Bienvenue à l'Armée Rouge

Il y a peu,dans un autre post,le chef avait employé l'expression "Etats-Unis Soviétiques d'Europe" ce qui m'a fait penser à un petit bouquin sorti en 1984 et intitulé "Bienvenue à l'Armée Rouge" et sous-titré "Le premier guide pratique du collabo".
Il faut dire qu'à cette époque,certains voyaient déja les chars russes débouler sur les Champs-Elysées.Pour parer à ce début de psychose ambiante,les deux auteurs du livre,Pierre Antilogus et Philippe Trétiack, avaient pris le parti de tourner en dérision cette hypothétique invasion en indiquant comment s'accommoder de la présence de l'occupant.
Ci-dessous,c'est le passage sur l'agriculture.Vous verrez que par certains aspects,la réalité rejoindrait presque la fiction.

CE QUI VA CHANGER DANS LE TRAVAIL
CAMPAGNES : PLUS DE PEUR QUE DE MAL
Collectivisation,le mot fait frémir.Il évoque la spoliation,les excès,les massacres.C'est en effet ce qui attend une infime minorité (un ou deux boucs émissaires par village) de nos agriculteurs.
Le paysan français s'interroge et on le comprend : sera-t-il liquidé ?
Il y a peu de chances.Pour le Soviétique,il existe trois catégories de paysans :
-le koulak ou paysan riche,
-le paysan moyen,
-le paysan pauvre.
Le koulak règne en maître absolu sur une communauté villageoise.Il en est souvent le maire ou le châtelain.Il fait la pluie et le beau temps sur le marché de l'embauche, et exploite les hommes encore plus que la terre.Il est bon pour le poteau.
Que faire si vous êtes un koulak ?
Si vous décidez de rester malgré tout,prenez le maximum de précautions :
-distribuez vos terres,
-lancez une coopérative,
-constituez un comité de paysans pauvres.
Quand les Russes arriveront,si vous leur fournissez une victime expiatoire (l'idiot du village,un étranger de passage ou un vieillard de l'hospice voisin),ils vous laisseront peut-être en paix.
Le risque,avec le paysan moyen,c'est qu'on le confonde avec le koulak et qu'on le pende.
NOTRE CONSEIL : qu'il se transforme en paysan moyen-pauvre.Il évitera d'accueillir les Russes avec un repas trop plantureux.Une botte d'oignons,quelques noix,un quignon de pain,une tranchette de fromage rance feront l'affaire,à condition qu'il débouche aussi quelques bonnes bouteilles.Dans le même esprit,il se débarrassera de son tracteur et fera disparaître sa récolte.
Le paysan pauvre,qui par définition n'a rien à perdre,gagnera un peu de mieux-être avec l'arrivée des Soviétiques,mais y laissera en revanche beaucoup de sa tranquillité.Recrue idéale du kolkhoze qui ne tardera pas à se monter dans le voisinage,il sera de tous les meetings,de tous les stages destinés à éveiller sa conscience de classe.
S'il souhaite une promotion rapide,qu'il dénonce les koulaks planqués.
Si chacun dans nos campagnes se montre raisonnable,tout ira pour le mieux.Dans le cas contraire,ce sera la ronde infernale des :
-perquisitions,
-réquisitions,
-expropriations,
-exécutions.
Ce serait d'autant plus regrettable qu'à priori,la situation se présente bien.Le Russe est un rural.S'il n'est pas paysan lui-même,son père l'était.Il est matois et alcoolique,comme nous autres.Les affinités sont d'ailleurs évidentes entre le Géorgien et l'Auvergnat,le Normand et l'Ukrainien,le Basque et le Turkmène.
Mais attention,le Russe a son idée sur la façon de gérer la terre.Des milliers de "spécialistes" vont déferler sur vos villages pour vous abreuver de conseils,de recommandations,de directives qui ne tarderont pas à faire chuter la production.Ecoutez-les d'une oreille et payez-leur le coup.Malgré leur science,les Soviétiques n'ont jamais été foutu d'exploiter convenablement leur sol.Sans les importations de blé U.S. et canadien,ils n'auraient même pas pu nous envahir!
Alors,laissez-leur la théorie et faites votre boulot.Face au bon sens du terroir,le marxisme,ça ne vaut pas un coup de cidre.

le marxisme,ça ne vaut pas un coup de cidre.

Ca c'est ben vrai. Prouvé et réprouvé!!
Daniel

en france on a deja l'armée verte !!!la manière est differente mais la casse sera identique

suradministration , fonctionnaires qui se décorent et se témoignent de la satisfaction , flicage permanent , filmage et caméras partout , législation à tout va , tout ça me rappelle les années 1980 , la nomenklatura , checkpoint charlie , la porte de brandebourg , la pénétrante , les VOPOS , quand je vous parle des états unis soviétiques d' europe , j' exagère à peine !!!!

Prendre des précautions est inutile. Une fois la prise du pouvoir par les communistes, tout va de mal en pis:

La définition du Koulak évoluera au fil des ans. D'un riche paysan régnant sur sa communauté, on est passé quelques années plus tard à tout paysan qui s'affiche réfractaire à la collectivisation se retrouvera koulak. Dans les années vingt, avec un cheval vous étiez un paysan moyen, mais gare si vous travailliez les terres de votre voisin paysan alcoolique. Durant les années trente, posséder un cheval fera de vous un privilégié.

Quand on disait à Staline: "Celui-ci n'a rien fait", il répondait "Non, mais il pourrait"