d'une partie du Tocantins; un environnement totalement différent pour eux. A cette époque, une large extension de cette région était en train d'être convertie en agriculture mécanisée. Initialement, le riz pluvial a été introduit et, au fil du temps, il a été remplacé par la culture du soja en monoculture, avec l'utilisation intensive du travail du sol par hersage successif, entraînant une érosion importante et la formation du soi-disant pied grille, ce qui a créé de graves problèmes de compression.
La passion de Lucien était la campagne, où il se sentait libre de partager ce qu'il savait
En 1984, lors d'une visite à la CCLPL (Coopérative laitière centrale de Paraná - Batavo Products, Carambeí, PR) située dans la région de Campos Gerais, il a rencontré des agronomes Hans Peeten, Josué Nelson Pavei et d'autres du service technique des coopératives. connaître le système mis en œuvre dans cette région. Il a rencontré les agriculteurs Nonô Perereira et Franke Dijkstra, pionniers de l'agriculture sans labour dans cette région. Il est retourné dans le Midwest avec de nombreuses idées à adapter à la région tropicale.
En 1985, voyant le processus de dégradation du sol par l'érosion progresser et la fertilité limitée du sol (acidité élevée, faible quantité de calcium et de magnésium et manque de phosphore et de micronutriments), ils ont commencé à travailler avec le soutien du producteur Munefumi Matsubara, de Fazenda Progresso . Pour lui, Matsubara était le producteur et le mentor qui a cru et ouvert la porte à l'introduction du système sans labour (SPD), brisant les paradigmes et contribuant définitivement à l'expansion du SPD dans le Cerrados.
Fazenda Progresso, à Lucas do Rio Verde-MT en 1994. À gauche Munefumi Matsubara, au centre Lucien Séguy, à droite deux chercheurs de Madagascar et en arrière-plan Fernando Penteado Cardoso - Photo tirée de Agronomic Information No. 69, mars 1995, publié par Potafós
Ils ont conçu des alternatives au semis direct dans la région tropicale, introduisant des espèces qui ajoutaient de grandes quantités de biomasse et de racines. D'où la grande contribution de Séguy et Bouzinac. Ils ont comparé les traitements avec une préparation en profondeur ou en terre végétale avec des systèmes sans labour pendant cinq années d'études.
Les résultats ont montré que les traitements en non-labour étaient supérieurs aux systèmes conventionnels avec labour du sol, à la fois en termes de productivité et de rentabilité et, en outre, ont augmenté la teneur en matière organique du sol (MOS) de 20%, tandis que la monoculture de soja associée à la préparation (labour et hersage) a entraîné une baisse drastique des MOS. Ainsi, le Direct Planting System introduisait les safrinhas en succession de cultures et occupait progressivement des millions d'hectares jusqu'en l'an 2000, grâce à une diffusion intense des résultats au travers de fondations, coopératives et associations de producteurs.
La consolidation des partenariats et la généralisation du semis direct en tant que système
De 1989 à 2002, avec le soutien de l'industrie chimique Rhône Poulenc, des accords de recherche ont été étendus à des entreprises et coopératives agricoles du Midwest et du Nord du Brésil, telles que CooperLucas, Varig Agropecuária, Sul América Agropecuária, Grupo Maeda , AgroNorte, municipalités de Sinop, MT et Caxias, MA et Goiás Agricultural Research Corporation (Emgopa). Ce fut un jalon dans l'avancement du DOCUP dans la région parce que le travail visait à adapter les alternatives que le semis direct prévoit pour différentes situations climatiques dans ces régions. L'action pionnière du groupe Maeda dans l'introduction du non-labour du coton a été remarquable. En collaboration avec des partenaires, Lucien Séguy a amélioré les concepts de plantation directe sur les couvertures végétales permanentes (SCV), en assimilant ces couches de résidus végétaux, comme la litière forestière,
Figure 2. Schéma du fonctionnement des toits verts et des cultures commerciales conçu par L. Séguy en 1998. Photo de L. Séguy sur le système racinaire d' Eleusine coracana , l'une des espèces proposées pour composer le système de production
Cette vue était basée sur la plus grande efficacité des toits à récupérer les nutriments déplacés vers les couches plus profondes. De plus, il a créé de nouvelles alternatives sur les haies, encore plus économiques (par exemple, soja sur pelouse Tifton ou maïs sur Arachis pintoï ). Avec AgroNorte, Lucien revient à l'une de ses premières passions: l'amélioration du riz pluvial avec le succès d'une variété, le Cirad 141, qui couvrirait des milliers d'hectares dans le Mato Grosso pendant plus de cinq ans.
Visite à la Fazenda Progresso avec Munefumi Matsubara et Serge Bouzinac (en haut à droite) et avec le groupe Maeda (au centre et en bas à droite)
De 2002 à 2012, de nouveaux fronts ont été ouverts et ont permis de mener ces travaux au Brésil avec l'Université de São Paulo (USP) à travers le Centre pour l'énergie nucléaire en agriculture avec le Prof. Dr Carlos Clemente Cerri et autres, puis en 2005 avec l'Université d'État de Ponta Grossa (UEPG), en plus de partenariats avec la municipalité de Sinop, avec le groupe Maeda. Il a ouvert de nouveaux fronts avec l'Institut Mato Grosso du Coton (IMA-MT) pour améliorer les systèmes de coton sans labour et développer des mélanges de plantes visant à activer la vie biologique et à améliorer la fertilité des sols. Avec UEPG, par le biais du Prof. Dr. João Carlos de Moraes Sá (Juca Sá) a organisé des formations annuelles pour les chercheurs, enseignants et agronomes liés au Cirad, avec des participants de plus de 13 pays sur le système de semis direct. Six éditions annuelles ont formé plus de 90 personnes, mettant à la disposition des partenaires du Cirad les moyens de l'Agence Française de Développement (AFD) pour interagir avec nos équipes à Campos Gerais do Paraná. En 2010, le Conseil de l'Université UEPG a décerné la Médaille d'honneur au mérite comme titre de «Docteur Honoris Causa» de l'UEPG.
En novembre 2010, l'ancien doyen de l'Université d'État de Ponta Grossa, Prof. Le Dr João Carlos Gomes a remis la médaille du mérite universitaire et le diplôme à Lucien Séguy
Quoi qu'il en soit, parallèlement à tous ces travaux au Brésil, Lucien Séguy a effectué des centaines de missions de soutien et d'orientation chaque année depuis 1984 dans de nombreux pays tropicaux d'Afrique, d'Asie et de Madagascar, dans le but de diffuser et d'adapter tous ces nouveaux au monde tropical. technologies développées au Brésil avec différentes espèces végétales entre différents continents. On disait qu'il avait plus d'heures de vol que le plus ancien pilote de Boeing.
En 2009, il prend officiellement sa retraite du Cirad, mais avec l'énergie et l'enthousiasme qui lui sont propres, il ouvre de nouveaux chantiers, soutenant en France un groupe d'agriculteurs pionniers du SCV, convaincus par leurs travaux tropicaux et, par la suite, conquérant Le Canada entre au Québec, après l'invitation de l'agronome Louis Pérusse, qui a demandé de l'aide pour développer le système de non-labour dans ces régions froides du pays. Sous un couvert de neige, il réhabilite le blé d'hiver, faisant germer du soja trois semaines avant la récolte, gagnant ainsi un mois pour la croissance du blé avant l'hiver et anticipant la récolte de ce blé d'hiver d'un mois pour s'ouvrir. la possibilité d'implanter des mélanges végétaux.
Insatisfait et infatigable, il recherche également des axes de recherche dans le sud du Brésil, dans les États de Santa Catarina et Rio Grande do Sul avec de jeunes agronomes brésiliens qui diffusent ces systèmes à base de plantes de couverture multifonctionnelles sur des dizaines de milliers d'hectares.
Lucien Séguy a connu une carrière extrêmement riche, passant de la pédologie à l'agronomie puis à la gestion écologique des sols. Il a développé des œuvres dans plus de 30 pays et dans les différentes conditions pédoclimatiques des régions équatoriales et tropicales, méditerranéennes et tempérées. Il a formé, conseillé et guidé d'innombrables agronomes et partenaires du Cirad à travers le monde, toujours avec sa générosité et son amitié, et il lui manque maintenant beaucoup de cœurs. L'un de ses préceptes les plus marquants était, dans la mesure du possible, de travailler sur «L'HARMONIE AVEC LA NATURE», qui fait toute la différence dans les systèmes de conservation de la gestion des sols, de l'eau et de l'atmosphère. Lucien Séguy laisse un héritage et une réflexion aux plus jeunes: il n'y a pas de réalisations sans risques et cela fait partie des actions que nous menons. Il vaut mieux faire des erreurs en essayant de bien faire les choses que d'omettre.
Nous dédions cela en mémoire à Jacqueline, sa femme et grande compagne, ainsi qu'à ses enfants Sandrine et Yannick qui l'ont accompagné durant les derniers mois de sa vie.
Messages d'amis et de personnes ayant eu des expériences avec Lucien Séguy
[size]Les premières expériences
Dans les années 80, j'ai suivi les travaux de recherche à la Fazenda Progresso de M. Munefumi Matsubara (Lucas do Rio Verde, MT) menés par le Dr Lucien Séguy et Serge Bouzinac. Je me souviens de son enthousiasme dans les tranchées montrant la grande activité microbienne des sols tropicaux, l'importance de la diversité végétale et des systèmes racinaires profonds pour le cycle des nutriments ("pompe biologique"). À cette époque, nous avons également fait les premières expériences de semis direct en MT, sur ma propriété, Fazenda Capuaba. Nous connaissions la nécessité de développer un système de production agricole basé sur les caractéristiques du sol et adapté au climat tropical, avec une diversité végétale et une protection constante des sols. À ma grande surprise, en 2017, 30 ans après les premières expériences, J'ai été extrêmement heureux de recevoir une visite de Séguy et Bouzinac où ils ont vu les résultats à long terme de leurs enseignements. Certes, le chercheur Séguy a laissé un grand héritage pour le succès de l'agriculture sous les tropiques, il mérite tous nos honneurs.
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José Carlos Soares, Lucas do Rio Verde, MT
[size]Lucien Séguy, Serge Bouzinac et José Carlos Soares (Zecão) à Faz. Capuaba à Lucas do Rio Verde, MT
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[size]Vos racines resteront
Nous remercions profondément notre mentor Lucien Séguy pour l'amitié, le dévouement et les enseignements qui nous ont inspirés tout au long de notre parcours à la recherche du développement d'une agriculture plus productive et durable. Dans notre sol, ses racines resteront.
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Hommage à Raíx Sementes
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[size]Formation inoubliable, opportune, pratique et efficace en agriculture de conservation avec L. Séguy dans le Cours International de Ponta Grossa.
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Dr. Manuel Reyes Resarch Professeur, Kansas State University
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[size]Les disciples de Lucien
Nous exprimons notre immense gratitude d'avoir été formé par Lucien Seguy et d'être ses amis. Nous avons appris que ce défi pour la conservation et l'agriculture durable basé sur le semis direct est une mission. Aujourd'hui, nous travaillons dans le monde entier, recherchons, diffusons, partageons les enseignements et consolidons le système de semis direct de haute qualité que nous en avons appris. Nous cherchons à évoluer et à adapter la plantation directe à la diversité des conditions dans les pays dans lesquels nous opérons (France, Canada, Madagascar, Cameroun, Cambodge, Laos, Vietnam, Côte d'Ivoire, Nouvelle-Calédonie, Tunisie, Thaïlande et autres). Il a construit un vaste réseau d'agriculteurs, agronomes, chercheurs, sur les différents continents et toujours à la recherche de partenariats. Il a réussi à établir un programme de formation à l'UEPG de 2005 à 2012 avec le Prof. Juca Sá qui nous a encore plus unis. Lucien nous a enseigné le concept de «pompe biologique» basé sur une grande diversité de plantes qui ont déclenché l'intégration culture-élevage-forêt ainsi que les systèmes développés pour la culture bananière en Guadeloupe et en Martinique. C'était un homme bon et généreux qui appréciait profondément l'amitié. Il n'a jamais manqué de servir ceux qui le recherchaient et était toujours ouvert avec bonne humeur, pensant et faisant sans s'arrêter. Il laisse un héritage au Brésil et au monde. Repose en paix et sache que nous serons ici pour continuer ton travail. généreux qui a profondément apprécié l'amitié. Il n'a jamais manqué de servir ceux qui le recherchaient et était toujours ouvert avec bonne humeur, pensant et faisant sans s'arrêter. Il laisse un héritage au Brésil et au monde. Repose en paix et sache que nous serons ici pour continuer ton travail. généreux qui a profondément apprécié l'amitié. Il n'a jamais manqué de servir ceux qui le recherchaient et était toujours ouvert avec bonne humeur, pensant et faisant sans s'arrêter. Il laisse un héritage au Brésil et au monde. Repose en paix et sache que nous serons ici pour continuer ton travail.
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Serge Bouzinac, Hubert Charpentier, Patrick Julien, Stéphane Boulakia, Florent Tivet, Louis Perusse, Oumarou Boularabé, Hoá Tran Quoc, Pascal Lienhard, Frédéric Jullien, André Chabanne, Olivier Husson, Roger Michellon, Jean Claude Quillet, Jean Luc Vaymel, Lydie Noël Deneuville, Sandrine et Alain Gallon, Christian Abadie, Hélène Leduc, Aubin Lafon, Sarah Singla, Sylvain Hypolite, Christine Cassino et Roger Michellon
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[size]L'histoire dans la formation des nouvelles générations
Le système de plantation directe, qui a été consolidé comme la meilleure proposition de durabilité, a été conçu en réunissant les initiatives et les dédicaces d'innombrables personnes et institutions. Certains d'entre eux se démarquent. Aujourd'hui, nous manifestons pour pleurer la perte de Lucien Seguy, chercheur au Cirad, qui, avec Serge Bouzinac, a beaucoup fait pour le Cerrado, le SPD et notre agriculture, lors de la compréhension et de la diffusion des services de rotation des cultures, base de concepts encore sont conçus pour l'agriculture moderne. De même, il a contribué à la reconnaissance internationale du SPD conçu au Brésil. L' Université de Londrina État UEL et son département d'agronomie s'associent à FEBRAPDP pour rendre cet hommage et sont prêts à valoriser et à utiliser cette histoire dans la formation de nouvelles générations.
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Prof. Dr Adilson Luiz Seifert, chef du département d'agronomie à l'Université d'État de Londrina
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[size]Le volcan d'une idée
J'ai beaucoup appris de Lucien. Je l'ai rencontré dans les années 80, à Ponta Grossa, lors de sa visite à la Fondation ABC. Lors de la visite sur le terrain, il a continué de commenter chaque situation qu'il a vue. C'était un volcan en éruption et des idées montaient encore et encore. Une personne phénoménale! C'était difficile de le suivre! Depuis lors, nous nous sommes rencontrés lors de congrès, d'événements sur le terrain et de conférences. Nous avons parlé de faire quelque chose ensemble, jusqu'à ce qu'en 2004 l'occasion se présente de développer un partenariat et, en 2005, nous avons mis en place l'accord UEPG - CIRAD. Les fonds provenaient de l'AFD (Agence française de développement) et affectés au Laboratoire de la matière organique du sol (LABMOS) pour l'équipement et la formation des partenaires du Cirad. C'était 10 ans de travail. Un saut de qualité dans lequel nous avons consolidé une équipe et sommes devenus une référence dans l'étude de la matière organique du sol. Si je devais résumer en un mot ce que je ressens pour Lucien, c'est la GRATITUDE. Repose en paix, mon ami.
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João Carlos de Moraes Sá, professeur principal à UEPG, Research Productivity Scholarship Level 1D - CNPq, président de la Commission technique et scientifique de la Fédération brésilienne du non-labour et de l'irrigation
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[size]Un être électrique ...
J'ai eu le privilège de suivre de près, une partie du gigantesque travail développé par Séguy dans l'État du Mato Grosso, avec deux fidèles compagnons - Serge Bouzinac et Munefumi Matsubara. Ses recherches sur les cultures de couverture, le recyclage des nutriments et la vie biologique du sol ont fourni la base scientifique du système de non-labour, maintenant largement adopté du nord au sud du pays. Séguy était un être électrique, très agité, ému par sa passion pour l'agriculture proche de la nature, ce sommet étant la plantation directe au dessus de la couverture vivante, objectif qu'il recherchait. Doté d'un grand talent pour la peinture (il était assistant d'un peintre célèbre), il a traduit ses concepts agronomiques en graphiques et figures élaborés avec lesquels il a illustré la publication «Du transfert de technologie Nord-Sud aux systèmes sans labour, dans une zone tropicale humide», éditée en 1996. L'agronomie est en deuil et le monde est plus pauvre sans Lucien Séguy. Mais votre exemple demeure.
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Tsuioshi Yamada, ancien directeur de l'IPNI, 1977-2007
[size]Lucien Seguy au centre: journée champêtre à Sinop, MT, 1995 - Photo prise par T. Yamada
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[size]Ce citoyen du monde
Notre collègue Lucien Séguy est décédé le 27 avril, à l'âge de 75 ans. Notre émotion est profonde avec l'annonce de sa disparition. Cependant, votre immense contribution à une meilleure agriculture sera votre grand héritage. Des souvenirs importants restent, depuis sa classe, au début des années 90, dans la discipline des problèmes de fertilité des sols, pour les étudiants diplômés du Département des Sciences du Sol (ESALQ / USP) et de notre visite au Cirad de Montpellier ( France), en 1999. Au Brésil, où il a commencé ses travaux en 1978, Lucien Séguy était un chercheur impliqué dans la mise en œuvre et la diffusion du semis direct. Ce citoyen du monde a eu une influence et une contribution importantes sur notre agriculture. Votre intelligence, votre simplicité et votre générosité feront défaut!
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Godofredo Vitti, Prof. Titulaire émérite, ESALQ-USP et Valter Casarin, ESALQ-USP
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[size]Infatigable et enthousiaste
Chercheur au Cirad, France - Grand guerrier infatigable, enthousiaste et dynamique! Spécialiste en sols, plantes, gestion et semis direct. En collaboration avec Serge Bouzinac, son éternel collaborateur a développé de nombreuses œuvres validées et utilisées par des producteurs de nombreux pays du monde! J'ai eu le plaisir d'être avec lui plusieurs fois, lors de visites sur le terrain à la Fazenda do Matsubara à Lucas do Rio Verde, dans les années 80, pour tester différents plans de toiture, en collaboration avec Cooperlucas et aussi le grand et profond travail à Sinop, MT, avec Agronorte, Maronese et Team! Lancement de cultivars et beaucoup de diffusion de systèmes durables auprès des producteurs et techniciens! Le monde entier de la science et des agriculteurs perdent beaucoup avec leur départ et leur absence dans les systèmes de production les plus divers du monde!
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Ademir Calegari, chercheur principal chez Iapar, consultant privé - gestion des sols / plantes de couverture (système de plantation directe)
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[size]Passion et dévouement
J'ai rencontré le Dr Lucien Séguy à l'Université fédérale de Goiás pour parler du système Barreirão avec le chercheur João Kluthcouski, en 1984, et je l'ai revu en 2016! Excellent exemple et avec beaucoup de passion et de dévouement dans les enseignements! Dès lors, j'ai commencé à me consacrer à l'utilisation des cultures de couverture en agriculture.
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Agronome David Campos Alves
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[size]Fleuri et porté des fruits
Le développement de l'agriculture dans le Cerrados, et du non-labour dans la paille, a eu la contribution du Dr Lucien Seguy et de son compagnon Serge Bouzinac. Les graines qu'il a semées ont fleuri et ont produit des fruits abondants et, en ce moment, nous avons des remerciements et de la gratitude. Allez en paix! Lucien, ton passage ici a été réussi!
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Carlos Pitol, Dourados, MS
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[size]Dur et passionné ...
Lors de la récolte 2009/2010, j'ai eu l'occasion de rencontrer et de travailler avec les chercheurs Lucien Seguy et Serge Bouzinac, lorsque j'ai rejoint le département de recherche de l'IMAmt, à Primavera do Leste MT. Persévérant, passionné et passionné. Une figure unique, qui nous laisse un héritage et prend notre nostalgie. Condoléances et un gros câlin à la famille et aux amis.
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Agronome Marcio Caldeira, coordinateur technique Araunah Agro
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Re: SDSC attitude
Bonsoir je voulais partager avec vous une petite expérience de semis direct, je sais pas si c’est exactement le bon endroit pour poster...
J’ai semer toute ma sole de blé et orge d’hiver à la volée sur précèdent colza pour le blé et précèdent blé pour l’orge d’hiver. Le sol n’était pas travaillé avant l’épandage des semences. J’ai couvert au catros sur une grande partie. Sur l’autre partie la pluie m’ empêcher de couvrir l’orge, j’ai juste broyer le chaume du précèdent pour couvrir. Le semis était entre le 25-30 octobre. J’ai eu une super levée dans les 2 cas. Le gros problème que j’ai eu c’est qu’il a tellement plut à partir du 1er novembre que je n’est pas pu désherber en post semis prélevé, donc une grosse levée de ray-grass, resitant sulfo bien entendu.... la partie où j’ai recouvert l’orge uniquement par broyage des résidus est moins envahit étant donné qu’il n’y a pas eu de travail du sol qui a fait germer le ray-grass.
Donc pour l’an prochain j’aimerais essayer de recouvrir l’orge uniquement avec les résidus de récolte.
La question que je me pose: est-ce que je pourrais faire 3l défi+ 0,2l compil avant l’épandage des semences pour ne pas risquer de mouiller le grain avec l’herbicide et broyer ensuite pour recouvrir les semences.
Voilà je sais pas si quelqu’un a déjà fait ce genre d’expérience, sinon je suis prêt à essayer.
Je précise que j’ai des sols argilo-calcaire avec des pentes de 20 à 40% de pente qui rende le travail possible mais très coûteux par rapport à la rentabilité de notre métier aujourd’hui.... les rendements moyens oscillent autour des 60q blé tendre/dur et 70q orges
J’ai semer toute ma sole de blé et orge d’hiver à la volée sur précèdent colza pour le blé et précèdent blé pour l’orge d’hiver. Le sol n’était pas travaillé avant l’épandage des semences. J’ai couvert au catros sur une grande partie. Sur l’autre partie la pluie m’ empêcher de couvrir l’orge, j’ai juste broyer le chaume du précèdent pour couvrir. Le semis était entre le 25-30 octobre. J’ai eu une super levée dans les 2 cas. Le gros problème que j’ai eu c’est qu’il a tellement plut à partir du 1er novembre que je n’est pas pu désherber en post semis prélevé, donc une grosse levée de ray-grass, resitant sulfo bien entendu.... la partie où j’ai recouvert l’orge uniquement par broyage des résidus est moins envahit étant donné qu’il n’y a pas eu de travail du sol qui a fait germer le ray-grass.
Donc pour l’an prochain j’aimerais essayer de recouvrir l’orge uniquement avec les résidus de récolte.
La question que je me pose: est-ce que je pourrais faire 3l défi+ 0,2l compil avant l’épandage des semences pour ne pas risquer de mouiller le grain avec l’herbicide et broyer ensuite pour recouvrir les semences.
Voilà je sais pas si quelqu’un a déjà fait ce genre d’expérience, sinon je suis prêt à essayer.
Je précise que j’ai des sols argilo-calcaire avec des pentes de 20 à 40% de pente qui rende le travail possible mais très coûteux par rapport à la rentabilité de notre métier aujourd’hui.... les rendements moyens oscillent autour des 60q blé tendre/dur et 70q orges
jd31- + Membre Accro +
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Date d'inscription : 10/03/2011
Age : 37
Mauvaisin
Re: SDSC attitude
le top pour les désherbage actuel c'est un semoir a dent fine et tu n'as que peu de soucis...
peu de foisonnement et tes graines sont enterré
peu de foisonnement et tes graines sont enterré
valy61- + Membre Accro +
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Date d'inscription : 19/01/2015
Age : 49
Sarthe/orne
Re: SDSC attitude
Un semoir style ts de kverneland, ça passe dans les pailles hautes? ( en ramassant presque que les épis avec la mb)
jd31- + Membre Accro +
- Messages : 178
Date d'inscription : 10/03/2011
Age : 37
Mauvaisin
Re: SDSC attitude
tu remets une poutre en plus et tu dispatche tes dents ...
valy61- + Membre Accro +
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Date d'inscription : 19/01/2015
Age : 49
Sarthe/orne
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