Sujets similaires
Statistiques
Nous avons 4382 membres enregistrésL'utilisateur enregistré le plus récent est jerome74
Nos membres ont posté un total de 3169977 messages dans 88290 sujets
Petites annonces
Pas d'annonces disponibles.
EDF paie l'addition de sa folie internationale
EDF paie l'addition de sa folie internationale
EDF paie l'addition de sa folie internationale
Au moment de son départ de la présidence d'EDF, Pierre Gadonneix se félicitait que le groupe public réalise plus de la moitié de son chiffre d'affaires à l'international. L'électricien, grâce aux acquisitions successives qu'il avait menées, était devenu un géant mondial. Aujourd'hui, la réalité de cette stratégie se dévoile. C'est l'activité en France qui finance cette folle expansion internationale. Et l'étranger qui est en train de plomber les comptes du groupe public. Mardi, EDF a annoncé une baisse de 73,9% de son résultat net, tombé à 1 milliard d'euros à peine. Une chute impressionnante, mais malheureusement prévisible de longue date.
A de nombreuses reprises, des experts, des syndicalistes, des salariés se sont élevés contre cette course aux acquisitions faite sans mesure ni discernement (lire ici une expansion internationale à chéquier ouvert). Au milieu des années 2000, EDF avait déjà dû passer par perte et profit 10 milliards d'euros d'acquisitions en Argentine et au Brésil. Aujourd'hui, une nouvelle addition est présentée : 2,5 milliards d'euros de provisions ont dû être passés, pour couvrir notamment les risques de dépréciations d'actifs aux Etats-Unis et en Italie.
Réalisée quinze jours avant le départ de Pierre Gadonneix, soutenue jusqu'au bout par Christine Lagarde, l'acquisition de l'électricien américain Constellation se révèle aussi piteuse que l'avaient prédit des observateurs à l'époque. EDF avait alors dépensé près de 5 milliards d'euros pour acquérir 55% des actifs nucléaires de l'électricien, avec la promesse de pouvoir construire un EPR sur le territoire américain dans le futur. La défense de la filière nucléaire française n'ayant pas de prix, Pierre Gadonneix accepta dans l'accord de consentir une option d'achat de 2 milliards de dollars sur d'autres actifs non nucléaires de Constellation. Promesse que les dirigeants de l'électricien s'étaient empressés de rappeler à EDF, six mois après la conclusion de l'accord. Pour sortir de l'impasse, le groupe public a dû employer la manière forte. En novembre, il a réussi à dénouer une partie de cet accord avec Constellation, en faisant annuler notamment l'option d'achat. Mais le groupe avait perdu près de 200 millions dans ce dénouement («Histoire d'une très chère berezina américaine»).
Resté associé à la gestion de centrales nucléaires vieillissantes, le groupe EDF commence à payer maintenant l'autre partie de l'opération américaine. Le marché nucléaire, censé être d'avenir, est de moins en moins prometteur au fur et à mesure que la découverte et l'exploitation des gisements de gaz de schistes, déjà en forte expansion au moment de la signature de l'accord fin 2009, s'accélèrent aux Etats-Unis («Gaz: ces baisses de prix que les Français ne voient pas»). Tous les projets nucléaires sont arrêtés, les investisseurs et les électriciens préférant se détourner vers des investissements gaziers moins chers et moins risqués. Et les actifs nucléaires existants se retrouvent avec de moins en moins de valeur : le groupe a confirmé une provision de 1 milliard d'euros, déjà annoncée au premier semestre.
Edison, la filiale italienne d'EDF, poids récurrent depuis son acquisition en 2003, inflige de nouveaux déboires au groupe. Pris là encore par le retournement du marché gazier, Edison rencontre des difficultés et EDF a dû prendre une provision de 915 millions d'euros sur sa filiale. Cela pourrait être le prélude à un désengagement à terme d'EDF. Car bien qu'actionnaire majoritaire, le groupe français n'a jamais eu tellement son mot à dire sur la conduite de sa filiale, le pouvoir étant dans des mains italiennes. Déjà, Henri Proglio, depuis sa nomination a procédé à des rectifications de frontières : le groupe a cédé l'an dernier sa filiale de distribution en Grande-Bretagne et sa participation dans l'électricien allemand En.BW. Ce qui lui a permis de diminuer son endettement de 42 à 34 milliards d'euros.
Malgré la taille du groupe, ces dettes représentent encore une charge financière très lourde. D'autant qu' EDF doit investir massivement pour combler une décennie de sous-investissement massif qu'il sera difficile de rattraper. Centrales, réseaux de transport, distribution, tous les pans du service public sont en difficulté. Les taux de coupure pour les abonnés sont à des niveaux historiquement élevés, les pannes dans les centrales nucléaires sont légion, les risques d'accident inquiètent (lire «La France menacée de coupures d'électricité»). Le réseau Sortir du nucléaire a fait un rapport alarmiste sur l'état des circuits primaires dans certaines centrales et demandé à l'Autorité de sûreté nucléaire de fermer 34 centrales.
Comme si de rien n'était, le gouvernement a quant à lui décidé d'affaiblir un peu plus le groupe public. Il a fait adopter la loi Nome qui va obliger EDF à revendre 25% de sa production nucléaire à ses rivaux au nom de la concurrence. Un cas inédit dans l'histoire économique (voir «La rente nucléaire cédée au privé»). Le prix de revente est encore en discussion, mais les lobbies se déchaînent afin qu'il soit le plus bas possible.
Tout cela ne peut qu'affaiblir encore le groupe public. Sans que cela émeuve le moins du monde le gouvernement. Compte tenu de la situation d'EDF, il aurait pu renoncer à ses dividendes. Au contraire, ceux-ci resteront inchangés par rapport à l'an dernier. En revanche, Eric Besson , dans ses nouveaux habits de ministre de l'industrie, a annoncé la semaine dernière l'étape suivante : « La hausse des prix de l'électricité est inéluctable. »
Source Médiapart
Au moment de son départ de la présidence d'EDF, Pierre Gadonneix se félicitait que le groupe public réalise plus de la moitié de son chiffre d'affaires à l'international. L'électricien, grâce aux acquisitions successives qu'il avait menées, était devenu un géant mondial. Aujourd'hui, la réalité de cette stratégie se dévoile. C'est l'activité en France qui finance cette folle expansion internationale. Et l'étranger qui est en train de plomber les comptes du groupe public. Mardi, EDF a annoncé une baisse de 73,9% de son résultat net, tombé à 1 milliard d'euros à peine. Une chute impressionnante, mais malheureusement prévisible de longue date.
A de nombreuses reprises, des experts, des syndicalistes, des salariés se sont élevés contre cette course aux acquisitions faite sans mesure ni discernement (lire ici une expansion internationale à chéquier ouvert). Au milieu des années 2000, EDF avait déjà dû passer par perte et profit 10 milliards d'euros d'acquisitions en Argentine et au Brésil. Aujourd'hui, une nouvelle addition est présentée : 2,5 milliards d'euros de provisions ont dû être passés, pour couvrir notamment les risques de dépréciations d'actifs aux Etats-Unis et en Italie.
Réalisée quinze jours avant le départ de Pierre Gadonneix, soutenue jusqu'au bout par Christine Lagarde, l'acquisition de l'électricien américain Constellation se révèle aussi piteuse que l'avaient prédit des observateurs à l'époque. EDF avait alors dépensé près de 5 milliards d'euros pour acquérir 55% des actifs nucléaires de l'électricien, avec la promesse de pouvoir construire un EPR sur le territoire américain dans le futur. La défense de la filière nucléaire française n'ayant pas de prix, Pierre Gadonneix accepta dans l'accord de consentir une option d'achat de 2 milliards de dollars sur d'autres actifs non nucléaires de Constellation. Promesse que les dirigeants de l'électricien s'étaient empressés de rappeler à EDF, six mois après la conclusion de l'accord. Pour sortir de l'impasse, le groupe public a dû employer la manière forte. En novembre, il a réussi à dénouer une partie de cet accord avec Constellation, en faisant annuler notamment l'option d'achat. Mais le groupe avait perdu près de 200 millions dans ce dénouement («Histoire d'une très chère berezina américaine»).
Resté associé à la gestion de centrales nucléaires vieillissantes, le groupe EDF commence à payer maintenant l'autre partie de l'opération américaine. Le marché nucléaire, censé être d'avenir, est de moins en moins prometteur au fur et à mesure que la découverte et l'exploitation des gisements de gaz de schistes, déjà en forte expansion au moment de la signature de l'accord fin 2009, s'accélèrent aux Etats-Unis («Gaz: ces baisses de prix que les Français ne voient pas»). Tous les projets nucléaires sont arrêtés, les investisseurs et les électriciens préférant se détourner vers des investissements gaziers moins chers et moins risqués. Et les actifs nucléaires existants se retrouvent avec de moins en moins de valeur : le groupe a confirmé une provision de 1 milliard d'euros, déjà annoncée au premier semestre.
Edison, la filiale italienne d'EDF, poids récurrent depuis son acquisition en 2003, inflige de nouveaux déboires au groupe. Pris là encore par le retournement du marché gazier, Edison rencontre des difficultés et EDF a dû prendre une provision de 915 millions d'euros sur sa filiale. Cela pourrait être le prélude à un désengagement à terme d'EDF. Car bien qu'actionnaire majoritaire, le groupe français n'a jamais eu tellement son mot à dire sur la conduite de sa filiale, le pouvoir étant dans des mains italiennes. Déjà, Henri Proglio, depuis sa nomination a procédé à des rectifications de frontières : le groupe a cédé l'an dernier sa filiale de distribution en Grande-Bretagne et sa participation dans l'électricien allemand En.BW. Ce qui lui a permis de diminuer son endettement de 42 à 34 milliards d'euros.
Malgré la taille du groupe, ces dettes représentent encore une charge financière très lourde. D'autant qu' EDF doit investir massivement pour combler une décennie de sous-investissement massif qu'il sera difficile de rattraper. Centrales, réseaux de transport, distribution, tous les pans du service public sont en difficulté. Les taux de coupure pour les abonnés sont à des niveaux historiquement élevés, les pannes dans les centrales nucléaires sont légion, les risques d'accident inquiètent (lire «La France menacée de coupures d'électricité»). Le réseau Sortir du nucléaire a fait un rapport alarmiste sur l'état des circuits primaires dans certaines centrales et demandé à l'Autorité de sûreté nucléaire de fermer 34 centrales.
Comme si de rien n'était, le gouvernement a quant à lui décidé d'affaiblir un peu plus le groupe public. Il a fait adopter la loi Nome qui va obliger EDF à revendre 25% de sa production nucléaire à ses rivaux au nom de la concurrence. Un cas inédit dans l'histoire économique (voir «La rente nucléaire cédée au privé»). Le prix de revente est encore en discussion, mais les lobbies se déchaînent afin qu'il soit le plus bas possible.
Tout cela ne peut qu'affaiblir encore le groupe public. Sans que cela émeuve le moins du monde le gouvernement. Compte tenu de la situation d'EDF, il aurait pu renoncer à ses dividendes. Au contraire, ceux-ci resteront inchangés par rapport à l'an dernier. En revanche, Eric Besson , dans ses nouveaux habits de ministre de l'industrie, a annoncé la semaine dernière l'étape suivante : « La hausse des prix de l'électricité est inéluctable. »
Source Médiapart
GL- + membre techno +
- Messages : 24947
Date d'inscription : 10/09/2009
Age : 110
Assis
Sujets similaires
» etre arrangeant !!ca ne paie plus
» solidarité ça paie ......
» 11 / 11 ,Journée internationale des célibataires
» solidarité ça paie ......
» 11 / 11 ,Journée internationale des célibataires
Permission de ce forum:
Vous ne pouvez pas répondre aux sujets dans ce forum