Un grand sentiment de gachis!

Rappel du premier message :

Quand un collegue cesse son exploitation, j'ai un sentiment de profonde amertume.
Certes, certains se sont mal débrouillé, d'autres ont eu les yeux plus gros que le ventre, mais le plus souvent c'est le constat qu'on ne peut plus tenir dans les conditions qui nous sont faites.
Baba arrête avant qu'il ne soit trop tard. Tant mieux, il le vit bien encore tant mieux.
Mais cela reste un echec, pas celui de Baba, celui d'une société qui sacrifie sur l'autel de l'immédiat, ce qui ne peut se realiser qu'a l'echelle d'une carrière.

Monter un troupeau, avoir la génétique qui va bien, une adequation du troupeau avec son territoire pour maintenir des equilibres biologiques.
Aussi une exploitation qui participe a l'équilibre économique de sa commune ou de son canton.

On n'imagine pas les coséquences de ces evolutions.

Dans mon village, il y avait 6 fermes et les gens vivaient avec une demie douzaine de vaches, un cheval ... ce n'etait pas le luxe, mais pas la grande misere non plus.
Dans les années soixante, les touristes sont arrivés, on a tous vendu des terrains et renovés nos maisons, et puis les anciens ont pris leur retraite, de moins en moins de vaches en 1980 mon oncle a arrété c'etait le dernier des anciens.
J'ai repris sa ferme, jai fait des céréales, et puis est arrivé le moment ou la vente de la recolte ne payait plus le battage...
Plus tard, quand j'ai cessé mes autres activités j'ai developpé mon elevage de moutons.
Il y a 5 ans j'ai jeté l'eponge, entre les touristes et les problèmes de foncier ce n'etait plus tenable j'ai donc acheté une ferme plus dans les terres.

Au cours de ces derniers 40 ans, il s'est construit des maisons partout.
Dans chaque parcelle ou j'ai des souvenirs de l'ancien temps il y a des maisons fermées pour la plupart la plus grande partie de l'année.

Aujourd'hui, ce m'est vraiment penible d'y retourner, ce n'est plus mon village, c'est devenu une de ces zones touristiques impersonnelles comme on en voit tant au long des cotes.

C'est desormais gravé dans le marbre, ce secteur a une vocation touristique.

Je ne sais pas si je suis un vieux con qui refuse l'evolution, mais je vois disparaitre le monde rural a une vitesse inimaginable.
Chez nous pour le tourisme, aillleurs parce que les paysans ne peuvent plus vivre.
Ailleurs encore parce que la ville ou les infrastructures dévorent la campagne
comme plus de 1000 hectares appelés a disparaitre pour l'aeroport de ND des Landes.

Tout cela me désole, et m'attriste. Dans quel monde vivrons nos enfants ?

Crévindioux

15 aout, je reviens du pays de mon enfance. Au pretexte qu'ils sont des touristes en vacances, ces bandes de barjos se baladent en vélo et prennent toute la route sans se preoccuper le moins du monde de ce qui se passe derrière eux.

Moi je veut bien partager la route comme dit le président de la fédération française de cyclisme qui preside aux destinées communales, et j'entend par la que les rois de la pédale ne monopolisent pas la route qui est a tout le monde y compris a ces salaud d'automobilistes pollueurs dont je suis et dont ils sont aussi parce qu'ils sont pas venu en velo de leur hlm banlieusard.
Pour le hlm c'est une licence poetique vu les tarifs du coin y beautemps que les ouvrier ne viennet plus dans la region.

Pour flora, très beau texte, je plussoie.

ROUDOU a écrit:merci pour toutes vos réponses et remarques, je suis fils d'agriculteur et mon problème actuellement c'est que l'exploitation familiale est trop petite pour mon frère et moi même donc c'est soit lui ou moi qui s'installera dans les années à venir. Je suis aujourd'hui chef de culture et j'ai pris la décision il y a quelques temps de chercher une exploitation ce n'est pas simple c'est sûr mais bon j'y crois même si le morale n'est pas au beau fixe tous les jours. Et ce métier est avant tous pour moi une passion et si j'arrive un jour à être agriculteur j'aurais réussi ma vie. A suivre...

tu as bien de la chance d' avoir la passion !!!! dis toi qu'il y a beaucoup d' agriculteurs dont les enfants se foutent bien mal de la ferme familiale , préférant les beaux salaires de la ville et des week end de dilettantes plutôt que le difficile métier d' agriculteur
Souvent c' est dû à un manque de pied au derrière étant jeune , mais on ne redressa pas un arbre tordu quand il a fait sa pousse , tard , c' est trop tard !!!

C'est vrai pato! Pour faire court

Aujourd'hui, j'ai refais une fuite de grains à la buse de vidangeMB

Quelques travaux à la maison, mauvaises herbes,...

Nettoyer la benne du camion pour demain,
pdt ce temps là j'entends la musique de la fête de la moisson au village d'à coté
et maintenant je vais faire mes tartines pour demain aussi et puis souper

Vive le 15/08

marco a écrit:C'est vrai pato! Pour faire court

Aujourd'hui, j'ai refais une fuite de grains à la buse de vidangeMB

Quelques travaux à la maison, mauvaises herbes,...

Nettoyer la benne du camion pour demain,
pdt ce temps là j'entends la musique de la fête de la moisson au village d'à coté
et maintenant je vais faire mes tartines pour demain aussi et puis souper

Vive le 15/08

oui , les vieux guerriers sont au front pendant que les jeunes fêtent la victoire alors que tout est perdu


perso j' ai semé du couvert

ROUDOU a écrit:merci pour toutes vos réponses et remarques, je suis fils d'agriculteur et mon problème actuellement c'est que l'exploitation familiale est trop petite pour mon frère et moi même donc c'est soit lui ou moi qui s'installera dans les années à venir. Je suis aujourd'hui chef de culture et j'ai pris la décision il y a quelques temps de chercher une exploitation ce n'est pas simple c'est sûr mais bon j'y crois même si le morale n'est pas au beau fixe tous les jours. Et ce métier est avant tous pour moi une passion et si j'arrive un jour à être agriculteur j'aurais réussi ma vie. A suivre...

Bon courage!! Je suis comme beaucoup, j'ai le virus bien attaché au corps mais l'exploitation familiale bien que de taille respectable ne dégage pas toujours un revenu suffisant pour vivre. J'ai pris la décision de reprendre tout en gardant mon poste de salarié à coté. C'est pas toujours facile mais heureusement que j'ai un coup de main du père. Mais il fallait faire un choix: laisser partir à un autre ce que ma famille à construit: pas question et puis j'aime trop l'odeur de la terre et tout ce qui va avec. Quand je vais dans les champs en fin de journée après une journée de travail ou on ma cassé les ........, j'apprécie encore plus ces moments de liberté.

je reviens d'une petite balade en moto à travers les bocages de l'avesnois,j'ai traversé l'oise, l 'aisne et je suis rentré par les ardennes.
Et tout le long du trajet, je ne pouvais m'empêcher d'éprouver une certaine fierté de faire partie de celles et ceux qui modifient et façonnent le paysage à l'envi .

Ces collines et ces plaines, ces bocages et ces prairies me remuent les tripes et n'ont céssé de me donner cette impression de calme , d'opulence, d'abondance et d'amour du travail bien fait .

Je lisais par ailleurs une altercation entre Mib et d'autres où certains n'éprouvaient pas ou peu la fierté de se sentir Français .
J'en ai profité lors de ma balade pour visiter la ville de Laon et sa cathédrale .

éh bien je peux vous dire que voilà au moins UNE bonne raison d'être fier de votre pays , ce sont vos monuments historiques , votre histoire et la campagne qui entoure si bien ces joyaux de l'architecture .

Alors de grâce cessez , cessons de croire que nous sommes persécutés par la population car comme dit le chef , parfois un petit rien fait que le dialogue se noue (un tour pour le gamin en tracteur ) .

Ne confondons pas l'image médiatique et la vraie vie avec des gens qui bien souvent ne nous considèrent pas aussi mal que nous aurions tendance à le croire .


bon , j'vais aller descendre une bière mouaaa