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fable oubliée , rappelle quelques bons vieux principes
+2
bucheron
PatogaZ
6 participants
fable oubliée , rappelle quelques bons vieux principes
LE CHIEN ET LES
CHACALS
>
> Du coquin que l’on choie,
il faut craindre les tours
> Et ne point espérer de caresse en
retour.
> Pour l’avoir ignoré, maints nigauds en
pâtirent.
> C’est ce dont je désire, lecteur,
t’entretenir.
> Après dix ans et plus d’homériques
batailles,
> De méchants pugilats, d’incessantes
chamailles,
> Un chien estoit bien aise d’avoir signé la
paix
> Avecque son voisin, chacal fort éclopé
> Qui
n’avoit plus qu’un il, chassieux de surcroît,
> Et dont
l’odeur, partout, de loin le précédoit.
> Voulant sceller
l’événement
> Et le célébrer dignement,
> Le chien se
donna grande peine
> Pour se montrer doux et amène.
> Il
pria le galeux chez lui,
> Le fit entrer, referma
l’huis,
> L’assit dans un moelleux velours
> Et lui tint
ce pieux discours :
> « Or donc, Seigneur Chacal, vous êtes
ici chez vous !
> Profitez, dégustez, sachez combien je
voue
> D’amour à la concorde nouvelle entre nous !
>
Hélas, que j’ai de torts envers vous et les vôtres,
> Et comme
je voudrois que le passé fût autre !
> Reprenez de ce rôt,
goûtez à tous les mets,
> Ne laissez un iota de ce que vous
aimez ! »
> L’interpellé eut très à cur
> D’obéir à
tant de candeur.
> La gueule entière à son affaire,
> Il
fit de chaque plat désert
> Cependant que son hôte
affable
> Se bornoit à garnir la table.
> Puis, tout
d’humilité et la mine contrite,
> En parfait comédien, en
fieffée chattemite,
> Il dit : «Mais, j’y songe, mon
cher,
Nous voici
faisant bonne chère
> Quand je sais là, dehors, ma pauvrette
famille :
> Mes épouses, mes fils, mes neveux et mes
filles,
> Mes oncles et mes tantes que ronge la
disette,
> Toute ma parentèle tant nue que
maigrelette.
Allons-nous les
laisser jeûner jusqu’au matin ? »
> «Certes non ! » répliqua,
prodigue, le mâtin,
> Qui se leva, ouvrit, et devant qui
passèrent
> Quarante et un chacals parmi les moins
sincères.
> Sans tarder cliquetèrent les prestes
mandibules
> Des grands et des menus, même des
minuscules.
> Ils avoient tant de crocs, de rage et
d’appétit,
> Ils mangèrent si bien que petit à petit
>
Les vivres s’étrécirent comme peau de chagrin
> Jusqu’à ce
qu’à la fin il n’en restât plus rien.
> Ce que voyant,
l’ingrat bondit :
> « Ah ça, compère, je vous prédis
>
Que si point ne nous nourrissez
> Et tout affamés nous
laissez
> Tandis que vous allez repu,
> La trêve entre
nous est rompue ! »
> Ayant alors, quoi qu’il eût dit,
>
Retrouvé forces et furie,
> Il se jeta sur son mécène,
Et en une attaque
soudaine
il lui récura la
toison,
Aidé de toute sa
maison.
Puis, le voyant à
demi mort,
> De chez lui il le bouta hors.
Et l’infortuné
crie encore
«La peste soit de
mon cur d’or ! »
> Retenez la leçon, peuples trop
accueillants :
À la gent
famélique, point ne devez promettre.
> Ces êtres arriérés,
assassins et pillards
Marchent en rangs
serrés sous le vert étendard.
> Vous en invitez un,
l’emplissez d’ortolans,
Et c’est jusqu’à
vos clefs qu’il vous faut lui remettre.
> Jean de LA FONTAINE
CHACALS
>
> Du coquin que l’on choie,
il faut craindre les tours
> Et ne point espérer de caresse en
retour.
> Pour l’avoir ignoré, maints nigauds en
pâtirent.
> C’est ce dont je désire, lecteur,
t’entretenir.
> Après dix ans et plus d’homériques
batailles,
> De méchants pugilats, d’incessantes
chamailles,
> Un chien estoit bien aise d’avoir signé la
paix
> Avecque son voisin, chacal fort éclopé
> Qui
n’avoit plus qu’un il, chassieux de surcroît,
> Et dont
l’odeur, partout, de loin le précédoit.
> Voulant sceller
l’événement
> Et le célébrer dignement,
> Le chien se
donna grande peine
> Pour se montrer doux et amène.
> Il
pria le galeux chez lui,
> Le fit entrer, referma
l’huis,
> L’assit dans un moelleux velours
> Et lui tint
ce pieux discours :
> « Or donc, Seigneur Chacal, vous êtes
ici chez vous !
> Profitez, dégustez, sachez combien je
voue
> D’amour à la concorde nouvelle entre nous !
>
Hélas, que j’ai de torts envers vous et les vôtres,
> Et comme
je voudrois que le passé fût autre !
> Reprenez de ce rôt,
goûtez à tous les mets,
> Ne laissez un iota de ce que vous
aimez ! »
> L’interpellé eut très à cur
> D’obéir à
tant de candeur.
> La gueule entière à son affaire,
> Il
fit de chaque plat désert
> Cependant que son hôte
affable
> Se bornoit à garnir la table.
> Puis, tout
d’humilité et la mine contrite,
> En parfait comédien, en
fieffée chattemite,
> Il dit : «Mais, j’y songe, mon
cher,
Nous voici
faisant bonne chère
> Quand je sais là, dehors, ma pauvrette
famille :
> Mes épouses, mes fils, mes neveux et mes
filles,
> Mes oncles et mes tantes que ronge la
disette,
> Toute ma parentèle tant nue que
maigrelette.
Allons-nous les
laisser jeûner jusqu’au matin ? »
> «Certes non ! » répliqua,
prodigue, le mâtin,
> Qui se leva, ouvrit, et devant qui
passèrent
> Quarante et un chacals parmi les moins
sincères.
> Sans tarder cliquetèrent les prestes
mandibules
> Des grands et des menus, même des
minuscules.
> Ils avoient tant de crocs, de rage et
d’appétit,
> Ils mangèrent si bien que petit à petit
>
Les vivres s’étrécirent comme peau de chagrin
> Jusqu’à ce
qu’à la fin il n’en restât plus rien.
> Ce que voyant,
l’ingrat bondit :
> « Ah ça, compère, je vous prédis
>
Que si point ne nous nourrissez
> Et tout affamés nous
laissez
> Tandis que vous allez repu,
> La trêve entre
nous est rompue ! »
> Ayant alors, quoi qu’il eût dit,
>
Retrouvé forces et furie,
> Il se jeta sur son mécène,
Et en une attaque
soudaine
il lui récura la
toison,
Aidé de toute sa
maison.
Puis, le voyant à
demi mort,
> De chez lui il le bouta hors.
Et l’infortuné
crie encore
«La peste soit de
mon cur d’or ! »
> Retenez la leçon, peuples trop
accueillants :
À la gent
famélique, point ne devez promettre.
> Ces êtres arriérés,
assassins et pillards
Marchent en rangs
serrés sous le vert étendard.
> Vous en invitez un,
l’emplissez d’ortolans,
Et c’est jusqu’à
vos clefs qu’il vous faut lui remettre.
> Jean de LA FONTAINE
La grand estoille par sept jours bruslera,
Nuee fera deux soleils apparoir,
Le gros mastin toute nuict hurlera,
Quand grand pontife changera de terroir. (octobre rouge)
je n' ai pas encore la date du prochain zimboum , je vous tiens au jus dès que j' ai des nouvelles (ASAP)
PatogaZ- + Admin +
- Messages : 96289
Date d'inscription : 09/09/2009
Age : 65
au bout de la baie de Somme
Re: fable oubliée , rappelle quelques bons vieux principes
Elle ne sort pas souvent celle là.
bucheron- + membre techno +
- Messages : 1879
Date d'inscription : 14/05/2010
Age : 50
EST
Re: fable oubliée , rappelle quelques bons vieux principes
Diantre !!!!!! heu pardon ,je veux dire: c'est con pour le chien , merci du conseil , faut que je dise aux potes de la FD de pas faire rentrer n'importe qui dans la grande maison
vulpin- + membre techno +
- Messages : 6083
Date d'inscription : 27/01/2012
Age : 59
oise
Re: fable oubliée , rappelle quelques bons vieux principes
comme quoi , rien de nouveau sous le soleil , depuis que le monde est monde !
Invité- Invité
Re: fable oubliée , rappelle quelques bons vieux principes
Comme aurait dit Fabrice 'la classe ) c' est tellement vrai
rve- + membre techno +
- Messages : 2415
Date d'inscription : 23/11/2011
Age : 52
bourgogne du sud
Re: fable oubliée , rappelle quelques bons vieux principes
Oui, les fables de la fontaine, on devrait les relire plus souvent, il y a aussi les fables d'Esopes, qui sont de la même veine.
Le Mecreant- + membre techno +
- Messages : 12001
Date d'inscription : 28/01/2010
Age : 68
56 Bignan
Re: fable oubliée , rappelle quelques bons vieux principes
un résumé de l'histoire de france depuis 1830...
Alan.fr- + membre techno +
- Messages : 6943
Date d'inscription : 10/09/2009
Age : 54
gaillac Tarn
Re: fable oubliée , rappelle quelques bons vieux principes
vulpin a écrit:Diantre !!!!!! heu pardon ,je veux dire: c'est con pour le chien , merci du conseil , faut que je dise aux potes de la FD de pas faire rentrer n'importe qui dans la grande maison
attends , les renards arrivent , et peut être même que le loup en personne va s' inviter !!!
La grand estoille par sept jours bruslera,
Nuee fera deux soleils apparoir,
Le gros mastin toute nuict hurlera,
Quand grand pontife changera de terroir. (octobre rouge)
je n' ai pas encore la date du prochain zimboum , je vous tiens au jus dès que j' ai des nouvelles (ASAP)
PatogaZ- + Admin +
- Messages : 96289
Date d'inscription : 09/09/2009
Age : 65
au bout de la baie de Somme
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