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Hitler et l'avènement du III° REICH
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AGRICULTURE - CONVIVIALITÉ - ENVIRONNEMENT (A.C.E) :: temps libre , loisirs culture :: Rubrique Historique
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Hitler et l'avènement du III° REICH
Plus de 40000 ouvrages sur le sujet. Des émissions hebdomadaires à la TV. Des commémorations de la seconde guerre mondiale, l'évocation de la SHOA, des portraits récurrents d'Adolphe Hitler, le mot Fascisme brandit comme une insulte, le sujet fascine les foules par sa dramaturgie et est souvent utilisé, ne serait-ce par allusion, pour des motivations assez éloignées de la simple connaissance.
Si l'on parle beaucoup au public de ses conséquences, la guerre, l'extermination des juifs (et aussi des Tsiganes, des homosexuels, des communistes, des Slaves, des handicapés mentaux...), les conditions de la montée de cet extrémisme de droite racial et ultra-violent sont rarement mises à jour. Il y aurait-il des responsabilités à faire oublier ?
La dimension même du sujet mérite à elle seule un topic.
Pour ce faire, je m'inspirerai directement d'un des ouvrages de référence sur le sujet, qui a l'avantage également d'être le plus récent, en faisant un maximum de citations. De mon clavier, je me contenterai de quelques annotations.
J'espère que cette petite occupation à laquelle je vais me livrer sera utile. C'est ce que je crois. En tous cas, je vous encourage à aller plus loin en commandant le livre à votre libraire, ou un autre. Comme vient de le rappeler Bernard Pivot, "Les gens qui lisent sont moins cons que les autres". A mon avis ça n'est pas prouvé mais une chose est sûre, les savants ont toujours eu un avantage sur les ignorants.
Le Troisième Reich: Tome 1 , l'avènement
Richard J. Evans. Editions flammarion
Si l'on parle beaucoup au public de ses conséquences, la guerre, l'extermination des juifs (et aussi des Tsiganes, des homosexuels, des communistes, des Slaves, des handicapés mentaux...), les conditions de la montée de cet extrémisme de droite racial et ultra-violent sont rarement mises à jour. Il y aurait-il des responsabilités à faire oublier ?
La dimension même du sujet mérite à elle seule un topic.
Pour ce faire, je m'inspirerai directement d'un des ouvrages de référence sur le sujet, qui a l'avantage également d'être le plus récent, en faisant un maximum de citations. De mon clavier, je me contenterai de quelques annotations.
J'espère que cette petite occupation à laquelle je vais me livrer sera utile. C'est ce que je crois. En tous cas, je vous encourage à aller plus loin en commandant le livre à votre libraire, ou un autre. Comme vient de le rappeler Bernard Pivot, "Les gens qui lisent sont moins cons que les autres". A mon avis ça n'est pas prouvé mais une chose est sûre, les savants ont toujours eu un avantage sur les ignorants.
Le Troisième Reich: Tome 1 , l'avènement
Richard J. Evans. Editions flammarion
Invité- Invité
Re: Hitler et l'avènement du III° REICH
j'avais visionné des documentaires sur internet, les coincidences sont troublantes avec l'époque qu'on vit actuellement. ce qui a mis le feu aux poudres sont les faillites bancaires, notamment la Kreditanstalt en 1931 qui a spollié bons nombres de gens du peuple de leurs epargnes...... le peuple allemand était acculé sous les dettes de la 1er GM, il n'avait de toute façon pas d'autre issue pour s'en sortir que de renouveler le confilt... Hitler s'est juste trouvé là au bon moment, c'était un bon orateur, mais il n'avait rien à voir avec le stéréotype de l'arien parfait !
bidou02- + membre techno +
- Messages : 51464
Date d'inscription : 21/09/2009
Age : 39
Pas loin de Marly Gomont (02)
Re: Hitler et l'avènement du III° REICH
Extrait de la préface:
Le présent livre s'efforce de combiner les mérites des ouvrages précédents. Son objectif est de raconter l'histoire du III° Reich de manière chronologique (...) L'Histoire narrative est tombée en disgrâce pendant les années 70 et 80, tous les historiens privilégiant alors des démarches analytiques dérivant des sciences sociales. (...)
En écrivant ce livre, je me suis efforcé de rappeler constamment au lecteur qu'à bien des moments l'Histoire de l'Allemagne aurait pu s'engager sur une voie différente. Comme l'a observé Karl Marx, les Hommes "font leur propre Histoire [...] mais dans des circonstances données". Ces circonstances ne sont pas seulement le contexte historique dont les Hommes de l'époque avaient hérité, mais aussi leurs modes de pensée, les pronostics et les suppositions qui déterminent leurs actions, les principes et les croyances qui orientaient leur comportement. (...)
Il nous faut pénétrer à l'intérieur de l'esprit des nazis, comprendre pourquoi leurs adversaires n'ont pas réussi à les arrêter, identifier la nature de la dictature nazie, saisir comment elle a fonctionné une fois établie.
Le présent livre s'efforce de combiner les mérites des ouvrages précédents. Son objectif est de raconter l'histoire du III° Reich de manière chronologique (...) L'Histoire narrative est tombée en disgrâce pendant les années 70 et 80, tous les historiens privilégiant alors des démarches analytiques dérivant des sciences sociales. (...)
En écrivant ce livre, je me suis efforcé de rappeler constamment au lecteur qu'à bien des moments l'Histoire de l'Allemagne aurait pu s'engager sur une voie différente. Comme l'a observé Karl Marx, les Hommes "font leur propre Histoire [...] mais dans des circonstances données". Ces circonstances ne sont pas seulement le contexte historique dont les Hommes de l'époque avaient hérité, mais aussi leurs modes de pensée, les pronostics et les suppositions qui déterminent leurs actions, les principes et les croyances qui orientaient leur comportement. (...)
Il nous faut pénétrer à l'intérieur de l'esprit des nazis, comprendre pourquoi leurs adversaires n'ont pas réussi à les arrêter, identifier la nature de la dictature nazie, saisir comment elle a fonctionné une fois établie.
Invité- Invité
Re: Hitler et l'avènement du III° REICH
Particularités allemandes
Pourquoi commencer par Bismarck ?
(...) Une fois la poussière retombée sur le champ de bataille de Waterloo après la défaite de Napoléon en 1815, les Etats européens créèrent une structure nouvelle destinée à remplacer le Reich, la Confédération germanique. Ses frontières étaient à peu de choses près identiques, et comme avant, elles englobaient les régions germanophones et tchèques de l'Autriche.
(...) Comme Benjamin Disraeli en Grande-Bretagne, Napoléon III en France et Camillo Cavour en Italie, Bismarck appartenait à une génération d'hommes politiques européens qui était prête à mettre des moyens radicaux, voire révolutionnaires, au service d'objectifs fondmentalement conservateurs. (...) Une fois les armées françaises écrasées à Sedan et ailleurs, un nouvel empire allemand fut proclamé dans la galerie des Glaces, du château de Versailles. (...) Cet évènement fut décisif dans l'Histoire de l'Allemagne et de l'Europe modernes.
Pourquoi commencer par Bismarck ?
(...) Une fois la poussière retombée sur le champ de bataille de Waterloo après la défaite de Napoléon en 1815, les Etats européens créèrent une structure nouvelle destinée à remplacer le Reich, la Confédération germanique. Ses frontières étaient à peu de choses près identiques, et comme avant, elles englobaient les régions germanophones et tchèques de l'Autriche.
(...) Comme Benjamin Disraeli en Grande-Bretagne, Napoléon III en France et Camillo Cavour en Italie, Bismarck appartenait à une génération d'hommes politiques européens qui était prête à mettre des moyens radicaux, voire révolutionnaires, au service d'objectifs fondmentalement conservateurs. (...) Une fois les armées françaises écrasées à Sedan et ailleurs, un nouvel empire allemand fut proclamé dans la galerie des Glaces, du château de Versailles. (...) Cet évènement fut décisif dans l'Histoire de l'Allemagne et de l'Europe modernes.
Invité- Invité
Re: Hitler et l'avènement du III° REICH
tu te lances sur une voie pleine de savon vert, même avec un seul œil c'est difficile à piloter
par contre il est faisable d'arriver rapidement aux liens avec Merkel en passant sous le mur.
par contre il est faisable d'arriver rapidement aux liens avec Merkel en passant sous le mur.
EtienneCH4- + membre techno +
- département : sud Manche et centre Chine
Messages : 8196
Date d'inscription : 09/09/2015
Age : 83
Lapenty et Wuhan
Re: Hitler et l'avènement du III° REICH
Le grand penseur révolutionnaire Karl Marx a défini le Reich bismarckien à travers une formule complexe et peut-être légèrement exagérée, mais qui capte bon nombre de ses contradictions internes: "un despotisme militaire à armature bureaucratique et à blindage policier, serti dans une bordure de formes parlementaires avec des mélanges d'éléments féodaux et des influences bourgeoises déjà à l'œuvre".
(...) L'influence de l'armée sur la société se manifestait à de très nombreux niveaux. Elle se fit tout d'abord sentir en Prusse, où elle fut particulièrement profonde, puis à travers l'exemple prussien se propagea à d'autres états à partir de 1871.
(...) A l'époque, beaucoup ne soupçonnaient pas les trésors d'habileté que déployait Bismarck pour contrôler les pulsions débridées de l'armée et réfreiner les velléités d'annexions territoriales démesurées que ses victoires avaient éveillées en elle.
(...) Le mythe du meneur à l'autorité dictatoriale fut ravivé au début du XXème siècle par le souvenir collectif de l'intransigeance de Bismarck face à ceux qu'ils considérait comme les ennemis du Reich. (...) Dans les années 1870, en réponse aux tentatives du Pape pour renforcer son emprise sur la communauté catholique, (...) Bismarck lança le "combat pour la civilisation" (Kulturkampf) comme l'ont appelé les libéraux. (...) Fait troublant, cette offensive écrasante contre les libertés publiques qui concernait près de 40% de la population du Reich [Note de BV: les catholiques] fut applaudie par les libéraux allemands.
(...) Les conséquences de la loi antisocialiste furent peut-être encore plus profondes que les mesures prises contre l'église catholique. Tout comme ces dernières, la loi antisocialiste échoua totalement à remplir son objectif initial, qui était d'éradiquer tous les prétendus "ennemis du Reich". Légalement, on ne pouvait interdire à un candidat socialiste de se présenter à des élections, et comme la cadence de l'industrialisation de l'Allemagne s'accélerait, entraînant avec elle une croissance rapide de la classe ouvrière, le poids électoral des candidats socialistes ne cessait d'augmenter.
(...) Le soutien que les libéraux avaient accordé à la loi antisocialiste a incité les sociaux-démocrates à se méfier de tous les partis politiques "bourgeois" et à rejeter en bloc toute idée de coopération avec les sûppots du capitalisme (...).
Lénine, au cours d'un rare accès d'humour, aurait dit un jour que les sociaux-démocrates allemands ne pourraient jamais déclencher une révolution réussie en Allemagne car avant de prendre d'assaut les gares, ils commenceraient par faire sagemment la queue au guichet pour acheter un ticket d'accès au quai.
(...) L'Allemagne d'avant 1914 ne comptait donc pas deux grands partis politiques, mais six - les sociaux démocrates, les deux partis libéraux, les deux groupes conservateurs et le parti du centre. (...) Loin de suciter un désintérêt généralisé pour la vie publique, la rivalité entre tous ces partis échauffa tellement le climat politique qu'il était devenu proprement frénétique en 1914. (...) Lorsqu'ils portaient leurs regards au-delà des frontières pour contempler le vaste monde, les chanceliers de l'Allemagne qui succédèrent à Bismarck n'étaient pas entièrement satisfaits. Leur pays leur apparaissait comme une nation de second ordre par rapport à la Grande-Bretagne et à la France, qui réganient toutes deux sur des vastes empires coloniaux constitués de terroitoires éparpillés dans le monde entier.
En 1914, le libéralisme, quelle qu soit la définition qu'on en donne, était en position de faiblesse dans tous les grands états de l'Europe de l'Est et du Centre, et pas seulement dans le Reich allemand. (...) La fin du XIX° et le début du XX° furent une ère de nationalisme pas seulement en Allemagne et la conviction que la guerre était un moyen légitime d'atteindre des objectifs politiques, comme celui de fonder un empire colonial, était répandu (...).
L'Allemagne n'était pas le premier pays venu. Les historiens ont beaucoup écrit sur les divers aspects du prétendu retard de l'Allemagne à cette époque, sur ses valeurs civiques présumées en déclin, ses structures sociales obsolètes, sa classe moyenne peu soudée et son aristocratie "néoféodale". Mais ce n'est pas ainsi que la plupart des contemporains voyaient l'Allemagne de ce temps-là. Bien avant le déclenchement de la Première guerre mondiale, l'Allemagne était déjà l'économie la plus prospère, la plus puissante et la plus avancée du continent. (...) Elle assurait les deux tiers de la production d'acier de l'Europe, la moitié de la production de charbon et de lignite, et elle produisait 20% d'électricité de plus que la Grande-Bretagne, la France et l'Italie réunies. (...) L'Allemagne se classait au premier rang mondial dans la plupart des secteurs industriels (...).
(...) L'influence de l'armée sur la société se manifestait à de très nombreux niveaux. Elle se fit tout d'abord sentir en Prusse, où elle fut particulièrement profonde, puis à travers l'exemple prussien se propagea à d'autres états à partir de 1871.
(...) A l'époque, beaucoup ne soupçonnaient pas les trésors d'habileté que déployait Bismarck pour contrôler les pulsions débridées de l'armée et réfreiner les velléités d'annexions territoriales démesurées que ses victoires avaient éveillées en elle.
(...) Le mythe du meneur à l'autorité dictatoriale fut ravivé au début du XXème siècle par le souvenir collectif de l'intransigeance de Bismarck face à ceux qu'ils considérait comme les ennemis du Reich. (...) Dans les années 1870, en réponse aux tentatives du Pape pour renforcer son emprise sur la communauté catholique, (...) Bismarck lança le "combat pour la civilisation" (Kulturkampf) comme l'ont appelé les libéraux. (...) Fait troublant, cette offensive écrasante contre les libertés publiques qui concernait près de 40% de la population du Reich [Note de BV: les catholiques] fut applaudie par les libéraux allemands.
(...) Les conséquences de la loi antisocialiste furent peut-être encore plus profondes que les mesures prises contre l'église catholique. Tout comme ces dernières, la loi antisocialiste échoua totalement à remplir son objectif initial, qui était d'éradiquer tous les prétendus "ennemis du Reich". Légalement, on ne pouvait interdire à un candidat socialiste de se présenter à des élections, et comme la cadence de l'industrialisation de l'Allemagne s'accélerait, entraînant avec elle une croissance rapide de la classe ouvrière, le poids électoral des candidats socialistes ne cessait d'augmenter.
(...) Le soutien que les libéraux avaient accordé à la loi antisocialiste a incité les sociaux-démocrates à se méfier de tous les partis politiques "bourgeois" et à rejeter en bloc toute idée de coopération avec les sûppots du capitalisme (...).
Lénine, au cours d'un rare accès d'humour, aurait dit un jour que les sociaux-démocrates allemands ne pourraient jamais déclencher une révolution réussie en Allemagne car avant de prendre d'assaut les gares, ils commenceraient par faire sagemment la queue au guichet pour acheter un ticket d'accès au quai.
(...) L'Allemagne d'avant 1914 ne comptait donc pas deux grands partis politiques, mais six - les sociaux démocrates, les deux partis libéraux, les deux groupes conservateurs et le parti du centre. (...) Loin de suciter un désintérêt généralisé pour la vie publique, la rivalité entre tous ces partis échauffa tellement le climat politique qu'il était devenu proprement frénétique en 1914. (...) Lorsqu'ils portaient leurs regards au-delà des frontières pour contempler le vaste monde, les chanceliers de l'Allemagne qui succédèrent à Bismarck n'étaient pas entièrement satisfaits. Leur pays leur apparaissait comme une nation de second ordre par rapport à la Grande-Bretagne et à la France, qui réganient toutes deux sur des vastes empires coloniaux constitués de terroitoires éparpillés dans le monde entier.
En 1914, le libéralisme, quelle qu soit la définition qu'on en donne, était en position de faiblesse dans tous les grands états de l'Europe de l'Est et du Centre, et pas seulement dans le Reich allemand. (...) La fin du XIX° et le début du XX° furent une ère de nationalisme pas seulement en Allemagne et la conviction que la guerre était un moyen légitime d'atteindre des objectifs politiques, comme celui de fonder un empire colonial, était répandu (...).
L'Allemagne n'était pas le premier pays venu. Les historiens ont beaucoup écrit sur les divers aspects du prétendu retard de l'Allemagne à cette époque, sur ses valeurs civiques présumées en déclin, ses structures sociales obsolètes, sa classe moyenne peu soudée et son aristocratie "néoféodale". Mais ce n'est pas ainsi que la plupart des contemporains voyaient l'Allemagne de ce temps-là. Bien avant le déclenchement de la Première guerre mondiale, l'Allemagne était déjà l'économie la plus prospère, la plus puissante et la plus avancée du continent. (...) Elle assurait les deux tiers de la production d'acier de l'Europe, la moitié de la production de charbon et de lignite, et elle produisait 20% d'électricité de plus que la Grande-Bretagne, la France et l'Italie réunies. (...) L'Allemagne se classait au premier rang mondial dans la plupart des secteurs industriels (...).
Invité- Invité
Re: Hitler et l'avènement du III° REICH
bidou02 a écrit:j'avais visionné des documentaires sur internet, les coincidences sont troublantes avec l'époque qu'on vit actuellement. ce qui a mis le feu aux poudres sont les faillites bancaires, notamment la Kreditanstalt en 1931 qui a spollié bons nombres de gens du peuple de leurs epargnes...... le peuple allemand était acculé sous les dettes de la 1er GM, il n'avait de toute façon pas d'autre issue pour s'en sortir que de renouveler le confilt... Hitler s'est juste trouvé là au bon moment, c'était un bon orateur, mais il n'avait rien à voir avec le stéréotype de l'arien parfait !
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Invité- Invité
Re: Hitler et l'avènement du III° REICH
Evangiles de la haine
Fin 1889 (...) A cette époque, la communauté juive allemande était un groupe fortement acculturé et prospère qui, pour l'essentiel, ne se distinguait des autres Allemands que par la religion. (...)
Dans le courant du XIX° siècle, les handicaps civils qui touchaient les non-chrétiens dans les Etats allemands furent progressivement levés (...) Les derniers obstacles juridiques à une égalité de droits pleine et entière furent balayés par l'unification allemande en 1871. Le mariage civil ayant pris le pas sur le mariage religieux, le nombre d'unions interreligieuses entre Juifs et chrétiens augmenta rapidement. Ces unions ne concernaient que très peu de chrétiens issus de familles juives converties et couvraient tous les échelons de la société. (...) Par ailleurs, de plus en plus de Juifs se convertissaient à la religion catholique. Entre 1880 et 1919, environ vingt-mille Juifs allemands furent baptisés. Petit à petit, la réussite désenclavait la communauté juive et effaçait son statut de groupe religieux enfermé sur lui-même.
Au nombre de six cent mille, les Juifs pratiquants qui vivaient dans l'empire allemand formaient une très petite minorité religieuse - environ 1% de la population totale - au sein d'une société majoritairement chrétienne.
L'accès aux sources de revenus traditionnelles comme la propriété foncière leur ayant été interdit pendant des siècles, ils demeurèrent exclus de l'establishement du Reich, et des discriminations sociales informelles continuaient de leur interdire l'accès à des institutions clés comme l'armée, la magistrature et à haute fonction publique [Note de BV: le fort penchant des Juifs pour les métiers indépendants ne doit pas y être étranger non plus]. (...) Beaucoup de Juifs travaillaient dans le milieu d'affaires ou exerçaient une profession libérale.
A côté de la grande famille de banquiers Rothschild, on vit apparaître de grands établissements financiers dirigés par des Juifs (...). Les propriétaires de commerce de types nouveau comme les grands magasins étaient souvent des Juifs. Les Juifs étaient particulièrement bien représentés dans la médecine, le droit, la science et la recherche, l'enseignement universitaire, le journalisme et les milieux artistiques.
(...) En résumé, le chemin de la réussite était ouvert aux Juifs.
(...) La vague d'investissements et de dépenses frénétiques qui avait accompagné l'euphorie de la fondation du Reich s'était brutalement interrompue en 1873, portant un coup sévère à l'économie. (...) Un antisémitisme nouveau fit son apparition en Allemagne et dans d'autres pays d'Europe vers la fin du XIX° siècle. L'antisémitisme traditionnel se concentrait sur la religion juive et le fait qu'elle s'opposait au christianisme. (...) En quête de boucs émissaires pour leurs difficultés économiques dans les années 1870, les démagogues et les écrivaillons de la frange inférieure des classes moyennes s'attaquèrent donc aux Juifs non en tant que minorité religieuse, mais en tant que minorité raciale.
(...) C'est à l'obscur écrivain Wilhelm Marr que l'on attribue le mérite - si toutefois ce terme est approprié - d'avoir opéré ce retournement. (...) Les Juifs, déclarait-il, avaient pris le dessus dans la lutte entre les races et dirigeaient pratiquement le pays; il ne fallait donc pas s'étonner que les honnêtes artisans et les petites entreprise allemandes en ressentent les conséquences.
[Note de BV: le racisme est né au XIX° siècle porté par la science. Buffon, Darwin, en classant les espèces, ont sans le savoir fourni les bases scientifiques du racisme]
(...) Malgré l'influence grandissante des écrivains antisémites, la grande majorité de l'opinion respectable en Allemagne, à gauche comme à droite, dans les classes moyennes comme dans les classes ouvrières, demeurait opposée à ce type de racisme.
[Note de BV: chapitre à suivre]
Fin 1889 (...) A cette époque, la communauté juive allemande était un groupe fortement acculturé et prospère qui, pour l'essentiel, ne se distinguait des autres Allemands que par la religion. (...)
Dans le courant du XIX° siècle, les handicaps civils qui touchaient les non-chrétiens dans les Etats allemands furent progressivement levés (...) Les derniers obstacles juridiques à une égalité de droits pleine et entière furent balayés par l'unification allemande en 1871. Le mariage civil ayant pris le pas sur le mariage religieux, le nombre d'unions interreligieuses entre Juifs et chrétiens augmenta rapidement. Ces unions ne concernaient que très peu de chrétiens issus de familles juives converties et couvraient tous les échelons de la société. (...) Par ailleurs, de plus en plus de Juifs se convertissaient à la religion catholique. Entre 1880 et 1919, environ vingt-mille Juifs allemands furent baptisés. Petit à petit, la réussite désenclavait la communauté juive et effaçait son statut de groupe religieux enfermé sur lui-même.
Au nombre de six cent mille, les Juifs pratiquants qui vivaient dans l'empire allemand formaient une très petite minorité religieuse - environ 1% de la population totale - au sein d'une société majoritairement chrétienne.
L'accès aux sources de revenus traditionnelles comme la propriété foncière leur ayant été interdit pendant des siècles, ils demeurèrent exclus de l'establishement du Reich, et des discriminations sociales informelles continuaient de leur interdire l'accès à des institutions clés comme l'armée, la magistrature et à haute fonction publique [Note de BV: le fort penchant des Juifs pour les métiers indépendants ne doit pas y être étranger non plus]. (...) Beaucoup de Juifs travaillaient dans le milieu d'affaires ou exerçaient une profession libérale.
A côté de la grande famille de banquiers Rothschild, on vit apparaître de grands établissements financiers dirigés par des Juifs (...). Les propriétaires de commerce de types nouveau comme les grands magasins étaient souvent des Juifs. Les Juifs étaient particulièrement bien représentés dans la médecine, le droit, la science et la recherche, l'enseignement universitaire, le journalisme et les milieux artistiques.
(...) En résumé, le chemin de la réussite était ouvert aux Juifs.
(...) La vague d'investissements et de dépenses frénétiques qui avait accompagné l'euphorie de la fondation du Reich s'était brutalement interrompue en 1873, portant un coup sévère à l'économie. (...) Un antisémitisme nouveau fit son apparition en Allemagne et dans d'autres pays d'Europe vers la fin du XIX° siècle. L'antisémitisme traditionnel se concentrait sur la religion juive et le fait qu'elle s'opposait au christianisme. (...) En quête de boucs émissaires pour leurs difficultés économiques dans les années 1870, les démagogues et les écrivaillons de la frange inférieure des classes moyennes s'attaquèrent donc aux Juifs non en tant que minorité religieuse, mais en tant que minorité raciale.
(...) C'est à l'obscur écrivain Wilhelm Marr que l'on attribue le mérite - si toutefois ce terme est approprié - d'avoir opéré ce retournement. (...) Les Juifs, déclarait-il, avaient pris le dessus dans la lutte entre les races et dirigeaient pratiquement le pays; il ne fallait donc pas s'étonner que les honnêtes artisans et les petites entreprise allemandes en ressentent les conséquences.
[Note de BV: le racisme est né au XIX° siècle porté par la science. Buffon, Darwin, en classant les espèces, ont sans le savoir fourni les bases scientifiques du racisme]
(...) Malgré l'influence grandissante des écrivains antisémites, la grande majorité de l'opinion respectable en Allemagne, à gauche comme à droite, dans les classes moyennes comme dans les classes ouvrières, demeurait opposée à ce type de racisme.
[Note de BV: chapitre à suivre]
Invité- Invité
Re: Hitler et l'avènement du III° REICH
et où et quand est mort reellement hitler ? en 45 à berlin ou ...en argentine en .... ?
alceste- + membre techno +
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Age : 46
là où la lumière perce
Re: Hitler et l'avènement du III° REICH
http://www.lefigaro.fr/international/2018/03/16/01003-20180316ARTFIG00352-macron-et-merkel-s-engagent-a-refonder-l-union-europeenne.php
le rêve d hitler .....
le rêve d hitler .....
carlo s- + membre techno +
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Age : 56
sud de l'ile
Re: Hitler et l'avènement du III° REICH
Suite de "Evangiles de la haine"
[Note de BV: je tiens à souligner qu'à l'époque, la notion de "race" était tellement bien ancrée dans les savoirs et les croyances, que l'on pouvait concevoir l'existence de races sans en tirer des conclusions que l'on dénoncerait comme "racistes" aujourd'hui... et qui exposeraient à des condamnations ceux qui s'y prêtent. Illustration avec ces propos d'un ouvrier rapporté par un agent de police à l'affût des discussions politiques dans les tavernes de Hambourg en 1898: ]
"Le sentiment national ne doit pas dégénérer en sentiment de supériorité d'une nation sur l'autre. C'est encore pire quand on considère les Juifs comme une race inférieure et qu'on se met à combattre cette race. (...) Pour un social-démocrate, il est naturel de vouloir l'égalité de tous ceux qui sont doués d'un esprit humain. Celui des Juifs est loin d'être le pire."
Si, dans certaines régions, sociaux-démocrates et antisémites conclurent des alliances au deuxième tour, cela ne signifiait pas que chacune des deux formations approuvait les idées de l'autre, mais tout au plus qu'elles étaient prêtes à faire provisoirement cause commune en tant que partis d'opposition aux élites établies. (...)
Les conservateurs et les partis du centre avaient adopté certaines idées antisémites (...) Leurs préjugés antisémites séduisaient un grand nombre de Protestants dans les milieux ruraux de l'Allemagne du Nord, de même que les artisans, commerçants et petits négociants représentés par l'aile chrétienne-sociale du parti.
(...) Mais ce fut Chamberlain qui eut le plus d'influence, avec son livre La Genèse du XIX° siècle, publié en 1900. Chamberlain présente l'Histoire comme un lutte entre la race allemande et la race juive, les deux seuls groupes raciaux ayant conservé leur pureté originelle dans un monde dominé par le métissage.
(...) Dans les années 1890, toute une série d'auteurs (...) ont contribué à faire apparaître une nouvelle forme de darwinisme social, radical et sélectionniste, qui mettait l'accent sur la lutte pour la survie plutôt que sur l'idée d'une évolution pacifique.
(...) Pour certains, les Allemands avaient besoin de plus d' "espace vital" - Lebensraum, en allemand - et ils devaient l'acquérir au détriment d'autres races, en particulier des Slaves.
(...) A la veille de la Première Guerre mondiale, leurs idées s'étaient répandues sous diverses formes dans plusieurs secteurs, entre autres dans la médecine, l'aide sociale, la criminologie et le Droit. Les personnes qui vivaient aux marges de la société, les prostituées, les alcooliques, les voleurs de bas étage, les vagabonds et autres étaient de plus en plus considérés comme porteur d'une tare héréditaire, et parmi les experts, les voix réclamant qu'on les stérilisent de force étaient devenues si nombreuses qu'on ne pouvait plus les ignorer.
(...) Assurément, par rapport à l'ampleur des débats qu'elles avaient suscités, l'effet de ces idées sur les politiques gouvernementales avant 1914 était plutôt limité.
[Note de BV: je tiens à souligner qu'à l'époque, la notion de "race" était tellement bien ancrée dans les savoirs et les croyances, que l'on pouvait concevoir l'existence de races sans en tirer des conclusions que l'on dénoncerait comme "racistes" aujourd'hui... et qui exposeraient à des condamnations ceux qui s'y prêtent. Illustration avec ces propos d'un ouvrier rapporté par un agent de police à l'affût des discussions politiques dans les tavernes de Hambourg en 1898: ]
"Le sentiment national ne doit pas dégénérer en sentiment de supériorité d'une nation sur l'autre. C'est encore pire quand on considère les Juifs comme une race inférieure et qu'on se met à combattre cette race. (...) Pour un social-démocrate, il est naturel de vouloir l'égalité de tous ceux qui sont doués d'un esprit humain. Celui des Juifs est loin d'être le pire."
Si, dans certaines régions, sociaux-démocrates et antisémites conclurent des alliances au deuxième tour, cela ne signifiait pas que chacune des deux formations approuvait les idées de l'autre, mais tout au plus qu'elles étaient prêtes à faire provisoirement cause commune en tant que partis d'opposition aux élites établies. (...)
Les conservateurs et les partis du centre avaient adopté certaines idées antisémites (...) Leurs préjugés antisémites séduisaient un grand nombre de Protestants dans les milieux ruraux de l'Allemagne du Nord, de même que les artisans, commerçants et petits négociants représentés par l'aile chrétienne-sociale du parti.
(...) Mais ce fut Chamberlain qui eut le plus d'influence, avec son livre La Genèse du XIX° siècle, publié en 1900. Chamberlain présente l'Histoire comme un lutte entre la race allemande et la race juive, les deux seuls groupes raciaux ayant conservé leur pureté originelle dans un monde dominé par le métissage.
(...) Dans les années 1890, toute une série d'auteurs (...) ont contribué à faire apparaître une nouvelle forme de darwinisme social, radical et sélectionniste, qui mettait l'accent sur la lutte pour la survie plutôt que sur l'idée d'une évolution pacifique.
(...) Pour certains, les Allemands avaient besoin de plus d' "espace vital" - Lebensraum, en allemand - et ils devaient l'acquérir au détriment d'autres races, en particulier des Slaves.
(...) A la veille de la Première Guerre mondiale, leurs idées s'étaient répandues sous diverses formes dans plusieurs secteurs, entre autres dans la médecine, l'aide sociale, la criminologie et le Droit. Les personnes qui vivaient aux marges de la société, les prostituées, les alcooliques, les voleurs de bas étage, les vagabonds et autres étaient de plus en plus considérés comme porteur d'une tare héréditaire, et parmi les experts, les voix réclamant qu'on les stérilisent de force étaient devenues si nombreuses qu'on ne pouvait plus les ignorer.
(...) Assurément, par rapport à l'ampleur des débats qu'elles avaient suscités, l'effet de ces idées sur les politiques gouvernementales avant 1914 était plutôt limité.
Dernière édition par Béret vert le Sam 17 Mar 2018 - 20:53, édité 1 fois
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Re: Hitler et l'avènement du III° REICH
alceste a écrit:et où et quand est mort reellement hitler ? en 45 à berlin ou ...en argentine en .... ?
il était tellement gonflé a la pervitine et autres substances administrées par le Dr MORELL qu'il était de toutes façons condamné ..................
pour l'Argentine , ou d'autres dignitaires nazis s'étaient réfugiés , cela a toujours été un mythe ....
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Re: Hitler et l'avènement du III° REICH
Je croyais qu'il setait immolé au nid dAigle ?
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Re: Hitler et l'avènement du III° REICH
non il s'est suicidé le 30/04/1945 dans le führerbunker à Berlin ...
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Re: Hitler et l'avènement du III° REICH
M 201 a écrit:non il s'est suicidé le 30/04/1945 dans le führerbunker à Berlin ...
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Re: Hitler et l'avènement du III° REICH
M 201 a écrit:non il s'est suicidé le 30/04/1945 dans le führerbunker à Berlin ...
c'est la version officielle
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Re: Hitler et l'avènement du III° REICH
alceste a écrit:et où et quand est mort reellement hitler ? en 45 à berlin ou ...en argentine en .... ?
... en 41 quand il a pensé pouvoir faire mieux que Napoléon à l'est !
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Re: Hitler et l'avènement du III° REICH
Note de BV: Le Nazisme n'est pas sorti du chapeau de magicien de Hitler:
[Il m'a semblé indispensable de passer par cette présentation un peu longuette du contexte dans lequel le nazisme a éclot; parce que comme le souligne l'auteur:
"Bien avant la Première Guerre mondiale, le maelström d'idéologies politiques radicales dont le nazisme devait finir par surgir était déjà en activité, et puissant."]
L'esprit de 1914
"Si seulement nous faisions partie de l'empire allemand !" Georg Ritter von Schönerer, député au Parlement autrichien, 1878
(...) Comme d'autres nations européennes, l'Allemagne se lança dans la Première Guerre mondiale avec optimisme, entièrement convaincue qu'elle gagnerait.
(...) Le sentiment général d'invincibilité (...) fut encouragé par les victoires spectaculaires de l'armée allemande en 1914-1915 sur le front de l'est.
(...) Vers le milieu de la guerre, les principales nations combattantes connurent toutes un changement de dirigeants qui reflétait le sentiment que les populations et les ressources devaient être mobilisées avec plus d'énergie et d'inflexibilité.
(...) La décision de radicaliser la poursuite de la guerre (...) poussa Luddendorff à ordonner l'exploitation systématique des régions de France, de Belgique et d'Europe orientale occupées par les troupes allemandes. Le souvenir qui resterait de cette période dans les pays occupés allait coûter cher aux Allemands à la fin de la guerre.
[RUSSIE] La pression militaire ininterrompue que les armées allemandes et leurs alliés maintenirent à l'est porta ses fruits au début de l'année 1917, en entraînant la chute du gouvernement inefficace et impopulaire du tsar Nicolas II.
(...) Vladimir Illitch Lénine avait toujours affirmé qu'une défaite militaire était le moyen le plus rapide de provoquer une révolution. Saisissant sa chance, il organisa un coup d'Etat éclair à l'automne 1917.
(...) La "révolution d'Octobre" ne tarda pas à dégénerer en un chaos sanglant. (...) Tous les autres partis furent supprimés. (...) Une nouvelle armée, l'Armée Rouge, conduite par Léon Trotsky, se lança dans une guerre civile féroce (...).
ON NE SAURAIT EXAGERER LA TERREUR QUE CES EVENEMENTS ONT SEMEE dans de nombreuses couches de la population en Europe de l'Ouest et en Europe centrale.
(...) Partout, les démocrates ont très vite compris que le communisme était décidé à abolir les droits de l'Homme, à démenteler les institutions représentatives et à supprimer les libertés civiles.
C'est au coeur de ce creuset de guerre et de révolutions que le nazisme est né.
[Il m'a semblé indispensable de passer par cette présentation un peu longuette du contexte dans lequel le nazisme a éclot; parce que comme le souligne l'auteur:
"Bien avant la Première Guerre mondiale, le maelström d'idéologies politiques radicales dont le nazisme devait finir par surgir était déjà en activité, et puissant."]
L'esprit de 1914
"Si seulement nous faisions partie de l'empire allemand !" Georg Ritter von Schönerer, député au Parlement autrichien, 1878
(...) Comme d'autres nations européennes, l'Allemagne se lança dans la Première Guerre mondiale avec optimisme, entièrement convaincue qu'elle gagnerait.
(...) Le sentiment général d'invincibilité (...) fut encouragé par les victoires spectaculaires de l'armée allemande en 1914-1915 sur le front de l'est.
(...) Vers le milieu de la guerre, les principales nations combattantes connurent toutes un changement de dirigeants qui reflétait le sentiment que les populations et les ressources devaient être mobilisées avec plus d'énergie et d'inflexibilité.
(...) La décision de radicaliser la poursuite de la guerre (...) poussa Luddendorff à ordonner l'exploitation systématique des régions de France, de Belgique et d'Europe orientale occupées par les troupes allemandes. Le souvenir qui resterait de cette période dans les pays occupés allait coûter cher aux Allemands à la fin de la guerre.
[RUSSIE] La pression militaire ininterrompue que les armées allemandes et leurs alliés maintenirent à l'est porta ses fruits au début de l'année 1917, en entraînant la chute du gouvernement inefficace et impopulaire du tsar Nicolas II.
(...) Vladimir Illitch Lénine avait toujours affirmé qu'une défaite militaire était le moyen le plus rapide de provoquer une révolution. Saisissant sa chance, il organisa un coup d'Etat éclair à l'automne 1917.
(...) La "révolution d'Octobre" ne tarda pas à dégénerer en un chaos sanglant. (...) Tous les autres partis furent supprimés. (...) Une nouvelle armée, l'Armée Rouge, conduite par Léon Trotsky, se lança dans une guerre civile féroce (...).
ON NE SAURAIT EXAGERER LA TERREUR QUE CES EVENEMENTS ONT SEMEE dans de nombreuses couches de la population en Europe de l'Ouest et en Europe centrale.
(...) Partout, les démocrates ont très vite compris que le communisme était décidé à abolir les droits de l'Homme, à démenteler les institutions représentatives et à supprimer les libertés civiles.
C'est au coeur de ce creuset de guerre et de révolutions que le nazisme est né.
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Re: Hitler et l'avènement du III° REICH
La descente dans le chaos
Note de BV:
[Armistice de 1918, le 11 novembre.]
(...) Afin de s'assurer que les conditions de paix que le gouvernement allemand dut accepter, [ répudiation du traité de Brest-Litovsk, remise de l'intégralité de la flotte aux Alliés, etc. BV] les Alliés maintinrent le blocus économique sur l'Allemagne, aggravant ainsi la pénurie alimentaire, déjà extrêmement préocupante. L'embargo ne fut levé qu'au mois de juillet l'année suivante.
[BV: c'est complètement délirant !]
(...) Le traité fit perdre à l'Allemagne 1:10 de sa population et 13% de son territoire. (...) Autre disposition qui suscita un effarement profond, les puissances victorieuses n'autorisèrent pas la fusion de l'Allemagne et de l'Autriche germanophone. (...) De plus le Président Wilson, avait déclaré (...) qu'il avait fixés (...) que chaque nation devait pouvoir décider librement de son avenir, sans aucune ingérence extérieure. Si cette disposition était valable pour les Polonais, les Tchèques et les Yougoslaves, assurément elle s'appliquait aussi aux Allemands. Il n'en fut rien.
(...) Tout cela fut accueillit avec horreur et incrédulité par la majorité des Allemands.
(...) En réalité, (...) A bien des égards, l'accord de paix de 1918-1919 représentait une tentative courageuse pour concilier principes et pragmatisme (...) Dans d'autres circonstances il aurait pu réussir.
Cette occupation militaire [ Vallée du Rhin] engendra un profond ressentiment et renforça le nationalisme dans les régions concernées (...) "J'ai senti le canon des fusils français et je suis redevenu patriote" écrivit par exemple un social-démocrate né en 1888 et autrefois pacifiste.
(...) L'Allemagne n'a pas réussi sa transition vers la paix après 1918. (...) Le Traité de Versailles a été un choc pour pratiquement toutes les tendances politiques.
(...) Avant le conflit, les Allemands, même de convictions politiques très divergentes voire farouchement opposées, pouvaient débattre de leurs différences (...) Très vite, les partis politiques s'associèrent à des groupes armés en uniforme, des cellules paramilitaires dont le rôle était d'assurer la sécurité lors des réunions publiques (...)
(...) Durant les premiers mois de 1919, l'extrême-gauche lança un soulèvement mal organisé à Berlin. (...) "L'armée rouge" fut écrasée par les unités des "Corps francs".
(...) La haine que les Corps francs vouaient à la révolution et à ses partisans était sans borne.
(...) L'humilation nationale, l'effondrement de l'empire Bismarckien, le triomphe de la social-démocratie [BV: partagée en deux tendances, une socialiste et une communiste], la menace du communisme, tout cela, aux yeux de certains, semblait justifier le recours à la violence et au meurtre pour concrétiser les mesures que pangermanistes, eugénistes et ultra-nationalistes préconisaient (...) pour sauver la nation allemande.
Note de BV:
[Armistice de 1918, le 11 novembre.]
(...) Afin de s'assurer que les conditions de paix que le gouvernement allemand dut accepter, [ répudiation du traité de Brest-Litovsk, remise de l'intégralité de la flotte aux Alliés, etc. BV] les Alliés maintinrent le blocus économique sur l'Allemagne, aggravant ainsi la pénurie alimentaire, déjà extrêmement préocupante. L'embargo ne fut levé qu'au mois de juillet l'année suivante.
[BV: c'est complètement délirant !]
(...) Le traité fit perdre à l'Allemagne 1:10 de sa population et 13% de son territoire. (...) Autre disposition qui suscita un effarement profond, les puissances victorieuses n'autorisèrent pas la fusion de l'Allemagne et de l'Autriche germanophone. (...) De plus le Président Wilson, avait déclaré (...) qu'il avait fixés (...) que chaque nation devait pouvoir décider librement de son avenir, sans aucune ingérence extérieure. Si cette disposition était valable pour les Polonais, les Tchèques et les Yougoslaves, assurément elle s'appliquait aussi aux Allemands. Il n'en fut rien.
(...) Tout cela fut accueillit avec horreur et incrédulité par la majorité des Allemands.
(...) En réalité, (...) A bien des égards, l'accord de paix de 1918-1919 représentait une tentative courageuse pour concilier principes et pragmatisme (...) Dans d'autres circonstances il aurait pu réussir.
Cette occupation militaire [ Vallée du Rhin] engendra un profond ressentiment et renforça le nationalisme dans les régions concernées (...) "J'ai senti le canon des fusils français et je suis redevenu patriote" écrivit par exemple un social-démocrate né en 1888 et autrefois pacifiste.
(...) L'Allemagne n'a pas réussi sa transition vers la paix après 1918. (...) Le Traité de Versailles a été un choc pour pratiquement toutes les tendances politiques.
(...) Avant le conflit, les Allemands, même de convictions politiques très divergentes voire farouchement opposées, pouvaient débattre de leurs différences (...) Très vite, les partis politiques s'associèrent à des groupes armés en uniforme, des cellules paramilitaires dont le rôle était d'assurer la sécurité lors des réunions publiques (...)
(...) Durant les premiers mois de 1919, l'extrême-gauche lança un soulèvement mal organisé à Berlin. (...) "L'armée rouge" fut écrasée par les unités des "Corps francs".
(...) La haine que les Corps francs vouaient à la révolution et à ses partisans était sans borne.
(...) L'humilation nationale, l'effondrement de l'empire Bismarckien, le triomphe de la social-démocratie [BV: partagée en deux tendances, une socialiste et une communiste], la menace du communisme, tout cela, aux yeux de certains, semblait justifier le recours à la violence et au meurtre pour concrétiser les mesures que pangermanistes, eugénistes et ultra-nationalistes préconisaient (...) pour sauver la nation allemande.
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Re: Hitler et l'avènement du III° REICH
question à monsieur l'historien , , le 11 novembre 1813 l'armée impériale (française ) est contrainte de signer sa reddition à Dresde, elle fut trés mal véccue par l'état major français , peut on imaginer que le 11 novembre 1918 ai été choisi pour laver cet affront , pourquoi pas le 8 au soir alors que les carottes étaient cuites pour les Boches?
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Re: Hitler et l'avènement du III° REICH
Franchement aucune idée pour les dates. Sinon, il me semble que le Traité de Paris a été signé en 1814 (après la défaite française). Certes la bataille de Dresde est un évènement de haute importance mais je ne sais pas s'il y a un rapprochement à faire.
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Re: Hitler et l'avènement du III° REICH
en début novembre 1918, c'est le chaos en Allemagne depuis septembre, les socialistes ont déclenché une révolution, l'empereur s'est enfui en Hollande,
<< les plénipotentiaires allemands envoyés d'urgence au Mal Foch par Max de Bade, ne représentaient plus qu'un peuple en déroute. ils signèrent tout ce qu'on voulut. ..... >>
donc le 11 novembre était seulement le lendemain du 10,
dans LA DISCORDE CHEZ L' ENNEMI, par Charles De Gaulle, 1924. réédition 1944.
<< les plénipotentiaires allemands envoyés d'urgence au Mal Foch par Max de Bade, ne représentaient plus qu'un peuple en déroute. ils signèrent tout ce qu'on voulut. ..... >>
donc le 11 novembre était seulement le lendemain du 10,
dans LA DISCORDE CHEZ L' ENNEMI, par Charles De Gaulle, 1924. réédition 1944.
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Re: Hitler et l'avènement du III° REICH
La défaite allemande de 1918 a eu des conséquences agricoles. Dans le dommages de guerre, il y avait la mise à disposition du brevet du procédé Haber-Bosch développer par Basf qui permet à la fois de faire des explosifs mais aussi de l'engrais azoté qui est le carburant des plantes.
https://fr.wikipedia.org/wiki/Histoire_du_proc%C3%A9d%C3%A9_Haber-Bosch
Les guerres ont toujours été des moteurs de développement.
On pourra parler d'autres exemples.
https://fr.wikipedia.org/wiki/Histoire_du_proc%C3%A9d%C3%A9_Haber-Bosch
Les guerres ont toujours été des moteurs de développement.
On pourra parler d'autres exemples.
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Assis
Re: Hitler et l'avènement du III° REICH
Tout à fait, Etienne.
A la fin de la première Guerre Mondiale, la peur et la haine régnaient quotidiennement en Allemagne. Fusillades, émeutes, massacres et troubles civils (...)
Les faiblesses de Weimar
(...) Après l'abdication du Keiser (...) les sociaux-démocrates s'engouffrèrent dans la brèche. (...) Il était dirigé par Ebert. (...) Il acceptait l'idéologie marxiste. (...) croyait à la discipline et l'ordre, ainsi qu'aux compromis et à la réforme: "Je ne veux pas la révolution, je hais cette idée à l'égal du péché."
[Note de BV: avoir à l'esprit qu'en ce qui concerne l'Allemagne, il existait des parlements régionnaux dotés de vrais pouvoirs]
(...) L'intarissable flot de haine que l'extrême-droite [BV: contexte de guerre civile] déversa sur Ebert s'avéra efficace. (...) Epuisé, il mourut le 28 fevrier 1925.
(...) Les élections présidentielles suivirent (...) le maréchal Hindenburg, symbole par excellence de l'ancien ordre militaire et impérial, fut élu avec une nette majorité.
(...) A côté de la fonction de président du Reich, la constitution de Weimar avait instauré un parlement national appelé le Reichstag. (...) Les changements de gouvernement furent très fréquents, les coalitions engendraient des gouvernements instables.
(...) Ces milieux politiques, qui possédaient tous leurs organes de presse, leurs clubs et leurs sociétés, étaient exceptionellement fermés et homogènes. (...) Lorsqu'un Allemand ordinaire désirait entrer dans une chorale masculine, il lui fallait choisir dans certaines régions entre une chorale catholique et une chorale protestante, et dans d'autres entre une chorale socialiste et une chorale nationaliste. (...) Il pouvait lire un journal social-démocrate, fréquenter des tavernes et des bistros sociaux-démocrates, être affilié à un syndicat social-démocrate, emprunter des livres dans une bibliothèque sociale-démocrate, aller voir des festivals et des pièces de théatre sociales-démocrates, épouser une femme membre d'une organisation féminine sociale-démocrate, inscrire ses enfants au mouvement de jeunesse social-démocrate, et faire payer son enterrement par une caisse funéraire social-démocrate.
(...) En tous cas, l'instabilité gouvernementale de la république de Weimar a été souvent exagérée, car les changements fréquents de gouvernement dissimulaient la continuité qui régnait à l'intérieur de certains ministères.
(...) Une autre disposition de la constitution venait entraver la capacité du gouvernement du Reich a agir de manière ferme et déterminée: celle qui conservait au Reich la structure fédérale que Bismarck lui avait imposé en 1871, afin de rendre l'unification plus acceptable pour les princes allemands (...). Somme toute, la constitution de l'Allemagne de Weimar n'était pas pire que les constitutions de la plupart des autres pays dans les années 20, et elle était nettement plus démocratique que nombre d'entre elles.
A la fin de la première Guerre Mondiale, la peur et la haine régnaient quotidiennement en Allemagne. Fusillades, émeutes, massacres et troubles civils (...)
Les faiblesses de Weimar
(...) Après l'abdication du Keiser (...) les sociaux-démocrates s'engouffrèrent dans la brèche. (...) Il était dirigé par Ebert. (...) Il acceptait l'idéologie marxiste. (...) croyait à la discipline et l'ordre, ainsi qu'aux compromis et à la réforme: "Je ne veux pas la révolution, je hais cette idée à l'égal du péché."
[Note de BV: avoir à l'esprit qu'en ce qui concerne l'Allemagne, il existait des parlements régionnaux dotés de vrais pouvoirs]
(...) L'intarissable flot de haine que l'extrême-droite [BV: contexte de guerre civile] déversa sur Ebert s'avéra efficace. (...) Epuisé, il mourut le 28 fevrier 1925.
(...) Les élections présidentielles suivirent (...) le maréchal Hindenburg, symbole par excellence de l'ancien ordre militaire et impérial, fut élu avec une nette majorité.
(...) A côté de la fonction de président du Reich, la constitution de Weimar avait instauré un parlement national appelé le Reichstag. (...) Les changements de gouvernement furent très fréquents, les coalitions engendraient des gouvernements instables.
(...) Ces milieux politiques, qui possédaient tous leurs organes de presse, leurs clubs et leurs sociétés, étaient exceptionellement fermés et homogènes. (...) Lorsqu'un Allemand ordinaire désirait entrer dans une chorale masculine, il lui fallait choisir dans certaines régions entre une chorale catholique et une chorale protestante, et dans d'autres entre une chorale socialiste et une chorale nationaliste. (...) Il pouvait lire un journal social-démocrate, fréquenter des tavernes et des bistros sociaux-démocrates, être affilié à un syndicat social-démocrate, emprunter des livres dans une bibliothèque sociale-démocrate, aller voir des festivals et des pièces de théatre sociales-démocrates, épouser une femme membre d'une organisation féminine sociale-démocrate, inscrire ses enfants au mouvement de jeunesse social-démocrate, et faire payer son enterrement par une caisse funéraire social-démocrate.
(...) En tous cas, l'instabilité gouvernementale de la république de Weimar a été souvent exagérée, car les changements fréquents de gouvernement dissimulaient la continuité qui régnait à l'intérieur de certains ministères.
(...) Une autre disposition de la constitution venait entraver la capacité du gouvernement du Reich a agir de manière ferme et déterminée: celle qui conservait au Reich la structure fédérale que Bismarck lui avait imposé en 1871, afin de rendre l'unification plus acceptable pour les princes allemands (...). Somme toute, la constitution de l'Allemagne de Weimar n'était pas pire que les constitutions de la plupart des autres pays dans les années 20, et elle était nettement plus démocratique que nombre d'entre elles.
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Re: Hitler et l'avènement du III° REICH
il ne faut pas oublié que l armée impériale aprés l armistice est rentrée intact , en ordre avec armes et bagages , toujours encadrée .
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Re: Hitler et l'avènement du III° REICH
Oui. Je me livre à un exercice difficile. Sélectionner ce qui m'apparait fondamental, en même temps agrémenter par des citations de l'époque, témoignages pour rendre ce résumé moins austère et enfin éviter les redites.
Forcément, il y a des manques, donc je vous remercie pour vos précisions fort utiles.
Forcément, il y a des manques, donc je vous remercie pour vos précisions fort utiles.
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Re: Hitler et l'avènement du III° REICH
Béret vert a écrit:Oui. Je me livre à un exercice difficile. Sélectionner ce qui m'apparait fondamental, en même temps agrémenter par des citations de l'époque, témoignages pour rendre ce résumé moins austère et enfin éviter les redites.
Forcément, il y a des manques, donc je vous remercie pour vos précisions fort utiles.
il faut lire : l histoire de l armée allemande sorti en 1936 de jacques benoist-mechin
tome 1 : de l armée impériale a la reichswehr 1918-1919
tome 2 : de la reichswehr a l armée nationale 1919 -1938
je pourrais vous les préter ils sont dans leur ju ( originaux )
c est la reichswehr qui lutta contre les spartakistes dans un premier temps et qui devint la reichswehr noire contre l occupation française
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Re: Hitler et l'avènement du III° REICH
erwin a écrit:M 201 a écrit:non il s'est suicidé le 30/04/1945 dans le führerbunker à Berlin ...
c'est la version officielle
https://www.franceinter.fr/emissions/capture-d-ecrans/capture-d-ecrans-20-mars-2018
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Re: Hitler et l'avènement du III° REICH
erwin a écrit:M 201 a écrit:non il s'est suicidé le 30/04/1945 dans le führerbunker à Berlin ...
c'est la version officielle
Il s'est effectivement suicidé, mais pas d'une balle dans la bouche, mais d'une balle dans la tempe...
Ensuite, il a été brulé par les SS, mais pas totalement...
Les soviétiques ont pris le corps, et l'ont enterré dans une foret...pour savoir où c'était, ils ont tout simplement planté des résineux dans une foret de feuillus, pour pouvoir au moins retrouver l'endroit en hiver, meme s'ils avaient les plans...
Et enfin, quelques années plus tard, ils ont déterrés les restes, les ont incinérés, puis les ont balancés dans une rivière.
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Re: Hitler et l'avènement du III° REICH
bormann à declaré plus tard qu'ils avaient fait sauté les restes d'AH et eva avec une mine anti-char
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Re: Hitler et l'avènement du III° REICH
Bormann a déclaré cela quand? car officiellement, il est mort vers fin avril...
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Re: Hitler et l'avènement du III° REICH
il est mort en se sauvant à l'abri d'un tigre royale avec dans son équipe artur axmann chef de la hj, cest celui-ci qu'il le déclare aux americains puis russes aprés sa capture.
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Re: Hitler et l'avènement du III° REICH
ça veut donc bien dire que Bormann n'a rien pu dire...
C'est pas facile de consummer un corps...
Par exemple, Goebbels, qui s'est suicidé, puis qui a été brulé, et très facilement reconnaissable en photos...
Quant à Hitler, Staline n'allait pas faire un tel cadeau aux occidentaux...
C'est pas facile de consummer un corps...
Par exemple, Goebbels, qui s'est suicidé, puis qui a été brulé, et très facilement reconnaissable en photos...
Quant à Hitler, Staline n'allait pas faire un tel cadeau aux occidentaux...
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Re: Hitler et l'avènement du III° REICH
oui mais une semaine aprés hitler, beaucoup de rats avaient quitté le navire....
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Re: Hitler et l'avènement du III° REICH
C'est pas une semaine après Hitler...
Bormann était dans le bunker avec Hitler, quand celui-ci s'est suicidé...
Une à deux journées après, la bataille de Berlin était finie...
Bormann est mort probablement en tentant une sortie à la fin de la guerre...Il a d'ailleurs été condamné à mort par contumace au procès de Nuremberg...
Par contre, le pognon qu'avait détourné Bormann pendant toutes ses années de chef du parti, il a été probablement récupéré par Otto Skorzeny (celui qui a libéré Mussolini en 43, et celui qui a foutu le bronx derrière les lignes américaines lors de la contre-offensive des ardennes en 44), qui
a continué son boulot après guerre entre l'Argentine, l'Egypte, et qui est mort je crois seulement en 1975 en Espagne...
Bormann était dans le bunker avec Hitler, quand celui-ci s'est suicidé...
Une à deux journées après, la bataille de Berlin était finie...
Bormann est mort probablement en tentant une sortie à la fin de la guerre...Il a d'ailleurs été condamné à mort par contumace au procès de Nuremberg...
Par contre, le pognon qu'avait détourné Bormann pendant toutes ses années de chef du parti, il a été probablement récupéré par Otto Skorzeny (celui qui a libéré Mussolini en 43, et celui qui a foutu le bronx derrière les lignes américaines lors de la contre-offensive des ardennes en 44), qui
a continué son boulot après guerre entre l'Argentine, l'Egypte, et qui est mort je crois seulement en 1975 en Espagne...
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Re: Hitler et l'avènement du III° REICH
Béret vert a écrit:Tout à fait, Etienne.
A la fin de la première Guerre Mondiale, la peur et la haine régnaient quotidiennement en Allemagne. Fusillades, émeutes, massacres et troubles civils (...)
En 1930, Goebbels, futur ministre de la Propagande nazie sous le IIIe Reich, parlait ainsi de la démocratie : « Puisque le régime est assez bête pour nous permettre […] de nous exprimer, nous allons combattre la République de Weimar de l'intérieur. Le NSDAP (Parti national-socialiste des travailleurs allemands) sera le loup dans la bergerie. » Pourquoi la république de Weimar s'est-elle montrée si faible face à ses ennemis ?
2. Une opposition violente
• La gauche est divisée, la situation sociale est critique (d'où les émeutes de 1920 et de 1923). Les nationalistes, à l'extrême droite, reprochent au régime de s'être installé grâce à la défaite et même de l'avoir provoquée. Ils n'acceptent pas le diktat du traité de Versailles. Les anciens combattants se regroupent dans des organisations paramilitaires, comme les Casques d'Acier.
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Re: Hitler et l'avènement du III° REICH
J'en suis à la république de Weimar, je n'ai pas encore dit un mot sur Hitler (volontairement, puisque le truc c'est entre autres d'expliquer qu'il n'est pas apparu par hasard), alors pour sa mort on verra plus tard, d'autant plus que de savoir ce qu'il en est précisément ça ne nous apporte pas grand chose en fait.alceste a écrit:et où et quand est mort reellement hitler ? en 45 à berlin ou ...en argentine en .... ?
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Re: Hitler et l'avènement du III° REICH
Tout à fait, en voulant faire court je suis allé trop vite. En effet, cette période mérite le détour mais oblige à en présenter la plupart des belligérants pour bien comprendre l'opinion de Goebbels que vous rapportez à son sujet:GL a écrit:Une opposition violenteBéret vert a écrit:A la fin de la première Guerre Mondiale, la peur et la haine régnaient quotidiennement en Allemagne. Fusillades, émeutes, massacres et troubles civils (...)
• La gauche est divisée, la situation sociale est critique (d'où les émeutes de 1920 et de 1923). Les nationalistes, à l'extrême droite, reprochent au régime de s'être installé grâce à la défaite et même de l'avoir provoquée. Ils n'acceptent pas le diktat du traité de Versailles. Les anciens combattants se regroupent dans des organisations paramilitaires, comme les Casques d'Acier.
Casques d’aciers, Ligue de combat, Front rouge des combattants, Corps francs, Armée rouge des travailleurs, etc. etc.Pourquoi la république de Weimar s'est-elle montrée si faible face à ses ennemis ?
(…) Ce n’est pas la guerre qui fut à l’origine de la transformation des milieux nationalistes radicaux, mais l’expérience de la défaite, de la révolution et des conflits armés qui succédèrent à la guerre.
La révolution de 1918 suscita un ressentiment profond chez de nombreux soldats ; il arrivait même que certaines unités revenant du front désarment et mettent aux arrêts les conseils d’ouvriers et de soldats dans les localités qu’ils traversaient. A leur retour, l’accueil que leur réservaient certains révolutionnaires, qui leur adressaient des insultes et non des louanges (…) converti certains combattants au nationalisme.
« Est-ce pour cela, demandait l’un d’eux, que la fine fleur de la jeunesse allemande a été décimée sur les champs de bataille ? » (…) « Qui nous a trahis ? » demandait un autre. Et la réponse n’était pas longue à venir : « Des crapules, qui ont voulu réduire l’Allemagne en cendres ».
Mais tous les soldats n’éprouvaient pas ce type de sentiments (…) Des millions de soldats issus des classes ouvrières retrouvèrent leur place dans le milieu politique antérieur, chez les sociaux-démocrates, ou se dirigèrent vers le communisme. (…) Dans le nouveau contexte des années vingt, ceux qui avaient été proches des milieux traditionnellement conservateurs et nationalistes se radicalisèrent. A gauche également, l’expérience directe ou indirecte de la guerre fit qu’on se montra plus disposé à avoir recours à la violence.
La plus importante des associations d’anciens combattants partageait pleinement cette rancoeur, et faisait activement campagne pour un retour à l’ancien système impérial : les Casques d’acier.
(…) Ils voulaient vaincre les divisions entre partis pour faire revivre l’esprit patriotique de 1914 (…) dénonçait le traité de Versailles (…) et imputait les problèmes économiques de l’Allemagne à « un manque d’espace vital et de territoires sur lesquels travailler ».
(…) L’Allemagne (…) demeurée dans un état de guerre perpétuelle, contre elle-même et contre le reste du monde. Le langage politique s’imprégna de métaphores guerrières (…).
Mais la situation était encore bien plus grave dans la rue. Tous les camps avaient des groupes armés, les combats et les bagarres étaient devenus monnaie courante, et le recours aux passages à tabac et aux assassinats étaient très répandus. (…)
Très vite, les partis politiques s’associèrent à des groupes armés en uniforme, des cellules paramilitaires dont le rôle était d’assurer la sécurité dans les réunions publiques, d’impressionner (…) d’intimider, de corriger et parfois de tuer les membres d’organisations paramilitaires affiliés à d’autres partis. (…)
Le Casque d’acier :
(…) l’organisation adopta alors une position plus radicale et refusa aux Juifs le droit d’adhérer, alors qu’elle-même était censée aider tous les anciens soldats du front et que de nombreux anciens combattants juifs avaient besoin de son soutien.
Les nationalistes fondèrent également leur propre « Ligue de combat », qu’ils pouvaient plus facilement mettre au service de leurs objectifs que le Casque d’acier, désorienté et divisé.
En 1924, les sociaux-démocrates fondèrent la Bannière impériale noir-rouge-or (…)
Quant aux communistes, ils mirent sur pied le Front rouge des combattants (…)
A l’extrême-droite, on trouvait d’autres ligues de combat de moindres dimensions, dont certaines s’assimilaient plutôt à des groupuscules illégaux et conspirateurs : l’ « Organisation Escherich » était étroitement liée aux Casques d’acier, et l’ « Organisation Consul » évoluait dans l’univers interlope de l’assassinat politique et du meurtre de vengeance.
Il devint courant, sous la république de Weimar, de voir des bandes d’hommes en uniformes défiler dans les rues et s’affronter au cours de violentes bagarres. Ce spectacle des rues ajoutaient encore à l’atmosphère de violence et d’agressivité qui régnait dans la vie politique.
A l’extrême-gauche, Karl Liebknecht et Rosa Luxembourg [de confession juive, BV] voyaient dans les évènements de novembre 1918 l’occasion de créer un Etat socialiste, dirigé par les conseils d’ouvriers et de soldats apparus un peu partout dans le pays pendant que l’ancien système impérial se désintégrait. (…)
De leur côté, les sociaux-démocrates craignaient que les révolutionnaires ne déclenchent une « terreur rouge » semblable à celle qui balayait la Russie.
Craignant que leur vie soit en danger (…) Ils donnèrent leur aval aux Corps francs, des groupes paramilitaires fortement armés (…) qui devaient permettre de couper court à toute tentative de soulèvement révolutionnaire.
(…) Dans les premiers mois de 1919, l’extrême-gauche lança un mouvement mal organisé à Berlin. Les Corps francs, poussés par les sociaux-démocrates, ripostèrent avec une violence et une brutalité sans précédent. Liebknecht et Luxembourg furent assassinés, des révolutionnaires furent tués au cours de fusillades ou sommairement exécutés dans plusieurs villes allemandes dont ils avaient pris le contrôle ou dans lesquelles ils représentaient un danger potentiel.
Ces évènements suscitèrent un ressentiment et une haine durables à gauche, qui vint encore renforcer une autre flambée de violence politique au printemps 1920. Après une tentative de coup d’État de la droite à Berlin, l’aile gauche des sociaux-démocrates et les communistes avaient constitué une Armée rouge des travailleurs. (…)
Une fois le coup d’État vaincu par une grève générale, l’armée rouge fut écrasée par les unités de Corps francs, soutenus par les sociaux-démocrates et renforcées par l’armée régulière, au cours de combats qui prirent les proportions d’une véritable guerre civile régionale.
Ces évènements vouèrent d’emblée toute forme de coopération entre sociaux-démocrates et communiste à l’échec. Entre les deux partis, la peur, les reproches et la haine l’emportaient largement sur les objectifs qu’ils pouvaient éventuellement avoir en commun. (…)
Les sociaux-démocrates modérés avaient justifié, voire encouragé, le recours à la violence contre la gauche, mais cela ne les protégea en rien contre les Corps francs, qui commençaient à se retourner contre leurs maîtres. Beaucoup de leurs dirigeants étaient d’anciens officiers de l’armée, qui croyaient dur comme fer au mythe du « coup de poignard dans le dos ».
Leurs sentiments étaient partagés, à des degrés divers, par beaucoup d’officiers de l’armée régulière et par la grande majorité des hommes politiques de droite. (…)
De fait, en signant le traité de Versailles, certains hommes politiques démocrates avaient signé leur arrêt de mort. Les membres des Corps francs avaient constitué des escadrons d’exécution secrets, qui traquaient et tuaient ceux qu’ils considéraient comme des traîtres à la nation. (…)
C’est dans cette atmosphère qu’est né le nazisme.
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Re: Hitler et l'avènement du III° REICH
les gros bataillons spartakistes venaient de la marine impériale et pas de l armée qui etait engagée a l ouest .
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Re: Hitler et l'avènement du III° REICH
Il y a plusieurs points sur lesquels il faut que je revienne mais il faut que je les travaille un peu.
Ton récit est passionnant.
Connaître hier pour comprendre aujourd'hui.
Merci encore @Béret vert
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Merci encore @Béret vert
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Re: Hitler et l'avènement du III° REICH
Merci. Le bouquin d'où je tire tout ça est une excellente synthèse je trouve, d'où mon choix de faire de la pure copie.GL a écrit:Il y a plusieurs points sur lesquels il faut que je revienne mais il faut que je les travaille un peu.
Ton récit est passionnant.
Connaître hier pour comprendre aujourd'hui.
Merci encore @Béret vert
Je vais dorénavant aller un peu plus vite pour m'attarder sur la fameuse crise de 29.
Donc les prochains posts survoleront la période intermédiaire.
Je n'en présenterai que l'indispensable: l'inflation des années 20-23, les premières apparitions de Hitler, etc. en laissant un peu tomber les péripéties politiques, le tout en sélectionnant quelques anecdotes et témoignages afin de rendre ce tableau vivant et attrayant.
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Re: Hitler et l'avènement du III° REICH
Une pure copie n'a pas grand intérêt.
De plus pour beaucoup d'entre nous lisons peu.
Nous l'amener avec un chapeau et 600 à 1000 mots nous le rend accessible.
Beaucoup d'entre nous n'aurions pas eu ces éléments sans ton travail.
De plus pour beaucoup d'entre nous lisons peu.
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Beaucoup d'entre nous n'aurions pas eu ces éléments sans ton travail.
Dernière édition par GL le Jeu 22 Mar 2018 - 16:28, édité 1 fois
GL- + membre techno +
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Re: Hitler et l'avènement du III° REICH
Sur les thèmes qui intéressent le plus les amateurs de la période, j'ai décidé d'ajouter quelques "tableaux" issus d'autres sources... Ce sera la surprise...
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grabouille- + membre techno +
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nord haute marne
Re: Hitler et l'avènement du III° REICH
C'est un détail mais bon, je peux tenter une explication.102 eme d infanterie a écrit:les gros bataillons spartakistes venaient de la marine impériale et pas de l armée qui etait engagée a l ouest .
Le pouvoir de l'armée, en particulier en Prusse, s'enracinait dans une longue tradition historique. Les officiers étaient souvent issus de la noblesse: les Junckers, ou grands propriétaires. Ne vous attendez pas à les retrouver chez les Rouges.
Quand un civil allemand croisait un officier dans la rue, au XIXème siècle, il devait le saluer... enfin, c'est ce qu'attendait l'officier.
Le rôle de l'armée dans la formation du premier Reich est décisif:
"Ce n'est pas par des discours et des votes à la majorité que les grandes questions de l'époque seront résolus, mais par le fer et le sang"; Bismarck.
L'aristocratie était donc majoritaire dans les corps d'officiers de l'armée impériale.
Après, il est bien entendu que les Spartakhistes (extrême-gauche) ont recruté dans les régions les plus industrialisés leurs bataillons de révolutionnaires. Les ports allemands se situant dans cette partie, au nord de l'Allemagne, il y a une logique à retrouver comme marins des ouvriers de ces ports, ouvriers gagnés par les idées nouvelles, socialistes ou communistes.
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Re: Hitler et l'avènement du III° REICH
Extraits de « Sans patrie ni frontières » Jan Valtin
1919. Le printemps fleurissait à Hambourg. A l’exception du cabotage et de quelques navires de ravitaillement d’Amérique, le port de Hambourg était mort. Le blocus anglais régnait toujours, bien que l’armistice fut signé depuis quelques mois. (...)
En me levant, j’avais faim, et plus encore en me couchant. (…) Un sac de farine prenait plus de valeur qu’une vie humaine, et quand la carriole d'un paysan qui s’en venait de Vierlanden était renversée dans la rue, nul n’aurait pu m’empêcher de faire main basse sur ces précieuses pommes d’hiver ; c’était ensuite à coups de poing, avec une force décuplée que je défendais mon butin. (…)
Je n’ai participé activement à aucune de ces insurrections politiques qui eurent lieu ce printemps-là à Hambourg, mais mon coeur était bien avec les ouvriers révolutionnaires ; peut-être parce qu’en fin de compte, c’étaient toujours eux qui souffraient. Chaque fois que je voyais un policier coucher un civil en joue, de son fusil, je ressentais la même haine qu’au spectacle d’un charretier fouettant cruellement son cheval épuisé. Chaque jour, des ouvriers armés entraient en conflit avec la police. (…)
C’est au Grenzfass, une grande brasserie, dans le district de Saint-Pauli, que j’entendis et rencontrai pour la première fois Hermann Knueffgen, vivante image de tous les aventuriers politiques de notre siècle. (…)
- « Les riches doivent mourir pour que les pauvres puissent vivre ! » Hurla-t-il.
1923. Oui, le pays était bien malade. Pendant mes années de mer, j’avais presque oublié les vieilles haines ; mais mon pays n’avait pas trouvé la paix.
(…) Alors que je m’en retournais chez moi de nuit dans la chambre crasseuse que j’avais louée dans un rez-de-chaussée du quartier des quais, deux femmes m’accostèrent. L’une approchait la quarantaine, l’autre avait tout juste seize ans. La plus âgée des deux me tapa sur l’épaule :
- « Tu as l’air gentil, veux-tu nous aider ? » fit-elle.
C’étaient des réfugiées du Rhin. Elle était la femme d’un membre d’une brigade de sabotage organisé contre les Français. Son mari avait participé à la préparation d’un déraillement, afin que le charbon allemand ne puisse parvenir en France. Il avait été arrêté, condamné aux travaux forcés par un tribunal militaire. Maintenant, il expiait sa peine en France. Sa femme avait dû quitter la zone d’occupation dans les douze heures suivantes. Leur maison, leur jardin avait été confisqué. (…)
- « Entendu, dis-je. Venez avec moi ! »
Je les conduisis dans ma chambre. Nous fîmes un petit souper d’une tasse de thé et d’une tranche de pain noir. La femme dit :
« Ma fille peut partager le lit avec toi ! Je coucherai par terre !»
1919. Le printemps fleurissait à Hambourg. A l’exception du cabotage et de quelques navires de ravitaillement d’Amérique, le port de Hambourg était mort. Le blocus anglais régnait toujours, bien que l’armistice fut signé depuis quelques mois. (...)
En me levant, j’avais faim, et plus encore en me couchant. (…) Un sac de farine prenait plus de valeur qu’une vie humaine, et quand la carriole d'un paysan qui s’en venait de Vierlanden était renversée dans la rue, nul n’aurait pu m’empêcher de faire main basse sur ces précieuses pommes d’hiver ; c’était ensuite à coups de poing, avec une force décuplée que je défendais mon butin. (…)
Je n’ai participé activement à aucune de ces insurrections politiques qui eurent lieu ce printemps-là à Hambourg, mais mon coeur était bien avec les ouvriers révolutionnaires ; peut-être parce qu’en fin de compte, c’étaient toujours eux qui souffraient. Chaque fois que je voyais un policier coucher un civil en joue, de son fusil, je ressentais la même haine qu’au spectacle d’un charretier fouettant cruellement son cheval épuisé. Chaque jour, des ouvriers armés entraient en conflit avec la police. (…)
C’est au Grenzfass, une grande brasserie, dans le district de Saint-Pauli, que j’entendis et rencontrai pour la première fois Hermann Knueffgen, vivante image de tous les aventuriers politiques de notre siècle. (…)
- « Les riches doivent mourir pour que les pauvres puissent vivre ! » Hurla-t-il.
1923. Oui, le pays était bien malade. Pendant mes années de mer, j’avais presque oublié les vieilles haines ; mais mon pays n’avait pas trouvé la paix.
(…) Alors que je m’en retournais chez moi de nuit dans la chambre crasseuse que j’avais louée dans un rez-de-chaussée du quartier des quais, deux femmes m’accostèrent. L’une approchait la quarantaine, l’autre avait tout juste seize ans. La plus âgée des deux me tapa sur l’épaule :
- « Tu as l’air gentil, veux-tu nous aider ? » fit-elle.
C’étaient des réfugiées du Rhin. Elle était la femme d’un membre d’une brigade de sabotage organisé contre les Français. Son mari avait participé à la préparation d’un déraillement, afin que le charbon allemand ne puisse parvenir en France. Il avait été arrêté, condamné aux travaux forcés par un tribunal militaire. Maintenant, il expiait sa peine en France. Sa femme avait dû quitter la zone d’occupation dans les douze heures suivantes. Leur maison, leur jardin avait été confisqué. (…)
- « Entendu, dis-je. Venez avec moi ! »
Je les conduisis dans ma chambre. Nous fîmes un petit souper d’une tasse de thé et d’une tranche de pain noir. La femme dit :
« Ma fille peut partager le lit avec toi ! Je coucherai par terre !»
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Re: Hitler et l'avènement du III° REICH
Quand on parle de misère, il faut savoir d’où on vient.
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Re: Hitler et l'avènement du III° REICH
DOUBLE JEU DES SOCIAUX-DÉMOCRATES et glissement à droite des autres partis
et oui, vous n’êtes pas sur RMC découverte
Le manque de légitimité dont souffrait la république a cruellement exacerbé ses défauts. Le nouveau système politique était soutenu par trois partis qui s’identifiaient à lui : les sociaux-démocrates, les libéraux du parti démocrate et le parti du centre.
Beaucoup considéraient le parti social-démocrate comme le fondateur de la république (…). Cependant (…) ils restaient prisonniers du moule idéologique marxiste des années d’avant-guerre et continuaient d’espérer que le capitalisme soit renversé et que le prolétariat deviendrait la classe dominante à la place de la bourgeoisie. D’un autre côté, s’ils adoptaient une politique plus radicale, en constituant par exemple une milice rouge formée de travailleurs au lieu de s’appuyer sur les Corps francs, ils risquaient de ne plus pouvoir participer à des gouvernements de coalition et de s’exposer aux foudres de l’armée.
Le second bras de la « coalition de Weimar », le parti démocrate, se montrait relativement plus enthousiaste dans sa participation au gouvernement (…) mais furent victimes d’un glissement vers la droite des électeurs de la classe moyenne, dont ils ne se remirent jamais.
En juin 1930, sous la houlette de Erich Koch-weisser, d’importantes figures du parti conclurent une alliance avec un groupe para-militaire issu du mouvement de la jeunesse, le Jeune Ordre germanique, ainsi qu’avec d’autres hommes politiques venus de différents partis populaires dans les classes moyennes, et transformèrent le parti démocrate pour donner naissance au « parti d’Etat ».
Des trois partis de la « coalition de Weimar », seul le parti du centre se montra capable de conserver ses électeurs. Conservateur sur le plan social, il consacra beaucoup d’efforts à la lutte contre la pornographie, la contraception et autres maux du monde moderne, ainsi qu’à la défense des intérêts catholiques dans le système scolaire. (…)
Le prêtre Ludwig Kaas, également député au Reichstag, parvint à se faire élire à la tête du parti du centre. (…) Kaas vira de plus en plus vers la droite, entraînant dans son sillage de nombreux hommes politiques catholiques. (…)
Une autre personnalité éminente du parti du centre, Eugen Bolz, exprima ce souhait d’une manière plus directe, lorsqu’il déclara à sa femme au début des années 30 : « Cela fait longtemps que je considère que le parlement n’est pas en mesure de résoudre les graves problèmes de politique intérieure. S’il était possible d’avoir un dictateur pendant dix ans, je serais pour »
(…) C’est ainsi qu’à la fin des années vingt, même les piliers politiques principaux de la démocratie dans la république de Weimar s’effondraient.
et oui, vous n’êtes pas sur RMC découverte
Le manque de légitimité dont souffrait la république a cruellement exacerbé ses défauts. Le nouveau système politique était soutenu par trois partis qui s’identifiaient à lui : les sociaux-démocrates, les libéraux du parti démocrate et le parti du centre.
Beaucoup considéraient le parti social-démocrate comme le fondateur de la république (…). Cependant (…) ils restaient prisonniers du moule idéologique marxiste des années d’avant-guerre et continuaient d’espérer que le capitalisme soit renversé et que le prolétariat deviendrait la classe dominante à la place de la bourgeoisie. D’un autre côté, s’ils adoptaient une politique plus radicale, en constituant par exemple une milice rouge formée de travailleurs au lieu de s’appuyer sur les Corps francs, ils risquaient de ne plus pouvoir participer à des gouvernements de coalition et de s’exposer aux foudres de l’armée.
Le second bras de la « coalition de Weimar », le parti démocrate, se montrait relativement plus enthousiaste dans sa participation au gouvernement (…) mais furent victimes d’un glissement vers la droite des électeurs de la classe moyenne, dont ils ne se remirent jamais.
En juin 1930, sous la houlette de Erich Koch-weisser, d’importantes figures du parti conclurent une alliance avec un groupe para-militaire issu du mouvement de la jeunesse, le Jeune Ordre germanique, ainsi qu’avec d’autres hommes politiques venus de différents partis populaires dans les classes moyennes, et transformèrent le parti démocrate pour donner naissance au « parti d’Etat ».
Des trois partis de la « coalition de Weimar », seul le parti du centre se montra capable de conserver ses électeurs. Conservateur sur le plan social, il consacra beaucoup d’efforts à la lutte contre la pornographie, la contraception et autres maux du monde moderne, ainsi qu’à la défense des intérêts catholiques dans le système scolaire. (…)
Le prêtre Ludwig Kaas, également député au Reichstag, parvint à se faire élire à la tête du parti du centre. (…) Kaas vira de plus en plus vers la droite, entraînant dans son sillage de nombreux hommes politiques catholiques. (…)
Une autre personnalité éminente du parti du centre, Eugen Bolz, exprima ce souhait d’une manière plus directe, lorsqu’il déclara à sa femme au début des années 30 : « Cela fait longtemps que je considère que le parlement n’est pas en mesure de résoudre les graves problèmes de politique intérieure. S’il était possible d’avoir un dictateur pendant dix ans, je serais pour »
(…) C’est ainsi qu’à la fin des années vingt, même les piliers politiques principaux de la démocratie dans la république de Weimar s’effondraient.
Invité- Invité
Re: Hitler et l'avènement du III° REICH
Le PARTI (communiste).
Question à un million de roubles. Pourquoi dans le langage courant , sous l’influence de ses militants, appelle-t-on le parti communiste le « Parti »? Peut-être parce que sa vocation est de régner seul.
J’ai choisi de faire parler un militant, et non des moindres, pour évoquer le parti communiste d’Allemagne.
Voici un résumé très succinct de l’histoire du parti communiste, à travers le regard d’un – futur - membre du Komitern… J’espère que vous saurez l’apprécier.
« Au début de janvier 1919, l’Union spartakiste se transforma et devint le parti communiste allemand. (…) Le 27 janvier, anniversaire du Kaiser, des marins aux brassards rouges nous lâchèrent, par groupes de vingt. (…) Armés de solides bâtons et de pierres, nous faisions irruption dans les réunions (…).
Berlin.
Arrive février. (…) Le 3, tous les travailleurs révolutionnaires devaient prendre les armes. (…) Le tactac des mitrailleuses faisait rage. (…) Je vis de nombreux soldats tomber. La mort paraissait la chose la plus naturelle du monde. (…) Les gardes rouges se retirèrent. Plusieurs fois, les soldats de Noske m’arrêtèrent (…) mais je n’étais qu’un enfant, ils me laissèrent continuer ma route. (…)
Je m’engagerai comme mousse, sous n’importe quel pavillon étranger. (…)
Hambourg, 1923.
(…) Chez nous, me dit Zcympansky, un homme se trouve et prend conscience de sa force. Il continua : « De grandes batailles vont avoir lieu. Le Parti doit préparer une révolution par les armes. Cette fois-ci nous ne perdrons plus. Une Allemagne et une Russie soviétique seront invincibles. Après il n’y aura plus qu’à tendre la main à la France, à la Chine, à l’Amérique, au monde entier (...) » Il me donna aussi un petit livre déjà bien abîmé (…) c’était le Manifeste communiste. Je ne revis Zcympansky qu’en 1932. Devenu l’un des membres les plus influents de la section étrangère de la Guépéou, sincère jusqu’à la fin, il se suicida dans une prison nazie, en 1937.
(…) Deux jours après avoir pris part à cette manifestation de la faim (…) j’adhérai au parti communiste. « Tu vas travailler dans la section maritime. (…) L’Allemagne est un pays industriel qui dépend de l’importation de matières premières (…) Si nous réussissons à faire des ports et des bateaux des forteresses du parti communiste, nous tiendrons cette veine jugulaire. Nous pourrons la couper quand nous voudrons (…) »
Je me sentais devenir un révolutionnaire professionnel tel que l’avait défini Lénine. (…)
Le matin, à sept heures, toutes les forces du parti communiste se retrouvèrent au port. (…) A midi, le port offrait le spectacle d’un champ de bataille. Les communistes, aidés par quelques centaines de grévistes, en était venus aux mains avec les matelots qui n’avaient pas voulu accepter le mot d’ordre communiste. (…) Les forces mobiles de police arrivèrent. (…) La plupart des marins qui s’étaient rangés aux volontés des communistes avaient perdu leur engagements. Beaucoup étaient en prison.
(…) Une fois que l’on nous eu fait prêter serment de ne rien divulguer de ce que nous entendrions, un des collaborateurs de Thaelmann donna l’ordre à tous les marins communistes présents à cette réunion, d’informer l’Association des armateurs qu’ils étaient prêts à naviguer à bord des bateaux désarmés par la grève. (…) Un cri de protestation se fit entendre derrière moi : « Nous ne sommes pas des briseurs de grèves, nous ne sommes pas des jaunes ! »
L’officiel du parti ne parut pas décontenancé. « (…) Camarades, le Parti attend beaucoup de vous (…) Il veut votre coopération dans une manœuvre tactique qui doit faire pénétrer le bolchevisme plus solidement dans la marine marchande. La grève ne peut durer toujours. (…) »
La suite au prochain numéro !
Question à un million de roubles. Pourquoi dans le langage courant , sous l’influence de ses militants, appelle-t-on le parti communiste le « Parti »? Peut-être parce que sa vocation est de régner seul.
J’ai choisi de faire parler un militant, et non des moindres, pour évoquer le parti communiste d’Allemagne.
Voici un résumé très succinct de l’histoire du parti communiste, à travers le regard d’un – futur - membre du Komitern… J’espère que vous saurez l’apprécier.
« Au début de janvier 1919, l’Union spartakiste se transforma et devint le parti communiste allemand. (…) Le 27 janvier, anniversaire du Kaiser, des marins aux brassards rouges nous lâchèrent, par groupes de vingt. (…) Armés de solides bâtons et de pierres, nous faisions irruption dans les réunions (…).
Berlin.
Arrive février. (…) Le 3, tous les travailleurs révolutionnaires devaient prendre les armes. (…) Le tactac des mitrailleuses faisait rage. (…) Je vis de nombreux soldats tomber. La mort paraissait la chose la plus naturelle du monde. (…) Les gardes rouges se retirèrent. Plusieurs fois, les soldats de Noske m’arrêtèrent (…) mais je n’étais qu’un enfant, ils me laissèrent continuer ma route. (…)
Je m’engagerai comme mousse, sous n’importe quel pavillon étranger. (…)
Hambourg, 1923.
(…) Chez nous, me dit Zcympansky, un homme se trouve et prend conscience de sa force. Il continua : « De grandes batailles vont avoir lieu. Le Parti doit préparer une révolution par les armes. Cette fois-ci nous ne perdrons plus. Une Allemagne et une Russie soviétique seront invincibles. Après il n’y aura plus qu’à tendre la main à la France, à la Chine, à l’Amérique, au monde entier (...) » Il me donna aussi un petit livre déjà bien abîmé (…) c’était le Manifeste communiste. Je ne revis Zcympansky qu’en 1932. Devenu l’un des membres les plus influents de la section étrangère de la Guépéou, sincère jusqu’à la fin, il se suicida dans une prison nazie, en 1937.
(…) Deux jours après avoir pris part à cette manifestation de la faim (…) j’adhérai au parti communiste. « Tu vas travailler dans la section maritime. (…) L’Allemagne est un pays industriel qui dépend de l’importation de matières premières (…) Si nous réussissons à faire des ports et des bateaux des forteresses du parti communiste, nous tiendrons cette veine jugulaire. Nous pourrons la couper quand nous voudrons (…) »
Je me sentais devenir un révolutionnaire professionnel tel que l’avait défini Lénine. (…)
Le matin, à sept heures, toutes les forces du parti communiste se retrouvèrent au port. (…) A midi, le port offrait le spectacle d’un champ de bataille. Les communistes, aidés par quelques centaines de grévistes, en était venus aux mains avec les matelots qui n’avaient pas voulu accepter le mot d’ordre communiste. (…) Les forces mobiles de police arrivèrent. (…) La plupart des marins qui s’étaient rangés aux volontés des communistes avaient perdu leur engagements. Beaucoup étaient en prison.
(…) Une fois que l’on nous eu fait prêter serment de ne rien divulguer de ce que nous entendrions, un des collaborateurs de Thaelmann donna l’ordre à tous les marins communistes présents à cette réunion, d’informer l’Association des armateurs qu’ils étaient prêts à naviguer à bord des bateaux désarmés par la grève. (…) Un cri de protestation se fit entendre derrière moi : « Nous ne sommes pas des briseurs de grèves, nous ne sommes pas des jaunes ! »
L’officiel du parti ne parut pas décontenancé. « (…) Camarades, le Parti attend beaucoup de vous (…) Il veut votre coopération dans une manœuvre tactique qui doit faire pénétrer le bolchevisme plus solidement dans la marine marchande. La grève ne peut durer toujours. (…) »
La suite au prochain numéro !
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Re: Hitler et l'avènement du III° REICH
Des Rouges, suite
« …Un trait commun à beaucoup de révolutionnaires : une gentillesse foncière et une compassion naturelle parallèlement à une indifférence totale pour la vie de ceux qui avaient le malheur de s’opposer à la marche de la révolution. »
Jan Valtin. « Sans patrie ni frontières »
- AS-TU DEJA TUE UN HOMME ?
Neumann me demanda subitement :
- As-tu déjà tué un homme ?
- Non, répondis-je.
- Eh bien, comment t’y prendrais-tu ?
- A coups de revolver.
Neumann se mit à rire, sarcastique.
- Mauvaise réponse, dit-il. Si tu tires sur un homme et si tu ne fais que le blesser, alors que se passera-t-il ? Il ira à l’hôpital et racontera tout à la police. Ai-je raison ?
Maria Shipora ajouta :
- Du reste, un homme est en général tué pendant la nuit et la nuit, il fait sombre et on ne voit pas bien.
- Par-dessus le marché, remarqua Neumann, tirer fait du bruit.
- Alors comment feriez-vous ? Demandai-je à mon tour.
- D’abord, toujours s’assurer qu’il est bien mort, se mit à expliquer Neumann avec son cynisme habituel. Le moyen le plus sûr est de l’assommer d’un coup violent sur la tête, puis de couper ses veines avec un rasoir. A ce moment-là tu peux être bien sûr que ton homme est mort !
Je ne savais trop que répondre. Etait-il sérieux ? Cherchait-il simplement ma réaction ou plaisantait-il ? A cette époque, je l’ignorais. Ce ne fut que plus tard que mes doutes disparurent : jamais Felix Neumann n’avait été plus sérieux.
« …Un trait commun à beaucoup de révolutionnaires : une gentillesse foncière et une compassion naturelle parallèlement à une indifférence totale pour la vie de ceux qui avaient le malheur de s’opposer à la marche de la révolution. »
Jan Valtin. « Sans patrie ni frontières »
- AS-TU DEJA TUE UN HOMME ?
Neumann me demanda subitement :
- As-tu déjà tué un homme ?
- Non, répondis-je.
- Eh bien, comment t’y prendrais-tu ?
- A coups de revolver.
Neumann se mit à rire, sarcastique.
- Mauvaise réponse, dit-il. Si tu tires sur un homme et si tu ne fais que le blesser, alors que se passera-t-il ? Il ira à l’hôpital et racontera tout à la police. Ai-je raison ?
Maria Shipora ajouta :
- Du reste, un homme est en général tué pendant la nuit et la nuit, il fait sombre et on ne voit pas bien.
- Par-dessus le marché, remarqua Neumann, tirer fait du bruit.
- Alors comment feriez-vous ? Demandai-je à mon tour.
- D’abord, toujours s’assurer qu’il est bien mort, se mit à expliquer Neumann avec son cynisme habituel. Le moyen le plus sûr est de l’assommer d’un coup violent sur la tête, puis de couper ses veines avec un rasoir. A ce moment-là tu peux être bien sûr que ton homme est mort !
Je ne savais trop que répondre. Etait-il sérieux ? Cherchait-il simplement ma réaction ou plaisantait-il ? A cette époque, je l’ignorais. Ce ne fut que plus tard que mes doutes disparurent : jamais Felix Neumann n’avait été plus sérieux.
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