lu dans le journal de saone et loire ce matin 11/02/2011

Après des consultations houleuses, le ministère de l’Écologie a fait marche arrière dans son processus de sélection d’un site pour l’accueil d’un parc national de zones humides.

Sélectionnée. Dans un premier temps, la basse vallée du Doubs
a été retenue avec deux autres sites potentiels pour le parc. Candidatures. Finalement, le ministère de l’Écologie a annoncé la semaine dernière le lancement d’un appel à candidatures.

Un petit tour et puis s’en va. On pourrait résumer ainsi le projet de création d’un parc national en Bresse du nord, qui recule aussi vite qu’il a suscité un tollé au moment de son annonce.

En décembre, le ministère de l’Écologie avait en effet annoncé le lancement de consultations auprès des acteurs locaux (élus, agriculteurs, chasseurs…) dans trois zones qui avaient été sélectionnées pour accueillir un parc national de zones humides. Parmi ces trois sites, se trouvait la basse vallée du Doubs : aussitôt l’annonce connue, les agriculteurs, chasseurs et de nombreux élus ont annoncé leur opposition au projet, craignant des mesures restrictives pour leur activité.

Après une réunion qui a réuni plus de 500 opposants à Pierre-de-Bresse début décembre, pas une réunion syndicale, pas une réunion politique n’a eu lieu en Bresse du nord sans que le sujet ne soit mis sur la table. Et il semble bien que cette levée de boucliers a fini par payer, puisque le ministère de l’Écologie a amorcé discrètement un virage dans sa politique.

Un simple communiqué

C’est en effet par un simple communiqué que Nathalie Kosciusko-Morizet, ministre de l’Écologie, a annoncé au début du mois le lancement d’un appel à candidature pour le futur parc national. Les trois sites présélectionnés sont donc abandonnés, et on repart de zéro. Ce que confirme le sous-préfet de Louhans Benjamin Alla, qui a mené les consultations. « Après avoir entendu les différents acteurs en Bresse, la préfecture a fait une synthèse qui est remontée au ministère. Au vu de ça, il a été décidé de lancer un appel à candidatures, le ministère n’a pas voulu imposer par le haut un projet. » Le communiqué précise que « les territoires candidats devront identifier des zones humides permettant la création d’un cœur significatif de plus de 10 000 ha ». Interrogée, une représentante du ministère n’a pas pu préciser quels seront ces « territoires » qui pourront être candidats. Se bornant à dire qu’un travail est actuellement conduit pour définir les modalités de l’appel à candidature, un travail qui n’aboutira pas avant le second semestre 2010… On n’entendra donc plus parler de parc pendant au moins six mois. Et vu le nombre d’opposants en Bresse, il est bien possible qu’on n’en entende plus parler du tout…