La belle Parisienne avait épousé un vieux et riche berger

Le village de Puy-Saint-Pierre, voisin de Briançon, est sous le choc depuis hier matin, depuis l'annonce du décès de son plus illustre citoyen, Marcel Amphoux, âgé de 68 ans. Cet homme a défrayé la chronique à son corps défendant quand il a épousé en septembre 2011 Sandrine Devillard, de 25 ans sa cadette.

Il est décédé des suites de ses blessures à l'hôpital de Briançon où il avait été admis après un accident de voiture dans laquelle il était passager et survenu sur sa commune. Le chauffeur, gravement blessé lui aussi, est cependant hors de danger alors qu'une 3e personne, passagère du véhicule, était parvenue à s'en extraire après la sortie de route et avant que l'automobile ne dévale la pente pour une course fatale.

Marcel Amphoux était connu par sa vie solitaire et rudimentaire dans son village étagé sur l'adret faisant face à Briançon. Rien ne le prédisposait à convoler avec une belle Parisienne sauf à ce que celle-ci exerçât la profession d'agent immobilier dans la ville lumière alors que "ce Marcel" était le plus gros propriétaire foncier de Puy-Saint-Pierre. Dont une partie des biens jouxte le domaine skiable de Serre-Chevalier. Au moment de délivrer le "oui" sous les lambris de la mairie du village, des sifflets avaient accompagné les nouveaux époux. Des lazzis lâchés par les villageois ulcérés de ce que beaucoup considéraient comme "une captation d'héritage".

Le "novi" était en effet sans descendance et sans famille ou presque, sa soeur était décédée depuis longtemps déjà. Pourtant, quelques gens du village se disaient : "Après tout, ce n'est peut-être pas plus mal que s'il était resté vieux célibataire. Ses biens seront peut-être valorisés avec cette femme experte."

Mais celui qui attirait davantage l'empathie que les moqueries n'allait pas sembler plus heureux qu'avant le mariage. Son épouse lui avait fait découvrir Paris puis, il y a quelques mois, elle avait suscité le tournage d'un clip dans le but de pousser la chansonnette au côté de son mari vraiment peu enclin à cette exposition médiatique. Auparavant, Marcel avait paru jouer de malchance, comme si cette union engendrait la " scoumoune".

Ce fut d'abord le vol de son tracteur, suivi quelque temps plus tard par le décès soudain de son meilleur ami, tombé sous les roues d'un tracteur agricole. Le Briançonnais préférait son ciel haut-alpin à l'air parisien et passait le plus clair de son temps dans son village, esseulé. On le voyait vaquer à ses occupations, comme aller faire ses courses en bas, à Briançon. Et puis, cet accident somme toute banal qui ne surprendra sans doute pas tout le monde, tant certains ont estimé que son mariage ne pouvait rien lui apporter de bon.