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Une ferme familiale au milieu de la Pampa
Une ferme familiale au milieu de la Pampa
reportage ou on utilise glypho et OGM
Une ferme familiale au milieu de la Pampa
Mercedes, Georges et Patrick Breitschmitt font figure d’exception dans la Pampa avec leur exploitation familiale associant céréales, fourragères et vaches.
Dans les plaines fertiles de l’Argentine, la famille Breitschmitt adapte sa petite exploitation à l’économie très instable du pays.
Patrick Breitschmitt saute de sa moissonneuse-batteuse, sourire aux lèvres. Mi-mai, la récolte de soja s’achève dans la Pampa, une province du centre de l’Argentine. Les rendements sont très bons cette année, avec 42 q/ha en culture principale et 32 q/ha en dérobée après un blé. Est-ce pour autant que Patrick gagnera bien sa vie ?
Difficile de le dire dans ce pays où l’inflation est galopante, 49 % entre 2018 et 2019. « Déjà, entre 2017 et 2018, j’ai gagné deux fois moins d’argent. Et par rapport à l’année 2016, le résultat net a été divisé par trois. Le président de la République Mauricio Macri a rétabli les taxes à l’exportation, soit une rétention de 11 % sur les prix du blé et du maïs, et de 30 % sur le soja. Chez nous, il n’y a pas d’aide… Nous voyons les prix en dollars, mais nous ne les touchons pas ! », proteste l’agriculteur.
« Sans glyphosate ou OGM, on est perdu »
À 40 ans, Patrick cultive 296 ha près de Pergamino, à l’ouest de Buenos Aires. Son exploitation est plutôt petite par rapport à la moyenne de 1 000 ha dans la Pampa. En 2008, ce consultant en système global de gestion a repris la ferme familiale après le décès de son père.
Associé avec sa mère et son frère, il emploie un jeune salarié et un retraité les aide. « Avec 110 000 $ par an (98 000 €), il faut faire vivre cinq familles, ce qui est difficile. Dans la plaine, c’est l’exode vers les villes. De plus en plus de maisons sont abandonnées… Mais je ne me plains pas. Étant mon propre patron, j’ai une certaine qualité de vie. »
Pour s’en sortir, les Breitschmitt saisissent des opportunités et « trouvent des astuces » : semis direct pour baisser les charges, stockage pour sécuriser les ventes, débouchés de niche pour le blé… Ici, le soja est roi. L’agriculteur en cultive 130 ha en culture principale et 75 ha en dérobée, après un blé. Avec des rendements de 35 à 45 q/ha, et des prix autour de 220 $/t (avec la rétention), c’est la première source de revenu de l’exploitation. Grâce à son semoir Bertini, Patrick peut le semer directement dans les chaumes de blé. Une trémie est réservée à la fertilisation localisée sur le rang.
Pour les semences, il les multiplie lui-même. Elles sont issues de lignées OGM. Patrick est consterné par le pouvoir de Monsanto : « Ils nous tiennent à la gorge. On vit grâce à eux. Sans glyphosate ou OGM, on est perdu. » Dans ses champs, Patrick regarde la Rama negra et le Yuyo colorado, deux adventices devenues résistantes au glyphosate et qu’il arrive tant bien que mal à maîtriser. Depuis huit ans, il a modifié sa traditionnelle rotation blé, soja, maïs, pour parier sur les fourragères (brome, fétuque, luzerne…), en dénichant un contrat de semences, plutôt rare ici. « Comme nous avions plein d’herbe sur l’exploitation, nous avons introduit des vaches », explique Patrick, alors que ses voisins, eux, arrêtaient l’élevage pour produire du soja.
Une ferme familiale au milieu de la Pampa
Mercedes, Georges et Patrick Breitschmitt font figure d’exception dans la Pampa avec leur exploitation familiale associant céréales, fourragères et vaches.
Dans les plaines fertiles de l’Argentine, la famille Breitschmitt adapte sa petite exploitation à l’économie très instable du pays.
Patrick Breitschmitt saute de sa moissonneuse-batteuse, sourire aux lèvres. Mi-mai, la récolte de soja s’achève dans la Pampa, une province du centre de l’Argentine. Les rendements sont très bons cette année, avec 42 q/ha en culture principale et 32 q/ha en dérobée après un blé. Est-ce pour autant que Patrick gagnera bien sa vie ?
Difficile de le dire dans ce pays où l’inflation est galopante, 49 % entre 2018 et 2019. « Déjà, entre 2017 et 2018, j’ai gagné deux fois moins d’argent. Et par rapport à l’année 2016, le résultat net a été divisé par trois. Le président de la République Mauricio Macri a rétabli les taxes à l’exportation, soit une rétention de 11 % sur les prix du blé et du maïs, et de 30 % sur le soja. Chez nous, il n’y a pas d’aide… Nous voyons les prix en dollars, mais nous ne les touchons pas ! », proteste l’agriculteur.
« Sans glyphosate ou OGM, on est perdu »
À 40 ans, Patrick cultive 296 ha près de Pergamino, à l’ouest de Buenos Aires. Son exploitation est plutôt petite par rapport à la moyenne de 1 000 ha dans la Pampa. En 2008, ce consultant en système global de gestion a repris la ferme familiale après le décès de son père.
Associé avec sa mère et son frère, il emploie un jeune salarié et un retraité les aide. « Avec 110 000 $ par an (98 000 €), il faut faire vivre cinq familles, ce qui est difficile. Dans la plaine, c’est l’exode vers les villes. De plus en plus de maisons sont abandonnées… Mais je ne me plains pas. Étant mon propre patron, j’ai une certaine qualité de vie. »
Pour s’en sortir, les Breitschmitt saisissent des opportunités et « trouvent des astuces » : semis direct pour baisser les charges, stockage pour sécuriser les ventes, débouchés de niche pour le blé… Ici, le soja est roi. L’agriculteur en cultive 130 ha en culture principale et 75 ha en dérobée, après un blé. Avec des rendements de 35 à 45 q/ha, et des prix autour de 220 $/t (avec la rétention), c’est la première source de revenu de l’exploitation. Grâce à son semoir Bertini, Patrick peut le semer directement dans les chaumes de blé. Une trémie est réservée à la fertilisation localisée sur le rang.
Pour les semences, il les multiplie lui-même. Elles sont issues de lignées OGM. Patrick est consterné par le pouvoir de Monsanto : « Ils nous tiennent à la gorge. On vit grâce à eux. Sans glyphosate ou OGM, on est perdu. » Dans ses champs, Patrick regarde la Rama negra et le Yuyo colorado, deux adventices devenues résistantes au glyphosate et qu’il arrive tant bien que mal à maîtriser. Depuis huit ans, il a modifié sa traditionnelle rotation blé, soja, maïs, pour parier sur les fourragères (brome, fétuque, luzerne…), en dénichant un contrat de semences, plutôt rare ici. « Comme nous avions plein d’herbe sur l’exploitation, nous avons introduit des vaches », explique Patrick, alors que ses voisins, eux, arrêtaient l’élevage pour produire du soja.
sevi- + membre techno +
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Date d'inscription : 11/09/2009
basse normandie
Re: Une ferme familiale au milieu de la Pampa
Une centaine d’angus
Le troupeau d’angus est passé progressivement de vingt à une centaine de bêtes, qui broutent la fétuque, la luzerne ou le brome après la récolte, en pâturage tournant quotidien. 30 ha sont dévolus à des prairies et 10 ha de grains de maïs sont consommés par les vaches, au champ toute l’année, sans bâtiment. Patrick a fait son calcul : à 50 pesos le kg vif (1 €/kg vif), son troupeau de 100 vaches lui rapporte autant que 60 ha de soja.
Ce nouvel atelier s’articule bien avec les cultures, notamment le semi-direct. L’Argentin effectue des couverts après la moisson. « Je sème ce que je trouve : navet, trèfle, sarrasin… Nous avons investi dans une presse à balle, pour récolter le foin et donner à manger aux vaches. »
C’est encore une particularité de l’entreprise des Breitschmitt. En général, en Argentine, le propriétaire de la terre ne monte pas sur une machine. 80 % des travaux sont effectués par des prestataires, des Pools de siembras. Il y a donc peu de machines à vendre et elles sont chères.
Il y a quatre ans, Patrick et son frère ont acheté une moissonneuse-batteuse de 1995, à 40 000 $ (environ 35 000 €). « Elle a été rentabilisée en deux campagnes ! », calcule Patrick. Les Breitschmitt seraient-ils les irrésistibles défenseurs d’une agriculture familiale ou les précurseurs d’un nouveau modèle agricole au sein de la Pampa ?
Le troupeau d’angus est passé progressivement de vingt à une centaine de bêtes, qui broutent la fétuque, la luzerne ou le brome après la récolte, en pâturage tournant quotidien. 30 ha sont dévolus à des prairies et 10 ha de grains de maïs sont consommés par les vaches, au champ toute l’année, sans bâtiment. Patrick a fait son calcul : à 50 pesos le kg vif (1 €/kg vif), son troupeau de 100 vaches lui rapporte autant que 60 ha de soja.
Ce nouvel atelier s’articule bien avec les cultures, notamment le semi-direct. L’Argentin effectue des couverts après la moisson. « Je sème ce que je trouve : navet, trèfle, sarrasin… Nous avons investi dans une presse à balle, pour récolter le foin et donner à manger aux vaches. »
C’est encore une particularité de l’entreprise des Breitschmitt. En général, en Argentine, le propriétaire de la terre ne monte pas sur une machine. 80 % des travaux sont effectués par des prestataires, des Pools de siembras. Il y a donc peu de machines à vendre et elles sont chères.
Il y a quatre ans, Patrick et son frère ont acheté une moissonneuse-batteuse de 1995, à 40 000 $ (environ 35 000 €). « Elle a été rentabilisée en deux campagnes ! », calcule Patrick. Les Breitschmitt seraient-ils les irrésistibles défenseurs d’une agriculture familiale ou les précurseurs d’un nouveau modèle agricole au sein de la Pampa ?
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