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les 10 pages d'un paysan
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AGRICULTURE - CONVIVIALITÉ - ENVIRONNEMENT (A.C.E) :: politique générale , syndicalisme :: Politique politicienne
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les 10 pages d'un paysan
Première épisode …
Je suis né le 18 avril 1929 à eps-herbeval dans le Pas de Calais ‘’pays des boyaux rouges’’ ,mon grand père paternel avait reconstruit le corps de ferme après la guerre de 14-18 avec 100000 briques, à ma naissance mes parents étaient propriétaire de la ferme avec 11 hectares de terre et un moulin avec roue à eau équipée de deux grosses meules en pierre pour moudre du grain . j’ai eu un petit frère ,on avait un an d’écart,je sais que j’ai appris à lire dans ce village et il paraît que je savais lire le journal ,chose curieuse je ne me suis jamais souvenu d’être allé à l’école, mais quand on a déménagé pour partir à Verneuil sur Avre dans l’Eure je me souviens avec mes parents être allé dire au revoir à mon instituteur ( ce qui ne ce ferait pas aujourd’hui ) à cette époque là, l’instituteur et le curé étaient des personnages , pour qui les personnes qui ne savaient ni lire ni écrire étaient heureuses d’allez les voir , pour remplir leurs papiers . Quand j’avais 5 ans mon père s’est dit j’ai 2 garçons ,l’exploitation est trop petite pour élever mes enfants convenablement , il à pris la décision de chercher une autre exploitation, avec mon oncle ils ont visités 2 ou 3 exploitations sans succès, un jour mon père prit le train, il est arrivé à la gare de Verneuil , il est rentré dans un bistrot pour prendre un café et là il rencontre un facteur et il lui demande comme ça par hasard connaîtriez- vous une exploitation à vendre ? si j’en connais une au Breuil et puis la suite …, donc mon père a vendu l’exploitation du Pas de Calais mais il a gardé le moulin qu’il a mis en location . Avec la vente de l’exploitation de 11 hectares il a pu acheter l’exploitation du Breuil qui faisait 32 hectares dont : 26 hectares de terre , 4 hectares d’herbage et 2 hectares de bois . Petite anecdote quand mon père a déménagé , il avait loué un wagon pour emmener des meubles etc et en plus ses abeilles qu’il avait enfermé dans des draps de lit , tout s’est bien passé . Nous sommes arrivés au breuil en 1934 je ne me souviens plus quel mois , une fois installés tous les quatre , mon père a fait installer l’électricité , l’eau c’était le puit et les WC c’était la cabane au fond du jardin . Maintenant avançons , dans la vie un mauvais passage j’avais 8 ans quand mon petit frère de 7 ans est décédé après avoir eu des convulsions et cette même année j’ai attrapé une broncho-pneumonie où j’ai eu jusqu’à 40-41 de fièvre , mes parents ont cru qu’ils allaient perdre leurs deux enfants la même année et je me souviens que le docteur m’a fait une ponction lombaire j’étais à 4 pattes contre l’armoire , pour ceux qui ne savent pas ce qu’est une ponction lombaire c’est une aiguille que l’on vous enfonce dans le milieu de la colonne vertébrale et ça fait très, très mal , il y a bientôt 76 ans et je m’en souviens encore comme si c’était aujourd’hui . Dans notre petit lieux-dit il y avait 2 fermes et 3 maisons , il se trouve que dans une de ces 3 maisons , une de c’elle-ci était habitée par le principal du collège de Verneuil ce fût à ce moment-là que mes parents ont décidé de me mettre au collège jusqu'à la déclaration de guerre en 1940 et la je ne me souviens plus ce qui s’est passé , mais je me suis retrouvé à l’école communal à Verneuil sur Avre à quatre kms de la maison , je faisais 1 km pour arriver au Baudry et repartir avec des jeunes de mon âge jusqu'à l’école . Pour en revenir un peu à l’exploitation mes parents avaient comme animaux 2 chevaux et un poulain , 12 vaches , 8 génisses , 2 truies , une dizaine de cochons à l’engraissement, des poules , quelques moutons , des lapins et un grand jardin où mon père cultivait tous les légumes possible ainsi que ses semences et plants de toutes sortes . Je reviens à mon école de pendant la guerre , j’avais un vélo et quand les pneus ont été usés , mon père les a fait remplacer par des pneus pleins , évidemment quand on dit guerre , dit crise , alors que s’est t’il passé pendant ces 4 ans , à part l’école au printemps on allait couper les chardons dans les champs , puisque les traitements chimique n’exsistaient pas , l’été je gardais les vaches 2 heures par jour , que dire de l’occupation ? , ayant des parents agriculteurs nous mangions à notre faim , on avait des cartes d’alimentation pour le pain , le sucre etc . Il venait des personnes faire du troc pour avoir de la nourriture ou l’acheter , il en venait même de Paris… c’est pour dire que la faim ce que ça peut faire , un pays en guerre , j’ai vu des combats aériens , j’ai vu des bombes tomber , j’ai vu des avions tomber , la seule gifle que ma mère ma donné c’est un soir qu’il faisait nuit , il y avait un grand combat aérien au dessus de la maison , bien sûr quand on est gamin , j’avais un spectacle extraordinaire, je ne me rendais pas compte du danger , les balles de mitrailleuses sifflaient dans tous les sens , les fusées éclairantes, pour un gamin c’était un vrai spectacle , comment ma mère après la gifle m’a attrapé par la manche et me faire rentrer à la maison . Le plus grand souvenir qui m’a le plus impressionné c’est quand les américains sont arrivés avec leurs avions , avec un planeur accroché à chaque appareil le ciel était plein ! tellement il y en avait ! . J’ai dû passer mon certificat d ‘étude en 1944, pour avoir ce certificat il fallait avoir 0 faute en dictée , honnêtement c’est le seul jour où j’ai fait zéro faute il faut quand même un peu de chance dans la vie . Les cadeaux de mon enfance c’est simple , le jour de noël j’avais droit à 1 kg d’orange une tablette de chocolat et un cheval en caoutchouc ou un petit chariot en bois et fallait attendre le noël prochain pour avoir à peu-près la même chose . J’ai essayé de vous expliquer mes 15 premières années de vie plutôt en résumé comme ça me venait par la tête , je ne suis pas un écrivain .
Fin du premier épisode …
Deuxième épisode …
Tournant de ma vie , pour rentrer dans la vie active donc 1944 ,certificat d’étude , fin de l’école, et 1er dimanche de septembre ouverture de la chasse depuis 1940 , nos anciens avaient caché leurs fusils , nous à la maison mon père les avait cachés dans le poulailler sous la fiente de poule . Mesdames , Messieurs les éleveurs d’aujourd’hui votre travail c’est du gâteau , preuve sur le forum vous parlez que d’argent , que de prime , que de retraite . << 1945 >> Début de ma vie active et début de l’esclavage ? : Début de l’hiver , toutes les bêtes attachées avec des chaînes à l’auge , jusqu’à la mise à l’herbe : travail de la journée , mon père et ma mère se levaient vers 5 heures 45 du matin l’hivers et 5 heures au printemps ,moi 7 heures ,pendant que je déjeunais ma mère était partie traire les 12 vaches à la main , puis donner à boire aux petits veaux quand il y en avait, mon père donnait à manger aux cochons, aux chevaux, aux moutons etc, une fois mon petit déjeuner terminé je partais à l’étable pour détacher les 18 vaches et génisses pour aller boire à la mare, pendant ce temps-là , j’aidais mon père à distribuer avec des paniers mannequins, les betteraves passées au coupe- racines avec mélange de menue-paille ramassée derrière la batteuse puis avec une brouette en bois avec des côtés je commençais a retirer le fumier dans toute l’étable, en roulant sur une planche qui faisait 45 cm de large pour aller le plus loin possible sur le tas de fumier et quand je ratais mon coup je la vidais sur place, ensuite je montais au grenier descendre des bottes de foin bottelées à la main pour toutes les bêtes, que l’on distribuait dans l’après- midi et le soir de la bonne paille, quand il gelait on attelait le tombereau pour charrier le fumier et le remettre dans les champs, je faisais des petits tas tous les 5 mètres et quand le temps le permettait je l’étalais avec une fourche classique, dans l’hiver avec mon père on partait couper du bois pour le chauffage avec la hache et le passe-partout, ( scie pour deux personnes , je tire, tu tires), quand c’était un arbre assez gros ça pouvait durer une demi-heure voir une heure, pouf ! mon père faisait des fagots pour avoir du petit bois pour allumer la chaudière, pour faire cuire les pommes de terre pour les cochons et allumer le four à pain, quand on tuait le cochon, pour cuire les pâtés . Ce petit cinéma durait 5 mois et demi par an « sept jours sur sept, fêtes et dimanches compris, c’est pour ça que j’en avais marre et marre de l’élevage et plein le cul . J’ai fait ça pendant 18 ans . Quand j’allais au salon de la machine agricole environ tous les 2 ans, je vous dit pas le fumier que je devais sortir le lendemain, à pleurer ! . On arrive en <<1948>>, le facteur venait de verneuil en vélo pour amener le courrier, il avait 4 kms à faire, les gendarmes venaient aussi en vélo une fois par mois environ et il se trouve que l’adjudant chef était lui aussi du Pas de Calais, pas loin de où on habitait avant, comme j’étais à un an du service militaire, mon père lui a demandé ci c’était valable de faire sa préparation militaire, il a dit oui comme ça on pouvait choisir son régiment, j’ai fait mes 3 jours à Evreux et j’ai été reçu 115 ième sur 1000, j’ai donc choisi le régiment de transmission à Paris, comme mon oncle et ma tante habitaient Vincennes . Mais nous sommes toujours en <<1948>>, là je ne me souviens plus si c’est avant ou après mon service militaire, avec le bénéfice d’une année, mon père a fait mettre l’eau sur l’évier, l’eau dans le jardin, abreuvoir automatique dans les étables et 2 pots surge-mélotte électriques pour traire les vaches. Payés sans emprunt, sans aller au crédit agricole, qui n’existait peut-être pas encore ? notre banque était Le Crédit Industrielle de Normandie, il y avait un directeur, un démarcheur et 2 sœurs, une à la caisse et l’autre secrétaire : c’étaient les filles de notre puisatier, quand il y avait une fuite à la pompe il venait avec une échelle de corde de 22 mètres, bien sûr avant d’avoir l’eau sur l’évier !. Avant la mise à l’herbe, vérification des clôtures, après, les semis de printemps, semis de betteraves fourragères, après les foins arrivent, coupe de luzerne avec une coupe de 1 m50 et un tambour pour que le foin soit bien rangé, pour pouvoir faire des petites moyettes avec un râteau à la main muni de dents en bois de 20 cm ensuite on liait la tête puis on les mettait debout pour les faire sécher, ensuite on les bottelait par 2 avec des liens de seigle, une fois sec, via le grenier, il y avait aussi de la minette pour nourrir les chevaux, on les mettait au piquet avec une grande chaîne attachée à la patte avant et quand survenait un orage fallait vite aller les rechercher, ensuite venait la moisson, couper avec une moissonneuse lieuse, on dressait les bottes d’avoine par sept : 3 au milieu et 2 de chaque coté et le blé par 10 bottes, 4 au milieu et 3 de chaque coté . La dernière meule ronde que j’ai faîte contenait 3000 bottes de blé, une fois la moisson terminée on faisait venir la batteuse, avec la machine à vapeur, la presse à paille, le tout une fois installé, il y avait le chauffeur, chef, celui qui approchait les bottes, celui qui mettait les bottes dans la batteuse, 2 au sacs, 2 au fils de fer pour attacher les ballots, 2 pour faire la meule de paille battue et le dernier qui transportait la menue paille, pour mélanger avec les betteraves l’hivers cela faisait 10 personnes et quand il battait 10-12 quintaux à l’heure, ça tournait bien, les premiers sacs de blé on les chargeait :18-20 sacs de blé de 100 kgs dans une charrette avec des grandes roues en bois cerclés de fer pour livrer au silo de Verneuil à 5-6 kms, ensuite récolte de pomme de terre et betteraves fourragères, ensuite ramassage des feuilles de betteraves pour les vaches, après labours, semis de blé, ramassage des pommes pour faire le cidre et la goutte, c’est bientôt l’hiver qui va arriver et ça va repartir pour un tour .
Avril <<1949>>. Départ pour l’armée, un jeune va me remplacer à la ferme .
Ceci est un résumé, pour l’écrire en détail, il me faudrait écrire 200 pages, je n’en est pas les capacités .Fin du deuxième épisode …
Troisième épisode …
Départ pour l’armée, j’ai pris le train à la gare de Verneuil sur Avre pour me rendre au fort de Kremlin-Bicêtre, j’arrivai au 8ème régiment de transmission, accueil par les gradés, distributions de vêtements, distribution de notre chambre, manger et au lit . Le lendemain levé du corps, l’heure je ne m’en souviens plus déjeuner, ensuite rassemblement dans la cour, nous étions au moins 200 bidas, là l’adjudant chef nous a attribué à chacun nos responsabilités, je me suis retrouvé au service automobile avec d’autres soldats, cela consistait surtout à la vérification des pneumatiques, pour éviter les manœuvres on dégonflait volontairement les roues, comme le garage n’était pas sur place, on dévissait la roue pour aller la regonfler .
Au bout d’une semaine la chance m’est tombée dessus avec la cerise sur le gâteau tout le temps de mon service militaire . Le plus mauvais souvenir que j’ai gardé du fort c’est la bouffe, tous les 2 ou 3jours on mangeait des tripes et parfois elles n’étaient pas assez cuites… à vomir ( d’ailleurs après l’armée, pendant plus de 20 ans je ne mangeait jamais de tripes ) . Au début de la 2 ème semaine comme tous les matins, 200 bidas au carré, au milieu un lieutenant dit : il me faut 4 volontaires, moi aussitôt je lève la main plus 3 autres, montez dans le camion, on va au mont valérien qui se trouvait à 13 kms chercher de l’essence, c’était fin avril dans un camion débâché avec un soleil du tonnerre et au retour notre lieutenant nous dit : on va prendre une autre route pour le retour (sympa) rentré au fort, surprise une grande partie de la caserne se tapait un déchargement d’un camion de charbon !!! .
Le samedi matin de la même semaine 200 bidas au carré au milieu là un adjudant chef dit : parmi vous qui sait conduire les chevaux, moi je lève la main, j’étais le seul à lever le bras, il m’a emmené à l’écurie et il fallait remplacer les anciens qui allaient être démobilisés, alors-là la planque, pendant que les autres faisaient, une deux, une deux dans la cour, moi j’étais dans mon écurie tranquille et 2 fois la semaine avec les 2 chevaux j’emmenais un chariot à la déchetterie, la classe ! .
Notre chambre contenait une vingtaine de lits et 3 semaines plus tard le soir 3 bidas tous du Pas de Calais débarquaient avec de grosses valises pour venir dormir avec nous, justement 2 lits étaient libres à coté de moi, je leurs demandai : d’où venez vous comme ça), on vient de wittlich en Allemagne, on n’est que de passage demain on part au invalides pour s’occuper des pigeons voyageurs, alors là… grande discutions, je leur dis ah ! j’irais bien avec vous, moi je fais des pigeons voyageurs, je fais des concours avec le cercle colombophile de Verneuil etc , etc le lendemain matin ils repartent et un me dit on parlera de toi la bas .
De mémoire je pense que c’est la 4ème semaine de mon incorporation, convocation au bureau de notre lieutenant : vous allez rendre votre paquetage et vous partez pour les Invalides, sitôt dit sitôt fait .Arrivé aux Invalides, reçu par le sergent chef présentation etc, etc ( en 1949 : quand vous rentrez aux Invalides par la Cour d’Honneur c’était au 4 ème étage de l’aile droite se tenait le colombier ) alors là je vous dis pas la grande classe !!! .
Le travail consistait à nettoyer tous les jours ses 80 pigeons chacun, notre sergent chef partait chez lui le soir à 19 heures et il arrivait le matin à 7 heures, le vendredi soir il partait aussi à 19 heures et revenait le lundi matin à 7 heures, alors grande liberté de faire ce que l’on voulait, je vous dis pas les permissions que je me suis accordées on avait les cachets nécessaires, j’allais en permission à Verneuil 3 fois par mois et mes camarades ne pouvaient le faire vu la distance de leurs domiciles, en semaine on jouait aux cartes tous les soirs, notre sergent chef venait de temps en temps le dimanche pour voir ce que l’on faisait, il voyait bien qu’il y avait des absents il ne faisait jamais de commentaires, le travail était toujours fait très correctement, les dimanches que je restais à Paris je prenais le métro pour aller voir mon oncle et ma tante a Vincennes . Dans la semaine on avait un civil un peu ( invalide ) qui venait 3 jours par semaine faire le ménage du bureau de notre sergent chef et balayer notre chambre, quand en semaine on ne jouait pas aux cartes, le soir on allait un coup au cinéma, une fois au théâtre des 2 ânes par exemple, ah oui au fait, j’allais oublier le principal : le casse-croûte on dépendait de la caserne de Reilly à coté de l’école militaire et pas loin de la Tour Eiffel, chacun son tour on allait chercher 3 fois par jour le café le matin, le repas le midi, et celui du soir, on mangeait très bien, le jour des fêtes le repas était supérieur et on avait droit à un cigare . C’est pas tout, mais on arrive a fin mars 1950 . j’ai du rentrer au service militaire le 15-20 avril 1949 pour être libéré début avril 1950, fin mars notre sergent chef avec son épouse, nous on offert le restaurant, là on a bien mangé bien bu merci petit Jésus, en sortant du restaurant avec le changement de température, j’ai commencé par vomir dans le caniveau, nous sommes rentrés à pieds, vers 3 heures du matin, on a croisé une patrouille de police qui nous ont dit de faire un peu moins de bruit et en montant les marches un autre s’est mis a vomir et les 2 autres se sont allongés dans le lit tout habillés, …..Maintenant ? il faut rentrer à la ferme, ce sera le début de la modernisation. Fin du troisième épisode …
Quatrième épisode…
Retour du service militaire, pour reprendre les habitudes que j’avais laissées, avant de continuer, on va ouvrir
une petite parenthèse : je vous ai parlé de mon père, de mon grand-père, peu de ma mère qui allait traire ses 12 vaches, c’est quand même ma mère qui m’a mis au monde, il faut que je lui laisse une petite place . Ma mère était parisienne, habitait Vincennes où ses parents tenaient un café, qu’ils avaient eu 3 filles dont une est morte très jeune, ma mère et ma tante qui étaient donc les 2 sœurs qui ont travaillées pendant la guerre de 1914-18 comme secrétaires aux ( Invalides ) , ma tante s’est mariée avec un représentant de cornettes pour les sœurs religieuses puis ont tenu une chemiserie 52 avenue de Paris à Vincennes.
Ayant repris mon activité début avril 1950 jusqu'à fin 1956, avant le tournant de ma vie en 1957 . Entre 1950
et 1956 avec mon père nous avons acheté une voiture citroën traction avant d’occasion elle avait 10000 kms et commander une 2 cv camionnette, pour l’avoir dans 2 ans ( pour information on revendait une 2 cv d’occasion plus cher qu’une neuve ) ensuite achat d’un tracteur neuf société française type 302 acheté aux Ets
Morin à Brézolles dans l’Eure et Loir, on a acheté d’occasion un tracteur farmall avec fourche à fumier, au Ets Seuget, aussi à Brézolles, je continue, achat d’une remorque Felbac sur pneu où on pouvait mettre 40 sacs de blé dedans et un épandeur à fumier ! ouf . Tout ça sans emprunt et mon père mettait encore de l’argent de coté ? , le travail s’est nettement amélioré, c’était quand même beaucoup moins dur .
Un représentant m’a emmenés à Vierzon chercher le tracteur sans cabine, nous sommes partis de Brézolles à 4 heures du matin, arrivé la bas, préparation du tracteur et retour Vierzon, Orléans, Chartres, Le Breuil 200 kms 10 heures de route, c’était au mois d’avril je me suis tapé des averses de flotte, j’avais froid on avait pas des habits comme aujourd’hui et il y avait pas des routes comme maintenant, entre Orléans et Chartres je me suis arrêté dans un café pour boire 2 verres de rhum pour me réchauffer c’est la seule fois de ma vie que j’ai bu seul dans un café, j’ai eu mal au ventre pendant quelques jours à cause des secousses sur la route .
En 1957 fût une année de malheur et de bonheur. Mon père est décédé à l’âge de 67 ans et cette même année j’ai fait la connaissance d’une jeune fille qui habitait Le Gault la Forêt à 200 kms de la maison . J’ai rencontré cette jeune fille ( un peu comme l’amour est dans le pré ) notre première rencontre s’est passée à la Cathédrale de Notre Dame à Paris, et notre mariage a eu lieu le 21 avril 1958 à Le Gault la Forêt dans la Marne . Il
était prévu de reprendre l’exploitation des mes beaux-parents d’une superficie de70 hectares en 1960 ce qui fût fait : ensuite est né le premier garçons en 1959 à Verneuil sur Avre (ville) de 8000 habitants
Il fallait prévoir une vente du cheptel que l’on possédait et vendre la ferme, comme j’en avais mare de l’élevage, j’ai décidé de chercher une exploitation céréalière, alors avec l’agence Tréfeil à Orléans on en a visité plusieurs sans résultat, nous avons préparé notre déménagement, vente de tout l’élevage et ce que l’on ne voulait pas déménager, à ce moment on a vendu la ferme à un huissier à Damville et dans les derniers mois avant notre déménagement une agence de Paris par l’intermédiaire de l’agence Tréfeil nous indiquent que Maître Videcoq notaire à Forges les Eaux en Seine Maritimes avait une exploitation à vendre sur Sérifontaine de 150 hectares dont dix hectares de bois environ, fin de bail 1964 . Prise de rendez-vous avec Maître Videcoq pour visite de cette exploitation ce qui fût fait, après visite de la propriété, visite au locataire ils étaient 2 ménages je leur ai dit, vous savez si on achète l’exploitation c’est pour nous, la reprendre .
Cette exploitation me convenait bien, re-rendez-vous chez le notaire pour financer l’achat de cette propriété << première>> visite au Crédit Agricole qui fut totalement négatif, il nous a dit, : on ne vous connaît pas , pas possible de vous faire un prêt, retour chez le notaire explication, il me dit : voyant ce que vous pouvez apporter financièrement je vais vous trouver le complément, à cette époque là les intérêts étaient de 10% l’an . La vente se fera à la bougie à Forges les Eaux, pendant ce-temps là la vente des animaux et du matériel étaient faites il fallait préparer notre départ de Verneuil sur Avre , ou j’avais vécu 25 ans environ, pour partir dans la Marne .
j’ai commandé 3 wagons de 12 mètres et loué au chemin de fer un cadre pour emmener nos meubles à la gare de Verneuil , je me servais de la grosse grue en bout de quai pour mettre le cadre sur un wagon, le jour du chargement des wagons il tombait de la flotte pas possible, mon épouse était dans la voiture avec le bébé , un voisin est venu me donner un coup de main pour sangler le matériel sur les wagons, je ne sais plus exactement ce que j’ai déménagé je me rappelle : le cadre bien sur, 3 rouleaux de 3mètres, la remorque felbac pleine d’accessoires, la moissonneuse-batteuse claas tractée, l’épandeur à fumier, le tracteur farmall avec sa fourche et d’autres accessoires que je ne me souviens plus, les 3 wagons prêts, en route pour la gare de Le Gault la Forêt dans la marne . Mon épouse est partie avec la citroën, le bébé, et ma mère ; et moi je suis parti avec la 2cv camionnette pour 4 ans dans la Marne, ma 3ème exploitation . Fin du quatrième épisode …
Cinquième épisode...
Arrivés au Gault vers la mi- novembre 1960, nouvelle installation, déchargement des wagons, etc et mise en route de la nouvelle vie, mais pas le temps de respirer,(( moi à 30 ans je n’avais jamais connu le téléphone )) quelques jours après notre installation, coup de téléphone de Maître Videcoq, la vente de la ferme aura lieu à Forges les Eaux, (je crois) le 4 décembre 1960 ( la mise à prix était moins élevée, que le prix d’un tracteur de 220 cv ttc d’aujourd’hui ) préparation du voyage pour Forges 210 kms, le jour J, un lundi matin vers 11 heures du matin dans une petite salle, il y avait 15 à 20 personnes, le notaire sort d’une petite boite métallique ses 3 petites bougies et il déclare : nous allons vendre une propriété sise a……….Pour la valeur de X. La propriété sera adjugée à l’extinction de la 3ème bougie : première bougie, (ça dure environ 10 secondes) pas d’enchère , deuxième bougie pas d’enchère et troisième bougie pas d’enchère, la propriété nous est adjugée , mais les locataires ont 3 jours pour faire valoir leur droit de préemption . Nous rentrons après avoir fait 420 kms .
Le lendemain dans la matinée de mardi, coup de téléphone de Maître Videcoq , la vente est annulée, les locataires ont fait valoir leur droit de préemption . C’est terminé…..Le jeudi suivant vers 10 heures du matin je sciais du bois avec une scie circulaire et mon épouse m’appelle ! : Maître Videcoq te demande au téléphone, j’arrête mon banc de scie et au bout du fils Maître Videcoq me dit : il faut que vous m’apportiez absolument aujourd’hui un chèque de X pour mettre dans mon coffre, les locataires n’ont pas tenu leur engagement ….. ci tôt dit, ci tôt fait, changement d’habit et en route pour faire 420 kms aller et retour, ensuite régularisation………
En 1961 notre 2 ième garçons est décédé à la naissance, j’avais 2 belle-sœurs, une s’est mariée avec un veuf qui avait 4 jeunes enfants et l’autre belle-sœurs est restée célibataire et qui est partie habiter avec mes beaux-parents
En Seine et Marne et en 1962 mon beau-père décède au mois de mai et au mois de novembre naissait notre 3 ième garçons né à Epernay pays du champagne, sur l’exploitation nous avions un Chartier, une centaine de brebis, 18 vaches et une dizaine de génisses, 2 tracteurs plus tout le matériel conventionnel que l’on trouve dans une exploitation agricole : comme on dit, veau, vache, cochon etc-etc , j’ai dit 18 vaches c’est ce queu mon épouse trayait tous les jours à la main et de temps en temps ma belle-sœur venait l’aider .
Le désherbage des céréales se faisait avec une jeep de la commune, c’était simple 1/4 de 2-4-D et 1/4 de MCPA à l’hectare, on avait pas d’eau à la bergerie, on transportait l’eau avec une tonne attelé d’un cheval et quand il gelait fallait suivre la tonne avec un seau d’eau chaude pour dégeler le robinet . Vous savez aussi quand on change de région il faut refaire tout ce qui est administratif : changement de banque, d’assurances, de coopérative agricole, de récupérer ses parts diverses, de MSA, son nouveau maréchal ferrant et refaire connaissance avec d’autres personnes, etcetera .
On arrive en 1963 le train-train habituel 10 heures de travail par jours (des mariages, des enterrements entre deux)oui, du coté de mon beau-père ils étaient 7 garçons, tous à la guerre en 1914, un seul n’est pas revenu, les autres, un était colonel d’aviation, il a été un des fondateurs de la base aérienne d’Istres en Bouches-du-Rhône en 1915 et tous les autres paysans .
Cette année l’à apparu dans les blé, du faux blé, appelé aujourd’hui LE VULPIN, à cette époque on ne trouvait pas d’herbicides efficaces .
Arrive 1964 il faut déjà penser à déménager pour Sérifontaine Département de l’Oise , ce sera le dernier ! ouf !
J’ai 35 ans au mois d’avril, il faut s’organiser pour le départ dans le quatrième trimestre de cette année et je prévois de déménager une partie par le train et une partie par la route . Mon beau-frère va reprendre l’exploitation . Dans les premiers 6 mois : commande d’une benne de 7 tonnes chez les ETS Beynes à Gisors dans l’Eure, pour me la faire livrer en gare du Gault, ensuite commande d’un tracteur Case de 80 cv à la Ferté Gaucher, livré au Gault, ensuite préparation d’une grande vente public : des animaux et pratiquement tout le matériel agricole .
Comme la fois d’avant, location d’un cadre et d’un wagons plat de 12 mètres : dans le cadre on a mis des meubles etc , dans la remorque on a mis tout mon matériel de menuiserie : scie à ruban, raboteuse-dégauchiseuse etc . Cette remorque fût mise sur le wagon avec le cadre . Juste avant de partir nous avons fait une réunion de famille, pour faire nos adieux . Quand fut venu le jour du départ j’avais 185 kms à faire en tracteur avec la benne et mon épouse partait en voiture avec les 2 garçons et ma mère, à 100 kms du départ mon épouse m’a rattrapé, sur un petit chemin au bord de la route nous avons mangé et je suis arrivé à Sérifontaine il faisait encore grand jour .
Fin du cinquième épisode ….
Sixième épisode…
Entre deux on avait re-contacté le crédit agricole qui cette fois a accepté de régulariser la situation .
Vous-vous en doutez, maintenant il faut tout recommencer à zéro : mais demain il n’y a plus de vache à traire de faire boire les animaux, de faire manger les animaux, de faire leurs litières. Un changement de vie va commencer, et de re faire des amis….
Sur l’exploitation il y avait 40 hectares d’herbage dont sur une partie il y avait des pommiers, demande de prime d’arrachage, malheureusement, il aurait fallu habiter dans l’Eure, donc refus, mais peu importe, au boulot, préparation des semis de blé, ensuite arrachage des pommiers et des clôtures, embauchage d’un chauffeur de tracteur, nous arrivons en 1965, la moisson arrive avec un temps pourri, récolte du blé 10% de germé, sur la totalité de la récolte, perte d’argent, plus tous les frais de déménagement en quelques années la trésorerie est venu négative : cette année là nous avons eu 3 invitations pour aller au mariage, étant donné que nous n’ayons plus d’argent pour offrir un cadeau, nous sommes restés à la maison, un cousin nous a prêtait 1000 franc c’est à dire 152.45 euros pour nos achats de nourriture et en attendant le report de nos annuités, ensuite on a vendu un peu de bois, arbre et chauffage et on a commencer a respirer .
Pour faire simple on va continuer par l’éducation des enfants, nous allons prendre le deuxième garçon : école Jeanne d’Arc à Gisors dans l’Eure, ensuite école de Mesnières, en Seine Maritimes, ensuite Adjutor à Vernon dans l’Eure où il a passé son bac, après il est parti faire son service militaire, toujours célibataire, habite actuellement à Foix dans l’Ariège . L’aîné des garçons, école Jeanne d’Arc, ensuite école de Mesnières , ensuite école de Pierrefonds dans l’Oise, pour finir à l’école Agricole du Neubourg dans l’Eure, pour passer son BEPA agricole, pour partir ensuite faire son service militaire en Allemagne, marié, a 3 enfants et repris l’exploitation en 1984 .
Notre chauffeur, nous a quitté vers l’année, 1967, sa famille s’agrandissant, le logement devenait trop petit et il ne fut jamais remplacé . De temps en temps il vient avec sa femme, nous dire un petit bonjour encore cette année. Pour se remémorer le passé .
Nous arrivons en 1974 : grande transformation dans la maison : suppression d’un mur dans la maison pour faire une salle de 70 m2, aménagement de tout l’ancien grenier à grain : salle de bain, 3 chambres, une lingerie et fausse sceptique, etc . J’ai 45 ans, c’est la première fois, chez moi, que je peux prendre une douche ou un bain .
Tout allait bien, on arrive au printemps 1976, mon épouse s’est toujours occupée du transport des enfants à l’école et du covoiturage, j’étais arrivé à payer tous les engrais et les phytos avant la moisson et c’était que du bonheur. Deuxième trimestre, il fait chaud, très chaud, l’eau a disparu, la moisson du colza arrive, on met la remorque de 16 tonnes dans le champs on bat, on bat, 20 hectares de colza et la remorque ne sera jamais pleine, c’est la cata les blés idem, on arrête là, j’ai une jeune voisine de 30 ans qui s’est pendu, elle ne pouvait pas voir ses vaches manger que des branches de pommiers . La trésorerie est tombée à zéro, alors on remet ça, remplir les papiers nécessaires pour avoir un prêt calamité avec un intérêt à 2% , j’ai obtenu la somme de 220000 FR soit 33538 euros . Entre 1977 et 1984, rien de particulier . Et en 1984 notre fils a repri l’exploitation, mon épouse et moi, nous sommes restés habiter dans la maison de la ferme, jusqu'à aujourd’hui .
Parlons un peu du travail : mon épouse avait la charge, de la maison, de l’éducation des enfants, du jardin, du triage des semences au moment voulu et m’apportait à manger le midi dans la plaine aux moments des travaux dans les champs, quand je me trouvais au plus loin de la maison, malgré que l’exploitation est d’un seul tenant.
On a tout essayé, comme disait Mr Ruquier : quand je faisais du labour, au bout de 900 heures les pneus étaient morts . Après avoir visité quelques exploitations agricoles sans labour dans le secteur de Damville dans l’Eure .
En 1974 j’ai vendu la trisocs pour acheter un chisel et depuis ce temps là on a plus labouré .
J’ai fait 64 moissons complètes, jusqu'en, 2010, j’avais 81 ans et battue à la mois-batt 150 hectares et ma 65 ième année je n’ai battu que 10 hectares de blé, puisque 2 jours après je rentrai à l’hôpital pour une première opération de l’œil, ensuite 2 et 3 ième opérations, cela voulait dire pour moi : la moisson c’est fini…J’avais eu
une permission spécial pour la moisson en 1949 et j’avais agrandi l’exploitation de 25 hectares de terre . Je pense que l’on en restera là aujourd’hui, si une personne veut un renseignement particulier je suis à son écoute .
Vous devez vous demander, il ne parle pas de sa jeunesse, il a quand même pas passé tout son temps au cul des vaches ou au volant de son tracteur, eh bien non ! Je vais vous raconter dans le septième épisode qui sera le dernier . Tout le temps passé de ma jeunesse en dehors de l’exploitation agricole . A bientôt !
Fin du sixième épisode .
Septième épisode…
La déclaration de guerre arrive en 1940, j’ai 11 ans les restrictions alimentaires ce sont vite fait sentir, il se trouve qu’un village a un 1 bon km s’appelle Baslines où est d’ailleurs enterré mon petit frère, au pont , il y a une superbe propriété avec tennis ou habitaient Mr et Mme Letias, ils avaient une usine de fabrication de boites en fer pour la pharmacie ( le plastic n’existait pas), ils avaient 120 ouvriers : Mr et Mme Letias avaient 2 servantes et 2 jardiniers, plus une voisine du Breuil qui allait faire la lessive à la rivière et il se trouve qu’il sont venus à la maison pour savoir si ils pouvaient avoir du lait du beurre des œufs toutes les semaines . Mme Letias n’avait pas d’enfant elle m’a pris en amitié et à partir de ce jour-là j’ai appris à connaître le monde mondain dans la simplicité ça a duré 4 ans : Une servante venait me chercher à pied et je mangeais avec eux : On passait au petit salon prendre l’apéritif, moi j’avais un jus de fruit, ensuite on passait à la salle à manger Mme avait une sonnette sous son pieds pour appeler une servante pour débarrasser la table, quand le repas était terminé on passait au grand salon pour prendre le café, et on retournait au petit salon pour jouer aux cartes, elle avait un neveu un peu plus âgé que moi qui habitait Paris… il venait aussi à Balines et nous sommes devenus des amis C’est là que j’ai appris à jouer aux cartes et au tennis, ça va durer 3 ans et demi ensuite ils ont vendu leurs propriété et on ne s’est jamais revu.
On arrive à la fin de la guerre et j’aimais la chasse…. qui m’a suivie jusqu'à maintenant, 1944 fut ma première ouverture… qui s’est passée à Matanvilliers prés de Brézolles, chez un ami de mon père qui avait une exploitation en location, là je me souviens encore, vers 14 heures de l’après-midi, assez loin du rendez-vous de chasse, dans un grand champs de carottes sauvages j’ai tué un très gros lièvre que j’ai mis dans ma gibecière… que j’ai traînés pendant plusieurs heures… j’ai eu l’épaule violette, mais quand vous avez 15 ans, et que vous tuez le premier lièvre de votre vie3…. vous ne pouvez pas dire : je le laisse par terre.
En 1945 notre boulanger où je mangeais le midi quand j’allai à l’école, il m’a fait cadeau d’un ou deux couples de pigeons voyageurs et j’en ai fait un petit élevage puis j’ai commencé à faire des concours et je suis venu président du cercle colombophile à Verneuil sur Avre en 1948 . Quand on avait un pigeonnier avec des voyageurs ce devait-être déclaré en gendarmerie, c’était Mademoiselle Lepect à Paris qui nous calculait la distance entre « notre colombier et Bordeaux par exemple »,pour chaque colombophile, le samedi matin ou l’après midi selon la distance on emmenait les pigeons à la gare après les avoir bagués avec une bague en caoutchouc, lorsque le pigeon rentrait le jour suivant pour l’enregistrer dans un constateur plombé, le lendemain après midi on se retrouvait pour vérifier l’heure d’arrivée des pigeons de chaque colombophile et moi, le soir, j’étais chargé de chercher celui qui avait été le plus rapide, pour m’aider j’avais un bouquin épais comme l’annuaire des pages jaunes, qui me servait à calculer la vitesse d’un pigeon de l’heure du départ à l’heure d’arrivée avec la distance de son colombier et de chaque colombophile qui était de distance différentes .
Vers 17-18 ans j’allais au cinéma tous les jeudis pendant un certain temps en vélo avec des (pneus), ensuite j’ai eu une mobylette avec un moteur poulain. Après une guerre de 4 ans, les jeunes ne connaissaient pas les grands bals « maintenant c’est aller en boite » donc tous les garages de Verneuil, chacun leur tour, organisait un bal : il y avait les garages : Citroën, Peugeot, Renault, Simca, plus les 2 salles de cinéma que je me souviens, on allait au bal en vélo et retour le lendemain matin… après ce fut la voiture . C’était beaucoup « plus mieux » ! . Aussi entre 1945 et les 3 premiers mois de 1949 j’ai fait du tennis de table en compétition en 2ième division, très-très souvent j’allais à l’entraînement à Verneuil, le lundi, mercredi, vendredi, le soir, puis en compétition, le samedi ou le dimanche : on allait rencontrer les joueurs de : Mortagne, l’Aigle, Evreux, Dreux, Chartres, Houdan, le plus loin ce fut au studio de la radio diffusion Françaises à Paris, etc .
On va repartir de 1950 à 1956, comme par hasard la maison de Mr et Mme Letias fut rachetée par Mr et Mme Boucher,( toutes ses personnes sont décédés) aussi industriels qui fabriquait des joints pour l’automobile et un jour Mr et Mme Boucher sont venus me voir : si je pouvait leur livrer des joints à Paris rue de la Goutte D’or à coté du boulevard Barbes et Mr ou Mme m’accompagnait . Je faisais 6 voyages par an environ . Mr était malade, il est décédé vers 1953 – 1954, vers 1956 Mme est aussi décédée .
C’est pour moi en gros la fin de ma jeunesse passée à Verneuil sur Avre ville de 6000 habitants et non de 8000 comme j’ai écrit précédemment .
Dans la Marne, a part la chasse et les réunions de famille rien de particulier Fin du septième épisode…
Huitième épisode…
On va reprendre du service à Sérifontaine, la chasse a pris beaucoup d’importance dans mes loisirs, personnelle ça coûtait beaucoup moins cher que d’aller aux sports d’hiver, ou au bord de la mer, de toute façons on n’en avait pas les moyens, nous étions trois exploitations sur le plateau, on s’invitait mutuellement plus : 7 à 8 jours de chasse en forêt, en hiver destructions des lapins entre le mois de décembre et le mois de février . On chassait le mardi et le vendredi, nous étions 8-9 chasseurs on tuait environ 80 lapins chaque jour de chasse sur 16 à 20 jours, le midi on mangeait sur place, je reconnais à la fin on en avait un peu mare . Pour en terminer avec la chasse, j’ai vu le premier sanglier vivant à l’âge d’une trentaine d’année, entre 1965 et aujourd’hui, là je sors mon carnet de chasse : 126 sangliers, 78 chevreuils et 11 cervidés tués a mon actif .
J’étai aussi pécheur à la ligne .
Cela va rajeunir notre ami PATOGAZ vers 1977-1979 un jour pendant la moisson un chauffeur de la coopérative de Gisors nous dépose une benne dans le champ, je suis descendu de la mois-batt, pour le saluer a un moment donné il prend un micro et il demande à la coopérative à l’endroit ou il devait repartir, moi ignare je lui demande c’est drôlement pratique votre truc et là j’ai eu le coup de foudre, je me suis dit un poste à la maison, un dans le tracteur, ce sera formidable, pour pouvoir communiquer, décision prise, de chez nous la boutique qui vendait ces postes se trouvait juste avant Evreux, il me demande ce que je désire, 2 postes de cibi et une antenne, que voulez-vous comme antenne ? Ah une petite pour mettre sur le toit de la maison, pour que l’on puisse se correspondre, jusqu'à 5 kms environ, alors là… ! j’ai vu une personne ébahit, il me dit mais tout le monde me demande des antennes pour correspondre au bout du monde et c’est ce jour que j’ai compris une fois mon antenne installée, les possibilités de correspondre avec le monde entier . Ce fut pour moi une découverte exceptionnelle « exemple » une fois j’ai contacté une dame du prénom de Nadine qui était à Gao au Mali et j’avais en même temps son mari en camion qui partait à Bamako et ces personnes avaient de la famille à Franconville, un jour qu’ils venaient en vacance en France, ils sont venus nous faire une visite .
Grâce à la cibi dit radio , un club d’aéromodélisme a été créé, je vous raconte :
Un soir, nous étions entrain de parler à la radio comme presque tous les soirs, à un moment donné on entend breck cela voulait dire une personne veut rentrer dans la conversation et à un moment donné à toi le breck, il se présente sans donner son adresse bien sur, voilà je viens de construire une maison dans la région j’ai mis mon antenne piquée sur un tas de terre et nous avons parlé, parlé, chacun notre tour, ensuite les salutations d’usage et peut-être à demain, un soir en parlant, il a bloqué son micro et en parlant on entendait un bruit de ponçage, quand il a relâché son bouton je lui demande que fait-u, je ponce une aile d’avion je fais du modélisme, moi : attiré par ce genre de loisir, on s’est vu, on s’est revu, on ne sait jamais perdu de vu et un jour il me dit si tu veux, je te fais un avion, ce fut dit, ce fut fait, etcetera ensuite a deux, vol sur un bout de terrain, un avion de 1 m 30 d’envergure, ça fait du bruit, évidemment des curieux nous rendent visite, un dit moi j’ai fait du modélisme, un autre est venu, vous devriez faire un club ce qui fut fait : inscription à la préfecture de l’Oise : association régie sous la loi 1901 et j’ai été élu président pendant une vingtaine d’année en plus pendant 9 ans nous avons fait des meetings de petits gros appareils faisant 3 mètres d’envergure, nous avons eu jusqu'à 70 avions, avec des Allemands et Belges comme participants, sentant la fatigue venir j’ai laissé ma place et le club existe toujours .
Mon histoire personnelle se termine… bien souvent on dit allez encore une ….ah ! je vais quand même vous la raconter par ce quelle est exceptionnelle et je n’ai jamais connu l’énigme de cette fin d’histoire .
En 1940 les allemands envahissent Verneuil , quand vous venez de Paris par la N 12 , avant Verneuil il y avait un pont de chemin de fer qui traversait cette N12 et juste avant, il y avait à droite un herbage qui faisait environ 8 hectares qui appartenait à un boucher rue du canon, route juste en face d’un café-tabac « où un jour j’ai vu Jean Gabin venir acheter un paquet de cigarettes ». Dans cet herbage les allemands ont créé un camp de prisonniers Français, il y en avait 1000-2000-3000 voir plus, peu importe : j’avais 11 ans je faisais beaucoup de vélo, cette N12 je la prenais tous les jours pour me promener, nous n’avons pas eu d’école pendant un certain temps, donc un jour je passe devant ce camp de prisonnier, tous les 30 mètres environ il y avait une sentinelle allemande avec fusils plus baïonnette, je m’arrête a 3-4 mètres des prisonniers, a un moment donné 4-5 prisonniers me jette chacun leur musette militaire avec son matricule…. ? je les ramasses et un me dit ramène nous un peu a manger et je suis parti avec ces 4-5 musettes, je me suis arrêté et dans les musettes il y avait de l’argent, comme je connaissais bien la charcutière Mme Mangin, puisque mon père lui vendait des porcs, comme le boulanger Mr Prévost qui passait nous vendre du pain à la maison, il n’y avait pas encore de crise alimentaire, on a mis dans mes musettes l’équivalant de la somme en marchandises, il restait même de la monnaie et je suis reparti au camp au moins 4 kms aller et retour, j’ai redonné à chacun sa musette, ils me montraient leurs poignets pour vérifier leurs numéros d’immatriculations, après je suis rentré à la maison et raconté ça à mes parents .
Fin du huitième épisode ….
Neuvième et dernier épisode…
Peut être le lendemain j’y suis retourné avec un camarade de classe qui était le fils du maréchal ferrant de mon père, on avait le même âge, alors là nous sommes repartis du camps avec 8 musettes chacun, refaire le même circuit et dans une de ces musettes j’avais mon énigme ??…de retour au camp redistribution des musettes et je tombe sur un soldat Français mais algérien, il me fait cadeau d’une montre, toujours devant les sentinelles allemandes à quelques mètres de nous, totalement impassible, la j’ai un petit trou de mémoire je ne me souviens pas combien de temps a existé ce camp, peu importe : un jour mon algérien est arrivé avec une sentinelle allemande pour me voir à la maison, « qu’es-ce qui s’est passé…. ? » a 11 ans on est encore qu’un gamin, pour venir du camp de prisonnier à la maison, aller et retour cela faisait bien 6 kms . Qui était ce personnage... ? pour pouvoir se permettre de venir à la maison, accompagné en faîte d’un ennemi… ? Ce sera mon énigme de ma vie . Après la guerre nous avons reçu un courrier d’Algérie avec la photo d’une superbe propriété d’Oran qui était certainement la sienne, il avait écrit derrière « quoi » ? . Tiens j’y pense, je regarderai dans le courrier de ma mère si jamais je retrouvais cette carte ? . Pour en finir avec mes anecdotes il m’en reste 2 , un jour j’arrivais au camp, une sentinelle allemande me dit « ra oust » alors j’ai continué ma route sans m’arrêter direction Verneuil et j’ai de suite compris la raison, j’ai croisé à 3 mètres de moi une voiture militaire entourée de 4 motos…, dans la voiture il y avait je pense 4 militaires dont un bardé de médailles, ce devait être un général mais qui…. ? ma dernière aventure : a la maison mon père faisait le pain, puis un jour le pain avait des courroies comme on disait à cette époque, soit il a mal levé ou pas assez cuit, peu importe, vas donc porter ça aux prisonniers, j’ai connu la faim, quand je fus fait prisonnier en 1914
Donc j’ai pris mes 2 boules de pain de chacune 4 livres et en route pour le camp, arrivé la-bas une sentinelle allemande m’a regardé s’est avancé vers moi, m’a pris une boule de pain sans un mot bien sur, a pris sa baïonnette a coupé les tartines et les a lancées aux prisonniers, la deuxième boule pareil, ce fut la bousculade dans le camp, pour attraper une tartine, « en ce moment ou j’écris ces quelques mots j’ai 11 ans dans ma tête» ayons une pensée pour ceux qui meurent de faim dans le monde ou nous pouvons pratiquement rien faire . De toute façon la vie c’est pour mourir un jour…. ?
Une petite suite de cette histoire ce camp de prisonnier était pas tellement loin de la maison et tous les soirs très tard arrivaient 2-3 prisonniers, échappés du camp, mes parents leur donnaient à manger et ils demandaient surtout où ils se trouvaient et la route pour pouvoir rentrer chez eux . J’ai oublié de dire… au faîte, mon énigme comment a t’il pu faire, pour venir à la maison, je ne me rappelle pas lui avoir donné mon adresse et j’en suis presque sûr …. ?
Remarquez que mon histoire professionnelle je l’ai commencée par le début de ma vie et mon histoire autre que l’agriculture j’ai fini par le début c’est peut-être pour me rajeunir de mes souvenirs .
Vous avez certainement remarqué aussi que « j’ai » employé » les mots : je et j’ai très souvent pourquoi, par ce que s’est ma vie personnelle, mon épouse connaît mon histoire et à partir de 1958 elle les a partagés avec moi et on aura 55 ans de vie commune le 21 avril 2013 .
2 remarques : ma mère a été secrétaire aux Invalide en 1914-1918 voir 1919, j’ai fait mon service militaire en 1949 soit 30 ans après aux Invalide, les soldats qui mon fait rentrer aux Invalide qui venait de Wittlich en Allemagne, mon fils aîné a fait son service militaire a wittlich en Allemagne en 1979, soit 30 ans après, étonnant non… !
J’ai fini de vous écrire mon grand livre, il me reste quelques pages blanches, combien…. ? je sais qu’il est écris sur la dernière page « on peut fermer ton livre ta vie elle est finie » . Notre 2 ième garçon quand il est venu au monde il a pas eu de chance, il avait aussi son grand livre mais il n’avait que la dernière page…… ?
Vous connaissez l’histoire du petit chaperon rouge avec le loup :
J’ai des oreilles c’est pour mieux t’entendre mon enfant .
J’ai un nez c’est pour mieux te sentir mon enfant .
J’ai des yeux c’est pour mieux te voir mon enfant .
J’ai une bouche c’est pour mieux te manger mon enfant .
Le loup avait oublié de dire les yeux c’est fait aussi, mon enfant pour pleurer, pour apaiser ta souffrance et ta peine .
Dernier épisode de L’Eventé .
Une petite rallonge, de Verneuil sur Avre dans l’Eure, de L’Eventé.
Je vous parle à bâton rompu .
J’ai oublié de vous dire que entre 1935 et 1940 une année mon père avait semé de l’orge et qu’il n’avait pratiquement jamais plu, il a fallu couper cette orge avec une faucheuse à herbe à la moisson… Mon père tout les samedi matin, avec son cheval et sa charrette été comme hiver partait à Verneuil, vendre du beurre, des œufs et des volailles et en passant au Baudry il emmenait 2 femmes veuves d’origine bretonne pour faire leur marché . Mon père comme moi nous n’avons pratiquement jamais trait les vaches.
Avant et un peu après la guerre on allait tous les ans à la Toussaint sur la tombe de mes grands-parents paternels dans le Pas de Calais . On allait voir aussi une tante religieuse à Monchy Cayeux, que mon père lui donnait une somme d’argent en remerciement de lui avoir payé une moissonneuse-lieuse de marque « Massey-Harris » qui datait de 1904 .
Pendant la guerre les hivers étaient très rigoureux au 1er novembre – 4 était courant avec quelques flocons de neige, je me souviens pour me coucher fallait mettre une brique chaude dans un journal pour réchauffer mon lit…. Je me lavais le soir…. Si je laissais mon eau dans la cuvette le lendemain matin elle était gelée et les carreaux de la fenêtre avaient de jolis rideaux de 5 mm d’épaisseur de glace . J’ai connu des journées à moins vingt, moins vingt deux degrés, on ne se lavait pas tous les jours, le poêle risquait pas de se sauver, il était tellement bien entouré.
On trouve toujours des coïncidences : toujours pendant la guerre le curé de notre paroisse nous donnait un rendez-vous dans une exploitation agricole qui se situait à Rueil la Gadelière pour nous montrer des diapositives, sur un drap accroché au mur, cet exploitant s’appelé monsieur Maréchal qui était dans le même camp de prisonnier en Allemagne que mon père en 1914, comme par hasard, pratiquement 30 ans après j’allais dans cette ferme voir des diapos, pour y aller nous partions avec les voisins le soir avec une lampe tempête à travers champ, il y avait 4 bons kilomètres aller et retour la nuit.
A cette époque une graine de betterave contenait 3- 4 pieds de betterave, il y avait des belges qui venaient les biner, ils étaient aux moins une dizaine l’un derrière l’autre, ils prenaient une dizaine de rang à la fois et un coup de binette il restait qu’une betterave, du matin au petit jour à la nuit tombante, je me rappelle aussi à la période du foin et de la moisson mes parents se levaient au petit jour pour botteler le foin et mettre les bottes de céréales debout, il y avait de temps en temps une personne qui donnait un coup de main entre 11 heures du matin et 14 heures de l’après midi ils restaient à l’ombre tellement il faisait chaud, dans ces années, les hivers étaient très froids et l’Eté très chaud. Pour faire tourner la batteuse j’ai connu la machine à vapeur, le gros moteur électrique avec un compteur, le chef branchait les fils avec une grande perche sur la ligne et un tracteur éco avec un moteur de bateau « poyau »la particularité du démarrage, à deux fallait tourner le lanceur avec la manivelle le plus vite possible et enclencher le moteur avec un embrayage…. Et notre bon Société Française lui on chauffait sa boule « un certain temps » avec une lampe spéciale et on balançait le volant de gauche à droite pour le faire démarrer, c’est le seul genre de tracteur que le moteur pouvait tourner à l’envers.
Toujours pendant la guerre j’ai appris à braconner avec des plus malins que moi, pour mettre des collets pour les lapins ils me disaient : tu mets ta main au sol à la verticale tu prends 4 doigts d’épaisseur et pour le lièvre tu fais pareil avec le pouce à la verticale pour avoir la hauteur de la base de ton collet…., Pour prendre des canards sauvages à la rivière, tu vas au bout de l’herbage sur les fils barbelés qui traversent cette rivière tu accroches un fils nylon avec un hameçon au bout, un verre de terre à 10 cm de l’eau et ça marche. J’avais aussi un furet avec des bourses ou poches genre de filet pour boucher les trous .
Nous avons eu notre première télévision noire et blanc en 1952-53, en réfléchissant bien la télévision a coupé le dialogue familial. « Exemple »il y avait un feuilleton le soir, genre d’Allas, nos voisins n’ayant pas encore la télé venait voir un feuilleton, ils arrivaient 5-10 minutes avant, on parlait, on discutait, il y avait de l’animation top : « Heure du feuilleton » , silence total, à la fin au revoir à demain .
Le pire maintenant vous allez dans une maison la télé fonctionne et les gens discutent de tout et n’importe quoi, sans regarder la télé, moi ça m’énerve, c’est mon affaire personnelle .
Ce sera la fin des épisodes, de L’Eventé…………………… ?
Je suis né le 18 avril 1929 à eps-herbeval dans le Pas de Calais ‘’pays des boyaux rouges’’ ,mon grand père paternel avait reconstruit le corps de ferme après la guerre de 14-18 avec 100000 briques, à ma naissance mes parents étaient propriétaire de la ferme avec 11 hectares de terre et un moulin avec roue à eau équipée de deux grosses meules en pierre pour moudre du grain . j’ai eu un petit frère ,on avait un an d’écart,je sais que j’ai appris à lire dans ce village et il paraît que je savais lire le journal ,chose curieuse je ne me suis jamais souvenu d’être allé à l’école, mais quand on a déménagé pour partir à Verneuil sur Avre dans l’Eure je me souviens avec mes parents être allé dire au revoir à mon instituteur ( ce qui ne ce ferait pas aujourd’hui ) à cette époque là, l’instituteur et le curé étaient des personnages , pour qui les personnes qui ne savaient ni lire ni écrire étaient heureuses d’allez les voir , pour remplir leurs papiers . Quand j’avais 5 ans mon père s’est dit j’ai 2 garçons ,l’exploitation est trop petite pour élever mes enfants convenablement , il à pris la décision de chercher une autre exploitation, avec mon oncle ils ont visités 2 ou 3 exploitations sans succès, un jour mon père prit le train, il est arrivé à la gare de Verneuil , il est rentré dans un bistrot pour prendre un café et là il rencontre un facteur et il lui demande comme ça par hasard connaîtriez- vous une exploitation à vendre ? si j’en connais une au Breuil et puis la suite …, donc mon père a vendu l’exploitation du Pas de Calais mais il a gardé le moulin qu’il a mis en location . Avec la vente de l’exploitation de 11 hectares il a pu acheter l’exploitation du Breuil qui faisait 32 hectares dont : 26 hectares de terre , 4 hectares d’herbage et 2 hectares de bois . Petite anecdote quand mon père a déménagé , il avait loué un wagon pour emmener des meubles etc et en plus ses abeilles qu’il avait enfermé dans des draps de lit , tout s’est bien passé . Nous sommes arrivés au breuil en 1934 je ne me souviens plus quel mois , une fois installés tous les quatre , mon père a fait installer l’électricité , l’eau c’était le puit et les WC c’était la cabane au fond du jardin . Maintenant avançons , dans la vie un mauvais passage j’avais 8 ans quand mon petit frère de 7 ans est décédé après avoir eu des convulsions et cette même année j’ai attrapé une broncho-pneumonie où j’ai eu jusqu’à 40-41 de fièvre , mes parents ont cru qu’ils allaient perdre leurs deux enfants la même année et je me souviens que le docteur m’a fait une ponction lombaire j’étais à 4 pattes contre l’armoire , pour ceux qui ne savent pas ce qu’est une ponction lombaire c’est une aiguille que l’on vous enfonce dans le milieu de la colonne vertébrale et ça fait très, très mal , il y a bientôt 76 ans et je m’en souviens encore comme si c’était aujourd’hui . Dans notre petit lieux-dit il y avait 2 fermes et 3 maisons , il se trouve que dans une de ces 3 maisons , une de c’elle-ci était habitée par le principal du collège de Verneuil ce fût à ce moment-là que mes parents ont décidé de me mettre au collège jusqu'à la déclaration de guerre en 1940 et la je ne me souviens plus ce qui s’est passé , mais je me suis retrouvé à l’école communal à Verneuil sur Avre à quatre kms de la maison , je faisais 1 km pour arriver au Baudry et repartir avec des jeunes de mon âge jusqu'à l’école . Pour en revenir un peu à l’exploitation mes parents avaient comme animaux 2 chevaux et un poulain , 12 vaches , 8 génisses , 2 truies , une dizaine de cochons à l’engraissement, des poules , quelques moutons , des lapins et un grand jardin où mon père cultivait tous les légumes possible ainsi que ses semences et plants de toutes sortes . Je reviens à mon école de pendant la guerre , j’avais un vélo et quand les pneus ont été usés , mon père les a fait remplacer par des pneus pleins , évidemment quand on dit guerre , dit crise , alors que s’est t’il passé pendant ces 4 ans , à part l’école au printemps on allait couper les chardons dans les champs , puisque les traitements chimique n’exsistaient pas , l’été je gardais les vaches 2 heures par jour , que dire de l’occupation ? , ayant des parents agriculteurs nous mangions à notre faim , on avait des cartes d’alimentation pour le pain , le sucre etc . Il venait des personnes faire du troc pour avoir de la nourriture ou l’acheter , il en venait même de Paris… c’est pour dire que la faim ce que ça peut faire , un pays en guerre , j’ai vu des combats aériens , j’ai vu des bombes tomber , j’ai vu des avions tomber , la seule gifle que ma mère ma donné c’est un soir qu’il faisait nuit , il y avait un grand combat aérien au dessus de la maison , bien sûr quand on est gamin , j’avais un spectacle extraordinaire, je ne me rendais pas compte du danger , les balles de mitrailleuses sifflaient dans tous les sens , les fusées éclairantes, pour un gamin c’était un vrai spectacle , comment ma mère après la gifle m’a attrapé par la manche et me faire rentrer à la maison . Le plus grand souvenir qui m’a le plus impressionné c’est quand les américains sont arrivés avec leurs avions , avec un planeur accroché à chaque appareil le ciel était plein ! tellement il y en avait ! . J’ai dû passer mon certificat d ‘étude en 1944, pour avoir ce certificat il fallait avoir 0 faute en dictée , honnêtement c’est le seul jour où j’ai fait zéro faute il faut quand même un peu de chance dans la vie . Les cadeaux de mon enfance c’est simple , le jour de noël j’avais droit à 1 kg d’orange une tablette de chocolat et un cheval en caoutchouc ou un petit chariot en bois et fallait attendre le noël prochain pour avoir à peu-près la même chose . J’ai essayé de vous expliquer mes 15 premières années de vie plutôt en résumé comme ça me venait par la tête , je ne suis pas un écrivain .
Fin du premier épisode …
Deuxième épisode …
Tournant de ma vie , pour rentrer dans la vie active donc 1944 ,certificat d’étude , fin de l’école, et 1er dimanche de septembre ouverture de la chasse depuis 1940 , nos anciens avaient caché leurs fusils , nous à la maison mon père les avait cachés dans le poulailler sous la fiente de poule . Mesdames , Messieurs les éleveurs d’aujourd’hui votre travail c’est du gâteau , preuve sur le forum vous parlez que d’argent , que de prime , que de retraite . << 1945 >> Début de ma vie active et début de l’esclavage ? : Début de l’hiver , toutes les bêtes attachées avec des chaînes à l’auge , jusqu’à la mise à l’herbe : travail de la journée , mon père et ma mère se levaient vers 5 heures 45 du matin l’hivers et 5 heures au printemps ,moi 7 heures ,pendant que je déjeunais ma mère était partie traire les 12 vaches à la main , puis donner à boire aux petits veaux quand il y en avait, mon père donnait à manger aux cochons, aux chevaux, aux moutons etc, une fois mon petit déjeuner terminé je partais à l’étable pour détacher les 18 vaches et génisses pour aller boire à la mare, pendant ce temps-là , j’aidais mon père à distribuer avec des paniers mannequins, les betteraves passées au coupe- racines avec mélange de menue-paille ramassée derrière la batteuse puis avec une brouette en bois avec des côtés je commençais a retirer le fumier dans toute l’étable, en roulant sur une planche qui faisait 45 cm de large pour aller le plus loin possible sur le tas de fumier et quand je ratais mon coup je la vidais sur place, ensuite je montais au grenier descendre des bottes de foin bottelées à la main pour toutes les bêtes, que l’on distribuait dans l’après- midi et le soir de la bonne paille, quand il gelait on attelait le tombereau pour charrier le fumier et le remettre dans les champs, je faisais des petits tas tous les 5 mètres et quand le temps le permettait je l’étalais avec une fourche classique, dans l’hiver avec mon père on partait couper du bois pour le chauffage avec la hache et le passe-partout, ( scie pour deux personnes , je tire, tu tires), quand c’était un arbre assez gros ça pouvait durer une demi-heure voir une heure, pouf ! mon père faisait des fagots pour avoir du petit bois pour allumer la chaudière, pour faire cuire les pommes de terre pour les cochons et allumer le four à pain, quand on tuait le cochon, pour cuire les pâtés . Ce petit cinéma durait 5 mois et demi par an « sept jours sur sept, fêtes et dimanches compris, c’est pour ça que j’en avais marre et marre de l’élevage et plein le cul . J’ai fait ça pendant 18 ans . Quand j’allais au salon de la machine agricole environ tous les 2 ans, je vous dit pas le fumier que je devais sortir le lendemain, à pleurer ! . On arrive en <<1948>>, le facteur venait de verneuil en vélo pour amener le courrier, il avait 4 kms à faire, les gendarmes venaient aussi en vélo une fois par mois environ et il se trouve que l’adjudant chef était lui aussi du Pas de Calais, pas loin de où on habitait avant, comme j’étais à un an du service militaire, mon père lui a demandé ci c’était valable de faire sa préparation militaire, il a dit oui comme ça on pouvait choisir son régiment, j’ai fait mes 3 jours à Evreux et j’ai été reçu 115 ième sur 1000, j’ai donc choisi le régiment de transmission à Paris, comme mon oncle et ma tante habitaient Vincennes . Mais nous sommes toujours en <<1948>>, là je ne me souviens plus si c’est avant ou après mon service militaire, avec le bénéfice d’une année, mon père a fait mettre l’eau sur l’évier, l’eau dans le jardin, abreuvoir automatique dans les étables et 2 pots surge-mélotte électriques pour traire les vaches. Payés sans emprunt, sans aller au crédit agricole, qui n’existait peut-être pas encore ? notre banque était Le Crédit Industrielle de Normandie, il y avait un directeur, un démarcheur et 2 sœurs, une à la caisse et l’autre secrétaire : c’étaient les filles de notre puisatier, quand il y avait une fuite à la pompe il venait avec une échelle de corde de 22 mètres, bien sûr avant d’avoir l’eau sur l’évier !. Avant la mise à l’herbe, vérification des clôtures, après, les semis de printemps, semis de betteraves fourragères, après les foins arrivent, coupe de luzerne avec une coupe de 1 m50 et un tambour pour que le foin soit bien rangé, pour pouvoir faire des petites moyettes avec un râteau à la main muni de dents en bois de 20 cm ensuite on liait la tête puis on les mettait debout pour les faire sécher, ensuite on les bottelait par 2 avec des liens de seigle, une fois sec, via le grenier, il y avait aussi de la minette pour nourrir les chevaux, on les mettait au piquet avec une grande chaîne attachée à la patte avant et quand survenait un orage fallait vite aller les rechercher, ensuite venait la moisson, couper avec une moissonneuse lieuse, on dressait les bottes d’avoine par sept : 3 au milieu et 2 de chaque coté et le blé par 10 bottes, 4 au milieu et 3 de chaque coté . La dernière meule ronde que j’ai faîte contenait 3000 bottes de blé, une fois la moisson terminée on faisait venir la batteuse, avec la machine à vapeur, la presse à paille, le tout une fois installé, il y avait le chauffeur, chef, celui qui approchait les bottes, celui qui mettait les bottes dans la batteuse, 2 au sacs, 2 au fils de fer pour attacher les ballots, 2 pour faire la meule de paille battue et le dernier qui transportait la menue paille, pour mélanger avec les betteraves l’hivers cela faisait 10 personnes et quand il battait 10-12 quintaux à l’heure, ça tournait bien, les premiers sacs de blé on les chargeait :18-20 sacs de blé de 100 kgs dans une charrette avec des grandes roues en bois cerclés de fer pour livrer au silo de Verneuil à 5-6 kms, ensuite récolte de pomme de terre et betteraves fourragères, ensuite ramassage des feuilles de betteraves pour les vaches, après labours, semis de blé, ramassage des pommes pour faire le cidre et la goutte, c’est bientôt l’hiver qui va arriver et ça va repartir pour un tour .
Avril <<1949>>. Départ pour l’armée, un jeune va me remplacer à la ferme .
Ceci est un résumé, pour l’écrire en détail, il me faudrait écrire 200 pages, je n’en est pas les capacités .Fin du deuxième épisode …
Troisième épisode …
Départ pour l’armée, j’ai pris le train à la gare de Verneuil sur Avre pour me rendre au fort de Kremlin-Bicêtre, j’arrivai au 8ème régiment de transmission, accueil par les gradés, distributions de vêtements, distribution de notre chambre, manger et au lit . Le lendemain levé du corps, l’heure je ne m’en souviens plus déjeuner, ensuite rassemblement dans la cour, nous étions au moins 200 bidas, là l’adjudant chef nous a attribué à chacun nos responsabilités, je me suis retrouvé au service automobile avec d’autres soldats, cela consistait surtout à la vérification des pneumatiques, pour éviter les manœuvres on dégonflait volontairement les roues, comme le garage n’était pas sur place, on dévissait la roue pour aller la regonfler .
Au bout d’une semaine la chance m’est tombée dessus avec la cerise sur le gâteau tout le temps de mon service militaire . Le plus mauvais souvenir que j’ai gardé du fort c’est la bouffe, tous les 2 ou 3jours on mangeait des tripes et parfois elles n’étaient pas assez cuites… à vomir ( d’ailleurs après l’armée, pendant plus de 20 ans je ne mangeait jamais de tripes ) . Au début de la 2 ème semaine comme tous les matins, 200 bidas au carré, au milieu un lieutenant dit : il me faut 4 volontaires, moi aussitôt je lève la main plus 3 autres, montez dans le camion, on va au mont valérien qui se trouvait à 13 kms chercher de l’essence, c’était fin avril dans un camion débâché avec un soleil du tonnerre et au retour notre lieutenant nous dit : on va prendre une autre route pour le retour (sympa) rentré au fort, surprise une grande partie de la caserne se tapait un déchargement d’un camion de charbon !!! .
Le samedi matin de la même semaine 200 bidas au carré au milieu là un adjudant chef dit : parmi vous qui sait conduire les chevaux, moi je lève la main, j’étais le seul à lever le bras, il m’a emmené à l’écurie et il fallait remplacer les anciens qui allaient être démobilisés, alors-là la planque, pendant que les autres faisaient, une deux, une deux dans la cour, moi j’étais dans mon écurie tranquille et 2 fois la semaine avec les 2 chevaux j’emmenais un chariot à la déchetterie, la classe ! .
Notre chambre contenait une vingtaine de lits et 3 semaines plus tard le soir 3 bidas tous du Pas de Calais débarquaient avec de grosses valises pour venir dormir avec nous, justement 2 lits étaient libres à coté de moi, je leurs demandai : d’où venez vous comme ça), on vient de wittlich en Allemagne, on n’est que de passage demain on part au invalides pour s’occuper des pigeons voyageurs, alors là… grande discutions, je leur dis ah ! j’irais bien avec vous, moi je fais des pigeons voyageurs, je fais des concours avec le cercle colombophile de Verneuil etc , etc le lendemain matin ils repartent et un me dit on parlera de toi la bas .
De mémoire je pense que c’est la 4ème semaine de mon incorporation, convocation au bureau de notre lieutenant : vous allez rendre votre paquetage et vous partez pour les Invalides, sitôt dit sitôt fait .Arrivé aux Invalides, reçu par le sergent chef présentation etc, etc ( en 1949 : quand vous rentrez aux Invalides par la Cour d’Honneur c’était au 4 ème étage de l’aile droite se tenait le colombier ) alors là je vous dis pas la grande classe !!! .
Le travail consistait à nettoyer tous les jours ses 80 pigeons chacun, notre sergent chef partait chez lui le soir à 19 heures et il arrivait le matin à 7 heures, le vendredi soir il partait aussi à 19 heures et revenait le lundi matin à 7 heures, alors grande liberté de faire ce que l’on voulait, je vous dis pas les permissions que je me suis accordées on avait les cachets nécessaires, j’allais en permission à Verneuil 3 fois par mois et mes camarades ne pouvaient le faire vu la distance de leurs domiciles, en semaine on jouait aux cartes tous les soirs, notre sergent chef venait de temps en temps le dimanche pour voir ce que l’on faisait, il voyait bien qu’il y avait des absents il ne faisait jamais de commentaires, le travail était toujours fait très correctement, les dimanches que je restais à Paris je prenais le métro pour aller voir mon oncle et ma tante a Vincennes . Dans la semaine on avait un civil un peu ( invalide ) qui venait 3 jours par semaine faire le ménage du bureau de notre sergent chef et balayer notre chambre, quand en semaine on ne jouait pas aux cartes, le soir on allait un coup au cinéma, une fois au théâtre des 2 ânes par exemple, ah oui au fait, j’allais oublier le principal : le casse-croûte on dépendait de la caserne de Reilly à coté de l’école militaire et pas loin de la Tour Eiffel, chacun son tour on allait chercher 3 fois par jour le café le matin, le repas le midi, et celui du soir, on mangeait très bien, le jour des fêtes le repas était supérieur et on avait droit à un cigare . C’est pas tout, mais on arrive a fin mars 1950 . j’ai du rentrer au service militaire le 15-20 avril 1949 pour être libéré début avril 1950, fin mars notre sergent chef avec son épouse, nous on offert le restaurant, là on a bien mangé bien bu merci petit Jésus, en sortant du restaurant avec le changement de température, j’ai commencé par vomir dans le caniveau, nous sommes rentrés à pieds, vers 3 heures du matin, on a croisé une patrouille de police qui nous ont dit de faire un peu moins de bruit et en montant les marches un autre s’est mis a vomir et les 2 autres se sont allongés dans le lit tout habillés, …..Maintenant ? il faut rentrer à la ferme, ce sera le début de la modernisation. Fin du troisième épisode …
Quatrième épisode…
Retour du service militaire, pour reprendre les habitudes que j’avais laissées, avant de continuer, on va ouvrir
une petite parenthèse : je vous ai parlé de mon père, de mon grand-père, peu de ma mère qui allait traire ses 12 vaches, c’est quand même ma mère qui m’a mis au monde, il faut que je lui laisse une petite place . Ma mère était parisienne, habitait Vincennes où ses parents tenaient un café, qu’ils avaient eu 3 filles dont une est morte très jeune, ma mère et ma tante qui étaient donc les 2 sœurs qui ont travaillées pendant la guerre de 1914-18 comme secrétaires aux ( Invalides ) , ma tante s’est mariée avec un représentant de cornettes pour les sœurs religieuses puis ont tenu une chemiserie 52 avenue de Paris à Vincennes.
Ayant repris mon activité début avril 1950 jusqu'à fin 1956, avant le tournant de ma vie en 1957 . Entre 1950
et 1956 avec mon père nous avons acheté une voiture citroën traction avant d’occasion elle avait 10000 kms et commander une 2 cv camionnette, pour l’avoir dans 2 ans ( pour information on revendait une 2 cv d’occasion plus cher qu’une neuve ) ensuite achat d’un tracteur neuf société française type 302 acheté aux Ets
Morin à Brézolles dans l’Eure et Loir, on a acheté d’occasion un tracteur farmall avec fourche à fumier, au Ets Seuget, aussi à Brézolles, je continue, achat d’une remorque Felbac sur pneu où on pouvait mettre 40 sacs de blé dedans et un épandeur à fumier ! ouf . Tout ça sans emprunt et mon père mettait encore de l’argent de coté ? , le travail s’est nettement amélioré, c’était quand même beaucoup moins dur .
Un représentant m’a emmenés à Vierzon chercher le tracteur sans cabine, nous sommes partis de Brézolles à 4 heures du matin, arrivé la bas, préparation du tracteur et retour Vierzon, Orléans, Chartres, Le Breuil 200 kms 10 heures de route, c’était au mois d’avril je me suis tapé des averses de flotte, j’avais froid on avait pas des habits comme aujourd’hui et il y avait pas des routes comme maintenant, entre Orléans et Chartres je me suis arrêté dans un café pour boire 2 verres de rhum pour me réchauffer c’est la seule fois de ma vie que j’ai bu seul dans un café, j’ai eu mal au ventre pendant quelques jours à cause des secousses sur la route .
En 1957 fût une année de malheur et de bonheur. Mon père est décédé à l’âge de 67 ans et cette même année j’ai fait la connaissance d’une jeune fille qui habitait Le Gault la Forêt à 200 kms de la maison . J’ai rencontré cette jeune fille ( un peu comme l’amour est dans le pré ) notre première rencontre s’est passée à la Cathédrale de Notre Dame à Paris, et notre mariage a eu lieu le 21 avril 1958 à Le Gault la Forêt dans la Marne . Il
était prévu de reprendre l’exploitation des mes beaux-parents d’une superficie de70 hectares en 1960 ce qui fût fait : ensuite est né le premier garçons en 1959 à Verneuil sur Avre (ville) de 8000 habitants
Il fallait prévoir une vente du cheptel que l’on possédait et vendre la ferme, comme j’en avais mare de l’élevage, j’ai décidé de chercher une exploitation céréalière, alors avec l’agence Tréfeil à Orléans on en a visité plusieurs sans résultat, nous avons préparé notre déménagement, vente de tout l’élevage et ce que l’on ne voulait pas déménager, à ce moment on a vendu la ferme à un huissier à Damville et dans les derniers mois avant notre déménagement une agence de Paris par l’intermédiaire de l’agence Tréfeil nous indiquent que Maître Videcoq notaire à Forges les Eaux en Seine Maritimes avait une exploitation à vendre sur Sérifontaine de 150 hectares dont dix hectares de bois environ, fin de bail 1964 . Prise de rendez-vous avec Maître Videcoq pour visite de cette exploitation ce qui fût fait, après visite de la propriété, visite au locataire ils étaient 2 ménages je leur ai dit, vous savez si on achète l’exploitation c’est pour nous, la reprendre .
Cette exploitation me convenait bien, re-rendez-vous chez le notaire pour financer l’achat de cette propriété << première>> visite au Crédit Agricole qui fut totalement négatif, il nous a dit, : on ne vous connaît pas , pas possible de vous faire un prêt, retour chez le notaire explication, il me dit : voyant ce que vous pouvez apporter financièrement je vais vous trouver le complément, à cette époque là les intérêts étaient de 10% l’an . La vente se fera à la bougie à Forges les Eaux, pendant ce-temps là la vente des animaux et du matériel étaient faites il fallait préparer notre départ de Verneuil sur Avre , ou j’avais vécu 25 ans environ, pour partir dans la Marne .
j’ai commandé 3 wagons de 12 mètres et loué au chemin de fer un cadre pour emmener nos meubles à la gare de Verneuil , je me servais de la grosse grue en bout de quai pour mettre le cadre sur un wagon, le jour du chargement des wagons il tombait de la flotte pas possible, mon épouse était dans la voiture avec le bébé , un voisin est venu me donner un coup de main pour sangler le matériel sur les wagons, je ne sais plus exactement ce que j’ai déménagé je me rappelle : le cadre bien sur, 3 rouleaux de 3mètres, la remorque felbac pleine d’accessoires, la moissonneuse-batteuse claas tractée, l’épandeur à fumier, le tracteur farmall avec sa fourche et d’autres accessoires que je ne me souviens plus, les 3 wagons prêts, en route pour la gare de Le Gault la Forêt dans la marne . Mon épouse est partie avec la citroën, le bébé, et ma mère ; et moi je suis parti avec la 2cv camionnette pour 4 ans dans la Marne, ma 3ème exploitation . Fin du quatrième épisode …
Cinquième épisode...
Arrivés au Gault vers la mi- novembre 1960, nouvelle installation, déchargement des wagons, etc et mise en route de la nouvelle vie, mais pas le temps de respirer,(( moi à 30 ans je n’avais jamais connu le téléphone )) quelques jours après notre installation, coup de téléphone de Maître Videcoq, la vente de la ferme aura lieu à Forges les Eaux, (je crois) le 4 décembre 1960 ( la mise à prix était moins élevée, que le prix d’un tracteur de 220 cv ttc d’aujourd’hui ) préparation du voyage pour Forges 210 kms, le jour J, un lundi matin vers 11 heures du matin dans une petite salle, il y avait 15 à 20 personnes, le notaire sort d’une petite boite métallique ses 3 petites bougies et il déclare : nous allons vendre une propriété sise a……….Pour la valeur de X. La propriété sera adjugée à l’extinction de la 3ème bougie : première bougie, (ça dure environ 10 secondes) pas d’enchère , deuxième bougie pas d’enchère et troisième bougie pas d’enchère, la propriété nous est adjugée , mais les locataires ont 3 jours pour faire valoir leur droit de préemption . Nous rentrons après avoir fait 420 kms .
Le lendemain dans la matinée de mardi, coup de téléphone de Maître Videcoq , la vente est annulée, les locataires ont fait valoir leur droit de préemption . C’est terminé…..Le jeudi suivant vers 10 heures du matin je sciais du bois avec une scie circulaire et mon épouse m’appelle ! : Maître Videcoq te demande au téléphone, j’arrête mon banc de scie et au bout du fils Maître Videcoq me dit : il faut que vous m’apportiez absolument aujourd’hui un chèque de X pour mettre dans mon coffre, les locataires n’ont pas tenu leur engagement ….. ci tôt dit, ci tôt fait, changement d’habit et en route pour faire 420 kms aller et retour, ensuite régularisation………
En 1961 notre 2 ième garçons est décédé à la naissance, j’avais 2 belle-sœurs, une s’est mariée avec un veuf qui avait 4 jeunes enfants et l’autre belle-sœurs est restée célibataire et qui est partie habiter avec mes beaux-parents
En Seine et Marne et en 1962 mon beau-père décède au mois de mai et au mois de novembre naissait notre 3 ième garçons né à Epernay pays du champagne, sur l’exploitation nous avions un Chartier, une centaine de brebis, 18 vaches et une dizaine de génisses, 2 tracteurs plus tout le matériel conventionnel que l’on trouve dans une exploitation agricole : comme on dit, veau, vache, cochon etc-etc , j’ai dit 18 vaches c’est ce queu mon épouse trayait tous les jours à la main et de temps en temps ma belle-sœur venait l’aider .
Le désherbage des céréales se faisait avec une jeep de la commune, c’était simple 1/4 de 2-4-D et 1/4 de MCPA à l’hectare, on avait pas d’eau à la bergerie, on transportait l’eau avec une tonne attelé d’un cheval et quand il gelait fallait suivre la tonne avec un seau d’eau chaude pour dégeler le robinet . Vous savez aussi quand on change de région il faut refaire tout ce qui est administratif : changement de banque, d’assurances, de coopérative agricole, de récupérer ses parts diverses, de MSA, son nouveau maréchal ferrant et refaire connaissance avec d’autres personnes, etcetera .
On arrive en 1963 le train-train habituel 10 heures de travail par jours (des mariages, des enterrements entre deux)oui, du coté de mon beau-père ils étaient 7 garçons, tous à la guerre en 1914, un seul n’est pas revenu, les autres, un était colonel d’aviation, il a été un des fondateurs de la base aérienne d’Istres en Bouches-du-Rhône en 1915 et tous les autres paysans .
Cette année l’à apparu dans les blé, du faux blé, appelé aujourd’hui LE VULPIN, à cette époque on ne trouvait pas d’herbicides efficaces .
Arrive 1964 il faut déjà penser à déménager pour Sérifontaine Département de l’Oise , ce sera le dernier ! ouf !
J’ai 35 ans au mois d’avril, il faut s’organiser pour le départ dans le quatrième trimestre de cette année et je prévois de déménager une partie par le train et une partie par la route . Mon beau-frère va reprendre l’exploitation . Dans les premiers 6 mois : commande d’une benne de 7 tonnes chez les ETS Beynes à Gisors dans l’Eure, pour me la faire livrer en gare du Gault, ensuite commande d’un tracteur Case de 80 cv à la Ferté Gaucher, livré au Gault, ensuite préparation d’une grande vente public : des animaux et pratiquement tout le matériel agricole .
Comme la fois d’avant, location d’un cadre et d’un wagons plat de 12 mètres : dans le cadre on a mis des meubles etc , dans la remorque on a mis tout mon matériel de menuiserie : scie à ruban, raboteuse-dégauchiseuse etc . Cette remorque fût mise sur le wagon avec le cadre . Juste avant de partir nous avons fait une réunion de famille, pour faire nos adieux . Quand fut venu le jour du départ j’avais 185 kms à faire en tracteur avec la benne et mon épouse partait en voiture avec les 2 garçons et ma mère, à 100 kms du départ mon épouse m’a rattrapé, sur un petit chemin au bord de la route nous avons mangé et je suis arrivé à Sérifontaine il faisait encore grand jour .
Fin du cinquième épisode ….
Sixième épisode…
Entre deux on avait re-contacté le crédit agricole qui cette fois a accepté de régulariser la situation .
Vous-vous en doutez, maintenant il faut tout recommencer à zéro : mais demain il n’y a plus de vache à traire de faire boire les animaux, de faire manger les animaux, de faire leurs litières. Un changement de vie va commencer, et de re faire des amis….
Sur l’exploitation il y avait 40 hectares d’herbage dont sur une partie il y avait des pommiers, demande de prime d’arrachage, malheureusement, il aurait fallu habiter dans l’Eure, donc refus, mais peu importe, au boulot, préparation des semis de blé, ensuite arrachage des pommiers et des clôtures, embauchage d’un chauffeur de tracteur, nous arrivons en 1965, la moisson arrive avec un temps pourri, récolte du blé 10% de germé, sur la totalité de la récolte, perte d’argent, plus tous les frais de déménagement en quelques années la trésorerie est venu négative : cette année là nous avons eu 3 invitations pour aller au mariage, étant donné que nous n’ayons plus d’argent pour offrir un cadeau, nous sommes restés à la maison, un cousin nous a prêtait 1000 franc c’est à dire 152.45 euros pour nos achats de nourriture et en attendant le report de nos annuités, ensuite on a vendu un peu de bois, arbre et chauffage et on a commencer a respirer .
Pour faire simple on va continuer par l’éducation des enfants, nous allons prendre le deuxième garçon : école Jeanne d’Arc à Gisors dans l’Eure, ensuite école de Mesnières, en Seine Maritimes, ensuite Adjutor à Vernon dans l’Eure où il a passé son bac, après il est parti faire son service militaire, toujours célibataire, habite actuellement à Foix dans l’Ariège . L’aîné des garçons, école Jeanne d’Arc, ensuite école de Mesnières , ensuite école de Pierrefonds dans l’Oise, pour finir à l’école Agricole du Neubourg dans l’Eure, pour passer son BEPA agricole, pour partir ensuite faire son service militaire en Allemagne, marié, a 3 enfants et repris l’exploitation en 1984 .
Notre chauffeur, nous a quitté vers l’année, 1967, sa famille s’agrandissant, le logement devenait trop petit et il ne fut jamais remplacé . De temps en temps il vient avec sa femme, nous dire un petit bonjour encore cette année. Pour se remémorer le passé .
Nous arrivons en 1974 : grande transformation dans la maison : suppression d’un mur dans la maison pour faire une salle de 70 m2, aménagement de tout l’ancien grenier à grain : salle de bain, 3 chambres, une lingerie et fausse sceptique, etc . J’ai 45 ans, c’est la première fois, chez moi, que je peux prendre une douche ou un bain .
Tout allait bien, on arrive au printemps 1976, mon épouse s’est toujours occupée du transport des enfants à l’école et du covoiturage, j’étais arrivé à payer tous les engrais et les phytos avant la moisson et c’était que du bonheur. Deuxième trimestre, il fait chaud, très chaud, l’eau a disparu, la moisson du colza arrive, on met la remorque de 16 tonnes dans le champs on bat, on bat, 20 hectares de colza et la remorque ne sera jamais pleine, c’est la cata les blés idem, on arrête là, j’ai une jeune voisine de 30 ans qui s’est pendu, elle ne pouvait pas voir ses vaches manger que des branches de pommiers . La trésorerie est tombée à zéro, alors on remet ça, remplir les papiers nécessaires pour avoir un prêt calamité avec un intérêt à 2% , j’ai obtenu la somme de 220000 FR soit 33538 euros . Entre 1977 et 1984, rien de particulier . Et en 1984 notre fils a repri l’exploitation, mon épouse et moi, nous sommes restés habiter dans la maison de la ferme, jusqu'à aujourd’hui .
Parlons un peu du travail : mon épouse avait la charge, de la maison, de l’éducation des enfants, du jardin, du triage des semences au moment voulu et m’apportait à manger le midi dans la plaine aux moments des travaux dans les champs, quand je me trouvais au plus loin de la maison, malgré que l’exploitation est d’un seul tenant.
On a tout essayé, comme disait Mr Ruquier : quand je faisais du labour, au bout de 900 heures les pneus étaient morts . Après avoir visité quelques exploitations agricoles sans labour dans le secteur de Damville dans l’Eure .
En 1974 j’ai vendu la trisocs pour acheter un chisel et depuis ce temps là on a plus labouré .
J’ai fait 64 moissons complètes, jusqu'en, 2010, j’avais 81 ans et battue à la mois-batt 150 hectares et ma 65 ième année je n’ai battu que 10 hectares de blé, puisque 2 jours après je rentrai à l’hôpital pour une première opération de l’œil, ensuite 2 et 3 ième opérations, cela voulait dire pour moi : la moisson c’est fini…J’avais eu
une permission spécial pour la moisson en 1949 et j’avais agrandi l’exploitation de 25 hectares de terre . Je pense que l’on en restera là aujourd’hui, si une personne veut un renseignement particulier je suis à son écoute .
Vous devez vous demander, il ne parle pas de sa jeunesse, il a quand même pas passé tout son temps au cul des vaches ou au volant de son tracteur, eh bien non ! Je vais vous raconter dans le septième épisode qui sera le dernier . Tout le temps passé de ma jeunesse en dehors de l’exploitation agricole . A bientôt !
Fin du sixième épisode .
Septième épisode…
La déclaration de guerre arrive en 1940, j’ai 11 ans les restrictions alimentaires ce sont vite fait sentir, il se trouve qu’un village a un 1 bon km s’appelle Baslines où est d’ailleurs enterré mon petit frère, au pont , il y a une superbe propriété avec tennis ou habitaient Mr et Mme Letias, ils avaient une usine de fabrication de boites en fer pour la pharmacie ( le plastic n’existait pas), ils avaient 120 ouvriers : Mr et Mme Letias avaient 2 servantes et 2 jardiniers, plus une voisine du Breuil qui allait faire la lessive à la rivière et il se trouve qu’il sont venus à la maison pour savoir si ils pouvaient avoir du lait du beurre des œufs toutes les semaines . Mme Letias n’avait pas d’enfant elle m’a pris en amitié et à partir de ce jour-là j’ai appris à connaître le monde mondain dans la simplicité ça a duré 4 ans : Une servante venait me chercher à pied et je mangeais avec eux : On passait au petit salon prendre l’apéritif, moi j’avais un jus de fruit, ensuite on passait à la salle à manger Mme avait une sonnette sous son pieds pour appeler une servante pour débarrasser la table, quand le repas était terminé on passait au grand salon pour prendre le café, et on retournait au petit salon pour jouer aux cartes, elle avait un neveu un peu plus âgé que moi qui habitait Paris… il venait aussi à Balines et nous sommes devenus des amis C’est là que j’ai appris à jouer aux cartes et au tennis, ça va durer 3 ans et demi ensuite ils ont vendu leurs propriété et on ne s’est jamais revu.
On arrive à la fin de la guerre et j’aimais la chasse…. qui m’a suivie jusqu'à maintenant, 1944 fut ma première ouverture… qui s’est passée à Matanvilliers prés de Brézolles, chez un ami de mon père qui avait une exploitation en location, là je me souviens encore, vers 14 heures de l’après-midi, assez loin du rendez-vous de chasse, dans un grand champs de carottes sauvages j’ai tué un très gros lièvre que j’ai mis dans ma gibecière… que j’ai traînés pendant plusieurs heures… j’ai eu l’épaule violette, mais quand vous avez 15 ans, et que vous tuez le premier lièvre de votre vie3…. vous ne pouvez pas dire : je le laisse par terre.
En 1945 notre boulanger où je mangeais le midi quand j’allai à l’école, il m’a fait cadeau d’un ou deux couples de pigeons voyageurs et j’en ai fait un petit élevage puis j’ai commencé à faire des concours et je suis venu président du cercle colombophile à Verneuil sur Avre en 1948 . Quand on avait un pigeonnier avec des voyageurs ce devait-être déclaré en gendarmerie, c’était Mademoiselle Lepect à Paris qui nous calculait la distance entre « notre colombier et Bordeaux par exemple »,pour chaque colombophile, le samedi matin ou l’après midi selon la distance on emmenait les pigeons à la gare après les avoir bagués avec une bague en caoutchouc, lorsque le pigeon rentrait le jour suivant pour l’enregistrer dans un constateur plombé, le lendemain après midi on se retrouvait pour vérifier l’heure d’arrivée des pigeons de chaque colombophile et moi, le soir, j’étais chargé de chercher celui qui avait été le plus rapide, pour m’aider j’avais un bouquin épais comme l’annuaire des pages jaunes, qui me servait à calculer la vitesse d’un pigeon de l’heure du départ à l’heure d’arrivée avec la distance de son colombier et de chaque colombophile qui était de distance différentes .
Vers 17-18 ans j’allais au cinéma tous les jeudis pendant un certain temps en vélo avec des (pneus), ensuite j’ai eu une mobylette avec un moteur poulain. Après une guerre de 4 ans, les jeunes ne connaissaient pas les grands bals « maintenant c’est aller en boite » donc tous les garages de Verneuil, chacun leur tour, organisait un bal : il y avait les garages : Citroën, Peugeot, Renault, Simca, plus les 2 salles de cinéma que je me souviens, on allait au bal en vélo et retour le lendemain matin… après ce fut la voiture . C’était beaucoup « plus mieux » ! . Aussi entre 1945 et les 3 premiers mois de 1949 j’ai fait du tennis de table en compétition en 2ième division, très-très souvent j’allais à l’entraînement à Verneuil, le lundi, mercredi, vendredi, le soir, puis en compétition, le samedi ou le dimanche : on allait rencontrer les joueurs de : Mortagne, l’Aigle, Evreux, Dreux, Chartres, Houdan, le plus loin ce fut au studio de la radio diffusion Françaises à Paris, etc .
On va repartir de 1950 à 1956, comme par hasard la maison de Mr et Mme Letias fut rachetée par Mr et Mme Boucher,( toutes ses personnes sont décédés) aussi industriels qui fabriquait des joints pour l’automobile et un jour Mr et Mme Boucher sont venus me voir : si je pouvait leur livrer des joints à Paris rue de la Goutte D’or à coté du boulevard Barbes et Mr ou Mme m’accompagnait . Je faisais 6 voyages par an environ . Mr était malade, il est décédé vers 1953 – 1954, vers 1956 Mme est aussi décédée .
C’est pour moi en gros la fin de ma jeunesse passée à Verneuil sur Avre ville de 6000 habitants et non de 8000 comme j’ai écrit précédemment .
Dans la Marne, a part la chasse et les réunions de famille rien de particulier Fin du septième épisode…
Huitième épisode…
On va reprendre du service à Sérifontaine, la chasse a pris beaucoup d’importance dans mes loisirs, personnelle ça coûtait beaucoup moins cher que d’aller aux sports d’hiver, ou au bord de la mer, de toute façons on n’en avait pas les moyens, nous étions trois exploitations sur le plateau, on s’invitait mutuellement plus : 7 à 8 jours de chasse en forêt, en hiver destructions des lapins entre le mois de décembre et le mois de février . On chassait le mardi et le vendredi, nous étions 8-9 chasseurs on tuait environ 80 lapins chaque jour de chasse sur 16 à 20 jours, le midi on mangeait sur place, je reconnais à la fin on en avait un peu mare . Pour en terminer avec la chasse, j’ai vu le premier sanglier vivant à l’âge d’une trentaine d’année, entre 1965 et aujourd’hui, là je sors mon carnet de chasse : 126 sangliers, 78 chevreuils et 11 cervidés tués a mon actif .
J’étai aussi pécheur à la ligne .
Cela va rajeunir notre ami PATOGAZ vers 1977-1979 un jour pendant la moisson un chauffeur de la coopérative de Gisors nous dépose une benne dans le champ, je suis descendu de la mois-batt, pour le saluer a un moment donné il prend un micro et il demande à la coopérative à l’endroit ou il devait repartir, moi ignare je lui demande c’est drôlement pratique votre truc et là j’ai eu le coup de foudre, je me suis dit un poste à la maison, un dans le tracteur, ce sera formidable, pour pouvoir communiquer, décision prise, de chez nous la boutique qui vendait ces postes se trouvait juste avant Evreux, il me demande ce que je désire, 2 postes de cibi et une antenne, que voulez-vous comme antenne ? Ah une petite pour mettre sur le toit de la maison, pour que l’on puisse se correspondre, jusqu'à 5 kms environ, alors là… ! j’ai vu une personne ébahit, il me dit mais tout le monde me demande des antennes pour correspondre au bout du monde et c’est ce jour que j’ai compris une fois mon antenne installée, les possibilités de correspondre avec le monde entier . Ce fut pour moi une découverte exceptionnelle « exemple » une fois j’ai contacté une dame du prénom de Nadine qui était à Gao au Mali et j’avais en même temps son mari en camion qui partait à Bamako et ces personnes avaient de la famille à Franconville, un jour qu’ils venaient en vacance en France, ils sont venus nous faire une visite .
Grâce à la cibi dit radio , un club d’aéromodélisme a été créé, je vous raconte :
Un soir, nous étions entrain de parler à la radio comme presque tous les soirs, à un moment donné on entend breck cela voulait dire une personne veut rentrer dans la conversation et à un moment donné à toi le breck, il se présente sans donner son adresse bien sur, voilà je viens de construire une maison dans la région j’ai mis mon antenne piquée sur un tas de terre et nous avons parlé, parlé, chacun notre tour, ensuite les salutations d’usage et peut-être à demain, un soir en parlant, il a bloqué son micro et en parlant on entendait un bruit de ponçage, quand il a relâché son bouton je lui demande que fait-u, je ponce une aile d’avion je fais du modélisme, moi : attiré par ce genre de loisir, on s’est vu, on s’est revu, on ne sait jamais perdu de vu et un jour il me dit si tu veux, je te fais un avion, ce fut dit, ce fut fait, etcetera ensuite a deux, vol sur un bout de terrain, un avion de 1 m 30 d’envergure, ça fait du bruit, évidemment des curieux nous rendent visite, un dit moi j’ai fait du modélisme, un autre est venu, vous devriez faire un club ce qui fut fait : inscription à la préfecture de l’Oise : association régie sous la loi 1901 et j’ai été élu président pendant une vingtaine d’année en plus pendant 9 ans nous avons fait des meetings de petits gros appareils faisant 3 mètres d’envergure, nous avons eu jusqu'à 70 avions, avec des Allemands et Belges comme participants, sentant la fatigue venir j’ai laissé ma place et le club existe toujours .
Mon histoire personnelle se termine… bien souvent on dit allez encore une ….ah ! je vais quand même vous la raconter par ce quelle est exceptionnelle et je n’ai jamais connu l’énigme de cette fin d’histoire .
En 1940 les allemands envahissent Verneuil , quand vous venez de Paris par la N 12 , avant Verneuil il y avait un pont de chemin de fer qui traversait cette N12 et juste avant, il y avait à droite un herbage qui faisait environ 8 hectares qui appartenait à un boucher rue du canon, route juste en face d’un café-tabac « où un jour j’ai vu Jean Gabin venir acheter un paquet de cigarettes ». Dans cet herbage les allemands ont créé un camp de prisonniers Français, il y en avait 1000-2000-3000 voir plus, peu importe : j’avais 11 ans je faisais beaucoup de vélo, cette N12 je la prenais tous les jours pour me promener, nous n’avons pas eu d’école pendant un certain temps, donc un jour je passe devant ce camp de prisonnier, tous les 30 mètres environ il y avait une sentinelle allemande avec fusils plus baïonnette, je m’arrête a 3-4 mètres des prisonniers, a un moment donné 4-5 prisonniers me jette chacun leur musette militaire avec son matricule…. ? je les ramasses et un me dit ramène nous un peu a manger et je suis parti avec ces 4-5 musettes, je me suis arrêté et dans les musettes il y avait de l’argent, comme je connaissais bien la charcutière Mme Mangin, puisque mon père lui vendait des porcs, comme le boulanger Mr Prévost qui passait nous vendre du pain à la maison, il n’y avait pas encore de crise alimentaire, on a mis dans mes musettes l’équivalant de la somme en marchandises, il restait même de la monnaie et je suis reparti au camp au moins 4 kms aller et retour, j’ai redonné à chacun sa musette, ils me montraient leurs poignets pour vérifier leurs numéros d’immatriculations, après je suis rentré à la maison et raconté ça à mes parents .
Fin du huitième épisode ….
Neuvième et dernier épisode…
Peut être le lendemain j’y suis retourné avec un camarade de classe qui était le fils du maréchal ferrant de mon père, on avait le même âge, alors là nous sommes repartis du camps avec 8 musettes chacun, refaire le même circuit et dans une de ces musettes j’avais mon énigme ??…de retour au camp redistribution des musettes et je tombe sur un soldat Français mais algérien, il me fait cadeau d’une montre, toujours devant les sentinelles allemandes à quelques mètres de nous, totalement impassible, la j’ai un petit trou de mémoire je ne me souviens pas combien de temps a existé ce camp, peu importe : un jour mon algérien est arrivé avec une sentinelle allemande pour me voir à la maison, « qu’es-ce qui s’est passé…. ? » a 11 ans on est encore qu’un gamin, pour venir du camp de prisonnier à la maison, aller et retour cela faisait bien 6 kms . Qui était ce personnage... ? pour pouvoir se permettre de venir à la maison, accompagné en faîte d’un ennemi… ? Ce sera mon énigme de ma vie . Après la guerre nous avons reçu un courrier d’Algérie avec la photo d’une superbe propriété d’Oran qui était certainement la sienne, il avait écrit derrière « quoi » ? . Tiens j’y pense, je regarderai dans le courrier de ma mère si jamais je retrouvais cette carte ? . Pour en finir avec mes anecdotes il m’en reste 2 , un jour j’arrivais au camp, une sentinelle allemande me dit « ra oust » alors j’ai continué ma route sans m’arrêter direction Verneuil et j’ai de suite compris la raison, j’ai croisé à 3 mètres de moi une voiture militaire entourée de 4 motos…, dans la voiture il y avait je pense 4 militaires dont un bardé de médailles, ce devait être un général mais qui…. ? ma dernière aventure : a la maison mon père faisait le pain, puis un jour le pain avait des courroies comme on disait à cette époque, soit il a mal levé ou pas assez cuit, peu importe, vas donc porter ça aux prisonniers, j’ai connu la faim, quand je fus fait prisonnier en 1914
Donc j’ai pris mes 2 boules de pain de chacune 4 livres et en route pour le camp, arrivé la-bas une sentinelle allemande m’a regardé s’est avancé vers moi, m’a pris une boule de pain sans un mot bien sur, a pris sa baïonnette a coupé les tartines et les a lancées aux prisonniers, la deuxième boule pareil, ce fut la bousculade dans le camp, pour attraper une tartine, « en ce moment ou j’écris ces quelques mots j’ai 11 ans dans ma tête» ayons une pensée pour ceux qui meurent de faim dans le monde ou nous pouvons pratiquement rien faire . De toute façon la vie c’est pour mourir un jour…. ?
Une petite suite de cette histoire ce camp de prisonnier était pas tellement loin de la maison et tous les soirs très tard arrivaient 2-3 prisonniers, échappés du camp, mes parents leur donnaient à manger et ils demandaient surtout où ils se trouvaient et la route pour pouvoir rentrer chez eux . J’ai oublié de dire… au faîte, mon énigme comment a t’il pu faire, pour venir à la maison, je ne me rappelle pas lui avoir donné mon adresse et j’en suis presque sûr …. ?
Remarquez que mon histoire professionnelle je l’ai commencée par le début de ma vie et mon histoire autre que l’agriculture j’ai fini par le début c’est peut-être pour me rajeunir de mes souvenirs .
Vous avez certainement remarqué aussi que « j’ai » employé » les mots : je et j’ai très souvent pourquoi, par ce que s’est ma vie personnelle, mon épouse connaît mon histoire et à partir de 1958 elle les a partagés avec moi et on aura 55 ans de vie commune le 21 avril 2013 .
2 remarques : ma mère a été secrétaire aux Invalide en 1914-1918 voir 1919, j’ai fait mon service militaire en 1949 soit 30 ans après aux Invalide, les soldats qui mon fait rentrer aux Invalide qui venait de Wittlich en Allemagne, mon fils aîné a fait son service militaire a wittlich en Allemagne en 1979, soit 30 ans après, étonnant non… !
J’ai fini de vous écrire mon grand livre, il me reste quelques pages blanches, combien…. ? je sais qu’il est écris sur la dernière page « on peut fermer ton livre ta vie elle est finie » . Notre 2 ième garçon quand il est venu au monde il a pas eu de chance, il avait aussi son grand livre mais il n’avait que la dernière page…… ?
Vous connaissez l’histoire du petit chaperon rouge avec le loup :
J’ai des oreilles c’est pour mieux t’entendre mon enfant .
J’ai un nez c’est pour mieux te sentir mon enfant .
J’ai des yeux c’est pour mieux te voir mon enfant .
J’ai une bouche c’est pour mieux te manger mon enfant .
Le loup avait oublié de dire les yeux c’est fait aussi, mon enfant pour pleurer, pour apaiser ta souffrance et ta peine .
Dernier épisode de L’Eventé .
Une petite rallonge, de Verneuil sur Avre dans l’Eure, de L’Eventé.
Je vous parle à bâton rompu .
J’ai oublié de vous dire que entre 1935 et 1940 une année mon père avait semé de l’orge et qu’il n’avait pratiquement jamais plu, il a fallu couper cette orge avec une faucheuse à herbe à la moisson… Mon père tout les samedi matin, avec son cheval et sa charrette été comme hiver partait à Verneuil, vendre du beurre, des œufs et des volailles et en passant au Baudry il emmenait 2 femmes veuves d’origine bretonne pour faire leur marché . Mon père comme moi nous n’avons pratiquement jamais trait les vaches.
Avant et un peu après la guerre on allait tous les ans à la Toussaint sur la tombe de mes grands-parents paternels dans le Pas de Calais . On allait voir aussi une tante religieuse à Monchy Cayeux, que mon père lui donnait une somme d’argent en remerciement de lui avoir payé une moissonneuse-lieuse de marque « Massey-Harris » qui datait de 1904 .
Pendant la guerre les hivers étaient très rigoureux au 1er novembre – 4 était courant avec quelques flocons de neige, je me souviens pour me coucher fallait mettre une brique chaude dans un journal pour réchauffer mon lit…. Je me lavais le soir…. Si je laissais mon eau dans la cuvette le lendemain matin elle était gelée et les carreaux de la fenêtre avaient de jolis rideaux de 5 mm d’épaisseur de glace . J’ai connu des journées à moins vingt, moins vingt deux degrés, on ne se lavait pas tous les jours, le poêle risquait pas de se sauver, il était tellement bien entouré.
On trouve toujours des coïncidences : toujours pendant la guerre le curé de notre paroisse nous donnait un rendez-vous dans une exploitation agricole qui se situait à Rueil la Gadelière pour nous montrer des diapositives, sur un drap accroché au mur, cet exploitant s’appelé monsieur Maréchal qui était dans le même camp de prisonnier en Allemagne que mon père en 1914, comme par hasard, pratiquement 30 ans après j’allais dans cette ferme voir des diapos, pour y aller nous partions avec les voisins le soir avec une lampe tempête à travers champ, il y avait 4 bons kilomètres aller et retour la nuit.
A cette époque une graine de betterave contenait 3- 4 pieds de betterave, il y avait des belges qui venaient les biner, ils étaient aux moins une dizaine l’un derrière l’autre, ils prenaient une dizaine de rang à la fois et un coup de binette il restait qu’une betterave, du matin au petit jour à la nuit tombante, je me rappelle aussi à la période du foin et de la moisson mes parents se levaient au petit jour pour botteler le foin et mettre les bottes de céréales debout, il y avait de temps en temps une personne qui donnait un coup de main entre 11 heures du matin et 14 heures de l’après midi ils restaient à l’ombre tellement il faisait chaud, dans ces années, les hivers étaient très froids et l’Eté très chaud. Pour faire tourner la batteuse j’ai connu la machine à vapeur, le gros moteur électrique avec un compteur, le chef branchait les fils avec une grande perche sur la ligne et un tracteur éco avec un moteur de bateau « poyau »la particularité du démarrage, à deux fallait tourner le lanceur avec la manivelle le plus vite possible et enclencher le moteur avec un embrayage…. Et notre bon Société Française lui on chauffait sa boule « un certain temps » avec une lampe spéciale et on balançait le volant de gauche à droite pour le faire démarrer, c’est le seul genre de tracteur que le moteur pouvait tourner à l’envers.
Toujours pendant la guerre j’ai appris à braconner avec des plus malins que moi, pour mettre des collets pour les lapins ils me disaient : tu mets ta main au sol à la verticale tu prends 4 doigts d’épaisseur et pour le lièvre tu fais pareil avec le pouce à la verticale pour avoir la hauteur de la base de ton collet…., Pour prendre des canards sauvages à la rivière, tu vas au bout de l’herbage sur les fils barbelés qui traversent cette rivière tu accroches un fils nylon avec un hameçon au bout, un verre de terre à 10 cm de l’eau et ça marche. J’avais aussi un furet avec des bourses ou poches genre de filet pour boucher les trous .
Nous avons eu notre première télévision noire et blanc en 1952-53, en réfléchissant bien la télévision a coupé le dialogue familial. « Exemple »il y avait un feuilleton le soir, genre d’Allas, nos voisins n’ayant pas encore la télé venait voir un feuilleton, ils arrivaient 5-10 minutes avant, on parlait, on discutait, il y avait de l’animation top : « Heure du feuilleton » , silence total, à la fin au revoir à demain .
Le pire maintenant vous allez dans une maison la télé fonctionne et les gens discutent de tout et n’importe quoi, sans regarder la télé, moi ça m’énerve, c’est mon affaire personnelle .
Ce sera la fin des épisodes, de L’Eventé…………………… ?
L'Eventé- + membre techno +
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Re: les 10 pages d'un paysan
il y a que ça
sevi- + membre techno +
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Date d'inscription : 11/09/2009
basse normandie
les 10 pages d'un paysan
sevi a écrit:il y a que ça
Donne moi une potion magique que je puisse repartir de zéro en commençant, en l'an 2014
par exemple :est la je t'en fait le double. Bonne soirée.
L'Eventé- + membre techno +
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Date d'inscription : 23/01/2013
Age : 95
Serifontaine Oise Picardie
Re: les 10 pages d'un paysan
j'écris pr ne pas perdre le sujet et surtout pr lire la totalité,pr une personne qui ne ce prêtent pas pr un écrivain ,bravo
bibi43- + membre techno +
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