Farm bill, les américains encadrent le secteur laitier, les européens supriment les quotas

UE et Etats-Unis : des stratégies divergentes pour l’avenir du secteur laitier ?
14 Mai 2012


Le 26 avril dernier, le Sénat américain a approuvé un projet de Farm Bill pour la période 2013-2017. En ce qui concerne le lait, ce texte propose la mise en place d’une gestion des volumes, administrée par le ministère de l’Agriculture (USDA).

Concrètement, le mécanisme reposerait sur un système d’aides directes, couplé à un contrôle de la production : lorsque les coûts de l’alimentation animale augmentent et dépassent un prix plancher fixé pour le lait, l’USDA verse des primes aux producteurs, qui doivent alors, en échange, accepter de limiter leur production tant que le marché ne se redresse pas. Ce système s’effectuerait sur la base du volontariat.

Certes le projet du Sénat doit encore être validé par la Chambre des représentants et pourrait bien être amendé, du fait des divisions sur cette proposition au sein du monde agricole et agroalimentaire et des tensions entre la Chambre des représentants, à tendance républicaine, et le Sénat. Si les modalités pourront varier, les principes ne seront pas remis en questions.

Une fois de plus, l’Union européenne (UE), qui s’est engagée sur la voie de la libéralisation du secteur laitier, avec une suppression des quotas prévue en 2015, agit à contre temps. Cette proposition américaine témoigne non seulement des orientations divergentes prises par les réformes en cours aux Etats-Unis et en Europe, mais également d’un certain paradoxe.

Alors que les Etats-Unis sont souvent perçus comme la patrie du libéralisme économique et qu’il est souvent reproché à l’UE d’être trop interventionniste, cette proposition montre bien que les Etats-Unis sont avant tout concrets et pragmatiques. Ils continuent à dire que le libre-échange constitue la meilleure forme possible d’organisation des marchés mais, lorsqu’ils fonctionnent mal comme c’est le cas pour le lait, le gouvernement américain n’hésite pas à les réguler, voire les réglementer. Chaque fois que leurs intérêts sont en jeu, et c’est le cas pour la plupart des marchés agricoles, les Etats-Unis agissent avec le pragmatisme nécessaire.

Pas besoin d’attendre pour connaitre laquelle de la stratégie américaine ou européenne permettra de stabiliser au mieux le marché du lait ! L’histoire récente démontre que le démantèlement des mécanismes de régulation constitue une option risquée, car les marchés agricoles ne s’autorégulent pas. Les gains budgétaires potentiels à tirer d’une telle politique seraient en conséquence bien faibles au regard du coût a posteriori induit par une crise profonde.

Aussi, alors que l’échéance européenne de 2015 se rapproche à grands pas, il serait sage de réévaluer la pertinence de la réforme de la PAC, à l’aune du contexte économique actuel et des récentes orientations prises par les Etats-Unis, dont les pratiques interventionnistes sont rarement dénuées de justifications économiques et… stratégiques.

Source: http://www.momagri.org/FR/regards-sur-l-actualite/UE-et-Etats-Unis-des-strategies-divergentes-pour-l-avenir-du-secteur-laitier-_1099.html

on a coutume de dire que l'europe suit l'Amérique avec 10 ans de retard .

on est donc partis pour 10 ans de merde avant de se rendre compte (mais bien tard) qu'il faudra sauver les derniers esclaves laitiers d'une vie de misère .

jacquou le croquant a écrit:on a coutume de dire que l'europe suit l'Amérique avec 10 ans de retard .

on est donc partis pour 10 ans de merde avant de se rendre compte (mais bien tard) qu'il faudra sauver les derniers esclaves laitiers d'une vie de misère .

10 ans de retard, c'est au XX° siècle.

Ce ne fût pas le cas avant. L'Europe a jouer un rôle majeur pendant un bout de temps.

Si on remonte un millénaire plus loin, ce fût l'autre côté de la Méditerranéenne qui menait l'avance de la connaissance.
On est quand même passer de la préhistoire à l'histoire quelques par entre le Tigre et l'Euphrate.
Aujourd'hui, dans ce coin là, c'est pas terrible.