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économie
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AGRICULTURE - CONVIVIALITÉ - ENVIRONNEMENT (A.C.E) :: politique générale , syndicalisme :: Politique européenne
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économie
https://www.youtube.com/watch?v=c5DGKLDp3bg
mon voisin de champs
je suis invité a l apéro pour discuter agriculture
mon voisin de champs
je suis invité a l apéro pour discuter agriculture
Invité- Invité
Re: économie
Comment un citoyen peut il peser vite et fort sur son gouvernement ?
Attendu que je pense également depuis plusieurs années que nous sommes dans un train fou sans pilote qui nous dirige droit sur la falaise, la fin d'une civilisation, que, comme je l'ai déjà écrit ici, le grand malaise, le grand danger, la grande indécence de nos sociétés occidentales n'est pas l'excès de social, mais bien la finance internationale et ses derives.
Donc la question a poser est que faire aujourd'hui si le système implose ?
Comment s'en prémunir au mieux.
Quels investissements, or, immobilier....?
Comment sortir de l'euro sans casse ?
Attendu que je pense également depuis plusieurs années que nous sommes dans un train fou sans pilote qui nous dirige droit sur la falaise, la fin d'une civilisation, que, comme je l'ai déjà écrit ici, le grand malaise, le grand danger, la grande indécence de nos sociétés occidentales n'est pas l'excès de social, mais bien la finance internationale et ses derives.
Donc la question a poser est que faire aujourd'hui si le système implose ?
Comment s'en prémunir au mieux.
Quels investissements, or, immobilier....?
Comment sortir de l'euro sans casse ?
snif- + membre techno +
- département : Barrois du 52
Messages : 17203
Date d'inscription : 19/09/2009
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Rhin-CHAMPAGNE
Re: économie
j essaierais de poser les bonnes questions !
donner moi des idées et je note celles de snif
donner moi des idées et je note celles de snif
Invité- Invité
Re: économie
snif a écrit:Comment un citoyen peut il peser vite et fort sur son gouvernement ?
Attendu que je pense également depuis plusieurs années que nous sommes dans un train fou sans pilote qui nous dirige droit sur la falaise, la fin d'une civilisation, que, comme je l'ai déjà écrit ici, le grand malaise, le grand danger, la grande indécence de nos sociétés occidentales n'est pas l'excès de social, mais bien la finance internationale et ses derives.
Donc la question a poser est que faire aujourd'hui si le système implose ?
Comment s'en prémunir au mieux.
Quels investissements, or, immobilier....?
Comment sortir de l'euro sans casse ?
le trou de la sécu , ce sont les financiers aussi
le deficit des font de retraite
ivanquoi- + membre techno +
- Messages : 8796
Date d'inscription : 13/09/2009
Age : 62
chartres
Re: économie
Certes, mais tu n'imagines meme pas les sommes incommensurables que la financiarisation mondiale fait perdre aux peuples.
Il est aussi de l'intérêt direct de ces hommes que de focaliser les rancœurs de certains sur leurs congénères, plutot que de risquer qu'ils ne viennent comprendre un systeme.
Toujours plus facile de montrer du doigt son voisin que de comprendre les méandres d'un systeme.
Cela étant, je suis evidemmment d'accord que l'excès de social tue le social et avachie l'humain.
MAIS, mettons en perspective les problèmes.
Il est aussi de l'intérêt direct de ces hommes que de focaliser les rancœurs de certains sur leurs congénères, plutot que de risquer qu'ils ne viennent comprendre un systeme.
Toujours plus facile de montrer du doigt son voisin que de comprendre les méandres d'un systeme.
Cela étant, je suis evidemmment d'accord que l'excès de social tue le social et avachie l'humain.
MAIS, mettons en perspective les problèmes.
snif- + membre techno +
- département : Barrois du 52
Messages : 17203
Date d'inscription : 19/09/2009
Age : 62
Rhin-CHAMPAGNE
Re: économie
Nous vivons dans un environnement caractérisé par l'excès de crédit et l'endettement d'Etat clientélistes.
Le moindre grain de sable ( crise des subprimes-immobilier US) fait déraper la machine.
Depuis 2008, les banques - qui manquent de fonds propres structurellement - sont en cours de sauvetage par les institutions financières.
La parade consiste pour les Etats a fournir - via les banques centrales - les liquidités nécessaires à la poursuite de la croissance.
Le risque à gérer est politique: pas de croissance c'est tout le monde dans la rue.
L'exercice est délicat.
Le moindre grain de sable ( crise des subprimes-immobilier US) fait déraper la machine.
Depuis 2008, les banques - qui manquent de fonds propres structurellement - sont en cours de sauvetage par les institutions financières.
La parade consiste pour les Etats a fournir - via les banques centrales - les liquidités nécessaires à la poursuite de la croissance.
Le risque à gérer est politique: pas de croissance c'est tout le monde dans la rue.
L'exercice est délicat.
Invité- Invité
Re: économie
L'exercice va surtout droit à la rupture.
Est il concevable d'inonder le monde de fric, qui globalement ne va pas au peuple, qui est sans commune mesure avec les richesses créées, et qui favorise la création de bulles spéculatives ?
Le peuple finira par payer cash ces graves derives, la crise, la vrai semble inéluctable si personne n'appuie sur les freins
Est il concevable d'inonder le monde de fric, qui globalement ne va pas au peuple, qui est sans commune mesure avec les richesses créées, et qui favorise la création de bulles spéculatives ?
Le peuple finira par payer cash ces graves derives, la crise, la vrai semble inéluctable si personne n'appuie sur les freins
snif- + membre techno +
- département : Barrois du 52
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Rhin-CHAMPAGNE
Re: économie
bien résumé
ADBLUE- + membre techno +
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CHAMPAGNE ARDENNES
Re: économie
c est comme en vélo
tant qu on avance on ne chute pas......
tant qu on avance on ne chute pas......
PV 53- + membre techno +
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Age : 57
SO 53
Re: économie
snif a écrit:L'exercice va surtout droit à la rupture.
Est il concevable d'inonder le monde de fric, qui globalement ne va pas au peuple, qui est sans commune mesure avec les richesses créées, et qui favorise la création de bulles spéculatives ?
Le peuple finira par payer cash ces graves derives, la crise, la vrai semble inéluctable si personne n'appuie sur les freins
l argent a taux zero ca permet de detrousser les rentiers ( dans le sens de la rente pas de la retraite)
et de favoriser ceux qui prennent des risques
PV 53- + membre techno +
- Messages : 2860
Date d'inscription : 17/09/2009
Age : 57
SO 53
Re: économie
Apparemment c'est concevable mais le risque (que vous craignez) est tangible.snif a écrit:L'exercice va surtout droit à la rupture.
Est il concevable d'inonder le monde de fric, qui globalement ne va pas au peuple, qui est sans commune mesure avec les richesses créées, et qui favorise la création de bulles spéculatives ?
La vidéo est très intéressante et je partage entièrement le constat. Il faudra lire le bouquin pour voir s'il a une solution.
Invité- Invité
Re: économie
Oui, détrousser les rentiers et épargner ceux qui vivent directement aux crochets de l'Etat.[/quote]PV 53 a écrit:
l argent a taux zero ca permet de detrousser les rentiers ( dans le sens de la rente pas de la retraite)
et de favoriser ceux qui prennent des risques
Invité- Invité
Re: économie
Favoriser est un grand mot.PV 53 a écrit:snif a écrit: -L'exercice va surtout droit à la rupture.
Est il concevable d'inonder le monde de fric, qui globalement ne va pas au peuple, qui est sans commune mesure avec les richesses créées, et qui favorise la création de bulles spéculatives ?
Le peuple finira par payer cash ces graves derives, la crise, la vrai semble inéluctable si personne n'appuie sur les freins
l argent a taux zero ca permet de detrousser les rentiers ( dans le sens de la rente pas de la retraite)
et de favoriser ceux qui prennent des risques
On emprunte pour créer de la valeur, de la richesse. Ce patrimoine va fondre si les taux sont durablement à zéro car le rentier qui s'appauvrit ne financera plus la dette. La machine grippera inéluctablement.
snif- + membre techno +
- département : Barrois du 52
Messages : 17203
Date d'inscription : 19/09/2009
Age : 62
Rhin-CHAMPAGNE
Re: économie
puisque vous allez parler agriculture, tu pourras le "rassurer" en faisant un parallèle entre la déroute de la politique agricole et celle de l'économie globale.
En effet, si en économie, ce sont surtout ceux qui trichent qui profitent de plus en plus des richesses de ceux qui les créent, en agriculture c'est pareil. Il n'y a aucun encadrement valable, c'est la déroute libérale malgré ce qu'on veut nous faire croire avec la loi d'avenir. les seuls projets sont ceux qui tentent de nous endormir en créant de faux emplois (non productifs) pour étudier, analyser, projeter, contrôler, rendre compte. mm si cela semble louable au départ, on ne s'intéresse qu'à l'environnement, mais... on laisse mourir l'agriculture, voir on la piétine comme si elle ne comptait plus stratégiquement ou qu'elle ne contribuait pas à la croissance ou la balance des paiements. Bref, beaucoup de vent pour occuper la galerie, peu de bonnes idées mais des tonnes de contraintes qui freinent les initiatives et ne découragent pas un seul instant les tricheurs qui au passage accélèrent leur enrichissement personnel. Si on veut vraiment réformer il faudra peut être que le citoyen ose faire comprendre à nos décideurs au delà d'un vote sanction, qu'ils ne peuvent pas appartenir à la mm catégorie que les tricheurs. on sait qu'une bombe est à retardement mais là en l’occurrence, on ne connait pas le temps qu'il lui faudra pour exploser, alors n'attendons peut être pas d'être rayés et ruinés?
le pb n'est pas de trouver les bonnes idées car on sait qu'elles existent mais surtout de pourvoir sortir de notre individualité. Ce livre est une bonne chose, mais il reste l'arme fatale : la communication! en effet, il ne faut pas seulement que les gens qui savent lire le lisent... aussi, c'est dommage, mais en raison de trop de confort, je ne crois plus que la solution viendra automatiquement d'en haut sans secousse par le bas.
L'avantage, c'est que le monde agricole me semble être à point peut être pour servir de site pilote
En effet, si en économie, ce sont surtout ceux qui trichent qui profitent de plus en plus des richesses de ceux qui les créent, en agriculture c'est pareil. Il n'y a aucun encadrement valable, c'est la déroute libérale malgré ce qu'on veut nous faire croire avec la loi d'avenir. les seuls projets sont ceux qui tentent de nous endormir en créant de faux emplois (non productifs) pour étudier, analyser, projeter, contrôler, rendre compte. mm si cela semble louable au départ, on ne s'intéresse qu'à l'environnement, mais... on laisse mourir l'agriculture, voir on la piétine comme si elle ne comptait plus stratégiquement ou qu'elle ne contribuait pas à la croissance ou la balance des paiements. Bref, beaucoup de vent pour occuper la galerie, peu de bonnes idées mais des tonnes de contraintes qui freinent les initiatives et ne découragent pas un seul instant les tricheurs qui au passage accélèrent leur enrichissement personnel. Si on veut vraiment réformer il faudra peut être que le citoyen ose faire comprendre à nos décideurs au delà d'un vote sanction, qu'ils ne peuvent pas appartenir à la mm catégorie que les tricheurs. on sait qu'une bombe est à retardement mais là en l’occurrence, on ne connait pas le temps qu'il lui faudra pour exploser, alors n'attendons peut être pas d'être rayés et ruinés?
le pb n'est pas de trouver les bonnes idées car on sait qu'elles existent mais surtout de pourvoir sortir de notre individualité. Ce livre est une bonne chose, mais il reste l'arme fatale : la communication! en effet, il ne faut pas seulement que les gens qui savent lire le lisent... aussi, c'est dommage, mais en raison de trop de confort, je ne crois plus que la solution viendra automatiquement d'en haut sans secousse par le bas.
L'avantage, c'est que le monde agricole me semble être à point peut être pour servir de site pilote
Sparthakus- + membre techno +
- Messages : 13209
Date d'inscription : 11/09/2009
Age : 63
le pays des fossoyeurs de l'agriculture
Re: économie
17
avr
2015
Le défi Tsípras, par Jean-Michel Naulot
Mots-clefs : Mots-clefsGrèce, Jean-Michel Naulot
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27
Le silence qui entoure les négociations entre la troïka – car c’est bien d’elle qu’il s’agit – et le gouvernement grec ne laisse rien présager de bon. Il rappelle ces quelques jours qui ont précédé la faillite de Lehman Brothers où le gouvernement américain et les autorités monétaires décidèrent de ne pas secourir la banque d’affaires pour «faire un exemple». Dans les jours qui suivirent, quelques banquiers se félicitèrent de voir tomber un concurrent. Ils regrettèrent vite leurs propos en apercevant l’onde de choc terrible qui arrivait, avec une crise de liquidités sans précédent. Cette fois, l’onde de choc pourrait être non pas financière mais politique. A moins que la raison ne finisse par l’emporter sur un bras de fer destructeur pour l’Europe tout entière.
D’où vient donc la tranquille assurance des dirigeants de l’Eurogroupe, alors même que la situation financière de la Grèce se détériore de jour en jour avec la fuite des capitaux ? De la certitude que la Grèce n’a pas le choix et qu’elle ne peut qu’accepter les réformes. Les dirigeants européens ont le sentiment qu’avec une dette publique financée à 80% par les Etats, le FMI et la BCE, le rapport de force est en leur faveur. De plus, ils savent qu’en cas de sortie de l’euro sans restructuration de la dette, celle-ci bondirait immédiatement puisque, lorsque la dette est financée par des prêts intergouvernementaux, ce n’est pas le droit des titres qui s’applique mais le droit des Etats prêteurs. Avant les élections, Angela Merkel avait tenu à faire passer le message : pour les Grecs, ce sera à prendre ou à laisser, soit l’acceptation des réformes dans la continuité de la politique précédente, soit la sortie de l’euro. Jean-Claude Juncker avait ajouté après les élections :«Il ne peut y avoir de choix démocratique contre les traités.» La Grèce ne pouvait que supporter le prix des fautes commises.
On a un peu oublié que tout au long de l’hiver 2010, Angela Merkel s’était déjà opposé à toute aide à la Grèce, même minime. Jusqu’à ce fameux week-end de mai 2010 où elle prit conscience que si elle n’aidait pas la Grèce, les banques françaises et allemandes se retrouveraient en grande difficulté. Celles-ci détenaient en effet une vingtaine de milliards d’euros de dette grecque et leur exposition au risque approchait la centaine de milliards ! Le système financier menaçait de s’effondrer. Les aides débloquées par les Etats européens et le FMI permirent de faire face à un vrai risque systémique en substituant les contribuables aux banques et aux investisseurs. Aujourd’hui, Angela Merkel fait logiquement l’analyse que ce risque systémique n’existe plus puisque les banques ne sont plus en première ligne. Mais elle sous-estime le risque politique qui, lui, s’est accru.
Aléxis Tsípras sait en effet que les prêts gigantesques de la zone euro à la Grèce sont une arme politique redoutable entre ses mains, la seule qu’il lui reste. Demain, s’il décidait de rompre sur le programme de réformes, et s’il était dans l’impossibilité de faire face aux échéances financières, dans quelle situation se retrouveraient les dirigeants européens ? Comment pourraient-ils expliquer à leurs électeurs et surtout à leurs contribuables qu’ils viennent de perdre plus de 300 milliards d’euros en l’espace de cinq ans (195 milliards au titre des prêts intergouvernementaux ; 27 milliards au titre des achats de dette souveraine par la BCE ; 91 milliards au titre de l’Eurosystème Target2 garanti par les Banques centrales nationales, donc par les Etats, un montant qui a doublé depuis trois mois), soit au total plus de vingt fois le montant des aides accordées à l’Argentine au début des années 2000 ? Et, comment expliquer qu’après cinq ans de réformes imposées par la troïka, ils laissent la Grèce avec un produit national en baisse de 25%, un taux de chômage de 26% (51% chez les jeunes), une dette qui a progressé de 120% à 175% du PIB et une pauvreté honteuse dans une zone euro pourtant censée faire converger les politiques (plus de 80% de la population au chômage sans indemnité) ?
Face à Aléxis Tsípras, Angela Merkel se retrouve dans la position de l’ambassadeur d’Union soviétique venu voir De Gaulle en pleine crise de Cuba. A l’ambassadeur qui le menaçait d’une guerre nucléaire si les Occidentaux ne renonçaient pas à leurs missiles, De Gaulle avait répondu : «Eh bien, Monsieur l’ambassadeur, nous mourrons ensemble !» Compte tenu de l’opinion publique allemande à l’égard de la Grèce, Angela Merkel pourrait jouer son avenir politique sur un défaut de paiement de la Grèce. Derrière la fermeté de la chancelière, il y a une grande fragilité que l’on se garde bien d’évoquer.
Pour surmonter ce dilemme – une crise démocratique grave en Grèce en faisant respecter les «règles» ou bien une crise politique grave au sein de la zone euro en provoquant le défaut de paiement – il existe une solution qu’un homme d’Etat de 89 ans vient d’évoquer : la «friendly exit». Prenant acte de l’impasse dans laquelle la troïka et la Grèce sont arrivées, Valéry Giscard d’Estaing a proposé d’organiser une sortie amicale de la Grèce de la zone euro. On peut en dessiner les contours : rétablissement de la drachme, conservation de l’euro pour les échanges extérieurs (cohabitation de deux monnaies comme ce fut le cas au sein de l’ensemble de la zone euro de 1999 à 2002), annulation partielle de la dette, maintien de la Grèce dans l’UE.
Aléxis Tsípras impressionne par sa capacité de résistance et sa force de caractère. Jusqu’où ira-t-il ? Dans Les chênes qu’on abat… De Gaulle confiait à Malraux : «Au fond, vous savez, mon seul rival international, c’est Tintin ! Nous sommes les petits qui ne se laissent pas avoir par les grands.» A la politique hégémonique des deux superpuissances, De Gaulle opposait la détermination, l’habileté, parfois la ruse. Face à des dirigeants pour le moins intransigeants et financièrement tout-puissants, Alexis Tsípras fera-t-il usage de qualités semblables ? Il rendrait un grand service à tous ces peuples qui, d’élection en élection, ne savent plus comment se faire entendre du côté de Bruxelles.
Jean-Michel Naulot, tribune dans Libération, 15/04/2015
bréve rencontre tantôt et petite discussion
avr
2015
Le défi Tsípras, par Jean-Michel Naulot
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Le silence qui entoure les négociations entre la troïka – car c’est bien d’elle qu’il s’agit – et le gouvernement grec ne laisse rien présager de bon. Il rappelle ces quelques jours qui ont précédé la faillite de Lehman Brothers où le gouvernement américain et les autorités monétaires décidèrent de ne pas secourir la banque d’affaires pour «faire un exemple». Dans les jours qui suivirent, quelques banquiers se félicitèrent de voir tomber un concurrent. Ils regrettèrent vite leurs propos en apercevant l’onde de choc terrible qui arrivait, avec une crise de liquidités sans précédent. Cette fois, l’onde de choc pourrait être non pas financière mais politique. A moins que la raison ne finisse par l’emporter sur un bras de fer destructeur pour l’Europe tout entière.
D’où vient donc la tranquille assurance des dirigeants de l’Eurogroupe, alors même que la situation financière de la Grèce se détériore de jour en jour avec la fuite des capitaux ? De la certitude que la Grèce n’a pas le choix et qu’elle ne peut qu’accepter les réformes. Les dirigeants européens ont le sentiment qu’avec une dette publique financée à 80% par les Etats, le FMI et la BCE, le rapport de force est en leur faveur. De plus, ils savent qu’en cas de sortie de l’euro sans restructuration de la dette, celle-ci bondirait immédiatement puisque, lorsque la dette est financée par des prêts intergouvernementaux, ce n’est pas le droit des titres qui s’applique mais le droit des Etats prêteurs. Avant les élections, Angela Merkel avait tenu à faire passer le message : pour les Grecs, ce sera à prendre ou à laisser, soit l’acceptation des réformes dans la continuité de la politique précédente, soit la sortie de l’euro. Jean-Claude Juncker avait ajouté après les élections :«Il ne peut y avoir de choix démocratique contre les traités.» La Grèce ne pouvait que supporter le prix des fautes commises.
On a un peu oublié que tout au long de l’hiver 2010, Angela Merkel s’était déjà opposé à toute aide à la Grèce, même minime. Jusqu’à ce fameux week-end de mai 2010 où elle prit conscience que si elle n’aidait pas la Grèce, les banques françaises et allemandes se retrouveraient en grande difficulté. Celles-ci détenaient en effet une vingtaine de milliards d’euros de dette grecque et leur exposition au risque approchait la centaine de milliards ! Le système financier menaçait de s’effondrer. Les aides débloquées par les Etats européens et le FMI permirent de faire face à un vrai risque systémique en substituant les contribuables aux banques et aux investisseurs. Aujourd’hui, Angela Merkel fait logiquement l’analyse que ce risque systémique n’existe plus puisque les banques ne sont plus en première ligne. Mais elle sous-estime le risque politique qui, lui, s’est accru.
Aléxis Tsípras sait en effet que les prêts gigantesques de la zone euro à la Grèce sont une arme politique redoutable entre ses mains, la seule qu’il lui reste. Demain, s’il décidait de rompre sur le programme de réformes, et s’il était dans l’impossibilité de faire face aux échéances financières, dans quelle situation se retrouveraient les dirigeants européens ? Comment pourraient-ils expliquer à leurs électeurs et surtout à leurs contribuables qu’ils viennent de perdre plus de 300 milliards d’euros en l’espace de cinq ans (195 milliards au titre des prêts intergouvernementaux ; 27 milliards au titre des achats de dette souveraine par la BCE ; 91 milliards au titre de l’Eurosystème Target2 garanti par les Banques centrales nationales, donc par les Etats, un montant qui a doublé depuis trois mois), soit au total plus de vingt fois le montant des aides accordées à l’Argentine au début des années 2000 ? Et, comment expliquer qu’après cinq ans de réformes imposées par la troïka, ils laissent la Grèce avec un produit national en baisse de 25%, un taux de chômage de 26% (51% chez les jeunes), une dette qui a progressé de 120% à 175% du PIB et une pauvreté honteuse dans une zone euro pourtant censée faire converger les politiques (plus de 80% de la population au chômage sans indemnité) ?
Face à Aléxis Tsípras, Angela Merkel se retrouve dans la position de l’ambassadeur d’Union soviétique venu voir De Gaulle en pleine crise de Cuba. A l’ambassadeur qui le menaçait d’une guerre nucléaire si les Occidentaux ne renonçaient pas à leurs missiles, De Gaulle avait répondu : «Eh bien, Monsieur l’ambassadeur, nous mourrons ensemble !» Compte tenu de l’opinion publique allemande à l’égard de la Grèce, Angela Merkel pourrait jouer son avenir politique sur un défaut de paiement de la Grèce. Derrière la fermeté de la chancelière, il y a une grande fragilité que l’on se garde bien d’évoquer.
Pour surmonter ce dilemme – une crise démocratique grave en Grèce en faisant respecter les «règles» ou bien une crise politique grave au sein de la zone euro en provoquant le défaut de paiement – il existe une solution qu’un homme d’Etat de 89 ans vient d’évoquer : la «friendly exit». Prenant acte de l’impasse dans laquelle la troïka et la Grèce sont arrivées, Valéry Giscard d’Estaing a proposé d’organiser une sortie amicale de la Grèce de la zone euro. On peut en dessiner les contours : rétablissement de la drachme, conservation de l’euro pour les échanges extérieurs (cohabitation de deux monnaies comme ce fut le cas au sein de l’ensemble de la zone euro de 1999 à 2002), annulation partielle de la dette, maintien de la Grèce dans l’UE.
Aléxis Tsípras impressionne par sa capacité de résistance et sa force de caractère. Jusqu’où ira-t-il ? Dans Les chênes qu’on abat… De Gaulle confiait à Malraux : «Au fond, vous savez, mon seul rival international, c’est Tintin ! Nous sommes les petits qui ne se laissent pas avoir par les grands.» A la politique hégémonique des deux superpuissances, De Gaulle opposait la détermination, l’habileté, parfois la ruse. Face à des dirigeants pour le moins intransigeants et financièrement tout-puissants, Alexis Tsípras fera-t-il usage de qualités semblables ? Il rendrait un grand service à tous ces peuples qui, d’élection en élection, ne savent plus comment se faire entendre du côté de Bruxelles.
Jean-Michel Naulot, tribune dans Libération, 15/04/2015
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Re: économie
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Réponse aux Gracques : Non à une Sainte-Alliance en zone euro ! (Les Echos, 23 juin 2015)
23 juin 2015 | Par Jean-Michel NAULOT
D'anciens hauts fonctionnaires socialistes, se faisant appeler « Les Gracques », ont lancé une charge violente contre les dirigeants grecs, dans une tribune publiée le 15 juin, dans « Les Echos ». Les signataires souhaitent, dans le fond, la capitulation du pays face à l'Union européenne.
Utiliser l’anonymat présente l’avantage de permettre aux signataires d’un article d’exposer librement le fond de leur pensée, des idées que l’on n’oserait peut-être pas exposer autrement. Au bas de la tribune intitulée « Grèce: ne laissons pas M. Tsipras braquer les banques ! » dans « Les Echos » du 15 juin, il est précisé que les signataires (« Les Gracques ») sont « d’anciens hauts fonctionnaires socialistes ». Une précision utile car, à la lecture de ce pamphlet contre la Grèce, on aurait pu croire qu’ils venaient plutôt d’un univers conservateur.
De quoi est-il question dans cette tribune ? D’une véritable croisade contre la Grèce et ses dirigeants. D’entrée de jeu, la Grèce est comparée à la Zambie et au Zimbabwe ! Les Grecs ont dû apprécier cette belle manifestation de solidarité au moment où ils sont confrontés à une terrible épreuve. Militer avec ferveur pour la cause européenne justifie-t-il que l’on méprise l’autre lorsqu’il ne vous ressemble pas, lorsqu’il ne vote pas comme vous ?
Quelle faute ont donc commis les Grecs pour être à ce point tournés en ridicule ? Ils « ont élu Syriza, avec le mandat d’augmenter les revenus et de revenir aux déficits en les faisant payer par les Européens ». Au nom d’une Europe que l’on aimerait uniforme, sur un modèle bien précis (« ces visages familiers » chers à M. Juncker), on abîme ainsi l’idée européenne, on donne un grand coup de canif dans ce qui est l’essence même de la démocratie, le droit de choisir ses dirigeants.
La critique ne porte pas seulement sur le droit à l’alternance. Il porte sur le fonctionnement même de la zone monétaire européenne : « La Grèce veut une union de transferts où son Parlement enverrait sa facture tous les ans »… Doit-on rappeler à ceux qui défendent l’euro sans réserve que sans une union de transferts, identique à celle qui existe entre l’Etat de New-York et celui de Californie, l’euro ira de crise en crise ? Joseph Stiglitz, prix Nobel d’économie, l’a rappelé récemment : « Il ne peut y avoir de survie de la zone euro sans transferts des pays riches vers les faibles ». On ne peut être favorable à l’euro et ne pas en accepter les contraintes.
Vient alors l’aveu sur les raisons profondes de cette fébrilité guerrière : « Céder à la Grèce encouragerait les stratégies d’extorsion dans les autres Etats ». Rien de moins ! M. Tsipras est un « braqueur » ! En quelque sorte, l’objectif est d’obtenir progressivement la reddition des dirigeants grecs, c’est-à-dire le reniement de leurs engagements électoraux, pour éviter que le vote du peuple grec ne fasse tache d’huile dans une grande partie de la zone euro. Suit une description apocalyptique des malheurs qui attendent la Grèce si cet appel à la reddition n’était pas entendu : distribution d’assignats, retour à l’économie de troc, dévaluation sauvage, expulsion de l’Union européenne…
S’il fallait à nouveau démontrer qu’une monnaie unique entre Etats souverains est un exercice compliqué, cette tribune des «Gracques» en serait une bonne illustration. N’en déplaise aux signataires, quelle que soit l’évolution de la crise grecque, même en cas de sortie de l’euro, la solidarité européenne devra être au rendez-vous. La Grèce est au cœur de l’Europe. Les Etats créanciers ont imposé pendant cinq ans une politique qui a conduit à l’effondrement du produit national et au gonflement de la dette ; ils ont leur part de responsabilité dans la crise.
Les sommets européens ne traitent pas l’essentiel, l’annulation d’une partie de la dette et la compétitivité de l’économie grecque. Transformer la gouvernance de la zone euro en une Sainte-Alliance destinée à réprimer toute tentative de politique économique alternative de gouvernements démocratiquement élus, en Grèce ou ailleurs, ne pourra qu’aggraver la crise que traverse l’Europe.
Les Echos 23 juin 2015 http://www.lesechos.fr/idees-debats/cercle/cercle-134180-non-a-une-sainte-alliance-en-zone-euro-1130873.php
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Réponse aux Gracques : Non à une Sainte-Alliance en zone euro ! (Les Echos, 23 juin 2015)
23 juin 2015 | Par Jean-Michel NAULOT
D'anciens hauts fonctionnaires socialistes, se faisant appeler « Les Gracques », ont lancé une charge violente contre les dirigeants grecs, dans une tribune publiée le 15 juin, dans « Les Echos ». Les signataires souhaitent, dans le fond, la capitulation du pays face à l'Union européenne.
Utiliser l’anonymat présente l’avantage de permettre aux signataires d’un article d’exposer librement le fond de leur pensée, des idées que l’on n’oserait peut-être pas exposer autrement. Au bas de la tribune intitulée « Grèce: ne laissons pas M. Tsipras braquer les banques ! » dans « Les Echos » du 15 juin, il est précisé que les signataires (« Les Gracques ») sont « d’anciens hauts fonctionnaires socialistes ». Une précision utile car, à la lecture de ce pamphlet contre la Grèce, on aurait pu croire qu’ils venaient plutôt d’un univers conservateur.
De quoi est-il question dans cette tribune ? D’une véritable croisade contre la Grèce et ses dirigeants. D’entrée de jeu, la Grèce est comparée à la Zambie et au Zimbabwe ! Les Grecs ont dû apprécier cette belle manifestation de solidarité au moment où ils sont confrontés à une terrible épreuve. Militer avec ferveur pour la cause européenne justifie-t-il que l’on méprise l’autre lorsqu’il ne vous ressemble pas, lorsqu’il ne vote pas comme vous ?
Quelle faute ont donc commis les Grecs pour être à ce point tournés en ridicule ? Ils « ont élu Syriza, avec le mandat d’augmenter les revenus et de revenir aux déficits en les faisant payer par les Européens ». Au nom d’une Europe que l’on aimerait uniforme, sur un modèle bien précis (« ces visages familiers » chers à M. Juncker), on abîme ainsi l’idée européenne, on donne un grand coup de canif dans ce qui est l’essence même de la démocratie, le droit de choisir ses dirigeants.
La critique ne porte pas seulement sur le droit à l’alternance. Il porte sur le fonctionnement même de la zone monétaire européenne : « La Grèce veut une union de transferts où son Parlement enverrait sa facture tous les ans »… Doit-on rappeler à ceux qui défendent l’euro sans réserve que sans une union de transferts, identique à celle qui existe entre l’Etat de New-York et celui de Californie, l’euro ira de crise en crise ? Joseph Stiglitz, prix Nobel d’économie, l’a rappelé récemment : « Il ne peut y avoir de survie de la zone euro sans transferts des pays riches vers les faibles ». On ne peut être favorable à l’euro et ne pas en accepter les contraintes.
Vient alors l’aveu sur les raisons profondes de cette fébrilité guerrière : « Céder à la Grèce encouragerait les stratégies d’extorsion dans les autres Etats ». Rien de moins ! M. Tsipras est un « braqueur » ! En quelque sorte, l’objectif est d’obtenir progressivement la reddition des dirigeants grecs, c’est-à-dire le reniement de leurs engagements électoraux, pour éviter que le vote du peuple grec ne fasse tache d’huile dans une grande partie de la zone euro. Suit une description apocalyptique des malheurs qui attendent la Grèce si cet appel à la reddition n’était pas entendu : distribution d’assignats, retour à l’économie de troc, dévaluation sauvage, expulsion de l’Union européenne…
S’il fallait à nouveau démontrer qu’une monnaie unique entre Etats souverains est un exercice compliqué, cette tribune des «Gracques» en serait une bonne illustration. N’en déplaise aux signataires, quelle que soit l’évolution de la crise grecque, même en cas de sortie de l’euro, la solidarité européenne devra être au rendez-vous. La Grèce est au cœur de l’Europe. Les Etats créanciers ont imposé pendant cinq ans une politique qui a conduit à l’effondrement du produit national et au gonflement de la dette ; ils ont leur part de responsabilité dans la crise.
Les sommets européens ne traitent pas l’essentiel, l’annulation d’une partie de la dette et la compétitivité de l’économie grecque. Transformer la gouvernance de la zone euro en une Sainte-Alliance destinée à réprimer toute tentative de politique économique alternative de gouvernements démocratiquement élus, en Grèce ou ailleurs, ne pourra qu’aggraver la crise que traverse l’Europe.
Les Echos 23 juin 2015 http://www.lesechos.fr/idees-debats/cercle/cercle-134180-non-a-une-sainte-alliance-en-zone-euro-1130873.php
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Re: économie
jean michel Naulot interessant bonne vision des choses
ADBLUE- + membre techno +
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CHAMPAGNE ARDENNES
Re: économie
j aime bien les socialistes qui critiquent dans le secret
une lettre anonyme quoi !
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