L'ergot des céréales

Des cas d’ergot ont été signalés au cours de la semaine dernière, en particulier dans l’Yonne et sur des blés grêlés. La maladie avait déjà été signalée en 2003, puis en 2006, 2009 et 2010, sans qu’il soit vraiment possible d’évaluer l’exacte importance des attaques.




QU’EST-CE QUE L’ERGOT ?
La maladie tient son nom de la présence de sclérotes de formes allongées sur l’épi, qui rappelle l’éperon du même nom que l’on trouve chez certains oiseaux. L’ergot du seigle ou des céréales (Claviceps purpurea) attaque les inflorescences des céréales au moment de la floraison. Les fleurs attaquées ne donnent pas de grain et sont remplacées par des sclérotes ou ergots, contenant des alcaloïdes toxiques. Les ergots sont de taille variable selon la plante hôte, généralement de grande taille (1 à 2 cm) chez le blé, mais certains sclérotes dépassent à peine la taille d’un grain de blé, et restent particulièrement discrets.

LE CYCLE DE DEVELOPPEMENT DE L’ERGOT
Quelques jours après l’infection, pendant la floraison, le champignon après avoir envahi la fleur produit sous l’effet d’une sorte de digestion, un liquide gluant appelé « miellat » contenant des spores (conidies) et des grains d’amidons partiellement détruits. Après le stade « miellat », l’évolution de l’infection conduit au développement des sclérotes, correspondant à des amas de mycélium durcis.
Les conditions jouent un rôle important dans le développement de cette maladie. L’ergot serait favorisé par un hiver froid suivi d’un printemps frais et humide, facilitant les levées de dormance et la germination des sclérotes.
Ces ergots sont récoltés avec le grain, ou tombent au sol, où ils se conserveront. Le labour limiterait la germination des sclérotes dont on estime que la durée de conservation d’au moins 2 ans.

Les conséquences sur la commercialisation, la consommation humaine ou animale
Généralement, les pertes de rendement sont peu importantes. Par contre, les sclérotes contiennent des alcaloïdes, substances toxiques pour les hommes et les animaux. Il est donc indispensable de maîtriser la maladie.

Que dit la réglementation ?
Conformément aux dispositions du « paquet hygiène », la détection de ce parasite doit être inscrite dans le registre des utilisations de produits phytosanitaires (article 3 de l’arrêté du 16 juin 2009).
La présence d’ergot dans les lots de céréales destinés à l’alimentation humaine ou animale constitue un risque de santé publique. La Commission Européenne n’a pas fixé à ce jour de limite maximale réglementaire pour les céréales destinées à la consommation humaine.
En revanche, le CODEX (CODEX STAN 199-1995) et l’AFSSA (Avis Scientifique et Technique du 3 avril 2008) fixent un taux d’ergot à 0.5 g/kg de céréales destinées à la consommation humaine.
Concernant la consommation animale, la limite maximale réglementaire est fixée à 1 g/kg de céréales (arrêté du 12/01/2001).
Les lots de céréales dépassant la limite maximale réglementaire doivent donc être retirés du marché.

J'en ai eu pas mal sur escourgeon cette année ...
Sur blé j'ai vu 1 épi touché ...

jamais vu autant dans le seigle que cette année.Quand le chien va dedans il en ressort tout gluant.

Certaines variétés sont plus sensible , moulin et pernel si j'ai bonne mémoire , en 86 ou 87 ?

Présence d'ergots dans de la Cervoise chez un client.
Semis en semences certifiées.

sur les 1ers blé livrés chez soufflet à coté de chez moi, le magasinier m'a dit qu'il avait pas mal de bennes avec de l'ergot

Vu un peu aussi  

La limite en pourcentage, c'est combien ?.

Je croyais que l'on en rencontrait qu'en bio avec l’absence de traitement fongi.
Quel moyen de lutte avez vous en conventionnel si ça venait ça se développé?

GL a écrit:La limite en pourcentage, c'est combien ?.

C'est dans le premier message.

Titi a écrit:Je croyais que l'on en rencontrait qu'en bio avec l’absence de traitement fongi.
Quel moyen de lutte avez vous en conventionnel si ça venait ça se développé?

Absolument rien à voir avec le bio.
Le seul moyen pour s'en débarrasser c'est labour suivant la céréale affectée.

l'ergot serait lié au non labour ?

amDBs9 a écrit:

GL a écrit:La limite en pourcentage, c'est combien ?.

C'est dans le premier message.

Je n'avais pas tout lu.

On peut en retirer au triage ?.

y en a même dans l'orge

Oui il faut être vigilant car depuis 2 ou 3 ans, on en observe de plus en plus fréquemment !
Je ne sais pas encore comment les OS réagissent à ce souci.

l ergot semble aimer se developper dans les multiplications de blés hybrides...arvalis nous a enquété à l automne dernier

C'est vrai, je me souviens de çà. Et c'était très significatif :

Et les vulpins sont d'excellents vecteurs de contamination :

J'en ai pas mal dans une bande où j'avais mon stockage de fumier l'an passé .A priori je n'en voit pas dans le reste de la parcelle .En discutant avec le magasinier du silo ,il semblerait qu'il y est pal mal d'ergot cette année .

amDBs9 a écrit:C'est vrai, je me souviens de çà. Et c'était très significatif :

c'est quoi la classification 1,2 et 3 dans ce tableau ?

Aîe! Aîe! Aîe attention! que le bal des ardents ne se reproduisent pas!!!

Je connais le bal du 14 juillet mais pas celui des ardents !

C'était l'ergotisme ou feu de saint Antoine.

Merci pour cet apport culturel !

souvent d'aprés mon technico le charbon est associé avec l'ergot  

http://draaf.champagne-ardenne.agriculture.gouv.fr/IMG/pdf/Bulletin_phyto_no18_cle8c4323.pdf

Une info ici.

chez nous aussi un collègue en a pas mal !   j'ai regardé mais pour l'instant j'en ai pas vu chez moi   il me reste une parcelle un peu sale je devrais en trouver  

la fusa a t'elle un lien avec l'ergot?

souvent les années où il fait de fortes chaleurs

Par chez nous, tout le monde en à. Tolérance des coop pas plus de 5 grain par kilo de blé.

Chez les OS c'est un vrai souci
Réfaction a partir de 0,2g par kilo
Isolement et même refus au dessus de 0,5g par kilo

grabouille a écrit:la fusa a t'elle un lien avec l'ergot?

Si lien, c'est climat favorable identique. Et côté fusa je pense plus à Michrodochium Majus sur feuille et Nivale sur épis.

je remonte le post pour un pote : comment enlever l'ergot dans du blé quand on dépasse la limite de commercialisation ? y a il une solution de triage ? Que faire de sa récolte parasitée ?

ça devrait "virer" au séparateur, ceux que j'ai vu sont tous plus gros que des grains de blé

http://www.arvalis-infos.fr/view-13736-arvarticle.html?region=18,28,36,37,41,45®ion=18,28,36,37,41,45

Moyens de lutte?? Triage densimétrique???????

il n'y a pas de moyen de lutte en vegetation, ça dépend de climat à la floraison, le triage et la table n'enlèverons pas les sclérotes de la taille et de la densité du grain de blé ou orge

Ca peut permettre de repasser sous la norme malgré tout.

Taille peut être, densité..sûrement pas le sclérote est nettement plus léger que le grain.

J'ai cru comprendre que les semenciers s'équipaient de + en + en table densimétrique...

Les semenciers ont toujours été équipés de tables densimétriques. Un simple trieur est insuffisant pour obtenir la qualité exigée par la législation.

daniel89 a écrit:
Les semenciers ont toujours été équipés de tables densimétriques. Un simple trieur est insuffisant pour obtenir la qualité exigée par la législation.

Un trieur classique, ou un trieur rotatif ? ça vaut la peine d'essayer, car à mon avis , c'est invendable ...Le pote à toute sa récolte à trier...et il est tout seul...(je crois que je vais faire un petit travail en déplacement...)

Je crois que classique ou rotatif ne change rien à l'efficacité et ça ne remplacera pas la table densimétrique qui, comme son nom l'indique ne trie par par volume ou forme mais par densimétrie.

Il devrait faire appel à un trieur à façon.

GL a écrit:Il devrait faire appel à un trieur à façon.

il craint que le prestataire ne veuille pas polluer sa machine...

La plupart des semenciers sont certainement équipés depuis longtemps mais on m'a dit que tous les lots ne passaient pas dedans pour une question de débit!

Ce n'est pas rare de voir des lots de semences certifiées bien vérolés en ergot...

salicapi a écrit:

GL a écrit:Il devrait faire appel à un trieur à façon.

il craint que le prestataire ne veuille pas polluer sa machine...

Envoyer le lot en banlieue , il doit bien y avoir un ou deux ateliers équipés en main d'oeuvre suffisante et même capable de recycler le produit final  

J'ai peur que dans ces coins là, il faut que le produit soit déjà "préparé".

je déterre un post car cette année dans mon seigle j'ai un peu d'ergot je vais pas prendre le risque de le ressemer ... voila les normes