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Hitler et l'avènement du III° REICH
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AGRICULTURE - CONVIVIALITÉ - ENVIRONNEMENT (A.C.E) :: temps libre , loisirs culture :: Rubrique Historique
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Hitler et l'avènement du III° REICH
Rappel du premier message :
Plus de 40000 ouvrages sur le sujet. Des émissions hebdomadaires à la TV. Des commémorations de la seconde guerre mondiale, l'évocation de la SHOA, des portraits récurrents d'Adolphe Hitler, le mot Fascisme brandit comme une insulte, le sujet fascine les foules par sa dramaturgie et est souvent utilisé, ne serait-ce par allusion, pour des motivations assez éloignées de la simple connaissance.
Si l'on parle beaucoup au public de ses conséquences, la guerre, l'extermination des juifs (et aussi des Tsiganes, des homosexuels, des communistes, des Slaves, des handicapés mentaux...), les conditions de la montée de cet extrémisme de droite racial et ultra-violent sont rarement mises à jour. Il y aurait-il des responsabilités à faire oublier ?
La dimension même du sujet mérite à elle seule un topic.
Pour ce faire, je m'inspirerai directement d'un des ouvrages de référence sur le sujet, qui a l'avantage également d'être le plus récent, en faisant un maximum de citations. De mon clavier, je me contenterai de quelques annotations.
J'espère que cette petite occupation à laquelle je vais me livrer sera utile. C'est ce que je crois. En tous cas, je vous encourage à aller plus loin en commandant le livre à votre libraire, ou un autre. Comme vient de le rappeler Bernard Pivot, "Les gens qui lisent sont moins cons que les autres". A mon avis ça n'est pas prouvé mais une chose est sûre, les savants ont toujours eu un avantage sur les ignorants.
Le Troisième Reich: Tome 1 , l'avènement
Richard J. Evans. Editions flammarion
Plus de 40000 ouvrages sur le sujet. Des émissions hebdomadaires à la TV. Des commémorations de la seconde guerre mondiale, l'évocation de la SHOA, des portraits récurrents d'Adolphe Hitler, le mot Fascisme brandit comme une insulte, le sujet fascine les foules par sa dramaturgie et est souvent utilisé, ne serait-ce par allusion, pour des motivations assez éloignées de la simple connaissance.
Si l'on parle beaucoup au public de ses conséquences, la guerre, l'extermination des juifs (et aussi des Tsiganes, des homosexuels, des communistes, des Slaves, des handicapés mentaux...), les conditions de la montée de cet extrémisme de droite racial et ultra-violent sont rarement mises à jour. Il y aurait-il des responsabilités à faire oublier ?
La dimension même du sujet mérite à elle seule un topic.
Pour ce faire, je m'inspirerai directement d'un des ouvrages de référence sur le sujet, qui a l'avantage également d'être le plus récent, en faisant un maximum de citations. De mon clavier, je me contenterai de quelques annotations.
J'espère que cette petite occupation à laquelle je vais me livrer sera utile. C'est ce que je crois. En tous cas, je vous encourage à aller plus loin en commandant le livre à votre libraire, ou un autre. Comme vient de le rappeler Bernard Pivot, "Les gens qui lisent sont moins cons que les autres". A mon avis ça n'est pas prouvé mais une chose est sûre, les savants ont toujours eu un avantage sur les ignorants.
Le Troisième Reich: Tome 1 , l'avènement
Richard J. Evans. Editions flammarion
Invité- Invité
Re: Hitler et l'avènement du III° REICH
Béret vert a écrit:Des Rouges, suite
« …Un trait commun à beaucoup de révolutionnaires : une gentillesse foncière et une compassion naturelle parallèlement à une indifférence totale pour la vie de ceux qui avaient le malheur de s’opposer à la marche de la révolution. »
Jan Valtin. « Sans patrie ni frontières »
- AS-TU DEJA TUE UN HOMME ?
Neumann me demanda subitement :
- As-tu déjà tué un homme ?
- Non, répondis-je.
- Eh bien, comment t’y prendrais-tu ?
- A coups de revolver.
Neumann se mit à rire, sarcastique.
- Mauvaise réponse, dit-il. Si tu tires sur un homme et si tu ne fais que le blesser, alors que se passera-t-il ? Il ira à l’hôpital et racontera tout à la police. Ai-je raison ?
Maria Shipora ajouta :
- Du reste, un homme est en général tué pendant la nuit et la nuit, il fait sombre et on ne voit pas bien.
- Par-dessus le marché, remarqua Neumann, tirer fait du bruit.
- Alors comment feriez-vous ? Demandai-je à mon tour.
- D’abord, toujours s’assurer qu’il est bien mort, se mit à expliquer Neumann avec son cynisme habituel. Le moyen le plus sûr est de l’assommer d’un coup violent sur la tête, puis de couper ses veines avec un rasoir. A ce moment-là tu peux être bien sûr que ton homme est mort !
Je ne savais trop que répondre. Etait-il sérieux ? Cherchait-il simplement ma réaction ou plaisantait-il ? A cette époque, je l’ignorais. Ce ne fut que plus tard que mes doutes disparurent : jamais Felix Neumann n’avait été plus sérieux.
Sans patrie ni frontières!!!! Le bouquin qui à 16 ans m'a définitivement dégoûté du socialo communisme.
daniel89- + membre techno +
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Age : 84
Côte d'Or nord
Re: Hitler et l'avènement du III° REICH
C'est un peu hors sujet, mais certains prisonniers juifs communistes du camp de concentration nazi de Buchenwald sauvaient leur peau en échangeant les noms, c'est-à-dire en collaborant avec les geoliers Nazis, substituant à leur nom un autre sur la liste des envoyés aux camps de la mort...
C'est cette stratégie de survie qui sauva... Elie Wiesel, futur prix Nobel.
http://journals.openedition.org/chrhc/4244
C'est cette stratégie de survie qui sauva... Elie Wiesel, futur prix Nobel.
http://journals.openedition.org/chrhc/4244
Invité- Invité
Re: Hitler et l'avènement du III° REICH
Et?
tu ne dis pas cela au hazard BV...
Surtout sur ton sujet sur l'avénement du 3eme reich...
Exprime le fond de ta pensée, car c'est effectivement hors sujet, mais tu le mets...
tu ne dis pas cela au hazard BV...
Surtout sur ton sujet sur l'avénement du 3eme reich...
Exprime le fond de ta pensée, car c'est effectivement hors sujet, mais tu le mets...
Invité- Invité
Re: Hitler et l'avènement du III° REICH
Dans le film "I comme Icare" il est fait une description de la soumission à l'ordre qui est édifiante.
En morcelant les tâches chacun évite de voir à quoi il œuvre.
On l'appelle l'expérience de Milgram
https://www.dailymotion.com/video/xak9gu
15:00
17:20
En morcelant les tâches chacun évite de voir à quoi il œuvre.
On l'appelle l'expérience de Milgram
https://www.dailymotion.com/video/xak9gu
15:00
17:20
GL- + membre techno +
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Date d'inscription : 10/09/2009
Age : 110
Assis
Re: Hitler et l'avènement du III° REICH
jb80 a écrit:Et?
tu ne dis pas cela au hazard BV...
Surtout sur ton sujet sur l'avénement du 3eme reich...
Exprime le fond de ta pensée, car c'est effectivement hors sujet, mais tu le mets...
Le rapport avec Jan Valtin est que celui-ci dû sauver sa peau (de communiste) en dénonçant ses frères d'armes à la Gestapo. Il a d'ailleurs travaillé quelques années pour les Nazis, après avoir bossé pour la révolution bolchevique. Le parallèle est évident avec ces Juifs qui doivent sauver leur peau dans les camps de concentration en envoyant d'autres à la mort.
Pour moi, ça n'en fait pas forcément des salauds. L'Allemand Valtin, qui a bossé pour les Rouges et ensuite pour les Nazis est quelqu'un pour qui j'ai de l'admiration. Dieu m'est témoin si ces deux idéologies ne sont pourtant pas ma tasse de thé.
Dans ce topic, j'évite de regarder le passé avec les lunettes d'aujourd'hui. J'essaye de comprendre les différents acteurs. J'ai d'autant plus de respect pour eux que je déteste les tièdes, ceux qui sont là comme au spectacle et qui, des années plus tard vous font la morale devant leur ordinateur, JB80.
Invité- Invité
Re: Hitler et l'avènement du III° REICH
Je suis d'accord avec vous...
Cela n'en fait pas forcément des salauds...et d'ailleurs comment pourrions-nous les juger d'une période que nous n'avons pas vécu...
Cela n'en fait pas forcément des salauds...et d'ailleurs comment pourrions-nous les juger d'une période que nous n'avons pas vécu...
Invité- Invité
Re: Hitler et l'avènement du III° REICH
Je vais être plus précis. En se tenant dans le périmètre historique, (je ne parle pas de juger ses contemporains, ce qui est tout autre chose et me semble autorisé) il faut être particulièrement prudent, comme vous le faites remarquer. Cependant, on ne peut s'empêcher d'avoir une opinion. Une bonne chose est d'être capable de la faire évoluer. Une autre consiste à se demander si, ce qu'on estime être leurs fautes (= jugement), peut s'éclairer par les circonstances, etc. ou tiennent principalement de la personne en question (et de sa morale, par exemple).
S'agissant de Valtin ou de Wiesel, à l'évidence les circonstances ont lourdement pesées. Il ne s'agit même plus du contexte historique, mais du contexte précis: les deux étaient entre les griffes de la Gestapo.
S'agissant de Valtin ou de Wiesel, à l'évidence les circonstances ont lourdement pesées. Il ne s'agit même plus du contexte historique, mais du contexte précis: les deux étaient entre les griffes de la Gestapo.
Invité- Invité
Re: Hitler et l'avènement du III° REICH
Pour Valtin, je ne me prononcerai pas car je ne le connaissais pas avant votre intervention...
Pour Wiesel et pour les juifs en règle générale, je suis tout à fait d'accord avec vous sur le fait que les circonstances ont lourdement pesées...et pour cause: dans un camp de concentration, c'était meme pas question de vivre mais de survivre...alors il est tout à fait clair que les leçons de morale qui pourraient etre données par nos contemporains sont complètement déconnectées de la réalité de cette époque et elles sont memes ridicules...
Pour Wiesel et pour les juifs en règle générale, je suis tout à fait d'accord avec vous sur le fait que les circonstances ont lourdement pesées...et pour cause: dans un camp de concentration, c'était meme pas question de vivre mais de survivre...alors il est tout à fait clair que les leçons de morale qui pourraient etre données par nos contemporains sont complètement déconnectées de la réalité de cette époque et elles sont memes ridicules...
Invité- Invité
Re: Hitler et l'avènement du III° REICH
On en parle ici
https://www.youtube.com/watch?v=x4GbUTj3HAI
https://www.youtube.com/watch?v=x4GbUTj3HAI
GL- + membre techno +
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Assis
Re: Hitler et l'avènement du III° REICH
jb80 a écrit:Et?
tu ne dis pas cela au hazard BV...
Surtout sur ton sujet sur l'avénement du 3eme reich...
Exprime le fond de ta pensée, car c'est effectivement hors sujet, mais tu le mets...
http://espionnage.over-blog.com/article-selon-un-survivant-d-auschwitz-elie-wiesel-serait-un-imposteur-60571905.html
Honoré de Barzac- + membre techno +
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vraiment tout près de chez moi, c'est pour direre sinon Barzac parce que Balzac, écrivaillon avait déjà pris ce pseudo..
Re: Hitler et l'avènement du III° REICH
J'avais pas mis cela pour ça...
J'aurais du dire: que veux-tu dire par cela...
J'aurais du dire: que veux-tu dire par cela...
Invité- Invité
Re: Hitler et l'avènement du III° REICH
ça dérape HS,
il arrive cet Hitler !!!
il arrive cet Hitler !!!
EtienneCH4- + membre techno +
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Lapenty et Wuhan
Re: Hitler et l'avènement du III° REICH
EtienneCH4 a écrit:ça dérape HS,
il arrive cet Hitler !!!
Patience @Etienne.
GL- + membre techno +
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Assis
Re: Hitler et l'avènement du III° REICH
Ouais il arriveEtienneCH4 a écrit:ça dérape HS,
il arrive cet Hitler !!!
Mais j'ai des trucs plus intéressants avant. Parce que le personnage d'Hitler, si on le connait pas déjà par coeur, c'est qu'on a vécu sur Pluton ces vingt dernières années.
Par contre, vous raconter autrement qu'à la téloche l'inflation de 1923 ou la crise de 29, ça pourrait vous servir.
Enfin, mon ordi rame à donf ici. Poster ce message me prend un quart d'heure.
Invité- Invité
Re: Hitler et l'avènement du III° REICH
bon alors les intellos, quand est il réellement mort, et dans quel pays
dgé- schtroumpf grognon du forum
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Date d'inscription : 10/09/2009
000
Re: Hitler et l'avènement du III° REICH
Rien ne sert de courir. Il y a des forumeurs qui ne passent ici, sur le topic, qu'une fois par semaine, je ne veux pas les noyer avec mes posts.
Invité- Invité
Re: Hitler et l'avènement du III° REICH
Bon, à la demande générale (soit 2), J'accélère la publication. Sachez que je passe des soirées entières à sa rédaction, à organiser, sélectionner, rédiger...
LA DROITE
J’ai évoqué l’extrême-droite pangermaniste, en liant son existence et rattachant son succès à la défaite et au démantèlement de l’Allemagne et de l’Autriche.
J’ai mentionné les communistes, imputant la guerre aux forces nationalistes et aux capitalistes, et avides d’importer la révolution bolchevique en Allemagne, coûte que coûte.
J’ai relevé l’ambiguïté des sociaux-démocrates, disposés à participer à Weimar mais divisés, certains rêvant d’instaurer eux aussi un socialisme.
Les partis du centre et catholiques, à tendance sociale, et leur glissement progressif vers la droite du fait des échecs de Weimar pour maintenir l’ordre.
Voici vite fait la droite, c’est-à-dire des mouvements très conservateurs, inspirés de Bismarck ou monarchistes :
L’opposition implacable à la République qui s’exprimait à gauche n’avait rien à envier à l’animosité féroce que lui vouait la droite. (…) le plus virulent était celui des nationalistes.
Les nationalistes participèrent à deux gouvernements de coalition entre 1920 et 1930. L’expérience, toutefois, fut à chaque fois malheureuse. (…) Le programme de 1931 du parti nationaliste (…) demandait entre autres la restauration de la monarchie (…)
[Note de BV : Choix notable au moment où les Nazis effectuaient une poussée]
Le programme proclamait en outre : « Nous résistons à l’esprit subversif et non Allemand sous toutes ses formes, qu’il émane des milieux juifs ou d’autres milieux. »
Moins extrémiste, (…) le parti populaire [BV : se voulant héritier de Bismarck] était cependant tout aussi opposé que lui à la République.
De dimensions plus modeste que les précédents (…) le parti populaire eu sa place dans la plupart des cabinets.
(…) Gustav Stresemann, son dirigeant, avait décidé – davantage par nécessité que par conviction – de se plier temporairement à la réalité politique et d’accepter la légitimité de la république.
Dans la mesure où après 1923, on avait le sentiment que la menace bolchévique était écartée, les partis bourgeois ne furent plus aussi disposés qu’avant à transiger avec les sociaux-démocrates pour préserver la République, qui n’apparaissait plus comme un rempart contre le communisme.
[BV : N’oublions pas d’adjoindre à tous ces partis décrits plus avant les mouvements régionaux, tel le Parti de Bavière par exemple.]
Prochain numéro, la grande inflation
LA DROITE
J’ai évoqué l’extrême-droite pangermaniste, en liant son existence et rattachant son succès à la défaite et au démantèlement de l’Allemagne et de l’Autriche.
J’ai mentionné les communistes, imputant la guerre aux forces nationalistes et aux capitalistes, et avides d’importer la révolution bolchevique en Allemagne, coûte que coûte.
J’ai relevé l’ambiguïté des sociaux-démocrates, disposés à participer à Weimar mais divisés, certains rêvant d’instaurer eux aussi un socialisme.
Les partis du centre et catholiques, à tendance sociale, et leur glissement progressif vers la droite du fait des échecs de Weimar pour maintenir l’ordre.
Voici vite fait la droite, c’est-à-dire des mouvements très conservateurs, inspirés de Bismarck ou monarchistes :
L’opposition implacable à la République qui s’exprimait à gauche n’avait rien à envier à l’animosité féroce que lui vouait la droite. (…) le plus virulent était celui des nationalistes.
Les nationalistes participèrent à deux gouvernements de coalition entre 1920 et 1930. L’expérience, toutefois, fut à chaque fois malheureuse. (…) Le programme de 1931 du parti nationaliste (…) demandait entre autres la restauration de la monarchie (…)
[Note de BV : Choix notable au moment où les Nazis effectuaient une poussée]
Le programme proclamait en outre : « Nous résistons à l’esprit subversif et non Allemand sous toutes ses formes, qu’il émane des milieux juifs ou d’autres milieux. »
Moins extrémiste, (…) le parti populaire [BV : se voulant héritier de Bismarck] était cependant tout aussi opposé que lui à la République.
De dimensions plus modeste que les précédents (…) le parti populaire eu sa place dans la plupart des cabinets.
(…) Gustav Stresemann, son dirigeant, avait décidé – davantage par nécessité que par conviction – de se plier temporairement à la réalité politique et d’accepter la légitimité de la république.
Dans la mesure où après 1923, on avait le sentiment que la menace bolchévique était écartée, les partis bourgeois ne furent plus aussi disposés qu’avant à transiger avec les sociaux-démocrates pour préserver la République, qui n’apparaissait plus comme un rempart contre le communisme.
[BV : N’oublions pas d’adjoindre à tous ces partis décrits plus avant les mouvements régionaux, tel le Parti de Bavière par exemple.]
Prochain numéro, la grande inflation
Invité- Invité
Re: Hitler et l'avènement du III° REICH
ok, merci,
mais tu l'insères où l' Adolphe dans ce puzzle ?
Ernst Röhm et Adolphe se rencontrent en 1919 et en 1921 les sections d'assaut sont créées et dirigées par Röhm pour protéger déjà le petit moustachu, (lequel ira quelques mois en prison en novembre 1923)
j'avoue que je m'y perds un peu, ça se croise, ça se tue, ça revient, pas simple.
mais tu l'insères où l' Adolphe dans ce puzzle ?
Ernst Röhm et Adolphe se rencontrent en 1919 et en 1921 les sections d'assaut sont créées et dirigées par Röhm pour protéger déjà le petit moustachu, (lequel ira quelques mois en prison en novembre 1923)
j'avoue que je m'y perds un peu, ça se croise, ça se tue, ça revient, pas simple.
EtienneCH4- + membre techno +
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Lapenty et Wuhan
Re: Hitler et l'avènement du III° REICH
En effet ce n'est pas simple. Même les Allemands s'y perdaient, tellement il y avait de partis.
Adolf je le met dans les pangermanistes, j'y arrive bientôt. Je le place après le chapitre sur l'hyperinflation et "la guerre culturelle" parce que ce sont les deux sujets de prédilection du tonton dans ses discours de l'époque.
C'est parce que c'est compliqué que j'ai tenu à déblayer le terrain en présentant tout le spectre des partis politiques au début. C'est un passage obligé, avec la situation économique. Sur ces bases, on peut mieux comprendre ce qui suit. En ce qui concerne les S.A, Adolphe voyait Röhm comme un concurrent mais je vais être franc, je vais en parler certes mais les différents entre leaders ne sont pas au cœur de mon propos. Ce qui m'intéresse le plus c'est le point de vue de l'Allemand... Pourquoi tous ces gens, ouvriers, patrons, paysans, ont choisi H. Par ailleurs j'estime que l'économique a joué un grand rôle. Enfin, certaines personnes pensent qu'il y a des gens qui tiraient les ficelles, d'autres y voient le caractère germanique, encore d'autre une lutte des classes. J'essaierai d'y voir un peu plus clair, j'ai déjà lu des tonnes sur le sujet mais c'est du taf car j'ai tendance à soupçonner ceux qui donnent leur analyses sur la question d'avoir des intentions et puis je ne voudrais pas écrire trop de conneries non plus.
Adolf je le met dans les pangermanistes, j'y arrive bientôt. Je le place après le chapitre sur l'hyperinflation et "la guerre culturelle" parce que ce sont les deux sujets de prédilection du tonton dans ses discours de l'époque.
C'est parce que c'est compliqué que j'ai tenu à déblayer le terrain en présentant tout le spectre des partis politiques au début. C'est un passage obligé, avec la situation économique. Sur ces bases, on peut mieux comprendre ce qui suit. En ce qui concerne les S.A, Adolphe voyait Röhm comme un concurrent mais je vais être franc, je vais en parler certes mais les différents entre leaders ne sont pas au cœur de mon propos. Ce qui m'intéresse le plus c'est le point de vue de l'Allemand... Pourquoi tous ces gens, ouvriers, patrons, paysans, ont choisi H. Par ailleurs j'estime que l'économique a joué un grand rôle. Enfin, certaines personnes pensent qu'il y a des gens qui tiraient les ficelles, d'autres y voient le caractère germanique, encore d'autre une lutte des classes. J'essaierai d'y voir un peu plus clair, j'ai déjà lu des tonnes sur le sujet mais c'est du taf car j'ai tendance à soupçonner ceux qui donnent leur analyses sur la question d'avoir des intentions et puis je ne voudrais pas écrire trop de conneries non plus.
Invité- Invité
Re: Hitler et l'avènement du III° REICH
EtienneCH4 a écrit:ok, merci,
mais tu l'insères où l' Adolphe dans ce puzzle ?
Ernst Röhm et Adolphe se rencontrent en 1919 et en 1921 les sections d'assaut sont créées et dirigées par Röhm pour protéger déjà le petit moustachu, (lequel ira quelques mois en prison en novembre 1923)
j'avoue que je m'y perds un peu, ça se croise, ça se tue, ça revient, pas simple
Tu regardes You-tube;;;"Hitler, la naissance du mal" un film qui relatera la chose, et tu aura tout compris...A voir la version longue, bien-sur...
Invité- Invité
Re: Hitler et l'avènement du III° REICH
LA GRANDE INFLATION 1920-1923
BV : En même temps que je rédige ce topo à l’aide du livre de Richard J.Evans, j’ai tenu à me rafraîchir la mémoire sur Internet et dans ma bibliothèque avec les grands témoins de l'INFLATION
Premières salves
Stephan Zweig, « Le monde d’hier » :
[Autriche] « Chaque descente en ville était alors un évènement bouleversant ; pour la première fois je considérais les yeux jaunes de la famine. [BV : la guerre vient de s’achever]. Le pain se désagrégeait en miettes noires et avait un goût de poix et de colle forte, le café était une décoction d’orge torréfiée, la bière une eau jaune, le chocolat du sable coloré, les pommes de terres étaient gelées. La plupart des gens élevaient des lapins pour ne pas oublier complètement le goût de la viande ; dans notre jardin, un jeune garçon tirait les écureuils pour le repas dominical, et des chiens ou des chats bien en chair ne rentraient que rarement de promenades un peu lointaines. (…) Dans les rues, où les étalages paraissaient avoir été pillés, où le mortier s’effritait et tombait comme une teigne des maisons en ruine, où les gens, visiblement sous-alimentés, ne se traînaient que péniblement pour se rendre à leur travail, chaque pas jetait le trouble dans votre âme. »
« Après avoir déjà, dans ses tranchées, reculé avec succès jusqu’à l’âge des cavernes, l’humanité abolissait aussi la convention millénaire de l’argent monnayé et retournait au système primitif du troc.
Un commerce grotesque s’instaura dans tout le pays. Les citadins emportaient chez les paysans tout ce dont ils pouvaient se passer, vases de porcelaine de Chine et tapis, sabres et carabines, appareils photographiques et livres, lampes et bibelots ; c’est ainsi qu’entrant dans une ferme de la région de Salzbourg on pouvait, à sa grande surprise, y découvrir un Bouddha indien qui vous dévisageait de son regard fixe ou une bibliothèque de style rococo qui se trouvait dressé dans un coin, dont les nouveaux propriétaires faisaient grand état et n’étaient pas peu fiers. Cuir véritable ! La France ! Disaient-ils en se donnant des airs et en gonflant leurs larges joues. Des biens tangibles, de la « substance », pas d’argent, tel était le mot d’ordre.
(…) C’est sur les loyers que cette disposition produisit ses effets les plus grotesques : le gouvernement, pour protéger les locataires (qui représentaient la grande masse) avait interdit toute augmentation, au détriment des propriétaires. Il se trouva bientôt qu’en Autriche, le loyer annuel d’un appartement moyen coûta moins au locataire qu’un seul déjeuner ; toute l’Autriche a en quelque sorte été logée gratuitement pendant cinq ou six années (car plus tard aussi toute résiliation de bail fut interdite). Dans ce chaos insensé, la situation se faisait de semaine en semaine plus absurde et immorale. Qui avait économisé pendant quarante ans son argent, et en outre, patriotiquement placé son argent dans les emprunts de guerre était réduit à la mendicité. Qui avait contracté des dettes en était déchargé. Qui s’en tenait correctement à la répartition des vivres mourrait de faim ; seul celui qui la transgressait effrontément mangeait son soûl. »
Fin de citation
BV : En même temps que je rédige ce topo à l’aide du livre de Richard J.Evans, j’ai tenu à me rafraîchir la mémoire sur Internet et dans ma bibliothèque avec les grands témoins de l'INFLATION
Premières salves
Stephan Zweig, « Le monde d’hier » :
[Autriche] « Chaque descente en ville était alors un évènement bouleversant ; pour la première fois je considérais les yeux jaunes de la famine. [BV : la guerre vient de s’achever]. Le pain se désagrégeait en miettes noires et avait un goût de poix et de colle forte, le café était une décoction d’orge torréfiée, la bière une eau jaune, le chocolat du sable coloré, les pommes de terres étaient gelées. La plupart des gens élevaient des lapins pour ne pas oublier complètement le goût de la viande ; dans notre jardin, un jeune garçon tirait les écureuils pour le repas dominical, et des chiens ou des chats bien en chair ne rentraient que rarement de promenades un peu lointaines. (…) Dans les rues, où les étalages paraissaient avoir été pillés, où le mortier s’effritait et tombait comme une teigne des maisons en ruine, où les gens, visiblement sous-alimentés, ne se traînaient que péniblement pour se rendre à leur travail, chaque pas jetait le trouble dans votre âme. »
« Après avoir déjà, dans ses tranchées, reculé avec succès jusqu’à l’âge des cavernes, l’humanité abolissait aussi la convention millénaire de l’argent monnayé et retournait au système primitif du troc.
Un commerce grotesque s’instaura dans tout le pays. Les citadins emportaient chez les paysans tout ce dont ils pouvaient se passer, vases de porcelaine de Chine et tapis, sabres et carabines, appareils photographiques et livres, lampes et bibelots ; c’est ainsi qu’entrant dans une ferme de la région de Salzbourg on pouvait, à sa grande surprise, y découvrir un Bouddha indien qui vous dévisageait de son regard fixe ou une bibliothèque de style rococo qui se trouvait dressé dans un coin, dont les nouveaux propriétaires faisaient grand état et n’étaient pas peu fiers. Cuir véritable ! La France ! Disaient-ils en se donnant des airs et en gonflant leurs larges joues. Des biens tangibles, de la « substance », pas d’argent, tel était le mot d’ordre.
(…) C’est sur les loyers que cette disposition produisit ses effets les plus grotesques : le gouvernement, pour protéger les locataires (qui représentaient la grande masse) avait interdit toute augmentation, au détriment des propriétaires. Il se trouva bientôt qu’en Autriche, le loyer annuel d’un appartement moyen coûta moins au locataire qu’un seul déjeuner ; toute l’Autriche a en quelque sorte été logée gratuitement pendant cinq ou six années (car plus tard aussi toute résiliation de bail fut interdite). Dans ce chaos insensé, la situation se faisait de semaine en semaine plus absurde et immorale. Qui avait économisé pendant quarante ans son argent, et en outre, patriotiquement placé son argent dans les emprunts de guerre était réduit à la mendicité. Qui avait contracté des dettes en était déchargé. Qui s’en tenait correctement à la répartition des vivres mourrait de faim ; seul celui qui la transgressait effrontément mangeait son soûl. »
Fin de citation
Invité- Invité
Re: Hitler et l'avènement du III° REICH
Bon, on dirait que ce Stephan Zweig vous en ai bouché un coin. A moins que ce ne soit la déception de ne pas assister dés à présent à l'entrée en scène du tonton. Avant toute naissance, le nazisme n'y échappe pas, il y a gestation. En attendant, on peut regarder RMC découverte, la moustache de Hitler en noir et blanc, la moustache de Hitler en couleur, les discours d'Hitler, ses femmes, son médecin, ce n'est pas ce que vous trouverez ici, j'insiste lourdement.
Allemagne, Stephan Zweig :
« Pendant les trois années les plus dures de l’après-guerre en Autriche, 1919, 1920 et 1921, j’avais vécu enterré à Salzbourg, renonçant déjà, à vrai dire, à l’espoir de jamais revoir le monde. La débâcle après la guerre, la haine qui sévissait à l’étranger contre tout Allemand ou toutes personnes écrivant en langue allemande [BV : S.Zweig est juif], la dévaluation de notre monnaie était si catastrophiques qu’on s’était résigné d’avance à demeurer fixé dans la sphère étroite de sa patrie. Mais tout s’était amélioré.
On mangeait de nouveau à sa faim. (…) Il n’y avait pas eu de pillages, pas de révolution »
« Je m’étais résolu (…) à me rendre (…) sur la côte allemande. A cette époque, un séjour en Allemagne avait encore pour un Autrichien quelque chose de réconfortant. Le Mark s’était jusqu’alors magnifiquement tenu en comparaison de notre couronne dépréciée, la convalescence semblait rapide. (…) Il y avait dans l’air, il est vrai, une certaine tension, car tout le pays attendait [les négociations de paix]. (…) Celui qui menait ces négociations (…) Rathenau (…) avait reconnu le point le plus faible de l’économie allemande, où elle devait d’ailleurs recevoir plus tard le coup mortel : l’approvisionnement en matières premières (...) »
« Ce jour (…) les crieurs des journaux s’abattirent sur la promenade : « Walter Rathenau assassiné ! » Une panique s’ensuivit, et elle ébranla tout l’Empire. Le Mark tomba d’un coup et sa chute ne connut plus de trêve avant d’avoir atteint les chiffres fantastiques et fous qui s’exprimaient en milliards. C’est alors seulement que commença le vrai sabbat de l’inflation, au regard de laquelle la notre, en Autriche, avec sa proportion déjà absurde pourtant de 1 à 15000, n’était qu’un misérable jeu d’enfant. (…) »
« Des camions transportaient le papier-monnaie de la Reichsbank dans les diverse banques et une quinze jours après, on trouvait des billets de cent mille Marks dans le caniveau : un mendiant les aveint jeté avec dédain.
(…) Pour cent dollars, on pouvait acheter des files d’immeubles de six étages sur le Kurfürstendamm ; (…) des adolescents qui avaient trouvé une caisse de savon oubliée sur le port roulaient pendant des mois en auto et vivaient comme des princes en vendant chaque jour un morceau, tandis que leurs parents, qui avaient été des gens riches, mendiaient leur pain.
(…) Les chômeurs se traînaient par milliers dans les rues et montraient le poing aux mercantis et aux étrangers dans leurs automobiles de luxe, qui achetaient toute une rue comme une boîte d’allumettes. Quiconque savait seulement lire trafiquait et spéculait, gagnait de l’argent, avec la conviction secrète que tous se trompaient mutuellement et étaient à leur tour trompés par une main cachée qui mettait très sciemment en scène ce chaos afin de libérer l’État de ses dettes et de ses obligations. »
Fin de citation
Allemagne, Stephan Zweig :
« Pendant les trois années les plus dures de l’après-guerre en Autriche, 1919, 1920 et 1921, j’avais vécu enterré à Salzbourg, renonçant déjà, à vrai dire, à l’espoir de jamais revoir le monde. La débâcle après la guerre, la haine qui sévissait à l’étranger contre tout Allemand ou toutes personnes écrivant en langue allemande [BV : S.Zweig est juif], la dévaluation de notre monnaie était si catastrophiques qu’on s’était résigné d’avance à demeurer fixé dans la sphère étroite de sa patrie. Mais tout s’était amélioré.
On mangeait de nouveau à sa faim. (…) Il n’y avait pas eu de pillages, pas de révolution »
« Je m’étais résolu (…) à me rendre (…) sur la côte allemande. A cette époque, un séjour en Allemagne avait encore pour un Autrichien quelque chose de réconfortant. Le Mark s’était jusqu’alors magnifiquement tenu en comparaison de notre couronne dépréciée, la convalescence semblait rapide. (…) Il y avait dans l’air, il est vrai, une certaine tension, car tout le pays attendait [les négociations de paix]. (…) Celui qui menait ces négociations (…) Rathenau (…) avait reconnu le point le plus faible de l’économie allemande, où elle devait d’ailleurs recevoir plus tard le coup mortel : l’approvisionnement en matières premières (...) »
« Ce jour (…) les crieurs des journaux s’abattirent sur la promenade : « Walter Rathenau assassiné ! » Une panique s’ensuivit, et elle ébranla tout l’Empire. Le Mark tomba d’un coup et sa chute ne connut plus de trêve avant d’avoir atteint les chiffres fantastiques et fous qui s’exprimaient en milliards. C’est alors seulement que commença le vrai sabbat de l’inflation, au regard de laquelle la notre, en Autriche, avec sa proportion déjà absurde pourtant de 1 à 15000, n’était qu’un misérable jeu d’enfant. (…) »
« Des camions transportaient le papier-monnaie de la Reichsbank dans les diverse banques et une quinze jours après, on trouvait des billets de cent mille Marks dans le caniveau : un mendiant les aveint jeté avec dédain.
(…) Pour cent dollars, on pouvait acheter des files d’immeubles de six étages sur le Kurfürstendamm ; (…) des adolescents qui avaient trouvé une caisse de savon oubliée sur le port roulaient pendant des mois en auto et vivaient comme des princes en vendant chaque jour un morceau, tandis que leurs parents, qui avaient été des gens riches, mendiaient leur pain.
(…) Les chômeurs se traînaient par milliers dans les rues et montraient le poing aux mercantis et aux étrangers dans leurs automobiles de luxe, qui achetaient toute une rue comme une boîte d’allumettes. Quiconque savait seulement lire trafiquait et spéculait, gagnait de l’argent, avec la conviction secrète que tous se trompaient mutuellement et étaient à leur tour trompés par une main cachée qui mettait très sciemment en scène ce chaos afin de libérer l’État de ses dettes et de ses obligations. »
Fin de citation
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Re: Hitler et l'avènement du III° REICH
Rathenau assassiné serait donc le début de la chute du Mark?
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Re: Hitler et l'avènement du III° REICH
Le début de la chute du Mark est la panique qui s’en suivit : on va dire que son assassinat a frappé l’opinion. Rathenau, si je ne fais pas d’erreur, était le négociateur pour l’Allemagne du traité de paix. Des membres des Corps francs l’ont assassiné parce qu’il était considéré comme traitre à la nation.jb80 a écrit:Rathenau assassiné serait donc le début de la chute du Mark?
« La campagne accomplie pour faire payer par l’Allemagne les dépenses de la guerre nous semble avoir été un des actes les plus graves de la folie politique dont NOS HOMMES D’ETAT N’AIENT JAMAIS ETE RESPONSABLES »
John M. Keynes « Les conséquences économiques de la paix », Paris, N.R.F editeur, 1920
Les Allemands étaient profondément choqués par le tour que prenaient les négociations.
Beaucoup des chefs des Corps francs étaient d’anciens officiers, partisans d’expliquer la défaite par la thèse du « coup de poignard dans le dos ». Rathenau, ministre des affaires étrangères et juif, n’a pas été le seul à être exécuté.
Le contexte était à l’embrasement politique. L’année précédent 1919, tentative de révolution bolchevique, écrasée, autre tentative à Hambourg en 1923. La violence était partout. Il y eut une tentative de coup d’État de l’extrême-droite (W.Kaap).
1920 est l’année où Hitler dota le parti nazi d’un programme officiel, avec notamment « la peine de mort pour les criminels récurrents, les usuriers, les profiteurs, « etc. C’est aussi le début des chemises brunes. C’est là que Röhm entre en scène : « Comme je suis un être mauvais et immature, la guerre et le désordre me plaisent davantage que le bon ordre bourgeois ». Plus tard, Hitler le fera assassiner.
Le parti nazi fut interdit dans beaucoup d’Etats allemands en 1921.
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Re: Hitler et l'avènement du III° REICH
INFLATION
Avant la guerre, le dollar valait un peu plus de 4 Marks (…), 47 à la fin de l’année 1919. (…) , 93 en juillet 1921 (…), 1000 en août 1922, (…), 17000 en janvier 1923 (…), 3530000 en juillet (…) et enfin… 420000000000 en décembre.
Les effets les plus spectaculaires et les plus graves de l’inflation concernaient le prix des produits alimentaires. A l’apogée de l’inflation, une famille moyenne consacrait plus de 90 % de ses dépenses à l’alimentation.
Pendant la guerre le gouvernement avait fait circuler des billets (emprunts d’État) sans disposer des ressources économiques garantissant leur valeur . En France, la guerre avait été financée par l’impôt.
La chute de la production, le blocus allié, les réparations de guerre, en particulier l’ultimatum de l’Angleterre en 21 afin d’obtenir 740 tonnes d’or annuellement en réparations, l’occupation de la Silésie puis celle de la Ruhr, la perte de larges territoires et enfin devant l’impossibilité d’équilibrer le budget le gouvernement recouru à la planche à billets. Une accumulation de facteurs qui ne pouvait que précipiter l’Allemagne dans le chaos.
Je vous propose de l’examiner, à l’aide de R.J.Evans et de quelques autres sources...
La hausse du coût de la vie conduisit le gouvernement à imposer des hausses de salaires aux entreprises. De fait, il y eut une véritable reprise industrielle après la guerre, plus précisément quand le blocus anglais prit fin, en 1920. par ailleurs, la dépréciation du Mark face aux autres devises satisfaisait les grandes entreprises qui étaient plus compétitives à l’exportation. Les ouvriers ne s’en plaignaient pas, le chômage au début était resté relativement bas et le gouvernement imposait des augmentations de salaires aux patrons pour compenser l’inflation, encore jugée supportable.
Ceux qui dérouillaient le plus à ce moment étaient les classes moyennes et les paysans. Jointe aux insurrections communistes pour établir un régime bolchevique, la rancoeur précipita peu à peu les classes moyennes vers le nationalisme.
Dans un premier temps donc, cette inflation eut des effets différents selon les acteurs économiques concernés.
LE RÔLE DE LA FINANCE
Avec l’inflation, ceux qui avaient investi dans les bons du Trésor émis pour financer la guerre perdirent leur argent. Par contre, l’individu ou l’entreprise qui empruntait se trouvait avantagé, la politique de la Banque Centrale et du gouvernement en faisant tourner la planche à billets était de conserver des taux directeurs, c’est-à-dire des taux d’emprunts aux plus bas, ce qui devrait vous évoquer quelque chose. Les taux d’intérêts étaient très inférieurs à l’inflation.
Parallèlement, si vous vouliez épargner, les taux que vous pouviez obtenir auprès des banques étaient ridicules et pour tout dire complètement dissuasifs. Qu’à cela ne tienne, puisque la Reichbank faisait tourner la planche à billets, les banques disposaient auprès de celle-ci de capitaux presque gratuits (monnaie fiat), qu’elles prêtaient à leur tour. Même si leur bénéfice n’était pas extraordinaire, le fait que de nombreux spéculateurs et de nombreuses entreprises empruntaient rendait ce commerce attractif.
Cet afflux de Marks entraîna par conséquent une dépréciation de la monnaie en même temps qu’une hyper inflation. Les Marks perdant de la valeur, ceux qui en possédaient avaient tendance…. à s’en débarrasser le plus rapidement possible. Plus la masse monétaire circule, plus il y a d’argent disponible, c’est ce que les économistes appellent la vélocité de la monnaie. En effet, la masse monétaire correspond à la quantité de monnaie multipliée par sa vitesse de circulation. Une masse monétaire circulant rapidement est le signe d’un dynamisme de l’économie, ou de son emballement. Selon la théorie monétariste que vous pouvez retrouver sur Wikipedia :
MV = PQ
où M représente la masse monétaire, V la « vélocité de la monnaie », le nombre de fois qu'une unité monétaire change de main chaque année, P le prix moyen des produits vendus chaque année et Q la quantité moyenne vendue chaque année.
En d'autres termes, si la masse monétaire augmente plus vite que la croissance du produit national brut, il est plus que probable que l'inflation va suivre.
Pour plus de détails, vous pouvez suivre ce lien :
http://causes-crise-economique.com/hyper-inflation-weimar-allemagne.htm
Avant la guerre, le dollar valait un peu plus de 4 Marks (…), 47 à la fin de l’année 1919. (…) , 93 en juillet 1921 (…), 1000 en août 1922, (…), 17000 en janvier 1923 (…), 3530000 en juillet (…) et enfin… 420000000000 en décembre.
Les effets les plus spectaculaires et les plus graves de l’inflation concernaient le prix des produits alimentaires. A l’apogée de l’inflation, une famille moyenne consacrait plus de 90 % de ses dépenses à l’alimentation.
Pendant la guerre le gouvernement avait fait circuler des billets (emprunts d’État) sans disposer des ressources économiques garantissant leur valeur . En France, la guerre avait été financée par l’impôt.
La chute de la production, le blocus allié, les réparations de guerre, en particulier l’ultimatum de l’Angleterre en 21 afin d’obtenir 740 tonnes d’or annuellement en réparations, l’occupation de la Silésie puis celle de la Ruhr, la perte de larges territoires et enfin devant l’impossibilité d’équilibrer le budget le gouvernement recouru à la planche à billets. Une accumulation de facteurs qui ne pouvait que précipiter l’Allemagne dans le chaos.
Je vous propose de l’examiner, à l’aide de R.J.Evans et de quelques autres sources...
La hausse du coût de la vie conduisit le gouvernement à imposer des hausses de salaires aux entreprises. De fait, il y eut une véritable reprise industrielle après la guerre, plus précisément quand le blocus anglais prit fin, en 1920. par ailleurs, la dépréciation du Mark face aux autres devises satisfaisait les grandes entreprises qui étaient plus compétitives à l’exportation. Les ouvriers ne s’en plaignaient pas, le chômage au début était resté relativement bas et le gouvernement imposait des augmentations de salaires aux patrons pour compenser l’inflation, encore jugée supportable.
Ceux qui dérouillaient le plus à ce moment étaient les classes moyennes et les paysans. Jointe aux insurrections communistes pour établir un régime bolchevique, la rancoeur précipita peu à peu les classes moyennes vers le nationalisme.
Dans un premier temps donc, cette inflation eut des effets différents selon les acteurs économiques concernés.
LE RÔLE DE LA FINANCE
Avec l’inflation, ceux qui avaient investi dans les bons du Trésor émis pour financer la guerre perdirent leur argent. Par contre, l’individu ou l’entreprise qui empruntait se trouvait avantagé, la politique de la Banque Centrale et du gouvernement en faisant tourner la planche à billets était de conserver des taux directeurs, c’est-à-dire des taux d’emprunts aux plus bas, ce qui devrait vous évoquer quelque chose. Les taux d’intérêts étaient très inférieurs à l’inflation.
Parallèlement, si vous vouliez épargner, les taux que vous pouviez obtenir auprès des banques étaient ridicules et pour tout dire complètement dissuasifs. Qu’à cela ne tienne, puisque la Reichbank faisait tourner la planche à billets, les banques disposaient auprès de celle-ci de capitaux presque gratuits (monnaie fiat), qu’elles prêtaient à leur tour. Même si leur bénéfice n’était pas extraordinaire, le fait que de nombreux spéculateurs et de nombreuses entreprises empruntaient rendait ce commerce attractif.
Cet afflux de Marks entraîna par conséquent une dépréciation de la monnaie en même temps qu’une hyper inflation. Les Marks perdant de la valeur, ceux qui en possédaient avaient tendance…. à s’en débarrasser le plus rapidement possible. Plus la masse monétaire circule, plus il y a d’argent disponible, c’est ce que les économistes appellent la vélocité de la monnaie. En effet, la masse monétaire correspond à la quantité de monnaie multipliée par sa vitesse de circulation. Une masse monétaire circulant rapidement est le signe d’un dynamisme de l’économie, ou de son emballement. Selon la théorie monétariste que vous pouvez retrouver sur Wikipedia :
MV = PQ
où M représente la masse monétaire, V la « vélocité de la monnaie », le nombre de fois qu'une unité monétaire change de main chaque année, P le prix moyen des produits vendus chaque année et Q la quantité moyenne vendue chaque année.
En d'autres termes, si la masse monétaire augmente plus vite que la croissance du produit national brut, il est plus que probable que l'inflation va suivre.
Pour plus de détails, vous pouvez suivre ce lien :
http://causes-crise-economique.com/hyper-inflation-weimar-allemagne.htm
Invité- Invité
Re: Hitler et l'avènement du III° REICH
1923 : l’année inhumaine
La phase suivante fut celle d’un emballement absolument vertigineux. Les salaires ouvriers suivaient l’inflation, mais il arriva un moment où celle-ci était telle que les gens se précipitaient pour dépenser leur salaire, la valeur de la monnaie fondant à vue d’oeil.
HYPER INFLATION
Au plus fort de la crise, l’hyperinflation était devenue terrifiante. Le 29 juillet 1923, le correspondant britannique du Daily Mail écrivait : « Dans les magasins, les prix sont réécrits et ré-affichés toutes les heures ». L’Allemagne était au bord de la paralysie. Les entreprises et les municipalités n’avaient plus les moyens de payer leurs employés. Le pays fut sauvé de justesse par une série d’habiles mesures politiques associés à des réformes financières.
En août 1923, l’Allemagne négocia le retrait des troupes françaises de la Ruhr. La communauté internationale accepta de rééchelonner les indemnités de guerre.
Afin de mettre fin à l’hyperinflation, on décida à la fin de l’année 1923 de créer un nouveau Mark, adossé à l’or puisqu’on était arrivé au point où l’ancien Mark ne voulait plus rien dire. La Reichbank, sous la houlette de son nouveau directeur, le Dr Schacht, refusa d’accorder tout nouveau crédit (!) mais accepta de reprendre les anciens Marks dévalués. Ce gel du crédit ne faisait pas les affaires des spéculateurs et occasionnait, vous vous en doutez, quelques dégâts collatéraux sur l’économie. Quand le nouveau directeur déclara qu’il refuserait tout crédit même à un emprunteur solvable, l’impression fut qu’il tirait à coup de canon sur une souris dans un magasin de porcelaine. Les milieux économiques furent unanimes pour décrire Schacht comme le bourreau de l’économie allemande. Cependant, en dépit de nombreux inconvénients, la confiance dans la monnaie revint.
R.J.Evans :
Somme toute, durant les premières années de la république, les choses allaient plutôt bien pour les industriels. Une fois qu’il avaient compris que l’inflation allait continuer, beaucoup se mirent à acheter des machines en grande quantité en contractant des emprunts qui avaient perdu leur valeur lorsque le moment fut venu de les rembourser. Mais contrairement à ce qu’on a pu prétendre, cela ne veut pas dire que les industriels ont entretenu l’inflation à dessein (…). En réalité, surtout pendant l’hyperinflation de 1923, un grand nombre paniquèrent et ne surent comment réagir (…).
De surcroît, la sévère déflation qui fut la conséquence inévitable de la stabilisation monétaire causa de sérieux problèmes aux industriels, dont les investissements (…) avaient excédés dans bien des cas le strict nécessaire. Les faillites se multiplièrent (…) et de grandes entreprises cherchèrent à se protéger en concluant des fusions et en formant des cartels. Ce fut le cas du mastodonte IG Farben…
(…) Dans tous les cas, l’adaptation à la nouvelle situation économique (…) fut synonyme de restrictions, de réduction des coûts et de pertes d’emploi. (…) le patronat ne fut plus disposer à transiger avec les syndicats.
(…) Leur mécontentement à l’égard de la république de Weimar ne devait pas tarder à éclater.
PROCHAIN EPISODE : La belle ou la bête (époque) ? LA BABYLONE allemande
La phase suivante fut celle d’un emballement absolument vertigineux. Les salaires ouvriers suivaient l’inflation, mais il arriva un moment où celle-ci était telle que les gens se précipitaient pour dépenser leur salaire, la valeur de la monnaie fondant à vue d’oeil.
HYPER INFLATION
Au plus fort de la crise, l’hyperinflation était devenue terrifiante. Le 29 juillet 1923, le correspondant britannique du Daily Mail écrivait : « Dans les magasins, les prix sont réécrits et ré-affichés toutes les heures ». L’Allemagne était au bord de la paralysie. Les entreprises et les municipalités n’avaient plus les moyens de payer leurs employés. Le pays fut sauvé de justesse par une série d’habiles mesures politiques associés à des réformes financières.
En août 1923, l’Allemagne négocia le retrait des troupes françaises de la Ruhr. La communauté internationale accepta de rééchelonner les indemnités de guerre.
Afin de mettre fin à l’hyperinflation, on décida à la fin de l’année 1923 de créer un nouveau Mark, adossé à l’or puisqu’on était arrivé au point où l’ancien Mark ne voulait plus rien dire. La Reichbank, sous la houlette de son nouveau directeur, le Dr Schacht, refusa d’accorder tout nouveau crédit (!) mais accepta de reprendre les anciens Marks dévalués. Ce gel du crédit ne faisait pas les affaires des spéculateurs et occasionnait, vous vous en doutez, quelques dégâts collatéraux sur l’économie. Quand le nouveau directeur déclara qu’il refuserait tout crédit même à un emprunteur solvable, l’impression fut qu’il tirait à coup de canon sur une souris dans un magasin de porcelaine. Les milieux économiques furent unanimes pour décrire Schacht comme le bourreau de l’économie allemande. Cependant, en dépit de nombreux inconvénients, la confiance dans la monnaie revint.
R.J.Evans :
Somme toute, durant les premières années de la république, les choses allaient plutôt bien pour les industriels. Une fois qu’il avaient compris que l’inflation allait continuer, beaucoup se mirent à acheter des machines en grande quantité en contractant des emprunts qui avaient perdu leur valeur lorsque le moment fut venu de les rembourser. Mais contrairement à ce qu’on a pu prétendre, cela ne veut pas dire que les industriels ont entretenu l’inflation à dessein (…). En réalité, surtout pendant l’hyperinflation de 1923, un grand nombre paniquèrent et ne surent comment réagir (…).
De surcroît, la sévère déflation qui fut la conséquence inévitable de la stabilisation monétaire causa de sérieux problèmes aux industriels, dont les investissements (…) avaient excédés dans bien des cas le strict nécessaire. Les faillites se multiplièrent (…) et de grandes entreprises cherchèrent à se protéger en concluant des fusions et en formant des cartels. Ce fut le cas du mastodonte IG Farben…
(…) Dans tous les cas, l’adaptation à la nouvelle situation économique (…) fut synonyme de restrictions, de réduction des coûts et de pertes d’emploi. (…) le patronat ne fut plus disposer à transiger avec les syndicats.
(…) Leur mécontentement à l’égard de la république de Weimar ne devait pas tarder à éclater.
PROCHAIN EPISODE : La belle ou la bête (époque) ? LA BABYLONE allemande
Invité- Invité
Re: Hitler et l'avènement du III° REICH
BABYLONE, tu déconnes, (1ère partie)
Stephan Zweig :
« Je crois connaître assez bien l’Histoire, que je sache, mais elle n’a jamais produite un époque où la folie eût pris des proportions aussi gigantesques, une époque évoquant à ce point un asile d’aliénés. »
« On ne respectait aucun principe, aucune morale. Berlin se transforma en Babylone du nouveau monde. »
« Bars, parcs d’attraction, débits d’eau-de-vie poussaient comme des champignons. Il s’avéra que ce que nous avions vu en Autriche n’était qu’un modeste prélude à ce sabbat, car les Allemands mettaient dans la perversion toute leur véhémence et tout leur esprit de système. (…)
(…) Chaque lycéen voulait gagner de l’argent, et dans les bars obscurcis on voyait des secrétaires d’État et de grands financiers caresser tendrement et sans la moindre honte des matelots ivres. Même la Rome de Suétone n’a pas connu des orgies comparables aux bals de travestis de Berlin, (…)
Dans cette chute de toutes les valeurs, une sorte de délire saisit justement les milieux bourgeois, jusqu’alors inébranlables dans leur ordre. Les jeunes filles se vantaient d’être perverses, être soupçonnée d’avoir encore à seize ans sa virginité aurait passé alors pour une injure dans toutes les écoles de Berlin (…) Mais ce qu’il y avait de plus important dans cet érotisme pathétique, c’est que tout y était abominablement faux. »
« Au fond, toute cette orgie allemande qui éclata avec l’inflation n’était que fiévreuse singerie ; on voyait bien à leur mine que ces jeunes filles de bonne familles bourgeoises auraient préféré porter de simples bandeaux plutôt que se donner une tête d’homme aux cheveux bien plaqués, qu’elles auraient préféré manger à la petite cuillère une tarte aux pommes avec de la crème fouettée plutôt que boire de violents alcools ; partout, on ne pouvait méconnaître que cette surexcitation était insupportable à tout le peuple, que cet étirage quotidien sur les extenseurs de l’inflation lui brisait les nerfs, et que toute la nation harassée par la guerre ne soupirait en fait qu’après l’ordre, le repos, qu’après un peu de sécurité et de confort bourgeois. En secret, ELLE HAÏSSAIT LA REPUBLIQUE, non pas parce que celle-ci aurait étouffé cette licence effrénée, mais au contraire parce qu’elle tenait la bride d’une main trop lâche. »
- Fin de citation -
Stephan Zweig :
« Je crois connaître assez bien l’Histoire, que je sache, mais elle n’a jamais produite un époque où la folie eût pris des proportions aussi gigantesques, une époque évoquant à ce point un asile d’aliénés. »
« On ne respectait aucun principe, aucune morale. Berlin se transforma en Babylone du nouveau monde. »
« Bars, parcs d’attraction, débits d’eau-de-vie poussaient comme des champignons. Il s’avéra que ce que nous avions vu en Autriche n’était qu’un modeste prélude à ce sabbat, car les Allemands mettaient dans la perversion toute leur véhémence et tout leur esprit de système. (…)
(…) Chaque lycéen voulait gagner de l’argent, et dans les bars obscurcis on voyait des secrétaires d’État et de grands financiers caresser tendrement et sans la moindre honte des matelots ivres. Même la Rome de Suétone n’a pas connu des orgies comparables aux bals de travestis de Berlin, (…)
Dans cette chute de toutes les valeurs, une sorte de délire saisit justement les milieux bourgeois, jusqu’alors inébranlables dans leur ordre. Les jeunes filles se vantaient d’être perverses, être soupçonnée d’avoir encore à seize ans sa virginité aurait passé alors pour une injure dans toutes les écoles de Berlin (…) Mais ce qu’il y avait de plus important dans cet érotisme pathétique, c’est que tout y était abominablement faux. »
« Au fond, toute cette orgie allemande qui éclata avec l’inflation n’était que fiévreuse singerie ; on voyait bien à leur mine que ces jeunes filles de bonne familles bourgeoises auraient préféré porter de simples bandeaux plutôt que se donner une tête d’homme aux cheveux bien plaqués, qu’elles auraient préféré manger à la petite cuillère une tarte aux pommes avec de la crème fouettée plutôt que boire de violents alcools ; partout, on ne pouvait méconnaître que cette surexcitation était insupportable à tout le peuple, que cet étirage quotidien sur les extenseurs de l’inflation lui brisait les nerfs, et que toute la nation harassée par la guerre ne soupirait en fait qu’après l’ordre, le repos, qu’après un peu de sécurité et de confort bourgeois. En secret, ELLE HAÏSSAIT LA REPUBLIQUE, non pas parce que celle-ci aurait étouffé cette licence effrénée, mais au contraire parce qu’elle tenait la bride d’une main trop lâche. »
- Fin de citation -
Invité- Invité
Re: Hitler et l'avènement du III° REICH
Tu nous annonçais du lourd, on en a.
Nos livres d'histoire français ont été bien discrets sur cette partie de l'histoire.
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GL- + membre techno +
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Assis
Re: Hitler et l'avènement du III° REICH
C'est un avis tout à fait personnel, mais le dernier paragraphe me fait penser à notre époque...
Invité- Invité
Re: Hitler et l'avènement du III° REICH
Oui, si demain l'inflation venait s'ajouter au terrorisme, je crois bien que ça ferait des étincelles.
Invité- Invité
Re: Hitler et l'avènement du III° REICH
Cela concerne aussi l'idées de valeurs...non seulement le caractère "artificiel" des choses ("tout y était abominablement faux"), mais aussi une volonté de retour à des valeurs ("ordre, repos, sécurité)...
Ce qui me fait penser à certaines analogies avec notre temps...
Ce qui me fait penser à certaines analogies avec notre temps...
Invité- Invité
Re: Hitler et l'avènement du III° REICH
Attendez-vous à du très lourd quand j'aborderai la question juive, un sujet inévitable si on on se veut sérieux à propos du III°Reich. J'en connais les risques et ne me déroberai pas. Fin de l'aparté.GL a écrit:Tu nous annonçais du lourd, on en a.
BABYLONE, 2ème partie
CRIMES
R.J Evans : « L’inflation et le désordre des années d’après-guerre avaient provoqué une explosion des réseaux de crime organisé dont l’ampleur rivalisait presque avec ceux de Chicago, surtout à Berlin, où les syndicats du crime souterrains furent immortalisés dans des films comme M le maudit.
Comme l’argent avait perdu de sa valeur et que seuls les biens matériels représentaient encore quelque chose, une vague de criminalité balaya le pays. (…) La violence réelle ou brandie comme une menace, se manifestait parfois de manière spectaculaire. Dans les campagnes, des bandes de jeunes gens armés comptant parfois jusqu’à deux cent personnes attaquaient et pillaient les granges. (…) Certaines jeunes filles se prostituaient en échange de quelques mottes de beurre. L’amertume engendrée par cette situation était renforcée par le sentiment que certaines personnes en profitait pour engranger d’immenses bénéfices, en se livrant au trafic de devises et de marchandises et en amassant des profits prohibitifs.
Bien avant que l’inflation galopante ne se transforme en hyperinflation, les figures du trafiquant du marché noir et du profiteur étaient déjà des cibles de prédilection pour les démagogues populistes. »
BV : Dans ce chaos, les meurtres politiques causés par les groupes paramilitaires d’extrémistes de gauche et de droite se comptaient par dizaines, voire centaines. Face à cette situation, les forces conservatrices, très présentes dans des institutions comme la Justice ou l’Education usèrent de la répression d’une part, particulièrement contre les criminels de gauche, et d’une forme de résistance culturelle.
Ainsi, des professeurs nationalistes élaborèrent un style culturel bien à eux et encouragèrent la formation de clubs et d’organisations destinés à la jeunesse, une mosaïque disparate et en rapide expansion de clubs et sociétés informelles qui s’adonnaient à certaines activités : ils partaient en randonnées ensemble, chantaient des hymnes patriotiques, des vrais boy-scouts ! Tous les partis, de droite comme de gauche créaient ce genre de structures.
Certaines insistaient sur la nécessité de la pureté morale et condamnaient le tabac, l’alcool ou les liaisons sentimentales.
R.J.Evans : « L’écrasante majorité des organisations de jeunesse indépendantes étaient ouvertement hostiles à la République et aux hommes politiques qui la représentaient, étaient de sensibilité nationaliste et leurs aspirations et leur tempérament étaient nettement militariste. »
BV : En aucun cas, contrairement à ce que laisse penser la propagande actuelle, les mouvements de jeunesse n’étaient le monopole des Nazis.
R.J.Evans :
« C’est dans les université allemandes [BV : celles-ci étaient réservées à une élite, il ne s’agit pas des facs franchouilles actuelles], dont beaucoup étaient de célèbres centres de savoir riches de tradition remontant jusqu’au Moyen-âge, que les liens de la jeunesse avec l’extrême-droite étaient les plus évidents.( ...)
[Cependant] les difficultés financières sous la République contraignirent de nombreux étudiants à travailler pour pouvoir payer leurs études, ce qui ajouta à l’amertume générale. Dés 1924, les perspectives d’emploi pour les diplômés, de plus en plus nombreux, commencèrent à se détériorer.
En 1930, elles devinrent quasiment inexistantes. »
Invité- Invité
Re: Hitler et l'avènement du III° REICH
jb80 a écrit:C'est un avis tout à fait personnel, mais le dernier paragraphe me fait penser à notre époque...
on y est pas encore vraiment mais on y arrive !!!
La grand estoille par sept jours bruslera,
Nuee fera deux soleils apparoir,
Le gros mastin toute nuict hurlera,
Quand grand pontife changera de terroir. (octobre rouge)
je n' ai pas encore la date du prochain zimboum , je vous tiens au jus dès que j' ai des nouvelles (ASAP)
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au bout de la baie de Somme
Re: Hitler et l'avènement du III° REICH
GUERRES CULTURELLES
Si vous regardez les émissions de la TV sur les nazis auxquelles il est par ailleurs difficile d’échapper (sinon c’est la punition The Voice ou l’apprentissage avec Plus bête la vie), il ne vous aura pas échappé que ceux-ci, en plus d’être violents et antisémites, faisaient montre d’un rejet identique de ce qu’ils qualifiaient d’art dégénéré. Évidemment, si l’on vous présente comme le fait Arte les croûtes du peintre Hitler en face de chefs-d’œuvre de l’art moderne, de Kandinsky ou Paul Klee, c’est sûr que vous ne pourrez vous empêcher d’en rire mais alors on n’explique rien. Comme vous avez pu le constater Place Vendôme avec le désormais fameux Plug anal, si la culture moderne se résumait à des chefs-d’œuvre, ça se saurait.
Symptomatique de la vision que nous avons de l’époque qui est celle propagée par les médias gauchistes actuels, l’idée répandue que les Nazis avaient le monopole de l’extravagance, celle que l’on perçoit à travers les clichés propagées par ces documentaires sur les Jeunesses hitlériennes par exemple, leur penchant supposé pour l’homosexualité, ou cet engouement pour l’hygiène quelque peu outrancier avec les fameux camps de jeunesse ou bien encore les nurseries qui seront mises en place par le III° Reich, sans oublier les goûts grandiloquent de Hitler et Goebbels pour les défilés au flambeau et la musique de Wagner, il me semble que tout ce cinéma n’aurait peut-être pas existé si, au cours de la décennie précédente, ne s’était répandue parmi les élites conservatrices ou populistes le sentiment d’une guerre culturelle menée contre l’Allemagne, sentiment alimenté par la folie qui s’était emparée dans l’entre-deux guerre de la politique, de la presse et du monde artistique.
R.J.Evans : « La culture moderniste de Weimar était littéralement obnubilée par les comportements déviants, le meurtre, les atrocités et les crimes, et bien des membres de la classe moyenne durent trouver cette attitude malsaine. »
En effet, la fin de la censure concomitante au retour de la paix encouragea l’art et les médias à s’aventurer sur des terrains méconnus. Un évènement majeur, l’apparition de la radio, du cinéma et de la presse populaire à grand tirage porta à la connaissance du grand public les fulgurances voire les délires de l’art moderne, le tout dans un environnement économique inflationniste absolument déroutant entraînant son cortège de crimes et délits, ajoutez-y la menace bolchevique, les conditions étaient réunies pour effrayer le peuple conservateur qui voyait désormais tous ses repères, la nation, la famille, le bon sens allemand, s’effondrer.
Stephan Zweig : « D’un coup, la génération d’après-guerre s’émancipait brutalement de toutes les valeurs précédemment établies et tournait le dos à toute tradition (…) et bien entendu, cela déboucha sur de violentes exagérations. (…). Au lieu de voyager comme autrefois avec leurs parents, des enfants de onze et douze ans s’en allaient jusqu’en Italie ou à la mer du nord, en bandes organisées de wandervögel parfaitement instruites en matière de sexualité. Dans les écoles, on constituait, sur le modèle russe, des conseils d’élèves qui surveillaient les professeurs, le plan d’études était aboli, car les enfants ne devaient et ne voulaient apprendre que ce qui leur plaisait.
(…) Chaque mode d’expression de l’existence s’efforçait de s’affirmer d’une manière provocante, radicale et révolutionnaire. (…) La nouvelle peinture déclara périmée tout ce qu’avaient fait Rembrant, Holbein et Vélasquez, et entreprenait les plus folles expériences cubistes et réalistes. Partout on proscrivait l’élément intelligible, la mélodie en musique, la ressemblance dans un portrait, la clarté dans la langue. (…)
La mode, soulignant fortement la nudité, inventait sans cesse de nouvelles absurdités (…) dans tous les domaines s’ouvrait une époque vouée à l’expérimentation la plus téméraire (…) de confortables conseillers privés prussiens donnaient des cours sur Karl Marx, de vieilles ballerines de l’Opéra de la cour dansaient au trois quart nues, avec d’abruptes dislocations (…). »
(…) « Quelle époque sauvage, anarchique, invraisemblable que ces années ou, en Autriche et en Allemagne, tandis que fondait la valeur de la monnaie, toutes les autres valeurs se mettaient à glisser ! Un époque d’extase enthousiaste et de fumisterie confuse, mélange unique d’impatience et de fanatisme ! »
« Tout ce qui était extravagant et incontrôlable connaissait un âge d’or : la théosophie, l’occultisme, le spiritisme, le somnambulisme, l’anthroposophie, la chiromancie, la graphologie, le yoga hindou et le mysticisme paracelsien. On s’arrachait tout ce qui promettait des états d’une intensité dépassant ce qu’on avait connu jusque-là, toutes espèces de stupéfiants, la morphine, la cocaïne et l’héroïne ; au théâtre, l’inceste et le parricide, dans la politique, le communisme et le fascisme étaient les seuls thèmes, extrêmes, qu’on accueilli favorablement ; en revanche, on proscrivait sans appel toute forme de normalité et de mesure. »
FIN DE CITATION
C’est ainsi d’oeuvres comme l’Opéra de quatre sous, de Kurt Weil, mettant en scène l’exploitation du prolétariat et qui se déroulait dans un univers de voleurs et de criminels suscita une grande désapprobation dans de larges milieux conservateurs. Le jazz, à peine débarqué, était jugé par les plus extrémistes comme la plus écœurante trahison des américains contre la musique occidentale, certains allant jusqu’à considérer les méthodes industrielle modernes, Fordisme et Taylorisme, comme une menace pour l’identité historique de l’Allemagne et de ses valeurs. L’influence croisée et délétère de l’américanisme et du bolchevisme appelaient, pour la droite, une renaissance urgente du mode de vie allemand et de ses traditions.
R.J Evans : « La génération née entre le tournant du siècle et le début de la Première Guerre mondiale était une génération de l’inconditionnel, prête à tout. A plus d’un égard, cette génération allait jouer un rôle funeste sous le III° Reich. »
Next: Hygiénisme et antisémitisme populaire
Si vous regardez les émissions de la TV sur les nazis auxquelles il est par ailleurs difficile d’échapper (sinon c’est la punition The Voice ou l’apprentissage avec Plus bête la vie), il ne vous aura pas échappé que ceux-ci, en plus d’être violents et antisémites, faisaient montre d’un rejet identique de ce qu’ils qualifiaient d’art dégénéré. Évidemment, si l’on vous présente comme le fait Arte les croûtes du peintre Hitler en face de chefs-d’œuvre de l’art moderne, de Kandinsky ou Paul Klee, c’est sûr que vous ne pourrez vous empêcher d’en rire mais alors on n’explique rien. Comme vous avez pu le constater Place Vendôme avec le désormais fameux Plug anal, si la culture moderne se résumait à des chefs-d’œuvre, ça se saurait.
Symptomatique de la vision que nous avons de l’époque qui est celle propagée par les médias gauchistes actuels, l’idée répandue que les Nazis avaient le monopole de l’extravagance, celle que l’on perçoit à travers les clichés propagées par ces documentaires sur les Jeunesses hitlériennes par exemple, leur penchant supposé pour l’homosexualité, ou cet engouement pour l’hygiène quelque peu outrancier avec les fameux camps de jeunesse ou bien encore les nurseries qui seront mises en place par le III° Reich, sans oublier les goûts grandiloquent de Hitler et Goebbels pour les défilés au flambeau et la musique de Wagner, il me semble que tout ce cinéma n’aurait peut-être pas existé si, au cours de la décennie précédente, ne s’était répandue parmi les élites conservatrices ou populistes le sentiment d’une guerre culturelle menée contre l’Allemagne, sentiment alimenté par la folie qui s’était emparée dans l’entre-deux guerre de la politique, de la presse et du monde artistique.
R.J.Evans : « La culture moderniste de Weimar était littéralement obnubilée par les comportements déviants, le meurtre, les atrocités et les crimes, et bien des membres de la classe moyenne durent trouver cette attitude malsaine. »
En effet, la fin de la censure concomitante au retour de la paix encouragea l’art et les médias à s’aventurer sur des terrains méconnus. Un évènement majeur, l’apparition de la radio, du cinéma et de la presse populaire à grand tirage porta à la connaissance du grand public les fulgurances voire les délires de l’art moderne, le tout dans un environnement économique inflationniste absolument déroutant entraînant son cortège de crimes et délits, ajoutez-y la menace bolchevique, les conditions étaient réunies pour effrayer le peuple conservateur qui voyait désormais tous ses repères, la nation, la famille, le bon sens allemand, s’effondrer.
Stephan Zweig : « D’un coup, la génération d’après-guerre s’émancipait brutalement de toutes les valeurs précédemment établies et tournait le dos à toute tradition (…) et bien entendu, cela déboucha sur de violentes exagérations. (…). Au lieu de voyager comme autrefois avec leurs parents, des enfants de onze et douze ans s’en allaient jusqu’en Italie ou à la mer du nord, en bandes organisées de wandervögel parfaitement instruites en matière de sexualité. Dans les écoles, on constituait, sur le modèle russe, des conseils d’élèves qui surveillaient les professeurs, le plan d’études était aboli, car les enfants ne devaient et ne voulaient apprendre que ce qui leur plaisait.
(…) Chaque mode d’expression de l’existence s’efforçait de s’affirmer d’une manière provocante, radicale et révolutionnaire. (…) La nouvelle peinture déclara périmée tout ce qu’avaient fait Rembrant, Holbein et Vélasquez, et entreprenait les plus folles expériences cubistes et réalistes. Partout on proscrivait l’élément intelligible, la mélodie en musique, la ressemblance dans un portrait, la clarté dans la langue. (…)
La mode, soulignant fortement la nudité, inventait sans cesse de nouvelles absurdités (…) dans tous les domaines s’ouvrait une époque vouée à l’expérimentation la plus téméraire (…) de confortables conseillers privés prussiens donnaient des cours sur Karl Marx, de vieilles ballerines de l’Opéra de la cour dansaient au trois quart nues, avec d’abruptes dislocations (…). »
(…) « Quelle époque sauvage, anarchique, invraisemblable que ces années ou, en Autriche et en Allemagne, tandis que fondait la valeur de la monnaie, toutes les autres valeurs se mettaient à glisser ! Un époque d’extase enthousiaste et de fumisterie confuse, mélange unique d’impatience et de fanatisme ! »
« Tout ce qui était extravagant et incontrôlable connaissait un âge d’or : la théosophie, l’occultisme, le spiritisme, le somnambulisme, l’anthroposophie, la chiromancie, la graphologie, le yoga hindou et le mysticisme paracelsien. On s’arrachait tout ce qui promettait des états d’une intensité dépassant ce qu’on avait connu jusque-là, toutes espèces de stupéfiants, la morphine, la cocaïne et l’héroïne ; au théâtre, l’inceste et le parricide, dans la politique, le communisme et le fascisme étaient les seuls thèmes, extrêmes, qu’on accueilli favorablement ; en revanche, on proscrivait sans appel toute forme de normalité et de mesure. »
FIN DE CITATION
C’est ainsi d’oeuvres comme l’Opéra de quatre sous, de Kurt Weil, mettant en scène l’exploitation du prolétariat et qui se déroulait dans un univers de voleurs et de criminels suscita une grande désapprobation dans de larges milieux conservateurs. Le jazz, à peine débarqué, était jugé par les plus extrémistes comme la plus écœurante trahison des américains contre la musique occidentale, certains allant jusqu’à considérer les méthodes industrielle modernes, Fordisme et Taylorisme, comme une menace pour l’identité historique de l’Allemagne et de ses valeurs. L’influence croisée et délétère de l’américanisme et du bolchevisme appelaient, pour la droite, une renaissance urgente du mode de vie allemand et de ses traditions.
R.J Evans : « La génération née entre le tournant du siècle et le début de la Première Guerre mondiale était une génération de l’inconditionnel, prête à tout. A plus d’un égard, cette génération allait jouer un rôle funeste sous le III° Reich. »
Next: Hygiénisme et antisémitisme populaire
Invité- Invité
Re: Hitler et l'avènement du III° REICH
Hygiène raciale et antisémisme populaire
R.J.Evans :
« S’il existait une réalisation pour laquelle la république de Weimar pouvait prétendre à la loyauté et la gratitude des masses, c’était la création de l’Etat-providence. (…) Certes, l’Allemagne ne manquait pas de dispositifs de protection sociale avant 1914, surtout depuis Bismarck (…) cependant, aucun de ces programmes n’atteignaient les échelons les plus bas de la hiérarchie sociale.
(…) L’édification d’un système d’aide sociale gratuit et complet (…) fut l’une des réalisations de la république de Weimar. »
BV : sauf que l’argent manquait, d’une part, pour faire face à ces programmes très ambitieux.
D’autre part, selon R.J Evans « le gouffre entre le système d’aide sociale véritablement universel (…) et les discriminations, les mesquineries, les indiscrétions et les vexations quotidiennes que les bureaux d’aide faisaient subir à de nombreux demandeurs » ne fit rien pour renforcer la légitimité de la République. »
« Chose plus inquiétante, les services d ‘assurance maladie et d’aide sociale voulurent aborder le dénuement, les comportements déviants et la criminalité par le biais de méthodes rationnelles et scientifiques, afin de les éliminer de la société allemande dans les générations futures (…)»
BV : Encore une fois, nous observons que le régime nazi n’avait donc pas inventé grand-chose, sinon d’en radicaliser l’usage à l’extrême. Si dans les temps anciens l’Inquisition sondait les âmes, les temps modernes de la science éclairée mesurait donc les crânes.
R.J.Evans : « La diffusion des théories de l’hygiène raciale et de la biologie sociale dans les milieux professionnels de la médecine, de la justice et de l’administration pénale et du travail social eut des conséquences concrètes. (…) Le débat sur le sort des malades mentaux, des handicapés, des criminels et des déviants prenait un tour sinistre »
Antisémitisme :
R.J.Evans : « A côté de la propagande d’extrême-droite qui rendait les juifs responsables des catastrophes de 1918-1919 [BV : je reviendrai dans un futur post sur ce point essentiel], on vit apparaître une forme plus populaire d’antisémitisme, qui ciblait surtout les profiteurs et le petit nombre de spéculateurs qui réussirent à s’enrichir rapidement pendant l’inflation. (…) L’arrivée de plus en plus massive d’immigrés juifs indigents, qui fuyaient les violences antisémites et la guerre civile en Russie, fut une nouvelle source de conflit. »
Pour clore momentanément ce chapître sur l’antisémitisme, un témoignage d’un professeur et journaliste juif, converti au Protestantisme par intérêt social et franchement peu concerné par la religion en elle-même. Il s’agit de Victor Klemperer :
Lors des évènements de 1918 :
« Après tout ce que j’ai vu et entendu, je pense que l’Allemagne entière va aller droit dans le mur si ce fatras de conseil d’ouvriers et de soldats, cette dictature de l’absurdité et de l’ignorance, n’est pas balayée rapidement. »
En 1920 :
« Mon penchant pour la droite a beaucoup souffert de l’antisémitisme incessant. Je serais ravi de voir les putschistes devant un peloton d’exécution [BV : Tentative de putsch d’extrême-droite par Kaap en 1920], (…) mais à vrai dire, je n’en éprouve pas non plus pour le gouvernement légitime de Ebert [Social-démocrate] et encore moins pour la gauche radicale. Ils me rebutent tous. »
En 1925, lors de l’élection de Hindenbourg :
« Le fascisme est partout. Les horreurs de la guerre oubliées, la terreur russe pousse l’Europe vers la réaction. »
Next : La genèse d’Adolf Hitler
R.J.Evans :
« S’il existait une réalisation pour laquelle la république de Weimar pouvait prétendre à la loyauté et la gratitude des masses, c’était la création de l’Etat-providence. (…) Certes, l’Allemagne ne manquait pas de dispositifs de protection sociale avant 1914, surtout depuis Bismarck (…) cependant, aucun de ces programmes n’atteignaient les échelons les plus bas de la hiérarchie sociale.
(…) L’édification d’un système d’aide sociale gratuit et complet (…) fut l’une des réalisations de la république de Weimar. »
BV : sauf que l’argent manquait, d’une part, pour faire face à ces programmes très ambitieux.
D’autre part, selon R.J Evans « le gouffre entre le système d’aide sociale véritablement universel (…) et les discriminations, les mesquineries, les indiscrétions et les vexations quotidiennes que les bureaux d’aide faisaient subir à de nombreux demandeurs » ne fit rien pour renforcer la légitimité de la République. »
« Chose plus inquiétante, les services d ‘assurance maladie et d’aide sociale voulurent aborder le dénuement, les comportements déviants et la criminalité par le biais de méthodes rationnelles et scientifiques, afin de les éliminer de la société allemande dans les générations futures (…)»
BV : Encore une fois, nous observons que le régime nazi n’avait donc pas inventé grand-chose, sinon d’en radicaliser l’usage à l’extrême. Si dans les temps anciens l’Inquisition sondait les âmes, les temps modernes de la science éclairée mesurait donc les crânes.
R.J.Evans : « La diffusion des théories de l’hygiène raciale et de la biologie sociale dans les milieux professionnels de la médecine, de la justice et de l’administration pénale et du travail social eut des conséquences concrètes. (…) Le débat sur le sort des malades mentaux, des handicapés, des criminels et des déviants prenait un tour sinistre »
Antisémitisme :
R.J.Evans : « A côté de la propagande d’extrême-droite qui rendait les juifs responsables des catastrophes de 1918-1919 [BV : je reviendrai dans un futur post sur ce point essentiel], on vit apparaître une forme plus populaire d’antisémitisme, qui ciblait surtout les profiteurs et le petit nombre de spéculateurs qui réussirent à s’enrichir rapidement pendant l’inflation. (…) L’arrivée de plus en plus massive d’immigrés juifs indigents, qui fuyaient les violences antisémites et la guerre civile en Russie, fut une nouvelle source de conflit. »
Pour clore momentanément ce chapître sur l’antisémitisme, un témoignage d’un professeur et journaliste juif, converti au Protestantisme par intérêt social et franchement peu concerné par la religion en elle-même. Il s’agit de Victor Klemperer :
Lors des évènements de 1918 :
« Après tout ce que j’ai vu et entendu, je pense que l’Allemagne entière va aller droit dans le mur si ce fatras de conseil d’ouvriers et de soldats, cette dictature de l’absurdité et de l’ignorance, n’est pas balayée rapidement. »
En 1920 :
« Mon penchant pour la droite a beaucoup souffert de l’antisémitisme incessant. Je serais ravi de voir les putschistes devant un peloton d’exécution [BV : Tentative de putsch d’extrême-droite par Kaap en 1920], (…) mais à vrai dire, je n’en éprouve pas non plus pour le gouvernement légitime de Ebert [Social-démocrate] et encore moins pour la gauche radicale. Ils me rebutent tous. »
En 1925, lors de l’élection de Hindenbourg :
« Le fascisme est partout. Les horreurs de la guerre oubliées, la terreur russe pousse l’Europe vers la réaction. »
Next : La genèse d’Adolf Hitler
Invité- Invité
Re: Hitler et l'avènement du III° REICH
Béret vert a écrit:
La genèse d’Adolf Hitler
Depuis le temps qu'on l'attends.
https://www.youtube.com/watch?v=i-AfASFwyoA
Mais je vais peut être un peu vite.
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Assis
Re: Hitler et l'avènement du III° REICH
Le jeune Hitler
Hitler né en 1889 est de nationalité autrichienne. Je ne reviens pas sur son enfance, sa psychologie, son errance, vous en connaissez autant que moi sur le sujet. On se gausse de l’enfant abandonné, on rit de l’artiste raté, on se moque du caporal dans les tranchées.
Cependant il me semble que certains « détails » soient souvent négligés.
A l’époque où Hitler réside à Vienne, avant la Première Guerre mondiale, lorsqu’il il louait une chambre bon marché dans un foyer, la dynastie des Habsbourg règne sur un Empire Austro-Hongrois qui sera finalement démantelé après-guerre. L’Autriche dominait la Hongrie, presque dix fois plus vaste qu’elle, la Bohème, la Moravie, le Tyrol, la Croatie, la Slovénie, Dalmatie, Galicie et Carenthie, je n’ai presque rien oublié.
Et Adolf Hitler, passionné de politique, assistait, quand il n’avait rien d’autre à faire, depuis les galeries publiques aux sessions du parlement autrichien. Là, il observait avec effroi les représentants de nationalités rivales s’invectiver en hurlant chacun dans leur langue, et paralyser presque entièrement les institutions.
Ayez à l’esprit que c’est l’assassinat de l’archi-duc d’Autriche par un Serbe de Bosnie qui déclenchera le premier conflit mondial.
Hitler y conçut probablement son mépris durable pour le système parlementaire et considérait que la monarchie des Habsbourg opprimait la race germanique en la forçant à se mêler à d’autres races et en l’empêchant de s’unir aux Allemands. Ce thème de l’unité de l’Allemagne et de l’Autriche était très partagé par la population. Tant que la monarchie des Habsbourg, quelque peu anachronique perdurait, il était inenvisageable de lier son sort à celle de l’Allemagne, que ce soit celle du Kaiser comme celle de la République.
Charnellement, Hitler était l’incarnation du concept d’identité nationale que défendaient les pangermanistes : par sa nationalité et sa naissance, il n’était pas allemand, mais autrichien.
Il racontera plus tard la joie qu’il éprouva en partant pour Munich, laissant derrière lui ce cosmopolitisme racial bigarré et « répugnant ».
Continuant à vendre ses dessins, il fréquente les cafés et les tavernes de Munich, où l’on parlait de tout, art ou politique, comme c’était de tradition à Vienne autant qu’en Allemagne.
Ce fut le déclenchement de la Première guerre mondiale qui tira Hitler de son existence chaotique. Immédiatement ou presque, il se porte volontaire. En France comme en Allemagne, la jeunesse est prompte à s’embraser. L’ouvrier, le paysan voyaient là une occasion de sortir de son milieu, de troquer son bleu ou son calot pour l’uniforme. Et puis ce serait une affaire de trois semaines, ou trois mois tout au plus...
C’est sur le front français que Hitler gagne son galon de caporal et deux décorations pour bravoure. Gazé, c’est de l’hôpital qu’il apprend la défaite de l’Allemagne. Lui n’avait pas démérité, alors que des soldats allemands se révoltaient en embrassant l’idéologie bolchevique: traumatisé par l’évènement, dans sa quête d’explication, il adopta avidement la légende du « coup de poignard dans le dos ». Il se demanda également si les Juifs, qu’il avait côtoyé à Vienne, capitale bigarrée où ils étaient si nombreux à briller dans le commerce et les Arts, ceux-la même à qui il dût peut-être, estima-t-il, céder sa place à l’Académie des Beaux-arts ou bien ces marchands qui avaient éventuellement refusé de prendre ses tableaux, avaient-ils joué un rôle dans cette affaire ? Adolf Hitler en était aussi convaincu, comme d’autres, et non des moindres comme nous le verrons bientôt.
Hitler né en 1889 est de nationalité autrichienne. Je ne reviens pas sur son enfance, sa psychologie, son errance, vous en connaissez autant que moi sur le sujet. On se gausse de l’enfant abandonné, on rit de l’artiste raté, on se moque du caporal dans les tranchées.
Cependant il me semble que certains « détails » soient souvent négligés.
A l’époque où Hitler réside à Vienne, avant la Première Guerre mondiale, lorsqu’il il louait une chambre bon marché dans un foyer, la dynastie des Habsbourg règne sur un Empire Austro-Hongrois qui sera finalement démantelé après-guerre. L’Autriche dominait la Hongrie, presque dix fois plus vaste qu’elle, la Bohème, la Moravie, le Tyrol, la Croatie, la Slovénie, Dalmatie, Galicie et Carenthie, je n’ai presque rien oublié.
Et Adolf Hitler, passionné de politique, assistait, quand il n’avait rien d’autre à faire, depuis les galeries publiques aux sessions du parlement autrichien. Là, il observait avec effroi les représentants de nationalités rivales s’invectiver en hurlant chacun dans leur langue, et paralyser presque entièrement les institutions.
Ayez à l’esprit que c’est l’assassinat de l’archi-duc d’Autriche par un Serbe de Bosnie qui déclenchera le premier conflit mondial.
Hitler y conçut probablement son mépris durable pour le système parlementaire et considérait que la monarchie des Habsbourg opprimait la race germanique en la forçant à se mêler à d’autres races et en l’empêchant de s’unir aux Allemands. Ce thème de l’unité de l’Allemagne et de l’Autriche était très partagé par la population. Tant que la monarchie des Habsbourg, quelque peu anachronique perdurait, il était inenvisageable de lier son sort à celle de l’Allemagne, que ce soit celle du Kaiser comme celle de la République.
Charnellement, Hitler était l’incarnation du concept d’identité nationale que défendaient les pangermanistes : par sa nationalité et sa naissance, il n’était pas allemand, mais autrichien.
Il racontera plus tard la joie qu’il éprouva en partant pour Munich, laissant derrière lui ce cosmopolitisme racial bigarré et « répugnant ».
Continuant à vendre ses dessins, il fréquente les cafés et les tavernes de Munich, où l’on parlait de tout, art ou politique, comme c’était de tradition à Vienne autant qu’en Allemagne.
Ce fut le déclenchement de la Première guerre mondiale qui tira Hitler de son existence chaotique. Immédiatement ou presque, il se porte volontaire. En France comme en Allemagne, la jeunesse est prompte à s’embraser. L’ouvrier, le paysan voyaient là une occasion de sortir de son milieu, de troquer son bleu ou son calot pour l’uniforme. Et puis ce serait une affaire de trois semaines, ou trois mois tout au plus...
C’est sur le front français que Hitler gagne son galon de caporal et deux décorations pour bravoure. Gazé, c’est de l’hôpital qu’il apprend la défaite de l’Allemagne. Lui n’avait pas démérité, alors que des soldats allemands se révoltaient en embrassant l’idéologie bolchevique: traumatisé par l’évènement, dans sa quête d’explication, il adopta avidement la légende du « coup de poignard dans le dos ». Il se demanda également si les Juifs, qu’il avait côtoyé à Vienne, capitale bigarrée où ils étaient si nombreux à briller dans le commerce et les Arts, ceux-la même à qui il dût peut-être, estima-t-il, céder sa place à l’Académie des Beaux-arts ou bien ces marchands qui avaient éventuellement refusé de prendre ses tableaux, avaient-ils joué un rôle dans cette affaire ? Adolf Hitler en était aussi convaincu, comme d’autres, et non des moindres comme nous le verrons bientôt.
Invité- Invité
Re: Hitler et l'avènement du III° REICH
Béret vert a écrit:Le jeune Hitler
Hitler né en 1889 est de nationalité autrichienne. Je ne reviens pas sur son enfance, sa psychologie, son errance, vous en connaissez autant que moi sur le sujet. On se gausse de l’enfant abandonné, on rit de l’artiste raté, on se moque du caporal dans les tranchées.
- Spoiler:
Cependant il me semble que certains « détails » soient souvent négligés.
A l’époque où Hitler réside à Vienne, avant la Première Guerre mondiale, lorsqu’il il louait une chambre bon marché dans un foyer, la dynastie des Habsbourg règne sur un Empire Austro-Hongrois qui sera finalement démantelé après-guerre. L’Autriche dominait la Hongrie, presque dix fois plus vaste qu’elle, la Bohème, la Moravie, le Tyrol, la Croatie, la Slovénie, Dalmatie, Galicie et Carenthie, je n’ai presque rien oublié.
Et Adolf Hitler, passionné de politique, assistait, quand il n’avait rien d’autre à faire, depuis les galeries publiques aux sessions du parlement autrichien. Là, il observait avec effroi les représentants de nationalités rivales s’invectiver en hurlant chacun dans leur langue, et paralyser presque entièrement les institutions.
Ayez à l’esprit que c’est l’assassinat de l’archi-duc d’Autriche par un Serbe de Bosnie qui déclenchera le premier conflit mondial.
Hitler y conçut probablement son mépris durable pour le système parlementaire et considérait que la monarchie des Habsbourg opprimait la race germanique en la forçant à se mêler à d’autres races et en l’empêchant de s’unir aux Allemands. Ce thème de l’unité de l’Allemagne et de l’Autriche était très partagé par la population. Tant que la monarchie des Habsbourg, quelque peu anachronique perdurait, il était inenvisageable de lier son sort à celle de l’Allemagne, que ce soit celle du Kaiser comme celle de la République.
Charnellement, Hitler était l’incarnation du concept d’identité nationale que défendaient les pangermanistes : par sa nationalité et sa naissance, il n’était pas allemand, mais autrichien.
Il racontera plus tard la joie qu’il éprouva en partant pour Munich, laissant derrière lui ce cosmopolitisme racial bigarré et « répugnant ».
Continuant à vendre ses dessins, il fréquente les cafés et les tavernes de Munich, où l’on parlait de tout, art ou politique, comme c’était de tradition à Vienne autant qu’en Allemagne.
Ce fut le déclenchement de la Première guerre mondiale qui tira Hitler de son existence chaotique. Immédiatement ou presque, il se porte volontaire. En France comme en Allemagne, la jeunesse est prompte à s’embraser. L’ouvrier, le paysan voyaient là une occasion de sortir de son milieu, de troquer son bleu ou son calot pour l’uniforme. Et puis ce serait une affaire de trois semaines, ou trois mois tout au plus...
C’est sur le front français que Hitler gagne son galon de caporal et deux décorations pour bravoure. Gazé, c’est de l’hôpital qu’il apprend la défaite de l’Allemagne. Lui n’avait pas démérité, alors que des soldats allemands se révoltaient en embrassant l’idéologie bolchevique: traumatisé par l’évènement, dans sa quête d’explication, il adopta avidement la légende du « coup de poignard dans le dos ». Il se demanda également si les Juifs, qu’il avait côtoyé à Vienne, capitale bigarrée où ils étaient si nombreux à briller dans le commerce et les Arts, ceux-la même à qui il dût peut-être, estima-t-il, céder sa place à l’Académie des Beaux-arts ou bien ces marchands qui avaient éventuellement refusé de prendre ses tableaux, avaient-ils joué un rôle dans cette affaire ? Adolf Hitler en était aussi convaincu, comme d’autres, et non des moindres comme nous le verrons bientôt.
il a été "élevé" par ses 2 parents, non ?
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Re: Hitler et l'avènement du III° REICH
Oui, abandonné n'est pas approprié. Son père est décédé alors qu'il avait 13 ou 14 ans, sa mère quand il en avait 18. A 18 ans, il part pour Vienne et s'isole.
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Re: Hitler et l'avènement du III° REICH
Béret vert a écrit:Oui, abandonné n'est pas approprié. Son père est décédé alors qu'il avait 13 ou 14 ans, sa mère quand il en avait 18. A 18 ans, il part pour Vienne et s'isole.
Hitler et le sentiment humain
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Re: Hitler et l'avènement du III° REICH
Le rôle clé de l’AUTRICHE
Une carence supplémentaire de la télévision d’État et des tycoon dans leurs documentaires sur la montée du nazisme est de négliger l’impact auprès de la population allemande qu’eut la terreur rouge en Union soviétique, de passer un peu rapidement à côté du fait que Hitler est Autrichien et d’en faire presque un Allemand ; une myopie qui, il est assez comique de le constater, vient justifier à posteriori le pangermanisme de Hitler.
Aujourd’hui, dans l’esprit populaire, la première guerre mondiale a été déclenché par « l’attentat de Sarajevo » commis par un Serbe contre un archi-duc autrichien en visite. C’est en général ce qu’ont retenu les élèves à la fin de de leur cursus. De là, par l’enchaînement des alliances, le continent a pris feu.
Or, c’est l’héritier même du Saint Empire germanique millénaire devenu empire Austro-hongrois qui a été assassiné. Cet empire qui avait vu, suite aux conquêtes napoléoniennes, son unité scindée, avec notamment la création de la Confédération du Rhin isolant l’Autriche de l’Allemagne.
Pour Adolf Hitler et les pangermanistes, la dynastie régnante en Autriche est par conséquent l’obstacle institutionnel qui empêche de ressouder l’Autriche avec l’Allemagne. Ce qui est décrit comme une curiosité voire une absurdité, l’engagement de Hitler dans l’armée allemande et non Autrichienne, est en fait un acte mûrement réfléchi.
L’autre versant est que l’Autriche était liée à une constellation de nations, Bosnie, Slovénie, Carinthie, etc. essentiellement peuplées de Slaves au sein de l’Empire Austro-hongrois . Le coeur autrichien de l’empire souffrait non seulement de la faiblesse de son étendue mais également de son poids relativement faible dans l’économie, comparé à la Slovénie par exemple.
Quand le Traité de Paris, plus exactement le Traité de Saint- Germain- en- Laye qui le suivit, trancha l’empire Austro-hongrois afin de créer des aires politiques sensées correspondre aux nations, selon le principe de l’autonomie des peuples et de la démocratie, il est apparu pour nombre d’Autrichiens que le rattachement à l’Allemagne deviendrait l’unique salut.
« Cette Autriche qui, sur la carte de l’Europe, n’était plus qu’une lueur crépusculaire et comme une ombre grise, incertaine et sans vie de l’ancienne monarchie impériale. Les Tchèques, les Polonais, les Italiens, les Slovènes lui avaient arraché leurs territoires ; ce qui en restait était un tronc mutilé et saignant de toutes ses veines.
Des six ou sept millions que l’on contraignit à se déclarer « Autrichiens-Allemands », la capitale rassembla à elle seule deux millions d’êtres affamés et grelottants de froid. Les fabriques qui avaient autrefois enrichi le pays se trouvaient à présent en territoire étranger (…) on avait pris son or à la Banque centrale, tout en lui imposant cependant la charge gigantesque de l’emprunt de guerre. (…)
Tous les partis le proclamaient d’une seule voix, les socialistes, les cléricaux, les nationaux, [ce pays] ne voulait absolument pas vivre indépendant.
Pour la première fois dans l’Histoire, à ma connaissance, se produisit ce fait paradoxal qu’on contraignit un pays à une indépendance qu’il déclinait lui-même avec acharnement.
L’Autriche souhaitait être réunie ou bien à l’Allemagne qui lui était apparentée, ou bien aux Etats voisins comme par le passé, mais elle ne désirait nullement, mutilée comme elle l’était, mener une existence humiliée de mendiante.
Les Etats voisins, en revanche, ne voulaient plus d’une alliance économique avec cette Autriche, soit qu’ils la jugeassent trop pauvre, soit qu’ils craignaient un retour des Habsbourg.
D’autre part, les Alliés s’opposaient à l’union avec l’Allemagne, afin de ne pas renforcer cette Allemagne vaincue.
Ainsi l’on décréta : la république d’Autriche allemande doit subsister. Fait unique dans l’Histoire, à un pays qui ne voulait pas exister, on commandait : « Tu dois exister ! ».
Stephan Zweig, « Le monde d’hier ». 1941
Adolf Hitler trouva dans l’acharnement des Alliés, Anglais, Américains, Français et Russes à punir l’Allemagne et l’Autriche, de quoi alimenter sa paranoïa.
La question qui vient alors à l’esprit est : pourquoi la haine de Hitler se focalisa-t-elle aussi violemment sur les Juifs ?
Une carence supplémentaire de la télévision d’État et des tycoon dans leurs documentaires sur la montée du nazisme est de négliger l’impact auprès de la population allemande qu’eut la terreur rouge en Union soviétique, de passer un peu rapidement à côté du fait que Hitler est Autrichien et d’en faire presque un Allemand ; une myopie qui, il est assez comique de le constater, vient justifier à posteriori le pangermanisme de Hitler.
Aujourd’hui, dans l’esprit populaire, la première guerre mondiale a été déclenché par « l’attentat de Sarajevo » commis par un Serbe contre un archi-duc autrichien en visite. C’est en général ce qu’ont retenu les élèves à la fin de de leur cursus. De là, par l’enchaînement des alliances, le continent a pris feu.
Or, c’est l’héritier même du Saint Empire germanique millénaire devenu empire Austro-hongrois qui a été assassiné. Cet empire qui avait vu, suite aux conquêtes napoléoniennes, son unité scindée, avec notamment la création de la Confédération du Rhin isolant l’Autriche de l’Allemagne.
Pour Adolf Hitler et les pangermanistes, la dynastie régnante en Autriche est par conséquent l’obstacle institutionnel qui empêche de ressouder l’Autriche avec l’Allemagne. Ce qui est décrit comme une curiosité voire une absurdité, l’engagement de Hitler dans l’armée allemande et non Autrichienne, est en fait un acte mûrement réfléchi.
L’autre versant est que l’Autriche était liée à une constellation de nations, Bosnie, Slovénie, Carinthie, etc. essentiellement peuplées de Slaves au sein de l’Empire Austro-hongrois . Le coeur autrichien de l’empire souffrait non seulement de la faiblesse de son étendue mais également de son poids relativement faible dans l’économie, comparé à la Slovénie par exemple.
Quand le Traité de Paris, plus exactement le Traité de Saint- Germain- en- Laye qui le suivit, trancha l’empire Austro-hongrois afin de créer des aires politiques sensées correspondre aux nations, selon le principe de l’autonomie des peuples et de la démocratie, il est apparu pour nombre d’Autrichiens que le rattachement à l’Allemagne deviendrait l’unique salut.
« Cette Autriche qui, sur la carte de l’Europe, n’était plus qu’une lueur crépusculaire et comme une ombre grise, incertaine et sans vie de l’ancienne monarchie impériale. Les Tchèques, les Polonais, les Italiens, les Slovènes lui avaient arraché leurs territoires ; ce qui en restait était un tronc mutilé et saignant de toutes ses veines.
Des six ou sept millions que l’on contraignit à se déclarer « Autrichiens-Allemands », la capitale rassembla à elle seule deux millions d’êtres affamés et grelottants de froid. Les fabriques qui avaient autrefois enrichi le pays se trouvaient à présent en territoire étranger (…) on avait pris son or à la Banque centrale, tout en lui imposant cependant la charge gigantesque de l’emprunt de guerre. (…)
Tous les partis le proclamaient d’une seule voix, les socialistes, les cléricaux, les nationaux, [ce pays] ne voulait absolument pas vivre indépendant.
Pour la première fois dans l’Histoire, à ma connaissance, se produisit ce fait paradoxal qu’on contraignit un pays à une indépendance qu’il déclinait lui-même avec acharnement.
L’Autriche souhaitait être réunie ou bien à l’Allemagne qui lui était apparentée, ou bien aux Etats voisins comme par le passé, mais elle ne désirait nullement, mutilée comme elle l’était, mener une existence humiliée de mendiante.
Les Etats voisins, en revanche, ne voulaient plus d’une alliance économique avec cette Autriche, soit qu’ils la jugeassent trop pauvre, soit qu’ils craignaient un retour des Habsbourg.
D’autre part, les Alliés s’opposaient à l’union avec l’Allemagne, afin de ne pas renforcer cette Allemagne vaincue.
Ainsi l’on décréta : la république d’Autriche allemande doit subsister. Fait unique dans l’Histoire, à un pays qui ne voulait pas exister, on commandait : « Tu dois exister ! ».
Stephan Zweig, « Le monde d’hier ». 1941
Adolf Hitler trouva dans l’acharnement des Alliés, Anglais, Américains, Français et Russes à punir l’Allemagne et l’Autriche, de quoi alimenter sa paranoïa.
La question qui vient alors à l’esprit est : pourquoi la haine de Hitler se focalisa-t-elle aussi violemment sur les Juifs ?
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Re: Hitler et l'avènement du III° REICH
Bon, me revoilà. J’ai bossé un peu sur la suite. Je cale encore un peu beaucoup sur la crise de 1929, il y a tellement d’avis sur le sujet et je n’ai pas de bouquins spécifiquement là-dessus !
Les Juifs sont partout (à ce qu’il paraît)
Les Juifs sont partout, enfin c’est ce qu’on entend, à tel point qu’on les voit même là où ils ne sont pas. Pour beaucoup de gens imaginatifs, le comédien Charlie Chaplin, réalisateur en 1941 du fameux film antinazi « Le dictateur » est juif, alors qu’il ne l’est pas. D’autres, moins nombreux cependant, s’interrogent encore sur une possible ascendance juive d’Adolf Hitler. Laissons-les à leurs fantasmes. Reste que les Juifs sont effectivement presque partout, puisqu’on les retrouve, quand on leur en laisse la possibilité, à peu près dans tous les recoins où fleurissent la liberté et le commerce. Enfin, il y a ceux pour qui la moindre critique des Juifs relève de l’antisémitisme, que la Shoah a rendu pour certains, intouchables : je n’en fait pas partie. C’est donc avec une certaine dose d’inconscience que je m’attelle à un exercice qui me semble inévitable dans un topic sur le nazisme, avec de petits et de gros chapitres, en commençant par celui qui fâche le plus, le banquier emblématique.
Résumons :
Dans un premier temps, je m’attarderai sur le rôle des banquiers juifs durant la guerre 1914-1918.
Dans un deuxième chapitre, il s’agira d’un point rapide sur la présence et le rôle économique des juifs, principalement en Europe dans l’entre-deux guerres, histoire de poser quelques balises. J’essaierai d’être bref.
Dans le suivant, le moment sera venu d’aborder ce que je crois savoir de l’éthique juive plus quelques trucs rigolos.
Dans le quatrième, leur rôle assez méconnu dans la révolution bolchevique. Vous savez, la fameuse « menace judéo-bolchévique ». Dés que vous prononcez cette expression, vous passez pour un nazi. On verra ce qu’il en est.
Muni de ces pré-requis, dans le cinquième et le sixième, j’évoquerai l’ascension de Hitler jusqu’à la prise de pouvoir, en 1933, en insistant sur la crise mondiale de 1929. Je crois que, au lieu de rédiger un pensum, je vais essayer de trouver des anecdotes intéressantes. Pour le pensum, voir le très bon livre de Evans déjà cité à maintes reprises.
Si je n’ai pas changé d’avis d’ici-là, parce que je ne suis pas entièrement satisfait de mon plan..
Enfin le septième jour, je me reposerai comme le demande la Bible.
Les Juifs sont partout (à ce qu’il paraît)
Les Juifs sont partout, enfin c’est ce qu’on entend, à tel point qu’on les voit même là où ils ne sont pas. Pour beaucoup de gens imaginatifs, le comédien Charlie Chaplin, réalisateur en 1941 du fameux film antinazi « Le dictateur » est juif, alors qu’il ne l’est pas. D’autres, moins nombreux cependant, s’interrogent encore sur une possible ascendance juive d’Adolf Hitler. Laissons-les à leurs fantasmes. Reste que les Juifs sont effectivement presque partout, puisqu’on les retrouve, quand on leur en laisse la possibilité, à peu près dans tous les recoins où fleurissent la liberté et le commerce. Enfin, il y a ceux pour qui la moindre critique des Juifs relève de l’antisémitisme, que la Shoah a rendu pour certains, intouchables : je n’en fait pas partie. C’est donc avec une certaine dose d’inconscience que je m’attelle à un exercice qui me semble inévitable dans un topic sur le nazisme, avec de petits et de gros chapitres, en commençant par celui qui fâche le plus, le banquier emblématique.
Résumons :
Dans un premier temps, je m’attarderai sur le rôle des banquiers juifs durant la guerre 1914-1918.
Dans un deuxième chapitre, il s’agira d’un point rapide sur la présence et le rôle économique des juifs, principalement en Europe dans l’entre-deux guerres, histoire de poser quelques balises. J’essaierai d’être bref.
Dans le suivant, le moment sera venu d’aborder ce que je crois savoir de l’éthique juive plus quelques trucs rigolos.
Dans le quatrième, leur rôle assez méconnu dans la révolution bolchevique. Vous savez, la fameuse « menace judéo-bolchévique ». Dés que vous prononcez cette expression, vous passez pour un nazi. On verra ce qu’il en est.
Muni de ces pré-requis, dans le cinquième et le sixième, j’évoquerai l’ascension de Hitler jusqu’à la prise de pouvoir, en 1933, en insistant sur la crise mondiale de 1929. Je crois que, au lieu de rédiger un pensum, je vais essayer de trouver des anecdotes intéressantes. Pour le pensum, voir le très bon livre de Evans déjà cité à maintes reprises.
Si je n’ai pas changé d’avis d’ici-là, parce que je ne suis pas entièrement satisfait de mon plan..
Enfin le septième jour, je me reposerai comme le demande la Bible.
Invité- Invité
Re: Hitler et l'avènement du III° REICH
1 LE NERF DE LA GUERRE
C’est la guerre, celle de 14, et le nerf de la guerre est l’argent. Depuis que l’on ne galope plus pieds nus en lançant une sagaie sur le clan voisin, l’argent a pris une place considérable dans les conflits. Pendant la guerre de cent ans, le Roi d’Angleterre n’aurait peut-être pas renoncé s’il en avait eu les moyens financiers. En voulant étendre le Royaume de France, Louis XIV a mis à mal les finances de son pays.
Avec la révolution industrielle, le rôle de l’argent devient central et les banques sont plus que jamais incontournables pour le financement de l’industrie de guerre. Les gouvernements leur font appel pour les programmes militaires, l’achat des matières premières qui font tourner les usines d’armement. L’Allemagne dispose de l’industrie la plus forte : au tournant du siècle elle a dépassé l’Angleterre.
Les gouvernements émettent généralement des bons, c’est-à-dire des emprunts, par l’entremise des banques qui apportent leur garantie à ceux qui les souscrivent en plus de financer l’industrie.
En Allemagne, un des plus grands banquiers est juif, il s’appelle Max Warburg. En France, c’est Rothschild. Chacun finance l’effort de guerre de son pays, comme le font les grandes banques de manière générale. Même les banquiers juifs américains y vont de leur poche, business is business, mais ils sont divisés. Les uns soutiennent le camp franco-britannique, d’autres l’Allemagne, c’est le cas de Otto Kahn. Après de nombreuses polémiques, les banquiers juifs américains se rallieront tous à la cause des Alliés.
En avril 1917, les Etats-Unis entrent à leur tour en guerre. Depuis longtemps ils fournissaient un soutien à l’Angleterre et ils avaient tellement prêté d’argent au Royaume-Uni qu’ils craignaient peut-être de ne pas être remboursé en cas de défaite ? Parmi d’autres considérations, vraisemblablement.
En sous-main, le financier Otto Kahn profite de ses réseaux et pousse les pays neutres à refuser de prêter plus longtemps de l’argent aux Allemands. La légende dit que le Kaiser aurait déclaré :
« Il est plus important d’éliminer Otto Kahn que le président des Etats-Unis ou le général Persching ».
Quoiqu’il en soit, au milieu de l’année 1917 le gouvernement allemand ne peut plus faire face à ses dettes de guerre. Il décide alors de forcer la banque centrale à actionner la planche à billets. Le banquier Max Warburg, proche du Kaiser et fort avisé des conséquences inflationnistes de cette décision lui aurait suggéré fort diplomatiquement de tenter de lancer de nouveaux emprunts auprès de pays neutres en échange de promesses d’abandons territoriaux. Concrètement cela n’avait de sens que dans le cadre d’une paix négocié. Etait-ce une façon subtile de faire admettre au Kaiser qu’il était temps d’arrêter les frais ?
Alors qu’un million de soldats américains se battent sur le sol français, le financier Otto Kahn, l’organisateur du blocus financier de l’Allemagne est reçu en France comme un héros.
A Berlin, la déroute s’accélère. En novembre, le Kaiser Guillaume II abdique et part en exil aux Pays-Bas. Déjà affaibli, l’internationale des banquiers lui a porté le coup de grâce.
Quelles conclusions pouvons-nous en tirer ?
Premièrement, on ne fait pas la guerre sans en avoir les moyens financiers, en particulier dans le cadre d’une guerre longue. On peut augmenter les impôts des citoyens, émettre des emprunts qui seront remboursés avec de la monnaie de singe comme ce fut le cas en France et en Allemagne, faire appel au système bancaire, vendre son or, mais tout ceci a deux inconvénients : l’inflation et son corollaire, même dans le cas d’une monnaie adossée à l’or, la chute de la devise. Par ailleurs, l’autre inconvénient de drainer vers un secteur improductif des sommes qui auraient été mieux utilisées ailleurs. C’est ce qu’on appelle « le salaire de la destruction », dont Hitler abusera ad nauséum.
Deuxièmement, concernant les banquiers juifs, c’est la difficulté pour eux à se situer, et l’obligation à un moment donné de trancher. Financer les belligérants n’est pas soutenable moralement, il faut prendre position. Que faire quand vous êtes un banquier à Berlin, que votre propre frère soutient New-York, votre beau-frère, Londres ou Paris et que votre enfant est sous les drapeaux ? Vous ne restez pas chez vous à stocker les boîtes de conserve en attendant que ça se passe et vous prenez vos responsabilités. En effet imaginez vous le dilemme : Max Warburg n’est-il pas le frère de Paul Warburg, parti aux Etats-Unis en 1902 et fondateur de la... FED ?
Si en 1917 votre penchant va vers la démocratie, vous jugerez probablement qu’il vaut mieux soutenir une coalition de pays démocratiques qu’une Allemagne sous la férule d’un Kaiser, même si les torts sont partagés.
C’est la guerre, celle de 14, et le nerf de la guerre est l’argent. Depuis que l’on ne galope plus pieds nus en lançant une sagaie sur le clan voisin, l’argent a pris une place considérable dans les conflits. Pendant la guerre de cent ans, le Roi d’Angleterre n’aurait peut-être pas renoncé s’il en avait eu les moyens financiers. En voulant étendre le Royaume de France, Louis XIV a mis à mal les finances de son pays.
Avec la révolution industrielle, le rôle de l’argent devient central et les banques sont plus que jamais incontournables pour le financement de l’industrie de guerre. Les gouvernements leur font appel pour les programmes militaires, l’achat des matières premières qui font tourner les usines d’armement. L’Allemagne dispose de l’industrie la plus forte : au tournant du siècle elle a dépassé l’Angleterre.
Les gouvernements émettent généralement des bons, c’est-à-dire des emprunts, par l’entremise des banques qui apportent leur garantie à ceux qui les souscrivent en plus de financer l’industrie.
En Allemagne, un des plus grands banquiers est juif, il s’appelle Max Warburg. En France, c’est Rothschild. Chacun finance l’effort de guerre de son pays, comme le font les grandes banques de manière générale. Même les banquiers juifs américains y vont de leur poche, business is business, mais ils sont divisés. Les uns soutiennent le camp franco-britannique, d’autres l’Allemagne, c’est le cas de Otto Kahn. Après de nombreuses polémiques, les banquiers juifs américains se rallieront tous à la cause des Alliés.
En avril 1917, les Etats-Unis entrent à leur tour en guerre. Depuis longtemps ils fournissaient un soutien à l’Angleterre et ils avaient tellement prêté d’argent au Royaume-Uni qu’ils craignaient peut-être de ne pas être remboursé en cas de défaite ? Parmi d’autres considérations, vraisemblablement.
En sous-main, le financier Otto Kahn profite de ses réseaux et pousse les pays neutres à refuser de prêter plus longtemps de l’argent aux Allemands. La légende dit que le Kaiser aurait déclaré :
« Il est plus important d’éliminer Otto Kahn que le président des Etats-Unis ou le général Persching ».
Quoiqu’il en soit, au milieu de l’année 1917 le gouvernement allemand ne peut plus faire face à ses dettes de guerre. Il décide alors de forcer la banque centrale à actionner la planche à billets. Le banquier Max Warburg, proche du Kaiser et fort avisé des conséquences inflationnistes de cette décision lui aurait suggéré fort diplomatiquement de tenter de lancer de nouveaux emprunts auprès de pays neutres en échange de promesses d’abandons territoriaux. Concrètement cela n’avait de sens que dans le cadre d’une paix négocié. Etait-ce une façon subtile de faire admettre au Kaiser qu’il était temps d’arrêter les frais ?
Alors qu’un million de soldats américains se battent sur le sol français, le financier Otto Kahn, l’organisateur du blocus financier de l’Allemagne est reçu en France comme un héros.
A Berlin, la déroute s’accélère. En novembre, le Kaiser Guillaume II abdique et part en exil aux Pays-Bas. Déjà affaibli, l’internationale des banquiers lui a porté le coup de grâce.
Quelles conclusions pouvons-nous en tirer ?
Premièrement, on ne fait pas la guerre sans en avoir les moyens financiers, en particulier dans le cadre d’une guerre longue. On peut augmenter les impôts des citoyens, émettre des emprunts qui seront remboursés avec de la monnaie de singe comme ce fut le cas en France et en Allemagne, faire appel au système bancaire, vendre son or, mais tout ceci a deux inconvénients : l’inflation et son corollaire, même dans le cas d’une monnaie adossée à l’or, la chute de la devise. Par ailleurs, l’autre inconvénient de drainer vers un secteur improductif des sommes qui auraient été mieux utilisées ailleurs. C’est ce qu’on appelle « le salaire de la destruction », dont Hitler abusera ad nauséum.
Deuxièmement, concernant les banquiers juifs, c’est la difficulté pour eux à se situer, et l’obligation à un moment donné de trancher. Financer les belligérants n’est pas soutenable moralement, il faut prendre position. Que faire quand vous êtes un banquier à Berlin, que votre propre frère soutient New-York, votre beau-frère, Londres ou Paris et que votre enfant est sous les drapeaux ? Vous ne restez pas chez vous à stocker les boîtes de conserve en attendant que ça se passe et vous prenez vos responsabilités. En effet imaginez vous le dilemme : Max Warburg n’est-il pas le frère de Paul Warburg, parti aux Etats-Unis en 1902 et fondateur de la... FED ?
Si en 1917 votre penchant va vers la démocratie, vous jugerez probablement qu’il vaut mieux soutenir une coalition de pays démocratiques qu’une Allemagne sous la férule d’un Kaiser, même si les torts sont partagés.
Invité- Invité
Re: Hitler et l'avènement du III° REICH
SUITE du NERF DE LA GUERRE
Nous avons vu dans la note précédente le rôle joué par le monde bancaire dans le premier conflit mondial et la chute de l’Allemagne.
Nous allons voir comment nous sommes plus que jamais devenus dépendant des banques.
Durant la décennie 60, en France, le général de Gaulle présidait au destin du pays et était très attaché à son indépendance, militaire et monétaire. Interprétant certaines leçons des grands conflits précédents, auxquels il avait participé, il déclara en 1965 :
« Nous tenons donc pour nécessaire que les échanges internationaux s’établissent, comme c’était le cas avant les grands malheurs du monde, sur une base monétaire indiscutable et qui ne porte la marque d’aucun pays en particulier.
Quelle base ? En vérité, on ne voit pas qu’à cet égard il puisse y avoir de critère, d’étalon, autres que l’or. »
De Gaulle s’appuyait sur des considérations économiques : le « Gold exchange standard » dont bénéficiaient les Américains leur permettait -déjà- d’exporter des dollars et en quelque sorte de vivre à crédit. Le plus incroyable est qu’à partir de 1971, quand les USA ont abandonné l’adossement de leur monnaie à l’or, c’est-à-dire quand ils n’ont plus assuré la convertibilité de leur monnaie dollar en métal précieux, le dollar est demeuré la monnaie de référence et de paiement internationaux, malgré les fluctuations assez fortes intervenues par la suite.
Mais dans le fond, ce à quoi était attaché de Gaulle, c’était l’indépendance du pays vis-à-vis des banques, et donc il souhaitait, considérant que les « six » européens possédent en 1965 autant d’or que les Américains, que « la loi suprême, la règle d’or – c’est bien le cas de le dire – qu’il faut remettre en vigueur et en honneur dans les relations économiques internationales, c’est l’obligation d’équilibrer, d’une zone monétaire à l’autre, par rentrées et sorties effectives de métal précieux, la balance des paiements résultant de leurs échanges. »
De Gaulle ne fut jamais entendu. Il appartenait peut-être au monde ancien, et l’or est considéré par les économistes comme une relique barbare.
Son successeur, le banquier Pompidou passait à l’époque pour un moderne et un réformateur. Ses conceptions étaient à l’opposé du Général dans le domaine financier. Il oeuvra conjointement avec d’autres pays pour favoriser un modèle plus indépendant du dollar, en favorisant l’émission par le FMI de Droits de tirage spéciaux, qui ont l’avantage par rapport à l’étalon-or de faciliter le crédit, et par conséquent l’essor économique.
Je n’irai pas plus loin dans cet univers complexe de la finance et de l’économie où je risquerais de m’égarer. Bornons-nous à constater l’ampleur du crédit aujourd’hui, qui dépasse tout ce que nous avons connu auparavant. Si le crédit vivifie l’économie mondiale, il inquiète ceux qui constatent la dépendance qu’il crée, notamment vis-à-vis des banques.
Aujourd’hui, la monnaie est « assise » sur la dette et totalement décorrélé de l’or. Pour faire simple, une émission de dette se traduit par une émission de monnaie équivalente. Tout va bien tant que la dette contractée peut être remboursée. Ce sont les banques centrales qui gèrent aujourd’hui les grands équilibres financiers avec les taux, et en cas de difficulté, comme avec la crise des subprimes, en émettant de la monnaie et du crédit à partir du néant. Les banques privées, « too big to fail », servent d’intermédiaire avec… vous et moi, producteurs et consommateurs.
On va dire simplement que le monétarisme et le Keynésianisme sont les deux instruments macro-économiques dont se servent les dirigeants, l’étalon-or étant depuis longtemps relégué aux oubliettes. Des indicateurs, tel l’inflation servent à ajuster le tir. Trop d’inflation on resserre le crédit, pas assez on injecte de la monnaie, en gros.
Nul n’est besoin d’être un expert pour faire le constat de l’emprise de la finance sur l’économie. Par ailleurs, il apparaît que plus on se situe près du robinet d’où afflue la monnaie, plus le pouvoir est grand. Mais c’est pour le bien de l’économie, le bien de tous, sauf que certains sont plus égaux que d’autres, mais cela n’a-t-il pas été toujours le cas, même au temps de l’or, quand les rois manipulaient la monnaie qu’ils émettaient ?
Plus prosaïquement, le pouvoir financier s’est immiscé de plus en plus dans le pouvoir politique. Puisque les gouvernements ont de moins en moins la faculté d’orienter l’économie et la circulation de la monnaie, tâche désormais déléguée aux banques, ces dernières, pour s’assurer que le système dont elles tirent un profit maximum (et dont ils estiment sincèrement qu’il est le meilleur, ou plutôt le plus efficace) se sont dit qu’en ayant un contrôle sur les media, ils assureraient la sécurité et la pérennité du système.
D’une manière moins visible, le fait que les gouvernements ont tendance à dépenser plus d’argent qu’ils n’en ont les rend plus que jamais tributaires de leurs dettes. Les déficits qu’ils accumulent joyeusement et pour de nobles causes soyons-en sûr, les rendent à tout jamais tributaires de leurs créanciers. Ainsi la paix dans le monde est-elle assurée : voudriez-vous faire la guerre que vous seriez rapidement épuisé, endetté comme vous l’êtes avant d’avoir tiré un seul coup de canon.
Mais voilà, qui possède l’argent, il n’y a qu’une chose à laquelle il puisse aspirer encore: au pouvoir.
Vous connaissez les sommes astronomiques dont il faut disposer aux USA pour mener à bien une campagne électorale. En France, où le financement des élections est encadré, la meilleure arme pour faire la différence est assurément d’avoir les media dans sa poche. Inutile de vous faire un dessin : C’est un banquier que les Français ont élu, inconnu deux ans plus tôt mais bénéficiant d’une incroyable couverture médiatique. Media qui ont également servi à précipiter la chute de François Fillon, le seul homme capable de concurrencer Macron avec des chances de réussite. Il s’en est fallu d’un ou deux petits scandales, un poste d’assistante parlementaire et quelques complets veston pour faire tomber l’ombrageux et s’en débarrasser de manière définitive. Ironie de l’Histoire, le malheureux va terminer sa course dans un obscur poste au sein du monde financier, un peu comme un souverain carolingien, qui pour s’en débarrasser envoie son frère dans un monastère après l’avoir fait tondre.
Maintenant vous vous demandez peut-être pourquoi je me suis installé devant mon clavier d’ordinateur, ce samedi soir, pour écrire cette digression sur le monde contemporain ? Afin d’introduire le chapitre suivant, sur l’éthique juive du capitalisme et le rôle de l’argent.
Nous avons vu dans la note précédente le rôle joué par le monde bancaire dans le premier conflit mondial et la chute de l’Allemagne.
Nous allons voir comment nous sommes plus que jamais devenus dépendant des banques.
Durant la décennie 60, en France, le général de Gaulle présidait au destin du pays et était très attaché à son indépendance, militaire et monétaire. Interprétant certaines leçons des grands conflits précédents, auxquels il avait participé, il déclara en 1965 :
« Nous tenons donc pour nécessaire que les échanges internationaux s’établissent, comme c’était le cas avant les grands malheurs du monde, sur une base monétaire indiscutable et qui ne porte la marque d’aucun pays en particulier.
Quelle base ? En vérité, on ne voit pas qu’à cet égard il puisse y avoir de critère, d’étalon, autres que l’or. »
De Gaulle s’appuyait sur des considérations économiques : le « Gold exchange standard » dont bénéficiaient les Américains leur permettait -déjà- d’exporter des dollars et en quelque sorte de vivre à crédit. Le plus incroyable est qu’à partir de 1971, quand les USA ont abandonné l’adossement de leur monnaie à l’or, c’est-à-dire quand ils n’ont plus assuré la convertibilité de leur monnaie dollar en métal précieux, le dollar est demeuré la monnaie de référence et de paiement internationaux, malgré les fluctuations assez fortes intervenues par la suite.
Mais dans le fond, ce à quoi était attaché de Gaulle, c’était l’indépendance du pays vis-à-vis des banques, et donc il souhaitait, considérant que les « six » européens possédent en 1965 autant d’or que les Américains, que « la loi suprême, la règle d’or – c’est bien le cas de le dire – qu’il faut remettre en vigueur et en honneur dans les relations économiques internationales, c’est l’obligation d’équilibrer, d’une zone monétaire à l’autre, par rentrées et sorties effectives de métal précieux, la balance des paiements résultant de leurs échanges. »
De Gaulle ne fut jamais entendu. Il appartenait peut-être au monde ancien, et l’or est considéré par les économistes comme une relique barbare.
Son successeur, le banquier Pompidou passait à l’époque pour un moderne et un réformateur. Ses conceptions étaient à l’opposé du Général dans le domaine financier. Il oeuvra conjointement avec d’autres pays pour favoriser un modèle plus indépendant du dollar, en favorisant l’émission par le FMI de Droits de tirage spéciaux, qui ont l’avantage par rapport à l’étalon-or de faciliter le crédit, et par conséquent l’essor économique.
Je n’irai pas plus loin dans cet univers complexe de la finance et de l’économie où je risquerais de m’égarer. Bornons-nous à constater l’ampleur du crédit aujourd’hui, qui dépasse tout ce que nous avons connu auparavant. Si le crédit vivifie l’économie mondiale, il inquiète ceux qui constatent la dépendance qu’il crée, notamment vis-à-vis des banques.
Aujourd’hui, la monnaie est « assise » sur la dette et totalement décorrélé de l’or. Pour faire simple, une émission de dette se traduit par une émission de monnaie équivalente. Tout va bien tant que la dette contractée peut être remboursée. Ce sont les banques centrales qui gèrent aujourd’hui les grands équilibres financiers avec les taux, et en cas de difficulté, comme avec la crise des subprimes, en émettant de la monnaie et du crédit à partir du néant. Les banques privées, « too big to fail », servent d’intermédiaire avec… vous et moi, producteurs et consommateurs.
On va dire simplement que le monétarisme et le Keynésianisme sont les deux instruments macro-économiques dont se servent les dirigeants, l’étalon-or étant depuis longtemps relégué aux oubliettes. Des indicateurs, tel l’inflation servent à ajuster le tir. Trop d’inflation on resserre le crédit, pas assez on injecte de la monnaie, en gros.
Nul n’est besoin d’être un expert pour faire le constat de l’emprise de la finance sur l’économie. Par ailleurs, il apparaît que plus on se situe près du robinet d’où afflue la monnaie, plus le pouvoir est grand. Mais c’est pour le bien de l’économie, le bien de tous, sauf que certains sont plus égaux que d’autres, mais cela n’a-t-il pas été toujours le cas, même au temps de l’or, quand les rois manipulaient la monnaie qu’ils émettaient ?
Plus prosaïquement, le pouvoir financier s’est immiscé de plus en plus dans le pouvoir politique. Puisque les gouvernements ont de moins en moins la faculté d’orienter l’économie et la circulation de la monnaie, tâche désormais déléguée aux banques, ces dernières, pour s’assurer que le système dont elles tirent un profit maximum (et dont ils estiment sincèrement qu’il est le meilleur, ou plutôt le plus efficace) se sont dit qu’en ayant un contrôle sur les media, ils assureraient la sécurité et la pérennité du système.
D’une manière moins visible, le fait que les gouvernements ont tendance à dépenser plus d’argent qu’ils n’en ont les rend plus que jamais tributaires de leurs dettes. Les déficits qu’ils accumulent joyeusement et pour de nobles causes soyons-en sûr, les rendent à tout jamais tributaires de leurs créanciers. Ainsi la paix dans le monde est-elle assurée : voudriez-vous faire la guerre que vous seriez rapidement épuisé, endetté comme vous l’êtes avant d’avoir tiré un seul coup de canon.
Mais voilà, qui possède l’argent, il n’y a qu’une chose à laquelle il puisse aspirer encore: au pouvoir.
Vous connaissez les sommes astronomiques dont il faut disposer aux USA pour mener à bien une campagne électorale. En France, où le financement des élections est encadré, la meilleure arme pour faire la différence est assurément d’avoir les media dans sa poche. Inutile de vous faire un dessin : C’est un banquier que les Français ont élu, inconnu deux ans plus tôt mais bénéficiant d’une incroyable couverture médiatique. Media qui ont également servi à précipiter la chute de François Fillon, le seul homme capable de concurrencer Macron avec des chances de réussite. Il s’en est fallu d’un ou deux petits scandales, un poste d’assistante parlementaire et quelques complets veston pour faire tomber l’ombrageux et s’en débarrasser de manière définitive. Ironie de l’Histoire, le malheureux va terminer sa course dans un obscur poste au sein du monde financier, un peu comme un souverain carolingien, qui pour s’en débarrasser envoie son frère dans un monastère après l’avoir fait tondre.
Maintenant vous vous demandez peut-être pourquoi je me suis installé devant mon clavier d’ordinateur, ce samedi soir, pour écrire cette digression sur le monde contemporain ? Afin d’introduire le chapitre suivant, sur l’éthique juive du capitalisme et le rôle de l’argent.
Invité- Invité
Re: Hitler et l'avènement du III° REICH
Voila l'allocution de ce drôle de bonhomme qui passait pas loin de chez moi pour aller du côté de la Boisserie.
https://www.youtube.com/watch?v=OHZ76kxjlFo
La vidéo suivant n'est pas mal non plus.
https://www.youtube.com/watch?v=If-kRexoOVU
https://www.youtube.com/watch?v=OHZ76kxjlFo
La vidéo suivant n'est pas mal non plus.
https://www.youtube.com/watch?v=If-kRexoOVU
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Assis
Re: Hitler et l'avènement du III° REICH
« Nous devrions établir un gouvernement mondial, peu importe que les gens soient d’accord ou non. La seule question est de savoir s’il doit être établi par le consentement ou par la force. »
James Warburg, banquier, fils de Paul Warburg président-fondateur de la FED, le frère de Max Warburg, banquier allemand évoqué au chapitre ante-précédent.
« Il nous aurait été impossible de développer nos plans pour le monde si nous avions été soumis à l’exposition publique durant toutes ses années. Mais le monde est maintenant plus sophistiqué et préparé à entrer dans un gouvernement mondial.
La souveraineté supranationale d’une élite intellectuelle et de banquiers mondiaux est assurément préférable à l’autodétermination nationale pratiquée dans les siècles passés. »
David Rockefeller, 1991
« Est-ce de la monomanie, cette supériorité morale colossale que nous ressentons ? J’ai le sentiment que la plupart des autres ne voient jamais rien du tout, ils sont trop stupides ou trop pervers. »
J.M.Keynes, dans une lettre à G.L .Strachey, tous deux membres des Cambridge Apostles (Apôtres de Cambridge)
« En bref, ‘l’édifice de l’ordre mondial’ devra être construit de bas en haut plutôt que de haut en bas […] Un faux-fuyant contournant la souveraineté nationale et l’érodant morceau par morceau donnera de bien meilleurs résultats qu’un assaut frontal suranné. »
Richard Gardner, Foreing Affairs, avril 1974, page 558
James Warburg, banquier, fils de Paul Warburg président-fondateur de la FED, le frère de Max Warburg, banquier allemand évoqué au chapitre ante-précédent.
« Il nous aurait été impossible de développer nos plans pour le monde si nous avions été soumis à l’exposition publique durant toutes ses années. Mais le monde est maintenant plus sophistiqué et préparé à entrer dans un gouvernement mondial.
La souveraineté supranationale d’une élite intellectuelle et de banquiers mondiaux est assurément préférable à l’autodétermination nationale pratiquée dans les siècles passés. »
David Rockefeller, 1991
« Est-ce de la monomanie, cette supériorité morale colossale que nous ressentons ? J’ai le sentiment que la plupart des autres ne voient jamais rien du tout, ils sont trop stupides ou trop pervers. »
J.M.Keynes, dans une lettre à G.L .Strachey, tous deux membres des Cambridge Apostles (Apôtres de Cambridge)
« En bref, ‘l’édifice de l’ordre mondial’ devra être construit de bas en haut plutôt que de haut en bas […] Un faux-fuyant contournant la souveraineté nationale et l’érodant morceau par morceau donnera de bien meilleurs résultats qu’un assaut frontal suranné. »
Richard Gardner, Foreing Affairs, avril 1974, page 558
Invité- Invité
Re: Hitler et l'avènement du III° REICH
On ne peut évoquer les troubles en Allemagne pendant la république de Weimar ni l’antiémitisme sans diriger notre regard vers la Russie.
1 - LA MATRICE DU SOCIALISME : LE JUDAÏSME RUSSE
Dostoïevski:
« Aujourd’hui, le Juif et sa banque dominent partout, l’Europe et les Lumières, toute la civilisation, le socialisme surtout, car avec son aide, le Juif éliminera le christianisme et détruira la civilisation chrétienne. »
On ne peut aborder les Juifs sans savoir d’où ils viennent.
Si à l’Ouest, les Juifs sont vus comme des banquiers ou les fournisseurs de cours auprès des aristocraties, après tous ils ont participé sous les Romains en tant que collecteurs d’impôts en orient pour l’Empire, leur présence à l’Est de l’Europe est massive et populaire.
Après les révolutions européennes de 1848, partout en Europe occidentale, la majorité des juifs vivent dans des grandes agglomérations. A côté des Juifs riches, des petits commerçants, des artisans.
Plus à l’est, la situation des juifs est préoccupante. Si de nombreux juifs avaient trouvé un refuge en Pologne, où ils exerçaient une grande influence auprès du prince, la même que celle des Allemands auprès des tsars de Russie, à partir de 1795 il n’y a plus de juifs polonais, et pas encore de juifs russes et autrichiens.
Quand Varsovie devint russe, près de la moitié des juifs, soit deux millions, se retrouvent chez leurs pires ennemis, les Russes et les Autrichiens.
Les Juifs polonais qui détenaient autrefois le pouvoir administratif en Pologne ne sont pas pour autant autorisés à quitter le pays et sont assignés dans des zones de résidence. Les Juifs, pensent les Russes, ne sont pas assimilables, au moins à court terme. Ces assignations à résidence furent généralement terribles pour les Juifs. Beaucoup de la misère de cette population juive est due à cette situation, un emisère somme toute assez similaire à celle du peuple russe, du moujik, le paysan.
Le Tsar Alexandre 1er délimite les régions dans lesquels les Juifs sont autorisé à vivre : La Pologne, l’Ukraine et les rives de la mer Noire.
En 1825, il y a 2,2 millions de Juifs en Russie. En 1850, 3,6 millions. En 1897, 4,9 millions. La démographie est galopante. Le Tsar élargit leur zone de résidence, les villes se peuplent de communautés juives mais n’ont pas accès à l’administration.
Vers 1875, de toutes premières grèves éclatent en Russie. Des ouvriers juifs sont nombreux à y participer. Certains, dans les ghettos, commencent à rêver d’un socialisme juif ; d’autres évoquent un socialisme russe.
Si on lit le bouquin d’Attali sur le sujet, les Juifs subissent des pogroms, en 1892, en 1905, etc. Je le crois volontiers. Mais il vaut mieux avoir des sources multiples quand on étudie, même en amateur, l’Histoire. Les tsars, dans l’ensemble, dominaient d’une main de fer le peuple, russe et non russe. Évidemment, vous mettez en avant le terme « pogrom » et tout de suite ça fait son effet. La vérité est que ce qui distinguait les discriminations contre les Juifs, ce n’était pas qu’elles étaient plus sévères que celles qui visaient les Kirghizes, les Aléoutes ou même les paysans russes, mais qu’elles suscitaient chez beaucoup un ressentiment bien plus grand.
Beaucoup de jeunes juifs, se sentant opprimés, s’identifient au peuple russe sous la férule tsariste.
Les progrès de l’industrialisation poussent les jeunes juifs vers la révolution. Presque toutes les victimes de la répression au sein du mouvement social-démocrate sont juives, de même que les mouvements populistes, tout aussi réprimés, comptaient de nombreux juifs :
En janvier 1905, en Sibérie, 37 % des déportés politiques étaient juifs.
1900
Yuri Slezkine écrit dans « Le siècle juif », livre paru en 2004: « L’intelligentsia [juive] russe était une communauté d’intellectuels plus ou moins déracinés et formés pour être des individus urbains modernes au sein d’un empire rural ; des étrangers dans leur propre patrie selon la formule de Hertzel ; en suspens entre l’État et les paysans (qu’ils appelaient le peuple) ; nourris de valeurs transcendantes révélées dans des textes sacrés ; voués au savoir livresque en tant que clé de la vie morale et à la vertu individuelle comme condition de la rédemption universelle ; marqués par leur sentiment d’élection et leur vocation au martyre ; et liés par des lectures et des rites communs au sein de « cercles » fraternels. » (…)
Avec l’essor du marxisme, le rôle des Juifs dans le mouvement révolutionnaire russe prend de l’importance. Lors du sixième congrès du parti bolchevique, en juillet 1917, 24 % des membres du comité central étaient juifs. Les révolutionnaires juifs étaient souvent les plus résolus. Choisir le socialisme, c’était, selon la formule de Marx « s’émanciper du trafic et de l’argent, par conséquent du judaïsme réel et pratique .» Toujours selon Marx, lutter contre le capitalisme, c’est, par ricochet lutter contre l’antisémitisme.
Cet idéalisme, cette quête d’absolu qui est une des caractéristiques du monde juif se retournera contre eux. L’utopie en général, ça se termine toujours très mal, la révolution bolchévique n’échappera pas à cette règle.
NEXT: le retour de bâton
1 - LA MATRICE DU SOCIALISME : LE JUDAÏSME RUSSE
Dostoïevski:
« Aujourd’hui, le Juif et sa banque dominent partout, l’Europe et les Lumières, toute la civilisation, le socialisme surtout, car avec son aide, le Juif éliminera le christianisme et détruira la civilisation chrétienne. »
On ne peut aborder les Juifs sans savoir d’où ils viennent.
Si à l’Ouest, les Juifs sont vus comme des banquiers ou les fournisseurs de cours auprès des aristocraties, après tous ils ont participé sous les Romains en tant que collecteurs d’impôts en orient pour l’Empire, leur présence à l’Est de l’Europe est massive et populaire.
Après les révolutions européennes de 1848, partout en Europe occidentale, la majorité des juifs vivent dans des grandes agglomérations. A côté des Juifs riches, des petits commerçants, des artisans.
Plus à l’est, la situation des juifs est préoccupante. Si de nombreux juifs avaient trouvé un refuge en Pologne, où ils exerçaient une grande influence auprès du prince, la même que celle des Allemands auprès des tsars de Russie, à partir de 1795 il n’y a plus de juifs polonais, et pas encore de juifs russes et autrichiens.
Quand Varsovie devint russe, près de la moitié des juifs, soit deux millions, se retrouvent chez leurs pires ennemis, les Russes et les Autrichiens.
Les Juifs polonais qui détenaient autrefois le pouvoir administratif en Pologne ne sont pas pour autant autorisés à quitter le pays et sont assignés dans des zones de résidence. Les Juifs, pensent les Russes, ne sont pas assimilables, au moins à court terme. Ces assignations à résidence furent généralement terribles pour les Juifs. Beaucoup de la misère de cette population juive est due à cette situation, un emisère somme toute assez similaire à celle du peuple russe, du moujik, le paysan.
Le Tsar Alexandre 1er délimite les régions dans lesquels les Juifs sont autorisé à vivre : La Pologne, l’Ukraine et les rives de la mer Noire.
En 1825, il y a 2,2 millions de Juifs en Russie. En 1850, 3,6 millions. En 1897, 4,9 millions. La démographie est galopante. Le Tsar élargit leur zone de résidence, les villes se peuplent de communautés juives mais n’ont pas accès à l’administration.
Vers 1875, de toutes premières grèves éclatent en Russie. Des ouvriers juifs sont nombreux à y participer. Certains, dans les ghettos, commencent à rêver d’un socialisme juif ; d’autres évoquent un socialisme russe.
Si on lit le bouquin d’Attali sur le sujet, les Juifs subissent des pogroms, en 1892, en 1905, etc. Je le crois volontiers. Mais il vaut mieux avoir des sources multiples quand on étudie, même en amateur, l’Histoire. Les tsars, dans l’ensemble, dominaient d’une main de fer le peuple, russe et non russe. Évidemment, vous mettez en avant le terme « pogrom » et tout de suite ça fait son effet. La vérité est que ce qui distinguait les discriminations contre les Juifs, ce n’était pas qu’elles étaient plus sévères que celles qui visaient les Kirghizes, les Aléoutes ou même les paysans russes, mais qu’elles suscitaient chez beaucoup un ressentiment bien plus grand.
Beaucoup de jeunes juifs, se sentant opprimés, s’identifient au peuple russe sous la férule tsariste.
Les progrès de l’industrialisation poussent les jeunes juifs vers la révolution. Presque toutes les victimes de la répression au sein du mouvement social-démocrate sont juives, de même que les mouvements populistes, tout aussi réprimés, comptaient de nombreux juifs :
En janvier 1905, en Sibérie, 37 % des déportés politiques étaient juifs.
1900
Yuri Slezkine écrit dans « Le siècle juif », livre paru en 2004: « L’intelligentsia [juive] russe était une communauté d’intellectuels plus ou moins déracinés et formés pour être des individus urbains modernes au sein d’un empire rural ; des étrangers dans leur propre patrie selon la formule de Hertzel ; en suspens entre l’État et les paysans (qu’ils appelaient le peuple) ; nourris de valeurs transcendantes révélées dans des textes sacrés ; voués au savoir livresque en tant que clé de la vie morale et à la vertu individuelle comme condition de la rédemption universelle ; marqués par leur sentiment d’élection et leur vocation au martyre ; et liés par des lectures et des rites communs au sein de « cercles » fraternels. » (…)
Avec l’essor du marxisme, le rôle des Juifs dans le mouvement révolutionnaire russe prend de l’importance. Lors du sixième congrès du parti bolchevique, en juillet 1917, 24 % des membres du comité central étaient juifs. Les révolutionnaires juifs étaient souvent les plus résolus. Choisir le socialisme, c’était, selon la formule de Marx « s’émanciper du trafic et de l’argent, par conséquent du judaïsme réel et pratique .» Toujours selon Marx, lutter contre le capitalisme, c’est, par ricochet lutter contre l’antisémitisme.
Cet idéalisme, cette quête d’absolu qui est une des caractéristiques du monde juif se retournera contre eux. L’utopie en général, ça se termine toujours très mal, la révolution bolchévique n’échappera pas à cette règle.
NEXT: le retour de bâton
Invité- Invité
Re: Hitler et l'avènement du III° REICH
petite question du candide:
à l'époque de Moïse, les juifs sont des bergers nomades vivant en Egypte et dont une certaine élite est l'aristocratie administrative des pharaons,
il y a un de ces scribes qui a eu l'idée de vouloir piquer la place d'un pharaon, et ça été le bordel,
fuite vers la terre promise, et colonisation de la Palestine, et arrivée du prêcheur essénien devenu Christ,
entre cette période de l'an 000 et le problème allemand / polonais, que s'est-il passé, j'ai du mal à suivre
à l'époque de Moïse, les juifs sont des bergers nomades vivant en Egypte et dont une certaine élite est l'aristocratie administrative des pharaons,
il y a un de ces scribes qui a eu l'idée de vouloir piquer la place d'un pharaon, et ça été le bordel,
fuite vers la terre promise, et colonisation de la Palestine, et arrivée du prêcheur essénien devenu Christ,
entre cette période de l'an 000 et le problème allemand / polonais, que s'est-il passé, j'ai du mal à suivre
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Re: Hitler et l'avènement du III° REICH
Très bonnes remarques, puisque ça vous intéresse, à ce plan:
- L'ethique juive (ou j'aborde l'Histoire des Hebreux, l'Egypte, etc) pour essayer de comprendre ce qui fait l'originalité du judaïsme
- La crise de 1929 : le déclencheur
- La réaction : Hitler et les Nazis au pouvoir
- Conclusions au pluriel et ensuite on pourra lancer éventuellement critiques et débats si ça vous convient évidemment.
... je vais intégrer un chapitre supplémentaire concernant l'immense période entre la destruction du Temple de Jérusalem et la période moderne que j'avais squeezé volontairement.
- L'ethique juive (ou j'aborde l'Histoire des Hebreux, l'Egypte, etc) pour essayer de comprendre ce qui fait l'originalité du judaïsme
- La crise de 1929 : le déclencheur
- La réaction : Hitler et les Nazis au pouvoir
- Conclusions au pluriel et ensuite on pourra lancer éventuellement critiques et débats si ça vous convient évidemment.
... je vais intégrer un chapitre supplémentaire concernant l'immense période entre la destruction du Temple de Jérusalem et la période moderne que j'avais squeezé volontairement.
Invité- Invité
Re: Hitler et l'avènement du III° REICH
Les tables de la loi
https://www.youtube.com/watch?v=JVnxu4rQFRc
1:27
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1:27
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