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"Ces négociants-éleveurs qui regardent vers l’Orient

Éric et Frédéric Goixart nouent un partenariat avec une société iranienne. Perspectives au Proche-Orient et au Maghreb.

Après l'Espagne, l'Iran ! Éric et Frédéric Goixart, les plus importants négociants-éleveurs d'ovins du Languedoc-Roussillon, ne manquent pas d'ambition. Alors que les Ouveillanais ont lancé la construction d'une bergerie expérimentale et d'un centre de formation pour bergers à Castille-et-Leóne en Salamanque (coût : 1,8 M€), les deux frères tournent leur regard vers l'Orient, où ils espèrent exporter leur concept : l'élevage semi-plein air.
Le plus gros producteur d'Iran

Une délégation d'une importante entreprise agroalimentaire iranienne, avec laquelle ils sont en contact, est venue leur rendre visite il y a quelques semaines. "La société Kocar est le plus gros producteur de volailles et de lait du pays avec 4 millions de litres produits par jour. Et ça les intéresse de conclure un partenariat pour les caprins et les ovins", explique Frédéric Goixart. Qui ajoute : "Le marché iranien représente un potentiel énorme. Car les 100 millions d'habitants du pays sont de gros consommateurs de viande d'agneau et de moutons : 30 kg par an et par habitant. Soit un total de 300 000 tonnes !".
Or l'évolution du marché mondial pourrait offrir une opportunité aux bergers audois : "Les plus gros exportateurs d'ovins au niveau mondial sont l'Australie et la Nouvelle-Zélande. Mais ils s'orientent plutôt vers la Chine. Du coup, on peut avoir notre chance en Iran mais aussi au Proche-Orient et au Maghreb".
"C'est un beau challenge !"

Les Iraniens ont plébiscité la race de moutons privilégiée par les Goixart : "La Romane a, non seulement, de grandes qualités bouchères mais elle est très prolifique". Il ne s'agira pas d'exporter des moutons élevés à Ouveillan ou en Salamanque, le stress du voyage serait néfaste pour les animaux et la viande, mais de construire en Iran des unités d'élevage comme celle de Castille-et-Leóne (*).
Cette solution est également moins coûteuse. Le salaire d'un berger perse n'a rien à voir avec celui de son homologue français ou espagnol. "C'est un beau challenge !" se réjouit Frédéric Goixart qui fustige, encore une fois, la lourdeur des charges sociales en France.
Accompagné de son frère, il doit se rendre à Téhéran pour retrouver les membres de la direction de la société Kocar. Objectif : repérer les lieux possibles d'implantation. Une obligation : la proximité de champs de maïs. Maïs qui servira de nourriture aux troupeaux.
(*) Une maternité de 5 400 m2, un préau de 4 000 m2; un hangar de 100 m2 pour le stockage de la nourriture, une bergerie pour le sevrage de 1 000 m2 et un centre de formation pour bergers de 600 m2. Le tout entouré de champs."

Et pendant ce temps, en France, gavés comme des poux, on les cherche (les poux) aux fermes des 1000 veaux, vaches, cochons, poulets...