Les gueules noire

je sais pas où tu trouves ces photos, mais les dernières sont assez rares,
ce sont les hautes tailles de la fosse 8 de Oignies,
les chantiers de taille les plus hauts de France , et aussi les plus dangereux,
pour étançonner ces fronts de taille, il fallait des pro kamikazes,

qu'appel tu des chantiers de taille Etienne

L’épaisseur de la veine etait impressionnante . Elle faisait combien?

Il y a 10ans un ancien mineur venait chercher de la paille 
Il m a fait voir ses mains, l oriculaire croisé l annulaire 
Il m a dit tu vois ça c est à force de se tenir à plat ventre et ramper sous les veines 
Ça finissait parfois tellement étroite que même à genoux ça passer pas

Alors la je peut pas répondre.

Vraiment un métier de forçat.

yaya a écrit:L’épaisseur de la veine etait impressionnante . Elle faisait combien?

celle où j'ai fait mon stage d'ingénieur faisait 18 m, une foret d'étançons métalliquess à l'époque, tout le monde avait la trouille, surtout quand les étançons commençaient à flamber (fléchir)
ensuite j'ai été affecté sur des chantiers plus "normaux", bien content quand ça été fini, !!!

pour répondre à la question précédente, un front de taille normal, pour exploitation en haveuse mécanique , c'était entre 1,50 et 3m,

ma plus grande peur, c'est à mon 1er foudroyage, quand ils enlèvenr les étançons et que le terrain au dessus s'affaisse, le bruit c'est comme un coup de tonnerre !!!
souvenirs, souvenirs !!

les fronts de taille entre 0,5 et 0,8 n'étaient quand même pas trop nombreux car l'évacuation du charbon  posait problème,
un bonne mine c'était des chantiers en 1 m ou 2 m, faciles à travailler,
comme la pluspart de celles du nord pas de calais,
dans l'est je sais pas, c'était surtout des mines de fer,
et dans le sud, c'était des mines à ciel ouvert, ramassage du charbon au bull, mais charbon huilleux, de mauvaise qualité,

un travail de bagnard

MICHMUCH a écrit:qu'appel tu des chantiers de taille Etienne

un chantier de taille c'est comme une carrière, sauf que c'est en dessous !!
il faut d'abord construire les puits d'accès, ensuite les routes pour aller vers les veines de charbon, déblayer les cailloux qui sont devant la veine pour pouvoir installer les haveuses, les transporteurs à plaques ou a bande, amener l'eau, l'air comprimé pour les machines, et tout ce qui est nécessaire pour travailler,
il y a pas de toilettes, la merde remonte avec le charbon !!!
également pas d'ambulance, les blessés remontent aussi avec le charbon,
ça fait drole la 1ère fois, quant tu es à ton poste de travail et que tu vois un bonhomme sur le charbon du convoyeur et qui remonte vers la surface, !!!

bruno du 89 a écrit:Vraiment un métier de forçat.

MICHMUCH a écrit:un travail de bagnard

+10000

EtienneCH4 a écrit:

MICHMUCH a écrit:qu'appel tu des chantiers de taille Etienne

un chantier de taille c'est comme une carrière, sauf que c'est en dessous !!
il faut d'abord construire les puits d'accès, ensuite les routes pour aller vers les veines de charbon, déblayer les cailloux qui sont devant la veine pour pouvoir installer les haveuses, les transporteurs à plaques ou a bande, amener l'eau, l'air comprimé pour les machines, et tout ce qui est nécessaire pour travailler,
il y a pas de toilettes, la merde remonte avec le charbon !!!
également pas d'ambulance, les blessés remontent aussi avec le charbon,
ça fait drole la 1ère fois, quant tu es à ton poste de travail et que tu vois un bonhomme sur le charbon du convoyeur et qui remonte vers la surface, !!!

merci Mr 
tu a l'aire d'avoir pas mal vécu  (en tous biens tout honneur)   

il faudrait que tu nous organise une journée Etienne              


ou une bouffe par exemple             

a carmaux , ça avait fini par une mine à ciel ouvert, sacré chantier aussi

dgé a écrit:

bruno du 89 a écrit:Vraiment un métier de forçat.

MICHMUCH a écrit:un travail de bagnard

+10000

a l'époque ils etaient pas mieux a Cayenne  

beaucoup pensent que le métier de mineur était une galère,
je ne connais l'époque 1750 / 1950 que par les romans et les actualités des accidents, donc je ne peux pas en parler,
par contre, le peu que j'en ai vu, un stage de 6 mois c'est pas une vie, les ouvriers étaient loin d'être malheureux, et certainement plus heureux et à l'aise que certains manœuvres d'usine aujourd'hui,
la paye était pas au niveau du bénéfice d'un boulanger patissier, mais ils vivaient pas plus mal,
médecins et pharmacie gratos, écoles avec de bons instits, et bien chauffées en hiver, pas le cas en campagne,
hôpital gratos, aides familiales pour les jeunes mamans,
bois et charbon à volonté, électricité gratuite,
coopérative minière pour l'épicerie et les viandes,
toutes les maisons de mineurs avec jardin, enclos en herbe, poulets, poules, lapins, pigeons, et parfois un cochon,
quand je faisais la visite des oncles, ils ne se plaignaient pas, jamais j'ai entendu l'un d'eux dire que le travail de mineur était plus dur que celui de la ferme, souvent l'inverse
le seul problème c'était la silicose, et en général en pays minier il y avait vbeaucoup de veuves vers 50a,

je pense que beaucoup de romancier  ont joué la corde sensible des citadins avec les malheurs de la condition minière, ça faisait vendre,

BON, maintenant il y avait certainement des cas sociaux, l'alcoolisme était souvent présent,
mais je dis haut et fort que le monde ouvrier a perdu beaucoup le jour où l'équipe à Pompidou a commencé à taxer les logements du personnel, les petits avantages en nature, les coopératives d'alimentation, les techno de paris ont dit  tout ça c'est des avantages en natutre qui échappent à l'impot,
résultat, le charbon du nord était plus cher que celui qui arrivait d'australie ou afrique du sud, les mines ont perdu le droit de vendre de l'électicité, et tous les ateliers de mécanique et chaudronnerie lourde qui travaillaient pour les mines ont du se reconvertir, tous les logements d'ouvrier ont été mis en vente,
les projets pétroliers (plus la chimie et les engrais) sont arrivés pour redonner un peu d'oxygéne, jusqu'aux années 1990, et ensuite la descente aux enfers que vous connaissez

et pour finir tous les algériens et marocains qui avaient été importés pour compléter la main d'œuvre, se sont retrouvés sans boulot avec des paquets de gosses, et maintenant on paie la facture,

le tournant a ete pris en 92 avec la PAC!!!

Merçi Etienne tu dit malheureusement vérité.