pour bidou

Phosphites, phosphates ?
Ce qu’il faut savoir
A moins d’être chimiste, il semble difficile de s’y retrouver parmi ces dénominations diverses et variées… Ce qui participe à la confusion générale, c’est que ces produits sont tantôt cités comme engrais foliaires, tantôt comme étant dotés de propriétés fongicides, parfois même les deux allégations figurent… Il y a de quoi en perdre son latin et parfois sa vendange !

Pour clarifier un peu la situation, commençons par quelques notions de chimie : les formes réduites du phosphore, plus connues sous le vocable « phosphites », sont, pour leur très large majorité, des formes non naturelles. On les trouve employées à des fins hétéroclites : contre la corrosion de l’acier pour les unes, dans la lutte contre des mauvaises herbes pour d’autres, certains sont connus pour leurs propriétés insecticides(1) et enfin, certains possèdent des propriétés fongicides !
Les formes naturelles semblent très peu présentes à l’état naturel. Par conséquent, les formes utilisées pour les usages cités précédemment proviennent de synthèse industrielle. Ces formes réduites, les phosphites (PO3), ne sont pas directement assimilables par les plantes. Ils peuvent être transformés en une forme oxydée assimilable : les phosphates (PO4). Cette transformation, très lente, est obtenue, dans certaines conditions, sous l’action des bactéries du sol.

Les phosphates : des engrais en agriculture
Les phosphates, eux aussi, donnent lieux à des utilisations variées : depuis les lessives(2), jusqu’aux engrais. Le minerai de phosphate (roche concentrée en sels de phosphate) est une roche sédimentaire. Les formes d’origine animales, telles les guanos d'oiseaux ou de chauve-souris, sont exploitées depuis très longtemps. Les phosphates sont utilisés dans l'agriculture comme engrais en tant que source de phosphore. Ils peuvent également apporter de l'azote (phosphate d'ammonium), du calcium (phosphates de calcium) ou de l'aluminium (phosphate d'aluminium). Ces engrais peuvent être d'origine organique (poudre d'os, arêtes de poissons, ...) ou inorganique (attaque d'acide sur du minerai), ce qui est de plus en plus le cas, hormis en agriculture biologique où les engrais de synthèses sont interdits.

Les Phosphites : des propriétés fongicides variables
Les différentes propriétés des phosphites sont liées aussi bien à leur composition qu’à l’ion métal auquel ils sont complexés. En effet, selon la nature de l’ion (calcium, sodium, aluminium, …), le complexe ainsi formé sera plus ou moins stable, phytotoxique ou pas, plus ou moins mobile dans la plante, plus ou moins actif aussi... Fosétyl d'aluminium(3) et acide phosphoreux sont deux phosphites possédant des propriétés fongicides. L’acide phosphoreux se caractérise par une absorption très rapide par le végétal, tandis que le fosétyl d’aluminium subit une hydrolyse et un relargage progressif d’éthyl-phosphite qui pénètre dans la plante au fur et à mesure, alors que l’aluminium reste à l’extérieur du végétal (cf schéma). L’aluminium possède une première action fongicide directe sur le champignon. La forme fosétyl-Al est très stable et très sélective du végétal. Une fois l’éthyl-phosphite pénétré dans la plante, il potentialise les défenses des cellules végétales, la préparant ainsi à se défendre contre des attaques ultérieures de mildiou sans lui provoquer de stress. Lorsqu’il se produit par la suite une contamination de la plante par le mildiou, la réponse de la plante est immédiate et largement amplifiée par rapport à la réaction de défense de la plante non préparée par un apport préalable de fosétyl-Al. Au bout d’une dizaine de jours après l’application de fosétyl-Al, on peut détecter de faibles quantités d’acide phosphoreux, forme de décomposition de l’éthyl-phosphite. Au vue des faibles quantités alors mesurées, l’acide phosphoreux n’est aucunement impliqué dans l’efficacité reconnue du fosétyl-Al. Fosétyl-Al est le seul phosphite homologué contre le mildiou


Fosetyl-Al : de vraies différences
Lorsque l’on compare l’efficacité fongicide des formes d’acides phosphoreux commercialisées les plus fréquemment (sous la dénomination « engrais foliaires »), à celle du fosétyl-Al, on observe une certaine efficacité de tous ces produits sur le pathogène responsable du mildiou, Plasmopara viticola.
Néanmoins, l’action du fosétyl-Al est toujours nettement supérieure, et plus important encore, beaucoup plus persistante ! Bayer CropScience développe depuis 30 ans le fosétyl-Al parce qu’il présente le meilleur compromis entre sélectivité, systémie et efficacité. Les laboratoires de recherche Bayer situés à Lyon continuent d’explorer les multiples mécanismes mis en oeuvre lors de la Stimulation des Défenses Naturelles des plantes provoquée par les traitements réalisés avec fosétyl-Al. Cette thématique passionnante fait aussi l’objet de partenariats avec d’autres centres de recherche.

http://www.itab.asso.fr/downloads/actes%20suite/phosphites-agriclean.pdf
pour y voir un peu + clair.

Les phosphites n'ont pas une action directe fongicides. Ce sont des stimulateurs de défense des plantes. Efficaces sur mildiou de la vigne et de la PdeT (homologués), ils n'ont aucune action sur les septorioses du blé par exemple > 25 essais Arvalis et partenaires en 2010.

Merci pour ce point Bruno.

Tu ne connaitrais pas un chimiste qui saurait nous transformer le PO4-- du MKP en PO3-- (phosphite de K)

amDBs9 a écrit:Les phosphites n'ont pas une action directe fongicides. Ce sont des stimulateurs de défense des plantes. Efficaces sur mildiou de la vigne et de la PdeT (homologués), ils n'ont aucune action sur les septorioses du blé par exemple > 25 essais Arvalis et partenaires en 2010.

Ont ils une action d'engrais foliaire ?