le pays du nain

des dizaines de milliers de Hongrois ont manifesté contre la nouvelle Constitution mise en place par le premier ministre Viktor Orban et sa majorité parlementaire. Les manifestants ainsi que l’Union européenne et les Etats-Unis dénoncent un recul de la démocratie.
Des dizaines de milliers de Hongrois ont défilé dans rues de Budapest lundi 2 janvier © Peter Kohalmi / AFP

Des dizaines de milliers de Hongrois ont défilé dans rues de Budapest lundi 2 janvier © Peter Kohalmi / AFP

Adoptée le dimanche 1er janvier 2012 sur fond de critiques internationales, la nouvelle Constitution hongroise a aussi suscité de vives oppositions au sein du pays. Des dizaines de milliers de manifestants ont ainsi défilé à Budapest contre la politique du premier ministre Viktor Orban et de son gouvernement, lundi 2 janvier.

Considéré par l’opposition et des mouvements de la société civile comme un autocrate, le premier ministre Viktor Orban a fait inscrire dans la Constitution - grâce à la majorité des deux tiers de son parti conservateur, le Fidesz - plusieurs articles controversés, notamment sur la loi électorale, la justice ou encore l’appellation même du pays – le terme "République de Hongrie" disparaissant au profit de la seule "Hongrie". L’Union européenne et les Etats-Unis, ainsi que de nombreuses ONG, ont également dénoncé la confiscation du pouvoir et les dérives anti-démocratiques de Viktor Orban.
"Dieu bénisse les Hongrois"

Plusieurs points concernent par ailleurs la religion, plus ou moins directement, à commencer par une référence religieuse explicite, "Dieu bénisse les Hongrois", désormais inscrite dans la Constitution. Le texte réduit également 300 à 14 le nombre de communautés religieuses ayant droit à des subventions publiques. D'autre part, la nouvelle Constitution décrète que l’embryon est un être humain dès le début de la grossesse, ce qui pourrait entraver, pour les femmes qui le désirent, le droit à l’avortement. Enfin, le texte affirme que le mariage ne peut avoir lieu qu’entre un homme et une femme, écartant de fait toute tentative de législation sur le mariage homosexuel.

Les dizaines de milliers de manifestants qui ont défilé à Budapest ont dénoncé "la dictature d’Orban", la création d’un "Orbanistan", promettant qu’"il y aura de nouveau une République" en Hongrie, allusion au changement de nom du pays que la nouvelle Constitution a opéré.