Gaston,commis de ferme

Ceux qui ont lu mon livre reconnaîtront le personnage ,Gaston a bel et bien existé.
Né le 11 mai 1923 au château d Oléron.
Fils unique, ses parents possédaient une épicerie bar.
Tous deux étaient alcooliques.
Sa maman est partie suite à un coma éthylique.
Le petit Gaston devait avoir une dizaine d années.
Le père, est décédé peu de temps plus tard.
Gaston n avait qu une tante... La pauvre femme a préféré s occuper de la maison et de l épicerie que de Gaston... Elle ne pouvait pas tout faire.

Le jeune Gaston qui devait avoir environ 10 ans, fut donc placé tout d abord à l hôpital de la Rochelle, car il était choqué et avait besoin de soins... Mal nourri pendant plusieurs années..
Ensuite, il s est retrouvé dans un établissement, style petites sœurs des pauvres..
C est ici qu il a rencontré des vieux marins alcooliques.. Ceux ci lui ont appris à chiquer et à boire..
Gaston n avait que 12 ans...
Puis, a 14 ans, on l a placé dans une ferme, chez un couple de braves paysans, dans le village que j habite aujourd'hui.
La chambre de domestique agricole, à l époque était plutôt rudimentaire.
Gaston avait l habitude d être réveillé par les souris et même par les rats.
Mais il avait de la chance, il avait un toit et du travail...
Il était déclaré, donc ses patrons payaient une cotisation.
Il avait même droit, parfois, à un billet, c est pour vous dire qu il avait de la chance..
Dés que Gaston avait un billet, il allait le dépenser au bistrot du village.
Puis, en 41... L occupation allemande.
L homme avait 18 ans. Il mesurait 1,40 mètres environ et pesait 35 kilos.
C est lui qui labourait avec la Brabant et la paire de chevaux... Les allemands s amusaient a lui faire siffler des balles au dessus de la tête... Des fois, les chevaux avaient peur et s emballaient.
Puis les battages, avec tout le village... C était comique de faire boire Gaston. Il était vite saoul.on lui faisait faire ce qu on voulait. Genre tremper un ver de terre dans la bouse de vache puis le manger...

Cherchez qui était l idiot du village ?

Ou plutôt les idiots...

Ensuite Gaston a changé de patrons, les anciens étant en retraite..
Il s est retrouvé encore à faire les tâches les plus ingrates. Toujours dans le fumier ou la vase ...
A l époque, on ne comptait pas les heures, surtout l été... On suivait le soleil..
L hiver, il fallait être plus courageux que le soleil, et le travail permettait de se réchauffer....
Dégeler l abreuvoir des vaches ,par exemple..
Gaston buvait toujours, le dimanche..
Le soir, quand il cuvait encore, son patron n hésité pas à lui botter le derrière...
Un jour, Gaston en a eu marre.
Il a demandé à mon grand père de l embaucher..
Finis les coups de pieds au cul.. Mais toujours du travail trop dure pour ce petit gars.

Des heures de boulot à ne plus en finir...
Se faire traiter de con,même si c était pour rire..
Un petit billet, de temps en temps...

Quel veinard, ce Gaston.. Il a trouvé des bonnes maisons, qui lui ont offert un toit et du boulot.. Même une famille....
On a du mal à comprendre pourquoi il boit , ce couillon là !

Il chique toujours, ses dents sont toutes vertes..

Il n a jamais connu l amour, pas de filles... Sur les livres peut-être. ?

Il nous a quitté, il y a quelques années, un 11 novembre...

Le 11 novembre, c est bientôt... Il est tard ..mais je pense toujours à Gaston. L homme au béret basque..

Merci Advisor de nous faire partager ce récit sur la misère humaine
Quelle condition ont vécu certaines personnes dans les campagnes autrefois

Mon grand père orphelin à 4 ans a été placé dans des fermes très jeune. Ils lui fouillaient les poches et la musette au cas où il prenne une pomme en allant garder les bêtes. Mon grand oncle était à la même enseigne.

C'est leure soeur plus âgée qui les a sortis de la misère quelques années plus tard.

Quand on voit certains jeunes aujourd'hui se plaindre , alors qu'ils ont tout pour être heureux!
Malheureusement aussi,ils y en a sûrement encore de nos jours qui pourraient mais qui n'ont pas la possibilité !

vaincre sans peine, c'est triompher sans gloire
je crois que le gout du defis est de moins en moins present dans notre societe

cette histoire pourrait s'appeler n' êtres pas né sous une bonne étoile, et y'en a eu à l’époque, y'avait pas de chômage, ces gens là auraient fini casos si ça avait existé

Je peux vous dire qu' il y a encore des gamins traité aussi mal dans les familles.......c est version 2017 le travail en moins mais au niveau construction des valeur humaines ça fait des dégâts......

rien de bien nouveau en soit, juste la forme et la mise en oeuvre qui a changer au fil du temps!!!!

en tout cas c'est un très bel hommage Advisor!

Cela pourrait être un conte mais c'est malheureusement la dure réalité et c'est très bien dit advisor.
Ce qui est regrettable c'est que de nos jours certains patrons aimeraient encore traiter leurs ouvriers de la sorte, c'est honteux.

c'est bien triste de se moquer d'un pauvre gars comme ça, on retrouve l'esprit bete et méchant du milieu agricole, c'est navrant

dgé a écrit:cette histoire pourrait s'appeler n' êtres pas né sous une bonne étoile, et y'en a eu à l’époque, y'avait pas de chômage, ces gens là auraient fini casos si ça avait existé

tous les villages avaient leur Gaston, en tout cas dans les 59 et 62 c'était courant, la cause principale étant l'alcool,
ensuite avec le développement des activités minières et l'industrie lourde, cela s'est amélioré un peu mais les changements n'ont pas été fantastiques, les pauvres sans support intellectuel efficace, ne sont pas admis dans l’ascenseur social, c'est la loi de la vie.

Sparthakus a écrit:en tout cas c'est un très bel hommage Advisor!

merci

éric 27 a écrit:c'est bien triste de se moquer d'un pauvre gars comme ça, on retrouve l'esprit bete et méchant du milieu agricole, c'est navrant

bien dit ..... et oui , le milieu agricole !

éric 27 a écrit:c'est bien triste de se moquer d'un pauvre gars comme ça, on retrouve l'esprit bete et méchant du milieu agricole, c'est navrant

ça a toujours été, et ça dur toujours, regardes à l’école, et surement dans des boites


et le milieu agricole représentait 25 à 35% de tous les milieux à l'epoque

je pourrais aussi ajouter , que gaston était loin d étre un couillon ; il savait lire et ne faisait que très peu de fautes en écrivant ! il n avait pourtant pas passé beaucoup d heures à l école !

un simple petit coup de pouce alors qu il n était qu un enfant aurait peut étre tout changé !

oui tu as raison dgé, je me souviens au Neubourg ,petite ville rurale sur un plateau avec de riches terres, ou j'étais au lycée agricole, on avait quartier libre le mercredi apres-midi, il y avait pas mal de clochards qui faisaient les poubelles apres le marché du matin, c'était en 1979, pas si vieux que ça.

advisor a écrit:je pourrais aussi ajouter , que gaston était loin d étre un couillon ; il savait lire et ne faisait que très peu de fautes en écrivant !    il n avait pourtant pas passé beaucoup d heures à l école !  

un simple petit coup de pouce alors qu il n était qu un enfant aurait peut étre tout changé !    

simplement pas né au bon endroit, au bon moment, pas rencontré les bonnes personnes

malheureusement des cas comme celui-la on existés dans toutes les régions

le genre de gars qu'on croise encore beaucoup en Roumanie !

dans les années 70 en bourgogne, quant j'ai monté mon élevage, un voisin m'a "prêté" un ouvrier
pendant une pause je lui file une cigarette qu'il s'empresse de dépouiller et de chiquer
quant je lui demande pourquoi il me répond: fumer c'est pour les patrons moi j'ai juste le droit de chiquer....

l’explication : son patron le fessait dormir dans l’étable avec les vaches et effectivement fumer dans la paille.....

il avait le dimanche un petit billet pour boire une chopine après la messe, son seul repos de la semaine, mais il était très fier ce jour la de porter le vieux costume élimé que lui avait donné son "patron"...

erwin a écrit:le genre de gars qu'on croise encore beaucoup en Roumanie !

je suis persuadé qu"en france ,ils ont quitté la campagne pour rejoindre la ville
en tout cas je n'en connait plus
mais ils sont surement plus nombreux en banlieue chez nous ,illetré et sous influence ,qu'en campagne en roumanie

et dire que la ville veut donner des lecons a la france profonde