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Hitler et l'avènement du III° REICH
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AGRICULTURE - CONVIVIALITÉ - ENVIRONNEMENT (A.C.E) :: temps libre , loisirs culture :: Rubrique Historique
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Hitler et l'avènement du III° REICH
Rappel du premier message :
Plus de 40000 ouvrages sur le sujet. Des émissions hebdomadaires à la TV. Des commémorations de la seconde guerre mondiale, l'évocation de la SHOA, des portraits récurrents d'Adolphe Hitler, le mot Fascisme brandit comme une insulte, le sujet fascine les foules par sa dramaturgie et est souvent utilisé, ne serait-ce par allusion, pour des motivations assez éloignées de la simple connaissance.
Si l'on parle beaucoup au public de ses conséquences, la guerre, l'extermination des juifs (et aussi des Tsiganes, des homosexuels, des communistes, des Slaves, des handicapés mentaux...), les conditions de la montée de cet extrémisme de droite racial et ultra-violent sont rarement mises à jour. Il y aurait-il des responsabilités à faire oublier ?
La dimension même du sujet mérite à elle seule un topic.
Pour ce faire, je m'inspirerai directement d'un des ouvrages de référence sur le sujet, qui a l'avantage également d'être le plus récent, en faisant un maximum de citations. De mon clavier, je me contenterai de quelques annotations.
J'espère que cette petite occupation à laquelle je vais me livrer sera utile. C'est ce que je crois. En tous cas, je vous encourage à aller plus loin en commandant le livre à votre libraire, ou un autre. Comme vient de le rappeler Bernard Pivot, "Les gens qui lisent sont moins cons que les autres". A mon avis ça n'est pas prouvé mais une chose est sûre, les savants ont toujours eu un avantage sur les ignorants.
Le Troisième Reich: Tome 1 , l'avènement
Richard J. Evans. Editions flammarion
Plus de 40000 ouvrages sur le sujet. Des émissions hebdomadaires à la TV. Des commémorations de la seconde guerre mondiale, l'évocation de la SHOA, des portraits récurrents d'Adolphe Hitler, le mot Fascisme brandit comme une insulte, le sujet fascine les foules par sa dramaturgie et est souvent utilisé, ne serait-ce par allusion, pour des motivations assez éloignées de la simple connaissance.
Si l'on parle beaucoup au public de ses conséquences, la guerre, l'extermination des juifs (et aussi des Tsiganes, des homosexuels, des communistes, des Slaves, des handicapés mentaux...), les conditions de la montée de cet extrémisme de droite racial et ultra-violent sont rarement mises à jour. Il y aurait-il des responsabilités à faire oublier ?
La dimension même du sujet mérite à elle seule un topic.
Pour ce faire, je m'inspirerai directement d'un des ouvrages de référence sur le sujet, qui a l'avantage également d'être le plus récent, en faisant un maximum de citations. De mon clavier, je me contenterai de quelques annotations.
J'espère que cette petite occupation à laquelle je vais me livrer sera utile. C'est ce que je crois. En tous cas, je vous encourage à aller plus loin en commandant le livre à votre libraire, ou un autre. Comme vient de le rappeler Bernard Pivot, "Les gens qui lisent sont moins cons que les autres". A mon avis ça n'est pas prouvé mais une chose est sûre, les savants ont toujours eu un avantage sur les ignorants.
Le Troisième Reich: Tome 1 , l'avènement
Richard J. Evans. Editions flammarion
Invité- Invité
Re: Hitler et l'avènement du III° REICH
REVOLUTION RUSSE et retour de bâton
« Un des paradoxes du destin juif est sans aucun doute le fait que ce même rationalisme qui est une des causes de leur rôle exceptionnel dans le développement du capitalisme est aussi la cause de leur taux de participation non moins exceptionnel aux mouvements dirigés contre le capitalisme »
I.O Levin, 1923
Au début du XXème siècle, les deux tiers des Juifs d’Europe se retrouvent donc en Russie. Bien que ne représentant qu’une petite partie de la population russe, et si quelques-uns sont ouvriers ou paysans, les juifs sont majoritaires dans les métiers de services. Il sont sur-représentés dans les activités commerciales locales, le transport et les assurances des denrées agricoles, dans une Russie très rurale. Ils gèrent de nombreux « business », sont importateurs ou détaillants, et occupent de nombreux emplois d’artisans, de médecins, bref, ils sont les veines de l’économie rurale en faisant le lien entre campagnes et villes, tout en vivant, entre eux, avec leurs propres coutumes, dans des quartiers séparés, sans contacts autres que ceux nécessaires à l’économie avec la paysannerie russe, lettone ou Bélarusse...
Culturellement, les Juifs s’attribuaient « la prééminence de l’intellect, le sens de la mesure, l’amour des valeurs spirituelles, une belle vie de famille et le goût des activités rationnelles soumises à un idéal. » (Yuri Szelkine). Pour ceux-là, leurs voisins Gentils étaient des espèces de sauvages, en résumé.
Ces derniers « dressaient pour l’essentiel la même liste d’attribut [aux juifs] sauf qu’ils en inversaient la valeur. L’intelligence, la modération, la culture livresque, le rationalisme et l’esprit de famille ainsi que le talent pour les affaires pouvaient être respectivement représentées comme ruse, lâcheté, pédantisme, manque de virilité, esprit de clan et avarice. A l’inverse, l’exaltation du corps, de l’excès, de l’instinct, de la débauche et de la force était perçue comme autant d’expressions d’une saine sensualité, de spontanéité, de densité spirituelle, de générosité et de vertu guerrière (sens de l’honneur) » chez les Gentils. (Slezkine).
Les Allemands, historiquement très présents en Russie à la cour du Tsar, occupaient de nombreux postes de hauts fonctionnaires et administratifs. Ils représentaient l’Occident dans ce qu’il a de moderne aux yeux de l’aristocratie russe et vivaient et travaillaient en ville, sans grand contacts avec les ruraux, contrairement aux Juifs.
Cette économie juive au service de la ruralité fut peu à peu rendu désuète par les changements et la modernisation dans la société russe. Or, les Juifs qui voulaient se recycler dans l’industrialisation du pays, dans la finance ou bien dans l’administration étaient systématiquement discriminés. La réponse fut qu’ils furent nombreux autour des années 1900 à partir aux Etats-Unis.
Mais ceux qui restaient avaient le don de s’adapter. En profitant certainement de financements de banquiers juifs d’autres pays, et bien qu’ils soient toujours interdits de résidence à Saint-Petersbourg par exemple, ils réussissaient l’exploit de gérer près de la moitié des banques de la ville. Pour cela, ils s’étaient converti au christianisme, en apparence du moins. Abandonnant certaines activités traditionnelles en lien avec les paysans, ils investissaient désormais l’industrie, les chemins de fer, l’exploitation du pétrole, etc, avec le soutient des banques comme Rothschild ou Pereire.
On les retrouvait massivement dans l’éducation scolaire, les créations artistiques, le droit, la médecine, etc. et cela de manière spectaculaire, en faisant preuve d’une extraordinaire faculté d’adaptation à la modernité : l’avantage d’être éduqué...
En même temps qu’ils avaient quitté leurs zones de résidences imposées par les tsar, ils devenaient de plus en plus russes dans l’esprit, en particulier les jeunes générations, apprenant le russe par eux-mêmes, langue qu’ils employaient désormais dans la vie de tous les jours, abandonnant plus ou moins le Yiddish, découvrant et lisant avec avidité les grands auteurs vénérés en Russie, Pouchkine, Tolstoï, Dostoïevski…
Ces jeunes, happés par la modernité, il faut se rendre compte des changements dans la société à l’orée du siècle, même dans l’arriérée Russie, vont se mettre à rêver d’une nouvelle société, plus juste, égalitaire et certains d’entre eux vont se tourner vers la nouvelle utopie qu’est le socialisme.
Le groupe d’expatriés qui débarque avec Lénine en Russie comprend 17 juifs sur les 29. Le côté intellectuel des Juifs russes fut mis au service de la cause. Habitués à travailler en réseau, à lire des textes, à débattre, ils participent activement aux partis sociaux-démocrates et révolutionnaires.
Lénine ne savait pas lui-même qu’il avait un grand-père juif. Quand sa soeur Anna découvrit la preuve de cette ascendance juive, elle écrivit à Staline qu’elle n’était pas surprise, que ce fait était « une nouvelle preuve des capacités exceptionnelles de la tribu sémitique » et que Lénine avait toujours souligné le contraste « entre ce qu’il appelait sa ténacité dans la lutte et le caractère plus indolent et apathique des Russes ».
Face à ces jeunes intellectuels juifs contestataires et très remuants, les membres éduqués qui ne les rejetaient pas étaient ces marxistes russes avec qui ils pensaient conjointement créer une nouvelle société, libérée des archaïsme de la Russie. Ces marxistes russes, férus de modernité qui abhorraient les paysans autant que le libéralisme « pourri » détestaient tout autant la religion, qu’elle soit orthodoxe, protestante, catholique ou juive.
Lénine n’était pas particulièrement intéressé par la culture juive. Pour lui, l’avantage du capitalisme était qu’il avait « remplacé le paysan russe ou ukrainien au crâne épais, avec toute sa sauvagerie et son inertie, par la mobilité du prolétaire. »
Bref, en février puis en octobre 1917, c’est la révolution russe. En 1918, la révolution se propage en Ukraine. Là, les armées blanches s’opposent à l’armée rouge. Des Juifs sont massacrés par les contre-révolutionnaires : « Frappe les juifs pour sauver la Russie ! ». Cependant, pour les dirigeants des groupes « réactionnaires », les massacres de juifs étaient la conséquence de l’indiscipline et nullement une volonté affichée. La direction de l’armée Blanche avait été monopolisé par des Russes « ethniques », partisans de la restauration de l’empire tsariste, qui voyaient dans le juif, l’Allemand ou le Polonais le symbole de la domination étrangère sur les Slaves.
L’Ukraine est avalée par les communistes russes, la Pologne résiste. En Russie pendant la guerre civile beaucoup de Juifs jugèrent bon de se cacher, de fuir ou bien de prendre les armes. Ceux qui les prenaient étaient du côté de la révolution et la raison en était simple : l’armée Rouge, dirigée par le juif Trotski était la seule à réagir sérieusement durant la guerre civile face aux pogroms. D’ailleurs, pour les raisons que nous avons invoqué plus haut, parmi les plus grands dirigeants bolcheviques se trouvaient des juifs : Zinoviev, Kamenev, Sokolnikov… Le Comité central exécutif panrusse qui menait la danse en octobre 1917 comprenait à sa tête 62 bolcheviques sur 101 membres dont 23 étaient juifs. En 1923, les cadres dirigeants du parti bolchévique, désormais seul à la barre, comprenait 30 % de dirigeants juifs. Ils étaient également les plus visibles aux yeux du peuple, car meilleurs orateurs. Au sein de la police politique, la Tcheka, les Juifs participaient au plus haut niveau, comme aux basses œuvres. Durant la Terreur rouge, ce sont eux qui composèrent le groupe ayant pour tâche d’exécuter le Tsar Nicolas II et toute sa famille. Si je ne me trompe, la femme de Nicolas II était d’origine allemande ou autrichienne…
Afin de lier ces évènements à ceux ayant lieu à la même époque en Allemagne, tentatives de révolution bolchévique, réaction des nationaux allemands et antisémitisme, il faut comprendre que pour les Allemands comme pour l’armée blanche en Ukraine et Russie, le bolchévisme était présenté comme un phénomène fondamentalement juif. Un monarchiste russe exilé en France, Choulguine, écrivit en 1927 :
« Nous n’aimons pas le fait que vous ayez joué un rôle éminent dans cette révolution, qui s’est avérée être un mensonge et une imposture sans précédent. Nous n’aimons pas que vous soyez devenus la colonne vertébrale et le coeur même du parti communiste. Nous n’aimons pas le fait qu’avec votre votre discipline et votre solidarité, votre ténacité et votre volonté, vous ayez consolidé et renforcé pour les années à venir l’entreprise la plus folle et la plus sanglante que l’humanité ait connue depuis le jour de sa création. »
Suite et fin de 'Révolution russe et retour de bâton' au prochain épisode...
« Un des paradoxes du destin juif est sans aucun doute le fait que ce même rationalisme qui est une des causes de leur rôle exceptionnel dans le développement du capitalisme est aussi la cause de leur taux de participation non moins exceptionnel aux mouvements dirigés contre le capitalisme »
I.O Levin, 1923
Au début du XXème siècle, les deux tiers des Juifs d’Europe se retrouvent donc en Russie. Bien que ne représentant qu’une petite partie de la population russe, et si quelques-uns sont ouvriers ou paysans, les juifs sont majoritaires dans les métiers de services. Il sont sur-représentés dans les activités commerciales locales, le transport et les assurances des denrées agricoles, dans une Russie très rurale. Ils gèrent de nombreux « business », sont importateurs ou détaillants, et occupent de nombreux emplois d’artisans, de médecins, bref, ils sont les veines de l’économie rurale en faisant le lien entre campagnes et villes, tout en vivant, entre eux, avec leurs propres coutumes, dans des quartiers séparés, sans contacts autres que ceux nécessaires à l’économie avec la paysannerie russe, lettone ou Bélarusse...
Culturellement, les Juifs s’attribuaient « la prééminence de l’intellect, le sens de la mesure, l’amour des valeurs spirituelles, une belle vie de famille et le goût des activités rationnelles soumises à un idéal. » (Yuri Szelkine). Pour ceux-là, leurs voisins Gentils étaient des espèces de sauvages, en résumé.
Ces derniers « dressaient pour l’essentiel la même liste d’attribut [aux juifs] sauf qu’ils en inversaient la valeur. L’intelligence, la modération, la culture livresque, le rationalisme et l’esprit de famille ainsi que le talent pour les affaires pouvaient être respectivement représentées comme ruse, lâcheté, pédantisme, manque de virilité, esprit de clan et avarice. A l’inverse, l’exaltation du corps, de l’excès, de l’instinct, de la débauche et de la force était perçue comme autant d’expressions d’une saine sensualité, de spontanéité, de densité spirituelle, de générosité et de vertu guerrière (sens de l’honneur) » chez les Gentils. (Slezkine).
Les Allemands, historiquement très présents en Russie à la cour du Tsar, occupaient de nombreux postes de hauts fonctionnaires et administratifs. Ils représentaient l’Occident dans ce qu’il a de moderne aux yeux de l’aristocratie russe et vivaient et travaillaient en ville, sans grand contacts avec les ruraux, contrairement aux Juifs.
Cette économie juive au service de la ruralité fut peu à peu rendu désuète par les changements et la modernisation dans la société russe. Or, les Juifs qui voulaient se recycler dans l’industrialisation du pays, dans la finance ou bien dans l’administration étaient systématiquement discriminés. La réponse fut qu’ils furent nombreux autour des années 1900 à partir aux Etats-Unis.
Mais ceux qui restaient avaient le don de s’adapter. En profitant certainement de financements de banquiers juifs d’autres pays, et bien qu’ils soient toujours interdits de résidence à Saint-Petersbourg par exemple, ils réussissaient l’exploit de gérer près de la moitié des banques de la ville. Pour cela, ils s’étaient converti au christianisme, en apparence du moins. Abandonnant certaines activités traditionnelles en lien avec les paysans, ils investissaient désormais l’industrie, les chemins de fer, l’exploitation du pétrole, etc, avec le soutient des banques comme Rothschild ou Pereire.
On les retrouvait massivement dans l’éducation scolaire, les créations artistiques, le droit, la médecine, etc. et cela de manière spectaculaire, en faisant preuve d’une extraordinaire faculté d’adaptation à la modernité : l’avantage d’être éduqué...
En même temps qu’ils avaient quitté leurs zones de résidences imposées par les tsar, ils devenaient de plus en plus russes dans l’esprit, en particulier les jeunes générations, apprenant le russe par eux-mêmes, langue qu’ils employaient désormais dans la vie de tous les jours, abandonnant plus ou moins le Yiddish, découvrant et lisant avec avidité les grands auteurs vénérés en Russie, Pouchkine, Tolstoï, Dostoïevski…
Ces jeunes, happés par la modernité, il faut se rendre compte des changements dans la société à l’orée du siècle, même dans l’arriérée Russie, vont se mettre à rêver d’une nouvelle société, plus juste, égalitaire et certains d’entre eux vont se tourner vers la nouvelle utopie qu’est le socialisme.
Le groupe d’expatriés qui débarque avec Lénine en Russie comprend 17 juifs sur les 29. Le côté intellectuel des Juifs russes fut mis au service de la cause. Habitués à travailler en réseau, à lire des textes, à débattre, ils participent activement aux partis sociaux-démocrates et révolutionnaires.
Lénine ne savait pas lui-même qu’il avait un grand-père juif. Quand sa soeur Anna découvrit la preuve de cette ascendance juive, elle écrivit à Staline qu’elle n’était pas surprise, que ce fait était « une nouvelle preuve des capacités exceptionnelles de la tribu sémitique » et que Lénine avait toujours souligné le contraste « entre ce qu’il appelait sa ténacité dans la lutte et le caractère plus indolent et apathique des Russes ».
Face à ces jeunes intellectuels juifs contestataires et très remuants, les membres éduqués qui ne les rejetaient pas étaient ces marxistes russes avec qui ils pensaient conjointement créer une nouvelle société, libérée des archaïsme de la Russie. Ces marxistes russes, férus de modernité qui abhorraient les paysans autant que le libéralisme « pourri » détestaient tout autant la religion, qu’elle soit orthodoxe, protestante, catholique ou juive.
Lénine n’était pas particulièrement intéressé par la culture juive. Pour lui, l’avantage du capitalisme était qu’il avait « remplacé le paysan russe ou ukrainien au crâne épais, avec toute sa sauvagerie et son inertie, par la mobilité du prolétaire. »
Bref, en février puis en octobre 1917, c’est la révolution russe. En 1918, la révolution se propage en Ukraine. Là, les armées blanches s’opposent à l’armée rouge. Des Juifs sont massacrés par les contre-révolutionnaires : « Frappe les juifs pour sauver la Russie ! ». Cependant, pour les dirigeants des groupes « réactionnaires », les massacres de juifs étaient la conséquence de l’indiscipline et nullement une volonté affichée. La direction de l’armée Blanche avait été monopolisé par des Russes « ethniques », partisans de la restauration de l’empire tsariste, qui voyaient dans le juif, l’Allemand ou le Polonais le symbole de la domination étrangère sur les Slaves.
L’Ukraine est avalée par les communistes russes, la Pologne résiste. En Russie pendant la guerre civile beaucoup de Juifs jugèrent bon de se cacher, de fuir ou bien de prendre les armes. Ceux qui les prenaient étaient du côté de la révolution et la raison en était simple : l’armée Rouge, dirigée par le juif Trotski était la seule à réagir sérieusement durant la guerre civile face aux pogroms. D’ailleurs, pour les raisons que nous avons invoqué plus haut, parmi les plus grands dirigeants bolcheviques se trouvaient des juifs : Zinoviev, Kamenev, Sokolnikov… Le Comité central exécutif panrusse qui menait la danse en octobre 1917 comprenait à sa tête 62 bolcheviques sur 101 membres dont 23 étaient juifs. En 1923, les cadres dirigeants du parti bolchévique, désormais seul à la barre, comprenait 30 % de dirigeants juifs. Ils étaient également les plus visibles aux yeux du peuple, car meilleurs orateurs. Au sein de la police politique, la Tcheka, les Juifs participaient au plus haut niveau, comme aux basses œuvres. Durant la Terreur rouge, ce sont eux qui composèrent le groupe ayant pour tâche d’exécuter le Tsar Nicolas II et toute sa famille. Si je ne me trompe, la femme de Nicolas II était d’origine allemande ou autrichienne…
Afin de lier ces évènements à ceux ayant lieu à la même époque en Allemagne, tentatives de révolution bolchévique, réaction des nationaux allemands et antisémitisme, il faut comprendre que pour les Allemands comme pour l’armée blanche en Ukraine et Russie, le bolchévisme était présenté comme un phénomène fondamentalement juif. Un monarchiste russe exilé en France, Choulguine, écrivit en 1927 :
« Nous n’aimons pas le fait que vous ayez joué un rôle éminent dans cette révolution, qui s’est avérée être un mensonge et une imposture sans précédent. Nous n’aimons pas que vous soyez devenus la colonne vertébrale et le coeur même du parti communiste. Nous n’aimons pas le fait qu’avec votre votre discipline et votre solidarité, votre ténacité et votre volonté, vous ayez consolidé et renforcé pour les années à venir l’entreprise la plus folle et la plus sanglante que l’humanité ait connue depuis le jour de sa création. »
Suite et fin de 'Révolution russe et retour de bâton' au prochain épisode...
Invité- Invité
Re: Hitler et l'avènement du III° REICH
Révolution russe et retour de bâton, (FIN)
Bienvenue au pays de l’absurde.
Les Bolcheviks, en 1917, réalisent un coup d’État et sans attendre imposent leur dictature, en éliminant progressivement leurs adversaires politiques situés à gauche, ceux à droite ayant eut tout intérêt à s’enfuir en courant le premier jour. Les Koulaks, c’est-à-dire les paysans « moyens » et « riches » selon les critères bolcheviques assez proches dans l’esprit de celle des journalistes français actuels, n’eurent pas ce loisir. Cependant, le peuple russe dans sa grande majorité n’adhère pas au bolchevisme dont il méconnaît l’idéologie.
Les bolcheviques tissent leur toile dans toute la Russie. On ferme immédiatement les églises chrétiennes et les synagogues, on confisque les livres. Une époque bénie, selon Olivier Besancennot.
La même année, ils s’en prennent aux commerces, or il se trouve que la plupart sont tenus par des juifs. Cela ne fait rien, puisqu’ils sont éduqués on leur propose des postes de fonctionnaires en veux-tu en voilà ou bien de rejoindre la cohorte des prolétaires.
Le passage au communisme s’opérant avec les difficultés économiques que vous pouvez imaginer, le très pragmatique Lénine opte pour une transition moins brutale: la NEP, ou Nouvelle Politique Economique. En effet, il estime qu’une phase de « capitalisme d’Etat » est nécessaire avant la transformation de l’archaïque société russe en véritable société socialiste.
Afin de résoudre les problèmes de famines en ville, on tolère un temps que les paysans commercialisent leurs productions. En 1924, le célèbre banquier juif américain Felix Warburg se rend en Russie. Pour aider les Juifs à mieux survivre dans la nouvelle URSS (dont ils ne contestent pas le projet), il ambitionne de regrouper, avec l’accord des autorités russes, des centaines de milliers de juifs dans des exploitations agricoles géantes. Il achète les terres, le bétail et les tracteurs ! Les Juifs étaient considérés par les communistes comme une nationalité opprimée comme les autres nationalités opprimées de la Russie tsariste et se devaient d’être soutenus, à la manière soviétique. Seulement, les Juifs étaient si urbanisés et présents dans les hautes sphères de la société qu’en ce qui concernait la politique des nationalités, il y avait comme un iatus : en direction des juifs elle apparaissait soit dénuée de sens, soit contre-productive. En effet, appliquer la discrimination positive à l’égard des juifs semblait absurde, même à bien des communistes. Le danger qui en découla fut de favoriser encore plus l’antisémitisme atavique des Russes.
Pour les bolcheviques et leurs amis, la trop grande visibilité des révolutionnaires juifs pouvait en effet poser un véritable problème politique. En 1917, l’écrivain russe Maxime Gorki, ami des juifs, exhorte déjà:
« La raison de l’antisémitisme qui sévit actuellement en Russie [guerre civile, 1917] est le manque de tact des bolcheviks juifs. Les bolcheviks juifs, certes pas tous, mais quelques jeunes irresponsables parmi eux, participent à la profanation des lieux saints du peuple russe. (…) Les bolcheviks juifs auraient dû laisser ces tâches aux bolcheviks russes. Le paysan russe est rusé et taciturne. Extérieurement, il apparaît doux comme un agneau, mais, derrière son sourire docile, il nourrira une haine profonde pour le Juif qui a osé s’en prendre à ses lieux saints. »
Dans l’esprit des bolcheviques les ennemis de classe sont les koulaks (paysans), les commerçants, les prêtres, principalement orthodoxes, et tous les individus cosmopolites, dans lesquels se situent forcément les capitalistes, les spéculateurs, et à fortiori des juifs. De quoi faire apparaître une contradiction qui fera plus tard le terreau de l’antisémitisme bolchevique, sachant que les communistes feront dés le départ la chasse aux éléments « déviants », ne laissant le choix à beaucoup de juifs que trois alternatives : la fuite au pays du capitalisme, les Etats-Unis, la fuite en Palestine, désormais possible et soutenue à l’extérieur, ou bien abandonner complètement toute religiosité en adhérant pleinement au bolchevisme et à la collectivisation, sous Lénine puis sous Staline.
Aussi les bolcheviques vont-ils mener de nombreuses campagnes de propagande contre l’antisémitisme populaire durant les années 20 et 30. Pour les idéologues du parti, la réussite des juifs dans la société bolchevique n’avait rien de critiquable en soi, mais elle faisait monter un regrettable sentiment d’antisémitisme dans la population. Bien sûr, ils ne se demandaient pas si le bolchevisme n’était pas le premier responsable du désappointement d’une grande partie de la population. Le plus curieux dans tout ce salmigondis de propagande antiraciste organisé par les bolcheviques à l’usine, à l’école, était que dans le monde réel, les manifestations d’antisémitisme étaient pratiquement inexistantes. C’est d’ailleurs assez étrange de constater qu’il se passe la même chose aujourd’hui en France, enfin depuis les années 1980.
Quand la police secrète ouvrait le courrier des Russes, ce qui arrivait la plupart du temps, pratiquement aucune lettre, aucun courrier ne faisait ou ne relevait de l’antisémitisme. A la veille de la Grande Terreur, en 1937, la police secrète soviétique, saint des saints du système communiste, comptait encore parmi ses principaux membres une bonne moitié de juifs. Dans chacune des sections policières, par exemple celle des Camps de travail et de réinsertion, comprendre les camps de déportation qui inspireront Adolf Hitler, plus de la moitié des « commissaires » étaient d’origine juive.
Puis vint la Grande Terreur.
Quand les communistes commencent à dévorer leurs propres enfants.
Après avoir exterminé les adversaires militaires et politiques, détruit les classes exploiteuses, collectivisé les agriculteurs, envoyé les récalcitrants au Goulag et construit les fondations du socialisme, le régime n’avait plus aucun ennemi identifiable, pas plus que de justification à apporter à leurs propres échecs, si ce n’est que « des impuretés subsistaient et, par conséquent, après avoir proclamé la victoire sur le passé, le régime se retourna contre son ombre » (Slezkine) :
Les communistes s’entre tuèrent donc à leur tour, sous l’oeil bienveillant de Staline. Les membres de l’élite politique soviétique souffrirent de façon disproportionnée pendant la Grande Terreur. Etant donné que les Juifs étaient sur-représentés au sein de cette élite, leur présence parmi les victimes est notable. Mais dans la mesure où les Juifs étaient sous-représentés dans les autres couches sociales subissant la répression, ils furent en réalité sous-représentés dans l’ensemble des victimes de la Grande Terreur.
Entre 1935 et 1938, les populations non-russes, chinoises, estoniennes, finnoises, allemandes, iraniennes, coréennes, turques, kurdes, lettones et polonaises de l’Union soviétique furent toutes brutalement déportées des régions frontalières direction de nouvelles terres (en Sibérie le plus souvent, où ils iront rejoindre les Blancs qui n’avaient pas encore été congelés ainsi que les Koulaks) en vertu de la théorie selon laquelle leurs liens ethniques avec leurs voisins non soviétiques étaient particulièrement propices à la pénétration « d’éléments hostiles ». En effet, sous la direction du parti communiste, on était en train de passer d’une vision initiale pluri-ethnique d’une fédération de Russie à un concept plus normalisant devant réduire les particularités afin d’achever l’idéal égalitaire :
En effet, LES ETATS MODERNES ONT TOUT AUTANT BESOIN D’UNE NATION QUE LES NATIONS D’UN ETAT. Staline avait compris que l’internationalisme bolchevique façon Trotski était synonyme de désordres intérieurs et extérieurs.
Afin de cimenter le peuple l’État soviétique, sous l’impulsion des staliniens, comprit l’urgence à promouvoir le nationalisme comme sentiment d’appartenance. Aux yeux des partisans de Staline, les théories de Trotski sur la « révolution permanente » paraissaient être un danger pour la Russie. Promouvoir la révolution à l’extérieur, oui, pourquoi pas, mais il y avait des nécessités diplomatiques à respecter, une tactique à déployer et sécurité intérieure comme réussite sur le plan économique se trouvaient être la priorité des priorités. Promouvoir la « révolution permanente » à l’intérieur leur paraissait une fadaise, le pays ayant besoin de stabilité que seuls les fonctionnaires du Parti étaient capables d’assurer. Confier totalement la direction des usines aux soviets qu’on renouvellerait sans cesse afin d’éviter la constitution d’une bureaucratie (c’était la crainte des trotskistes) ne pouvait être une conduite sûre du pays vers ses objectifs et ses plans quinquennaux, objectifs cruciaux et atteignables que sous la direction éclairée des membres du Comité Central du Parti Communiste.
Aussi pour la bonne cause des concepts comme le patriotisme se trouvèrent restaurés. L’effet collatéral en fut qu’un Russe d’origine allemande, par exemple, n’était plus considéré comme un Russe « comme les autres » par la police secrète (NKVD). Idem pour un Polonais. Par conséquent, l’évènement de la création de l’Etat d’Israël, après la seconde guerre mondiale, conduisit le Parti communiste à porter un autre regard sur les juifs russes, suspectés comme les autres minorités de porter allégeance à une patrie étrangère. L’offensive officielle contre les juifs n’était donc qu’une application tardive du volet ethnique de la Grande Terreur à un groupe ethnique qui, en tant que tel, avait été épargné en 1937-1938 : Toutes les purges staliniennes de l’après 1945 répondirent à l’obsession de l’infiltration insidieuse d’étrangers invisibles, notamment au sein du Parti. Le Parti s’attaqua alors aux juifs « publics » : d’abord les écrivains gardiens de la culture Yiddish, puis les juifs oeuvrant dans la diplomatie au sein du gouvernement, le tout sous couvert d’une « grande guerre patriotique » enclenchée à la faveur du pacte Germano-soviétique. Puis le Parti s’attaqua aux professeurs d’universités juifs, ensuite vint le tour des journalistes juifs, des directeurs d’usine juifs… Qui donc fabriquait les chars russes ? Un Juif. Pourquoi la majorité des ingénieurs étaient-ils juifs ? Avaient-ils des connexions avec l’ennemi américain ? Etaient-ils des espions ? Les infiltrés sont partout ! Le fils aîné du camarade Staline était marié à une Juive : Etait-ce là une pure coïncidence ?
« Mais voilà le plus terrible : les vigilants tchékistes qui combattaient les forces du mal étaient eux-mêmes des loups déguisés en moutons » (Slezkine) L’espionnage russe fut donc passé au peigne fin lui aussi. La police secrète s‘employa à dénicher au sein même du Parti les communistes soupçonnés de corruption ou de collusion, la première évidemment très répandue comme dans tout système communiste.
Mais il reste un point ; en raison même de la mort de Staline en 1953, l’offensive contre les Juifs fut nettement moins massive et s’avéra beaucoup moins meurtrière que le traitement réservé aux autres groupes ethniques, comme les Tchétchènes, les Tatares de Crimée, les Kalmouks et… tous les autres.
Retour sur l'Allemagne
Dans l’Allemagne d’avant la WW2, le slogan « classe contre classe » des communistes allemands céda devant une nouvelle orientation suscitée par l’approche de Hitler aux marches du pouvoir : « Démocratie contre fascisme » scandèrent alors les communistes allemands ! IL fallait oser, après avoir si minutieusement saboté la république de Weimar… Ostensiblement, le Komitern, c’est-à-dire l’Internationale communiste téléguidée de Moscou visait la respectabilité. Ainsi en Allemagne comme en France on pu voir un grand nombre d’intellectuels, d’écrivains, d’artistes et de femmes du monde manifester leur sympathie envers l’Union soviétique et s’enticher pour le communisme. Il était devenu fort à la mode, pendant que les opposants russes croupissaient par centaines de milliers voire millions dans les camps de Sibérie, de manifester sa sympathie envers toute entreprise communiste.
« Nous sommes si respectables, ricana Jensen [membre du Komitern en Allemagne] que tout ce que nous faisons doit être fait souterrainement. » (Jan Valtin).
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Crise de 1929
Hitler prend le pouvoir
Les juifs, la religion, l’argent
Bienvenue au pays de l’absurde.
Les Bolcheviks, en 1917, réalisent un coup d’État et sans attendre imposent leur dictature, en éliminant progressivement leurs adversaires politiques situés à gauche, ceux à droite ayant eut tout intérêt à s’enfuir en courant le premier jour. Les Koulaks, c’est-à-dire les paysans « moyens » et « riches » selon les critères bolcheviques assez proches dans l’esprit de celle des journalistes français actuels, n’eurent pas ce loisir. Cependant, le peuple russe dans sa grande majorité n’adhère pas au bolchevisme dont il méconnaît l’idéologie.
Les bolcheviques tissent leur toile dans toute la Russie. On ferme immédiatement les églises chrétiennes et les synagogues, on confisque les livres. Une époque bénie, selon Olivier Besancennot.
La même année, ils s’en prennent aux commerces, or il se trouve que la plupart sont tenus par des juifs. Cela ne fait rien, puisqu’ils sont éduqués on leur propose des postes de fonctionnaires en veux-tu en voilà ou bien de rejoindre la cohorte des prolétaires.
Le passage au communisme s’opérant avec les difficultés économiques que vous pouvez imaginer, le très pragmatique Lénine opte pour une transition moins brutale: la NEP, ou Nouvelle Politique Economique. En effet, il estime qu’une phase de « capitalisme d’Etat » est nécessaire avant la transformation de l’archaïque société russe en véritable société socialiste.
Afin de résoudre les problèmes de famines en ville, on tolère un temps que les paysans commercialisent leurs productions. En 1924, le célèbre banquier juif américain Felix Warburg se rend en Russie. Pour aider les Juifs à mieux survivre dans la nouvelle URSS (dont ils ne contestent pas le projet), il ambitionne de regrouper, avec l’accord des autorités russes, des centaines de milliers de juifs dans des exploitations agricoles géantes. Il achète les terres, le bétail et les tracteurs ! Les Juifs étaient considérés par les communistes comme une nationalité opprimée comme les autres nationalités opprimées de la Russie tsariste et se devaient d’être soutenus, à la manière soviétique. Seulement, les Juifs étaient si urbanisés et présents dans les hautes sphères de la société qu’en ce qui concernait la politique des nationalités, il y avait comme un iatus : en direction des juifs elle apparaissait soit dénuée de sens, soit contre-productive. En effet, appliquer la discrimination positive à l’égard des juifs semblait absurde, même à bien des communistes. Le danger qui en découla fut de favoriser encore plus l’antisémitisme atavique des Russes.
Pour les bolcheviques et leurs amis, la trop grande visibilité des révolutionnaires juifs pouvait en effet poser un véritable problème politique. En 1917, l’écrivain russe Maxime Gorki, ami des juifs, exhorte déjà:
« La raison de l’antisémitisme qui sévit actuellement en Russie [guerre civile, 1917] est le manque de tact des bolcheviks juifs. Les bolcheviks juifs, certes pas tous, mais quelques jeunes irresponsables parmi eux, participent à la profanation des lieux saints du peuple russe. (…) Les bolcheviks juifs auraient dû laisser ces tâches aux bolcheviks russes. Le paysan russe est rusé et taciturne. Extérieurement, il apparaît doux comme un agneau, mais, derrière son sourire docile, il nourrira une haine profonde pour le Juif qui a osé s’en prendre à ses lieux saints. »
Dans l’esprit des bolcheviques les ennemis de classe sont les koulaks (paysans), les commerçants, les prêtres, principalement orthodoxes, et tous les individus cosmopolites, dans lesquels se situent forcément les capitalistes, les spéculateurs, et à fortiori des juifs. De quoi faire apparaître une contradiction qui fera plus tard le terreau de l’antisémitisme bolchevique, sachant que les communistes feront dés le départ la chasse aux éléments « déviants », ne laissant le choix à beaucoup de juifs que trois alternatives : la fuite au pays du capitalisme, les Etats-Unis, la fuite en Palestine, désormais possible et soutenue à l’extérieur, ou bien abandonner complètement toute religiosité en adhérant pleinement au bolchevisme et à la collectivisation, sous Lénine puis sous Staline.
Aussi les bolcheviques vont-ils mener de nombreuses campagnes de propagande contre l’antisémitisme populaire durant les années 20 et 30. Pour les idéologues du parti, la réussite des juifs dans la société bolchevique n’avait rien de critiquable en soi, mais elle faisait monter un regrettable sentiment d’antisémitisme dans la population. Bien sûr, ils ne se demandaient pas si le bolchevisme n’était pas le premier responsable du désappointement d’une grande partie de la population. Le plus curieux dans tout ce salmigondis de propagande antiraciste organisé par les bolcheviques à l’usine, à l’école, était que dans le monde réel, les manifestations d’antisémitisme étaient pratiquement inexistantes. C’est d’ailleurs assez étrange de constater qu’il se passe la même chose aujourd’hui en France, enfin depuis les années 1980.
Quand la police secrète ouvrait le courrier des Russes, ce qui arrivait la plupart du temps, pratiquement aucune lettre, aucun courrier ne faisait ou ne relevait de l’antisémitisme. A la veille de la Grande Terreur, en 1937, la police secrète soviétique, saint des saints du système communiste, comptait encore parmi ses principaux membres une bonne moitié de juifs. Dans chacune des sections policières, par exemple celle des Camps de travail et de réinsertion, comprendre les camps de déportation qui inspireront Adolf Hitler, plus de la moitié des « commissaires » étaient d’origine juive.
Puis vint la Grande Terreur.
Quand les communistes commencent à dévorer leurs propres enfants.
Après avoir exterminé les adversaires militaires et politiques, détruit les classes exploiteuses, collectivisé les agriculteurs, envoyé les récalcitrants au Goulag et construit les fondations du socialisme, le régime n’avait plus aucun ennemi identifiable, pas plus que de justification à apporter à leurs propres échecs, si ce n’est que « des impuretés subsistaient et, par conséquent, après avoir proclamé la victoire sur le passé, le régime se retourna contre son ombre » (Slezkine) :
Les communistes s’entre tuèrent donc à leur tour, sous l’oeil bienveillant de Staline. Les membres de l’élite politique soviétique souffrirent de façon disproportionnée pendant la Grande Terreur. Etant donné que les Juifs étaient sur-représentés au sein de cette élite, leur présence parmi les victimes est notable. Mais dans la mesure où les Juifs étaient sous-représentés dans les autres couches sociales subissant la répression, ils furent en réalité sous-représentés dans l’ensemble des victimes de la Grande Terreur.
Entre 1935 et 1938, les populations non-russes, chinoises, estoniennes, finnoises, allemandes, iraniennes, coréennes, turques, kurdes, lettones et polonaises de l’Union soviétique furent toutes brutalement déportées des régions frontalières direction de nouvelles terres (en Sibérie le plus souvent, où ils iront rejoindre les Blancs qui n’avaient pas encore été congelés ainsi que les Koulaks) en vertu de la théorie selon laquelle leurs liens ethniques avec leurs voisins non soviétiques étaient particulièrement propices à la pénétration « d’éléments hostiles ». En effet, sous la direction du parti communiste, on était en train de passer d’une vision initiale pluri-ethnique d’une fédération de Russie à un concept plus normalisant devant réduire les particularités afin d’achever l’idéal égalitaire :
En effet, LES ETATS MODERNES ONT TOUT AUTANT BESOIN D’UNE NATION QUE LES NATIONS D’UN ETAT. Staline avait compris que l’internationalisme bolchevique façon Trotski était synonyme de désordres intérieurs et extérieurs.
Afin de cimenter le peuple l’État soviétique, sous l’impulsion des staliniens, comprit l’urgence à promouvoir le nationalisme comme sentiment d’appartenance. Aux yeux des partisans de Staline, les théories de Trotski sur la « révolution permanente » paraissaient être un danger pour la Russie. Promouvoir la révolution à l’extérieur, oui, pourquoi pas, mais il y avait des nécessités diplomatiques à respecter, une tactique à déployer et sécurité intérieure comme réussite sur le plan économique se trouvaient être la priorité des priorités. Promouvoir la « révolution permanente » à l’intérieur leur paraissait une fadaise, le pays ayant besoin de stabilité que seuls les fonctionnaires du Parti étaient capables d’assurer. Confier totalement la direction des usines aux soviets qu’on renouvellerait sans cesse afin d’éviter la constitution d’une bureaucratie (c’était la crainte des trotskistes) ne pouvait être une conduite sûre du pays vers ses objectifs et ses plans quinquennaux, objectifs cruciaux et atteignables que sous la direction éclairée des membres du Comité Central du Parti Communiste.
Aussi pour la bonne cause des concepts comme le patriotisme se trouvèrent restaurés. L’effet collatéral en fut qu’un Russe d’origine allemande, par exemple, n’était plus considéré comme un Russe « comme les autres » par la police secrète (NKVD). Idem pour un Polonais. Par conséquent, l’évènement de la création de l’Etat d’Israël, après la seconde guerre mondiale, conduisit le Parti communiste à porter un autre regard sur les juifs russes, suspectés comme les autres minorités de porter allégeance à une patrie étrangère. L’offensive officielle contre les juifs n’était donc qu’une application tardive du volet ethnique de la Grande Terreur à un groupe ethnique qui, en tant que tel, avait été épargné en 1937-1938 : Toutes les purges staliniennes de l’après 1945 répondirent à l’obsession de l’infiltration insidieuse d’étrangers invisibles, notamment au sein du Parti. Le Parti s’attaqua alors aux juifs « publics » : d’abord les écrivains gardiens de la culture Yiddish, puis les juifs oeuvrant dans la diplomatie au sein du gouvernement, le tout sous couvert d’une « grande guerre patriotique » enclenchée à la faveur du pacte Germano-soviétique. Puis le Parti s’attaqua aux professeurs d’universités juifs, ensuite vint le tour des journalistes juifs, des directeurs d’usine juifs… Qui donc fabriquait les chars russes ? Un Juif. Pourquoi la majorité des ingénieurs étaient-ils juifs ? Avaient-ils des connexions avec l’ennemi américain ? Etaient-ils des espions ? Les infiltrés sont partout ! Le fils aîné du camarade Staline était marié à une Juive : Etait-ce là une pure coïncidence ?
« Mais voilà le plus terrible : les vigilants tchékistes qui combattaient les forces du mal étaient eux-mêmes des loups déguisés en moutons » (Slezkine) L’espionnage russe fut donc passé au peigne fin lui aussi. La police secrète s‘employa à dénicher au sein même du Parti les communistes soupçonnés de corruption ou de collusion, la première évidemment très répandue comme dans tout système communiste.
Mais il reste un point ; en raison même de la mort de Staline en 1953, l’offensive contre les Juifs fut nettement moins massive et s’avéra beaucoup moins meurtrière que le traitement réservé aux autres groupes ethniques, comme les Tchétchènes, les Tatares de Crimée, les Kalmouks et… tous les autres.
Retour sur l'Allemagne
Dans l’Allemagne d’avant la WW2, le slogan « classe contre classe » des communistes allemands céda devant une nouvelle orientation suscitée par l’approche de Hitler aux marches du pouvoir : « Démocratie contre fascisme » scandèrent alors les communistes allemands ! IL fallait oser, après avoir si minutieusement saboté la république de Weimar… Ostensiblement, le Komitern, c’est-à-dire l’Internationale communiste téléguidée de Moscou visait la respectabilité. Ainsi en Allemagne comme en France on pu voir un grand nombre d’intellectuels, d’écrivains, d’artistes et de femmes du monde manifester leur sympathie envers l’Union soviétique et s’enticher pour le communisme. Il était devenu fort à la mode, pendant que les opposants russes croupissaient par centaines de milliers voire millions dans les camps de Sibérie, de manifester sa sympathie envers toute entreprise communiste.
« Nous sommes si respectables, ricana Jensen [membre du Komitern en Allemagne] que tout ce que nous faisons doit être fait souterrainement. » (Jan Valtin).
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Crise de 1929
Hitler prend le pouvoir
Les juifs, la religion, l’argent
Invité- Invité
Re: Hitler et l'avènement du III° REICH
LA CRISE DE 1929
Stresemann, 1925 :
« S’il se produit une catastrophe économique en Allemagne, personne ne sait où le peuple pourra s’égarer. »
Stresemann était le leader du parti populaire, un parti de droite héritier de Bismarck mais suffisamment responsable pour s’accommoder de la république de Weimar. A la veille de la crise, en 1928 les partis conservateurs allemands, divisés, subissent un échec électoral. Le parti d’Adolf Hitler ne va guère mieux. Malgré son intense propagande et son activisme forcené, son influence avait du mal à passer un cap. La crise de 1929 allait grandement l’aider.
Les difficultés économiques de l’après-guerre avaient été surmontées. Certes, l’hyper-inflation avait obligé le Dr Schacht, nouveau président de la Reichbank a pratiquer une austérité coûteuse sur le plan social, mais l’économie allemande était d’aplomb. Aux USA, l’énorme prospérité fait croire à un expansionnisme économique éternel : Les usines américaines tournent à plein régime et les Etats-Unis investissent une part de leurs bénéfices en Europe. Quand la crise boursière, provoquée par un excès de crédit et la spéculation éclate à Wall street, non seulement la crise économique gagne l’ensemble du pays, mais elle se propage en Europe via une crise bancaire : les banques américaines rapatrient leurs capitaux en urgence, conséquence, les kraks bancaires s’y succèdent. Pour arrêter le désastre, le gouvernement allemand finit par bloquer les capitaux étrangers se trouvant encore en Allemagne. Au Royaume-Uni, toujours pas remis du premier conflit mondial et très investi en Europe continentale, avec une balance des paiements déjà déficitaire, le gouvernement se trouve dans l’obligation d’abandonner l’étalon-or et en quelques jours, la Livre sterling chute de 40 %, entraînant dans son sillage une dizaine d’autres pays. Dans le monde, hormis dans une URSS hors-jeu, le marasme s’installe durablement.
Pour beaucoup d’économistes cependant, la crise économique fut la conséquence d’une surproduction, c’est-à-dire de surcapacités industrielles. Les prix de gros sont à la baisse, les stocks s’accumulent alors que les entreprises ont beaucoup investi à crédit. La spéculation boursière reposait sur des anticipations totalement fausses. Aux Etats-Unis on envoie les voitures à la casse, au Danemark on abat le bétail. La réduction de la production est inévitable, chômage et baisse de la consommation nourrissent à leur tour la crise.
Cependant, l’opacité qui règne dans les affaires et à Wall street rend difficile à déterminer les responsabilités. A priori, une monnaie adossée à l’or limite la possibilité de faire fonctionner la planche à billets. Pourtant, l’afflux de crédit est incontestable. Certes, les Américains s’étaient massivement entichés de la Bourse, et raclaient leurs fonds de tiroirs pour y investir leurs économies. Quand le cireur de chaussures de Wall street se met à donner à ses clients des conseils boursiers, c’est qu’il est peut-être temps de mettre les voiles.
Je vous livre mon interprétation dés à présent :
Comme nous l’avons vu précédemment, la réserve fédérale américaine, de création récente, avait mis le pouvoir monétaire dans les mains des banquiers. Pas totalement, bien sûr, car le gouvernement à toujours un œil sur les politiques monétaires. Mais il n’y a personne au monde qui comprenne mieux la finance qu’un banquier. Si l’étalon-or est toujours considéré comme le garant qui protège de l’hydre de l’inflation, il a l’inconvénient de favoriser les nantis qui le possèdent, freinant la possibilité à de nouveaux entrants d’investir sur des nouveaux marchés. C’est peut-être la raison qui fait que les banquiers, dans l’Histoire, ont toujours prêté plus qu’ils ne possédaient d’or, tenant compte du fait que leurs déposants ne viendraient pas tous le même jour le réclamer, et tirent profit de la situation pour stimuler les affaires, donc leurs bénéfices.
Ce qui provoquera notamment la colère du peuple américain vis-à-vis des banques en 1929, c’est peut-être qu’un certain nombre d’entre elles, au plus fort de la spéculation boursière, ont senti le vent tourner et se sont retirés du casino à temps, ce qui renforce aux yeux des « complotistes » ou des tenants de l’étalon-or l’idée que les banquiers dirigent le monde et insatiablement, s’accaparent toute les richesses.
Mon opinion est qu’une chose est certaine, si vous êtes en amont de la rivière, vous ne mourrez jamais de soif.
En Allemagne, l’économie avait été soutenue notamment par les énormes investissements américains grâce à la politique du Dr Schacht, bien en cour à Wall street, l’homme qui avait mis fin à l’hyper inflation allemande. Les capitaux US y affluaient car ils étaient rémunérés avec des taux élevés. Le trust Krupp empruntait des sommes énormes, par exemple. Les firmes américaines investissaient également en Allemagne : Ford avait des usines à Berlin et à Cologne. Face à la menace de récession venue des USA, les restrictions monétaires brutales furent mises en oeuvre.
En effet, toutes les monnaies étaient gagées sur l’étalon-or (Aux USA, la décorrélation de la monnaie dollar vis-à-vis de l’étalon-or fut un long processus en trois temps qui commença en 1934 avec le Gold Reserve Act, en 1944 le Dollar Exchange Standard et s’acheva en 1971). Afin de protéger leurs réserves en métaux précieux qui garantissaient la stabilité financière, aux USA comme en Allemagne ou ailleurs, dans les années 30 les banques privées accordèrent moins de prêts et l’investissement chuta ; de plus, beaucoup d’emprunts étaient à court terme et il fallait les rembourser, mais comment ?
La production industrielle dégringolait à une cadence effrénée. Des banques firent faillite. En 1932, un actif allemand sur trois était au chômage ! Le communisme et le nationalisme parurent comme des solutions aux yeux de beaucoup de travailleurs et de classes moyennes allemandes.
Jan Valtin : « Les policiers étaient les ennemis. Dieu n’existait pas. Il avait été inventé par les riches, pour que les pauvres puissent lui confier leurs misères. Seuls les lâches pouvaient prier. Un patron était un loup à forme humaine, toujours glouton, sans pitié, malhonnête et s’adjugeant toujours la meilleure part. »
Aux yeux des communistes, tous les gouvernements allemands étaient fascistes, et ce bien avant l’arrivée de Hitler au pouvoir, et le fascisme la tentative ultime du capitalisme pour imposer sa dure loi aux travailleurs, selon la théorie léniniste.
Le Parti communiste allemand était piloté par la Guépéou, le nouveau nom de la Tchéka, la police secrète soviétique exigeait de ses militants une loyauté inébranlable, ce qui ne manqua pas d’alimenter les angoisses des bourgeois et les peurs des classes moyennes. Cependant, la plupart des grèves, des manifestations et des troubles ouvriers étaient l’initiative de membre locaux.
La crise économique et la peur du communisme firent le lit du fascisme. Pourtant le parti nazi risqua la scission, entre ceux qui mettaient l’accent sur l’aspect « socialiste » du parti nazi et ceux, comme Adolf Hitler qui multiplia les appels en direction de la droite conservatrice.
S’en suivit une stratégie d’équilibriste d’Hitler, fricotant avec les partis conservateurs, désignant le marxisme comme source de tous les maux de l’Allemagne et flattant les milieux économiques, tout en attaquant dans la presse les trusts et les monopoles, montrant par là même un don d’ubiquité assez unique en son genre, essayant de présenter un visage moins brutal et réduisant de façon notable son discours antisémite.
Sur le plan financier et économique, et devant la fuite des capitaux qui affectait l’Allemagne, le paiement des réparations de guerre fut suspendu par le moratoire Hoover, au grand dam de Wall street, du nom du président américain mais le gouvernement de Weimar, dirigé par un social-démocrate, semblait ne pas avoir d’autres outils à proposer pour sortir de la crise. En septembre 1930, Les nazis firent une percée électorale dans toutes les catégories de la population : les ouvriers, les femmes, les fonctionnaires… le parti nazi multiplia le nombre de ses députés par dix !
Enfin, le 27 février 1933 à 9 heures du soir, un incendie dévaste le Reichstag, allumé par un ouvrier communiste du nom de Marius van der Lubbe.
Alors Adolf Hitler entre définitivement sur le devant de la scène.
Stresemann, 1925 :
« S’il se produit une catastrophe économique en Allemagne, personne ne sait où le peuple pourra s’égarer. »
Stresemann était le leader du parti populaire, un parti de droite héritier de Bismarck mais suffisamment responsable pour s’accommoder de la république de Weimar. A la veille de la crise, en 1928 les partis conservateurs allemands, divisés, subissent un échec électoral. Le parti d’Adolf Hitler ne va guère mieux. Malgré son intense propagande et son activisme forcené, son influence avait du mal à passer un cap. La crise de 1929 allait grandement l’aider.
Les difficultés économiques de l’après-guerre avaient été surmontées. Certes, l’hyper-inflation avait obligé le Dr Schacht, nouveau président de la Reichbank a pratiquer une austérité coûteuse sur le plan social, mais l’économie allemande était d’aplomb. Aux USA, l’énorme prospérité fait croire à un expansionnisme économique éternel : Les usines américaines tournent à plein régime et les Etats-Unis investissent une part de leurs bénéfices en Europe. Quand la crise boursière, provoquée par un excès de crédit et la spéculation éclate à Wall street, non seulement la crise économique gagne l’ensemble du pays, mais elle se propage en Europe via une crise bancaire : les banques américaines rapatrient leurs capitaux en urgence, conséquence, les kraks bancaires s’y succèdent. Pour arrêter le désastre, le gouvernement allemand finit par bloquer les capitaux étrangers se trouvant encore en Allemagne. Au Royaume-Uni, toujours pas remis du premier conflit mondial et très investi en Europe continentale, avec une balance des paiements déjà déficitaire, le gouvernement se trouve dans l’obligation d’abandonner l’étalon-or et en quelques jours, la Livre sterling chute de 40 %, entraînant dans son sillage une dizaine d’autres pays. Dans le monde, hormis dans une URSS hors-jeu, le marasme s’installe durablement.
Pour beaucoup d’économistes cependant, la crise économique fut la conséquence d’une surproduction, c’est-à-dire de surcapacités industrielles. Les prix de gros sont à la baisse, les stocks s’accumulent alors que les entreprises ont beaucoup investi à crédit. La spéculation boursière reposait sur des anticipations totalement fausses. Aux Etats-Unis on envoie les voitures à la casse, au Danemark on abat le bétail. La réduction de la production est inévitable, chômage et baisse de la consommation nourrissent à leur tour la crise.
Cependant, l’opacité qui règne dans les affaires et à Wall street rend difficile à déterminer les responsabilités. A priori, une monnaie adossée à l’or limite la possibilité de faire fonctionner la planche à billets. Pourtant, l’afflux de crédit est incontestable. Certes, les Américains s’étaient massivement entichés de la Bourse, et raclaient leurs fonds de tiroirs pour y investir leurs économies. Quand le cireur de chaussures de Wall street se met à donner à ses clients des conseils boursiers, c’est qu’il est peut-être temps de mettre les voiles.
Je vous livre mon interprétation dés à présent :
Comme nous l’avons vu précédemment, la réserve fédérale américaine, de création récente, avait mis le pouvoir monétaire dans les mains des banquiers. Pas totalement, bien sûr, car le gouvernement à toujours un œil sur les politiques monétaires. Mais il n’y a personne au monde qui comprenne mieux la finance qu’un banquier. Si l’étalon-or est toujours considéré comme le garant qui protège de l’hydre de l’inflation, il a l’inconvénient de favoriser les nantis qui le possèdent, freinant la possibilité à de nouveaux entrants d’investir sur des nouveaux marchés. C’est peut-être la raison qui fait que les banquiers, dans l’Histoire, ont toujours prêté plus qu’ils ne possédaient d’or, tenant compte du fait que leurs déposants ne viendraient pas tous le même jour le réclamer, et tirent profit de la situation pour stimuler les affaires, donc leurs bénéfices.
Ce qui provoquera notamment la colère du peuple américain vis-à-vis des banques en 1929, c’est peut-être qu’un certain nombre d’entre elles, au plus fort de la spéculation boursière, ont senti le vent tourner et se sont retirés du casino à temps, ce qui renforce aux yeux des « complotistes » ou des tenants de l’étalon-or l’idée que les banquiers dirigent le monde et insatiablement, s’accaparent toute les richesses.
Mon opinion est qu’une chose est certaine, si vous êtes en amont de la rivière, vous ne mourrez jamais de soif.
En Allemagne, l’économie avait été soutenue notamment par les énormes investissements américains grâce à la politique du Dr Schacht, bien en cour à Wall street, l’homme qui avait mis fin à l’hyper inflation allemande. Les capitaux US y affluaient car ils étaient rémunérés avec des taux élevés. Le trust Krupp empruntait des sommes énormes, par exemple. Les firmes américaines investissaient également en Allemagne : Ford avait des usines à Berlin et à Cologne. Face à la menace de récession venue des USA, les restrictions monétaires brutales furent mises en oeuvre.
En effet, toutes les monnaies étaient gagées sur l’étalon-or (Aux USA, la décorrélation de la monnaie dollar vis-à-vis de l’étalon-or fut un long processus en trois temps qui commença en 1934 avec le Gold Reserve Act, en 1944 le Dollar Exchange Standard et s’acheva en 1971). Afin de protéger leurs réserves en métaux précieux qui garantissaient la stabilité financière, aux USA comme en Allemagne ou ailleurs, dans les années 30 les banques privées accordèrent moins de prêts et l’investissement chuta ; de plus, beaucoup d’emprunts étaient à court terme et il fallait les rembourser, mais comment ?
La production industrielle dégringolait à une cadence effrénée. Des banques firent faillite. En 1932, un actif allemand sur trois était au chômage ! Le communisme et le nationalisme parurent comme des solutions aux yeux de beaucoup de travailleurs et de classes moyennes allemandes.
Jan Valtin : « Les policiers étaient les ennemis. Dieu n’existait pas. Il avait été inventé par les riches, pour que les pauvres puissent lui confier leurs misères. Seuls les lâches pouvaient prier. Un patron était un loup à forme humaine, toujours glouton, sans pitié, malhonnête et s’adjugeant toujours la meilleure part. »
Aux yeux des communistes, tous les gouvernements allemands étaient fascistes, et ce bien avant l’arrivée de Hitler au pouvoir, et le fascisme la tentative ultime du capitalisme pour imposer sa dure loi aux travailleurs, selon la théorie léniniste.
Le Parti communiste allemand était piloté par la Guépéou, le nouveau nom de la Tchéka, la police secrète soviétique exigeait de ses militants une loyauté inébranlable, ce qui ne manqua pas d’alimenter les angoisses des bourgeois et les peurs des classes moyennes. Cependant, la plupart des grèves, des manifestations et des troubles ouvriers étaient l’initiative de membre locaux.
La crise économique et la peur du communisme firent le lit du fascisme. Pourtant le parti nazi risqua la scission, entre ceux qui mettaient l’accent sur l’aspect « socialiste » du parti nazi et ceux, comme Adolf Hitler qui multiplia les appels en direction de la droite conservatrice.
S’en suivit une stratégie d’équilibriste d’Hitler, fricotant avec les partis conservateurs, désignant le marxisme comme source de tous les maux de l’Allemagne et flattant les milieux économiques, tout en attaquant dans la presse les trusts et les monopoles, montrant par là même un don d’ubiquité assez unique en son genre, essayant de présenter un visage moins brutal et réduisant de façon notable son discours antisémite.
Sur le plan financier et économique, et devant la fuite des capitaux qui affectait l’Allemagne, le paiement des réparations de guerre fut suspendu par le moratoire Hoover, au grand dam de Wall street, du nom du président américain mais le gouvernement de Weimar, dirigé par un social-démocrate, semblait ne pas avoir d’autres outils à proposer pour sortir de la crise. En septembre 1930, Les nazis firent une percée électorale dans toutes les catégories de la population : les ouvriers, les femmes, les fonctionnaires… le parti nazi multiplia le nombre de ses députés par dix !
Enfin, le 27 février 1933 à 9 heures du soir, un incendie dévaste le Reichstag, allumé par un ouvrier communiste du nom de Marius van der Lubbe.
Alors Adolf Hitler entre définitivement sur le devant de la scène.
Dernière édition par Béret vert le Sam 28 Avr 2018 - 19:22, édité 1 fois
Invité- Invité
Re: Hitler et l'avènement du III° REICH
ca se lit très bien et donne une explication plausible a l'arrivée du nazisme en allemagne
ce serait quand même bien que ca ne se répète pas trop souvent
peut t'on suggérer que les mécanismes monétaires mondiaux de notre époque aide a contenir le pire
quelles conséquence sociale aurait nos 2300 milliards e de dettes sans eux
ok ,la fête est loins d'etre terminée
ce serait quand même bien que ca ne se répète pas trop souvent
peut t'on suggérer que les mécanismes monétaires mondiaux de notre époque aide a contenir le pire
quelles conséquence sociale aurait nos 2300 milliards e de dettes sans eux
ok ,la fête est loins d'etre terminée
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bretagne
Re: Hitler et l'avènement du III° REICH
Béret vert a écrit:
Mon opinion est qu’une chose est certaine, si vous êtes en amont de la rivière, vous ne mourrez jamais de soif.
Aujourd'hui on appelle çà la théorie du ruissellement.
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Assis
Re: Hitler et l'avènement du III° REICH
J'ai écrit la suite cette après-midi. Donc, voici l'avant-dernier épisode
La création du III° REICH: HITLER par la grande porte
« Hitler était appuyé des deux bras sur le parapet de pierre du balcon, et fixait en silence la mer de flammes rouges. « C’est le début du soulèvement communiste ! Ils vont frapper maintenant ! Il n’y a pas une minute à perdre ! » (…) Comme s’il allait éclater, il s’est mis à hurler d’une manière totalement incontrôlée que je ne lui connaissais pas : « Il n’y aura plus de pitié maintenant ; tous ceux qui se mettront en travers de notre route seront massacrés. Le peuple allemand ne comprendrait pas notre clémence. »
Rudolf Diels, Lucifer ante Portas : es spricht der erste Chef der Gestapo, Stuttgart, 1950
Hitler venait d’être nommé Chancelier du Reich, à la suite de combinaisons politiques qui étaient la conséquence de l’impossibilité de la droite conservatrice à gouverner avec une certaine stabilité, des droites conservatrices devrais-je dire. Hitler avait auparavant refusé de participer à une coalition gouvernementale, mais pour la seconde fois en un an, le président Hindenburg avait proposé le poste de Chancelier à Hitler, qui l’accepta cette fois.
Dans les semaines qui suivirent, des altercations eurent lieu dans les rues contre les communistes, mais ces derniers paraissaient beaucoup moins organisés que les nazis et surtout déconsidérés aux yeux de la population.
Le chef de l’état-major de l’armée, Blomberg, avait interdit aux officiers d’adhérer au parti nazi.
Habilement, Hitler mis également sur la touche l’armée en exigeant sa neutralité, et en contournant sa hiérarchie en créant un « conseil de défense du Reich ». Le champ était libre pour les sections d’assaut, épaulées par les Casques d’acier et les S.S pour procéder à leurs dévastations, notamment parce que la police officielle avait déjà été auparavant purgée de ses éléments communistes par un précédent gouvernement.
Hitler exigea la dissolution de la chambre des députés (Reichstag) et le scrutin approchait quand advint l’incendie du Reichstag. Hitler tira parti de l’affaire en bâillonnant l’opposition de gauche et des libéraux hostiles, et en exploitant le supposé « complot communiste ». Cependant, les députés nazis n’obtinrent que 44 % des voix. Le parti du centre catholique vint compléter la majorité, croyant possible un fascisme à la Mussolini. Au gouvernement, il y avait aux côtés des nazis des conservateurs qui croyaient encore et toujours pouvoir manipuler Hitler. Ils ne tarderont pas à déchanter.
Ce que Hitler promettait à l’Allemagne juste avant l’élection, c’était la suppression du communisme et des autres partis de Weimar. Le parti communiste était lui persuadé que le gouvernement Hitler ne ferait pas long feu sous l’impact de ses contradictions internes. C’est comme si tous les opposants politiques de Hitler, de droite comme de gauche, l’avaient tout le temps sous-estimé. La relative atonie du Parti communiste eut un effet surprenant sur les cadres nazis : ils estimèrent que ce silence et cette passivité (Hitler avait pourtant promis de leur faire la peau) avait quelque chose d’inquiétant. Après tout, la doxa communiste ne cessait de proclamer qu’un gouvernement fasciste était le prélude à une révolution prolétarienne. Dans ce jeu du chat et de la souris, il était certain qu’il allait se passer quelque chose.
C’est dans ce contexte qu’eut lieu l’incendie du Reichstag. Cet évènement qui frappa l’opinion déclencha immédiatement un flot de propagande anti-communiste. Les Chemises brunes déferlèrent sur leurs ennemis. Dans tous le pays, on s’attaque à tout ce qui ressemble à un communiste. A partir de l’incendie du Reichstag, les tribunaux prirent l’habitude de considérer la simple appartenance au Parti communiste comme une haute trahison. Fin février, le Parti fut déclaré illégal mais curieusement, ses candidats déclarés depuis un moment pouvaient encore se présenter. Pendant la campagne électorale, des hordes de Chemises brunes volaient les voitures, ou les « empruntaient » aux juifs, aux sociaux-démocrates et aux syndicalistes et défilaient avec, toutes bannières dehors. Aucun dirigeant nazi, pas plus Hitler qu’un autre, n’avait de prise sur ces évènements, mais ils avaient donné leur bénédiction explicite par leurs violentes diatribes.
Lorsque le résultat des élections fut publiés, les Nazis plus les nationalistes coalisés faisaient 52 % des voix. Dans son journal de propagande, Goebbels exulta.
La vague de violence prit alors des proportions effrayantes. Les communistes, les sociaux-démocrates, les syndicalistes en firent les frais. Deux millions d’hommes avaient rejoint les sections d’assaut (S.A). L’ampleur de la répression était telle que les prisons ne suffisaient plus. Le 20 mars 1933, Himmler annonça à la presse qu’un « camp de concentration pour les prisonniers politiques » serait ouvert à Dachau.
Bientôt des camps de concentration apparurent dans tout le pays. L’idée de créer des camps n’était pas nouvelle, les Anglais l’ayant pratiqué par exemple lors de la révolte des Boers en Afrique du sud. Les détenus étaient gardés dans des conditions déplorables et sadiques, quelques semaines généralement. D’autres y furent assassinés : on y faisait déjà le tri.
Comme cette répression envers les communistes était relativement bien acceptée par les Allemands, qui à l'inverse des Français étaient très au fait de ce qui se déroulait en URSS, Hitler fut encouragé dans sa politique : annonçant une nouvelle modification juridique, il obtint le pouvoir de promulguer des lois seul.
Afin de rassurer les Droites, nationalistes et conservateurs aspirant à plus de tranquillité, Hitler organisa une cérémonie grandiose en forme d’allégeance au maréchal Hindenburg. Quelques semaines plus tard, il obtint, grâce à quelques manipulations d’ordre constitutionnel, ce qu’il attendait depuis toujours : les pleins pouvoirs. Dés lors, le cabinet ainsi que les partenaires de la coalition nationaliste sombrèrent définitivement dans l’oubli. Un an plus tard, il réussit à imposer un parti unique.
La mise au pas de l’Allemagne pouvait commencer.
La création du III° REICH: HITLER par la grande porte
« Hitler était appuyé des deux bras sur le parapet de pierre du balcon, et fixait en silence la mer de flammes rouges. « C’est le début du soulèvement communiste ! Ils vont frapper maintenant ! Il n’y a pas une minute à perdre ! » (…) Comme s’il allait éclater, il s’est mis à hurler d’une manière totalement incontrôlée que je ne lui connaissais pas : « Il n’y aura plus de pitié maintenant ; tous ceux qui se mettront en travers de notre route seront massacrés. Le peuple allemand ne comprendrait pas notre clémence. »
Rudolf Diels, Lucifer ante Portas : es spricht der erste Chef der Gestapo, Stuttgart, 1950
Hitler venait d’être nommé Chancelier du Reich, à la suite de combinaisons politiques qui étaient la conséquence de l’impossibilité de la droite conservatrice à gouverner avec une certaine stabilité, des droites conservatrices devrais-je dire. Hitler avait auparavant refusé de participer à une coalition gouvernementale, mais pour la seconde fois en un an, le président Hindenburg avait proposé le poste de Chancelier à Hitler, qui l’accepta cette fois.
Dans les semaines qui suivirent, des altercations eurent lieu dans les rues contre les communistes, mais ces derniers paraissaient beaucoup moins organisés que les nazis et surtout déconsidérés aux yeux de la population.
Le chef de l’état-major de l’armée, Blomberg, avait interdit aux officiers d’adhérer au parti nazi.
Habilement, Hitler mis également sur la touche l’armée en exigeant sa neutralité, et en contournant sa hiérarchie en créant un « conseil de défense du Reich ». Le champ était libre pour les sections d’assaut, épaulées par les Casques d’acier et les S.S pour procéder à leurs dévastations, notamment parce que la police officielle avait déjà été auparavant purgée de ses éléments communistes par un précédent gouvernement.
Hitler exigea la dissolution de la chambre des députés (Reichstag) et le scrutin approchait quand advint l’incendie du Reichstag. Hitler tira parti de l’affaire en bâillonnant l’opposition de gauche et des libéraux hostiles, et en exploitant le supposé « complot communiste ». Cependant, les députés nazis n’obtinrent que 44 % des voix. Le parti du centre catholique vint compléter la majorité, croyant possible un fascisme à la Mussolini. Au gouvernement, il y avait aux côtés des nazis des conservateurs qui croyaient encore et toujours pouvoir manipuler Hitler. Ils ne tarderont pas à déchanter.
Ce que Hitler promettait à l’Allemagne juste avant l’élection, c’était la suppression du communisme et des autres partis de Weimar. Le parti communiste était lui persuadé que le gouvernement Hitler ne ferait pas long feu sous l’impact de ses contradictions internes. C’est comme si tous les opposants politiques de Hitler, de droite comme de gauche, l’avaient tout le temps sous-estimé. La relative atonie du Parti communiste eut un effet surprenant sur les cadres nazis : ils estimèrent que ce silence et cette passivité (Hitler avait pourtant promis de leur faire la peau) avait quelque chose d’inquiétant. Après tout, la doxa communiste ne cessait de proclamer qu’un gouvernement fasciste était le prélude à une révolution prolétarienne. Dans ce jeu du chat et de la souris, il était certain qu’il allait se passer quelque chose.
C’est dans ce contexte qu’eut lieu l’incendie du Reichstag. Cet évènement qui frappa l’opinion déclencha immédiatement un flot de propagande anti-communiste. Les Chemises brunes déferlèrent sur leurs ennemis. Dans tous le pays, on s’attaque à tout ce qui ressemble à un communiste. A partir de l’incendie du Reichstag, les tribunaux prirent l’habitude de considérer la simple appartenance au Parti communiste comme une haute trahison. Fin février, le Parti fut déclaré illégal mais curieusement, ses candidats déclarés depuis un moment pouvaient encore se présenter. Pendant la campagne électorale, des hordes de Chemises brunes volaient les voitures, ou les « empruntaient » aux juifs, aux sociaux-démocrates et aux syndicalistes et défilaient avec, toutes bannières dehors. Aucun dirigeant nazi, pas plus Hitler qu’un autre, n’avait de prise sur ces évènements, mais ils avaient donné leur bénédiction explicite par leurs violentes diatribes.
Lorsque le résultat des élections fut publiés, les Nazis plus les nationalistes coalisés faisaient 52 % des voix. Dans son journal de propagande, Goebbels exulta.
La vague de violence prit alors des proportions effrayantes. Les communistes, les sociaux-démocrates, les syndicalistes en firent les frais. Deux millions d’hommes avaient rejoint les sections d’assaut (S.A). L’ampleur de la répression était telle que les prisons ne suffisaient plus. Le 20 mars 1933, Himmler annonça à la presse qu’un « camp de concentration pour les prisonniers politiques » serait ouvert à Dachau.
Bientôt des camps de concentration apparurent dans tout le pays. L’idée de créer des camps n’était pas nouvelle, les Anglais l’ayant pratiqué par exemple lors de la révolte des Boers en Afrique du sud. Les détenus étaient gardés dans des conditions déplorables et sadiques, quelques semaines généralement. D’autres y furent assassinés : on y faisait déjà le tri.
Comme cette répression envers les communistes était relativement bien acceptée par les Allemands, qui à l'inverse des Français étaient très au fait de ce qui se déroulait en URSS, Hitler fut encouragé dans sa politique : annonçant une nouvelle modification juridique, il obtint le pouvoir de promulguer des lois seul.
Afin de rassurer les Droites, nationalistes et conservateurs aspirant à plus de tranquillité, Hitler organisa une cérémonie grandiose en forme d’allégeance au maréchal Hindenburg. Quelques semaines plus tard, il obtint, grâce à quelques manipulations d’ordre constitutionnel, ce qu’il attendait depuis toujours : les pleins pouvoirs. Dés lors, le cabinet ainsi que les partenaires de la coalition nationaliste sombrèrent définitivement dans l’oubli. Un an plus tard, il réussit à imposer un parti unique.
La mise au pas de l’Allemagne pouvait commencer.
Invité- Invité
Re: Hitler et l'avènement du III° REICH
Comprendre
Au cours des premiers mois du III° Reich, les nazis s’emparèrent non seulement du pouvoir politique, mais aussi du pouvoir idéologique et culturel. La transformation culturelle de l’individu allemand, qui constituait l’aspect le plus révolutionnaire du programme nazi, pouvait être obtenue en conservant ou en ranimant les aspects de la culture allemande passé que les nazis jugeaient positifs. Le nazisme proposait une synthèse entre révolution et restauration. Un renversement total du système social n’était pas ce que les nazis avaient en tête, différence majeure avec la Révolution française et la révolution russe. Malgré leur discours égalitaire, ce qui comptait à leurs yeux, c’était la race, la culture et l’idéologie. Ces hommes n’étaient donc pas des révolutionnaires : hormis purger l’Allemagne des Juifs et des marxistes, ils n’avaient aucune idée précise concernant une éventuelle transformation interne du pays.
Afin de comprendre leur idéologie, il faut nécessairement s’interroger sur l’identité de leurs plus grands ennemis à leurs yeux : les Juifs.
Les Juifs
Abraham, le fondateur mythique de la communauté, était un homme immensément riche, « lourd en troupeaux, argent et or » (Genèse, 13.2). Beaucoup plus loin, le Bouddha est prince lui-même. Jésus a beau être né dans une étable, il est un descendant de la lignée du Roi David, la plus prestigieuse en Israël, ce qui semble avoir échappé au cureton de mon village… mais ni à Saint Luc, ni à saint Matthieu. Mahomet est un riche, très riche marchand bédouin : Les uns abandonneront richesse semble-t-il, les autres pas.
Pour tout vous dire, cela me fait toujours rigoler ces films Hollywoodiens montrant un Jésus en guenilles. Humble, certainement, crasseux, je demande à voir.
Selon la Genèse, tout commence quand Dieu interdit à Abraham, un Hébreu originaire de Mésopotamie, le meurtre rituel qu’il s’apprête à accomplir avec le sacrifice de son fils Jacob. En substitut, il égorge un bouc. En rompant avec les sacrifices humains, il s’humanise. Notez que dans le reste du monde, cette démarche cruciale aura lieue aussi, simplement elle est relatée dans la Genèse.
Bien entendu, ce qui compte ici est le message : le sacrifice d’Abraham, le Déluge, l’Exode, on y croit comme on croit au Père Noël, ou pas. On retient que l’argent (ici sous la forme d’un troupeau, équivalent du capital) peut être le substitut à la violence. L’argent devient un moyen de dédommagement et permet d’arrêter l’engrenage de la vengeance. On n’arrête pas le progrès.
En poursuivant sa lecture, la Bible fourmille d’histoires plus édifiantes les unes que les autres, à ne pas prendre à la lettre je suppose.
Un jour vint Moïse. Lors de l’Exode d’Égypte, il impose une organisation rigoureuse, non sans difficulté et va jusqu’à brandir les Tables de la Loi. Le peuple proteste, érige un veau d’Or en collectant tous les bijoux emportés d’Egypte pour le fabriquer. Comme quoi les esclaves n’étaient pas tous fauchés, il se murmure même qu’ils se seraient bien servis avant de partir. Moïse les punit sévèrement : L’or, l’argent ne doit pas être un objet d’idolâtrie, une fin en soi. Autrement dit, l’argent est une forme d’idolâtrie si elle n’est pas encadrée de valeurs morales.
Ce qui est frappant dans la Bible, c’est le nombre de leçons d’économie. Le mot argent apparaît 350 fois dans la Bible.
C’est aussi ce qui la rend très actuelle. Dix-huit siècles (!) avant Jésus-Christ, les Hébreux de Mésopotamie se préoccupaient d’encadrer la dette. Pour les Sumériens, ne pas régler sa dette vous envoie en esclavage durant cinq années, en guise de dédommagement. Les Hébreux, qui ne disposent pas du pouvoir, suggèrent d’épurer la dette à date régulière : c’est le Jubilé. Autant vous dire qu’après le Jubilé, on emprunte facilement. Juste avant, difficile de trouver quelqu’un qui veuille bien vous prêter une somme d’argent.
L’argent est donc central dans les rapports humains, dans les sociétés de l’Antiquité les plus développées, celles pratiquant le commerce le plus intensément. La riche Sumer, puis la Judée sont de celles-ci.
S’il fallait résumer, l’argent permet d’obtenir les satisfactions que l’on désire, sans avoir à recourir à la violence, d’une façon civilisée (au sens premier du terme, civile et non militaire).
Peu à peu, la religion judaïque se construit, établit ses règles. Le roi Salomon, édicte des lois nouvelles, l’appareil juridique atteint au fil du temps un niveau très sophistiqué. Quand vers 1918 les Allemands instaurent la république de Weimar, ils font appel à des juristes juifs.
D’une manière assez paradoxale, c’est le lien entre argent et morale qui obscurcira le destin des Juifs aux yeux des autres.
Même si les Evangiles sont ambiguës sur le sujet, les Chrétiens retiennent qu’il est recommandé d’être pauvre, et qu’il faut donner toute sa richesse à l’Église qui en fera bien entendu un usage plus chrétien, alors que pour les Juifs il est souhaitable d’être riche, ce qui compte c’est ce que l’on fait de sa richesse. Permettez-moi de vous dire que c’est un peu plus moderne... C’est là un des facteurs qui confina les Juifs dans le monde chrétien à effectuer les métiers interdits aux autres, dont celui d’usurier…
Durant le moyen-âge chrétien, en Europe donc, les Juifs sont assignés au rôle de prêteurs et d’usuriers. Déjà sous la république romaine, ils accompagnaient les troupes de César en Gaule. Sous l’empire, ils tiennent le rôle de percepteurs de l’impôt pour le proche-Orient qu’ils connaissent bien mieux que les Romains. Un certain nombre s’installent à Rome : ils y représentent près du tiers de la population ! D’autres, après l’incendie et la destruction du Temple de Jérusalem, retournent à Babylone, où ils inventent la « lettre de change », une révolution qui sécurise le commerce « international », puisqu’elle permet de rendre la créance abstraite et de la transférer à un tiers qui se charge de la faire payer par l’emprunteur initial. Autre exemple, ils créeront plus tard le chèque, plus besoin de transporter de lourdes sommes d’argent : vous quittez Rome et vous laissez une somme à un Juif qui vous remet une lettre que vous échangerez à destination, à la foire de Troyes par exemple, chez un autre Juif, et vous pourrez en toute tranquillité acheter les produits en provenance de la péninsule britannique ou de Flandre, sur place. Vous pouvez dormir à l’auberge les yeux fermés après avoir fait la fête toute la soirée...
Il y a donc des Juifs en Europe, depuis l’antiquité. Au Moyen-âge, les seigneurs font appel à eux pour financer leurs besoins, notamment pour la guerre. Ils doivent leur monopole à la tradition chrétienne, qui interdit aux catholiques de prêter avec intérêt. Le Talmud (de Babylone) aussi l’interdit. A la différence de la religion chrétienne formatée par le Vatican, le judaïsme ne considère pas que l’argent est « sale ». Seulement, les Juifs interdisent le prêt à intérêt entre Juifs par solidarité. Le Talmud s’impose à toutes les communautés juives du monde, mais il est toléré de prêter à intérêt aux Gentils, du moment que c’est bon pour la communauté.
« D’abord la richesse est bienvenue. Dieu, auteur de tous les biens, a donné la terre aux hommes pour qu’ils la mettent en valeur et en fasse leur patrimoine commun. (…) Le Talmud ne condamne ni les riches ni ne glorifie les pauvres. » (J.Attali) Mais rien n’est plus important que la vie. Les Rabbins approuvent qu’on viole le shabbat pour sauver une vie, qu’une communauté vende ses biens pour obtenir la libération d’un esclave ou d’un prisonnier.
La fortune ne doit pas être essentiellement foncière, car elle est trop visible, créatrice de jalousies, difficile à céder pour celui qui doit partir au plus vite...
La loi judaïque est d’ailleurs très souple. Ils ne s’agit pas des versets figés du Coran ni du rigorisme jansénique. A Troyes, un des tous premiers centres commerçants d’Europe de l’an mille, le fameux (dans sa communauté ) juif Rachi rédige des commentaires complets du Talmud, en modernisant considérablement la jurisprudence. Rachi est également marchand et viticulteur en Champagne…
A la fin du premier millénaire, les Juifs sont plutôt présents en Mésopotamie, en Egypte, dans l’Espagne musulmane. A Babylone, Constantinople, ils sont courtiers en tout genre, fournisseurs de cour en produits de luxe, teinturiers, tisserands… mais sous la pression musulmane, les Juifs émigrent en majorité vers l’Occident ou demeurent en Egypte, plus tolérante. Les marins juifs, avec les Grecs, maintiennent le réseau commercial en Méditerranée, pont entre l’Orient et l’Occident. Des marchands juifs se rendent en Chine, trois siècles avant Marco Polo. Une communauté puissante s’est installée en Inde.
Dans le même temps, l’Europe s’éveille. Des ports se créent : Bruges, Londres… On va chercher les trésors en Orient : le poivre, l’or… Mais les Européens se révèlent des concurrents efficaces des Juifs. Comme eux, ils créent des solidarités entre marchands et corporations : les « charité », les ligues, pour assurer notamment leur sécurité face aux pillards. Mais au fur et à mesure que l’activité commerciale se développe, les Européens ont besoin de capitaux : or ils n’ont pas le droit de prêter (à intérêt), donc impossible ou presque d’emprunter, à moins de mettre un noble, qui dispose de richesse prélevée sur ses sujets, dans le coup : pour contourner la difficulté, ils se retournent vers les Juifs qui deviennent leurs usuriers.
Les juifs sont quelques centaines de mille en Europe chrétienne. Regroupés en ghetto afin de conserver leurs spécificité culturelle, et pour des raisons de sécurité, et aussi à l’image des corporations et de l’usage normal de l’espace au Moyen-âge, ils vivent dans les villes, et ils obtiennent du pouvoir l’autorisation de prêter de l’argent. En Angleterre, les marchands apprécient de pouvoir stocker leur argent chez les orfèvres juifs (Goldsmith), bien à l’abri au ghetto plutôt que de le confier à la Tour de Londres : on ne sait jamais, le souverain pourrait avoir envie de se servir…
La vie de ces petits ensemble isolés en terre chrétienne s’organise autour de principes simples. Rester groupé, entretenir des relations correctes avec les puissants et transmettre la Loi. Les rapports avec les voisins chrétiens sont plus que distants, et la vie en ghetto semble aller de soi. Rien à voir avec l’image transmise par les films sur le ghetto de Varsovie pendant la WW2… On y vit bien, heureux.
L’autre particularité qui souligne l’étrangeté du Juif vis-à-vis des sociétés dans lesquelles il évolue, est son caractère nomade et commerçant, au milieu des sociétés agraires. Quel antagonisme !
« A partir du moment où vous valorisez la mobilité, l’agilité mentale, la capacité de négociation, la richesse matérielle et la curiosité, vous n’avez guère de raison de respecter les princes ou les paysans » Yuri Slezkine, « Le siècle juif ».
Aux yeux de la majorité rurale, tous les marchands sont des mercenaires voire des voleurs. Chinois en Malaisie, Sikhs en Inde, Juifs en Europe, ils sont perçus comme tels. Les commerçants, eux, se sentent supérieurs et se font une règle, voire un point d’honneur, de ne pas imiter leurs voisins. En Europe, les boutiquiers juifs ne manquaient pas de choquer les Gentils par leur impulsivité et leur volubilité déplacée. « La femme, la fille, la servante, le chien, tout le monde braille chez eux. » (Sombart, un Allemand). Il faut aller chercher sur Youtube le sketch absolument hilarant de Gad El Maleh sur « Le blond » pour saisir le fossé… et en rire.
« En réalité, un commerçant qui se soumettrait aux obligations et contraintes traditionnelles de la société aurait le plus grand mal à prospérer… il lui serait impossible de refuser de faire crédit ou de faire pression sur ses débiteurs. S’il s’en tenait strictement aux normes idéologiques en vigueur, il ne pourrait même pas espérer le moindre profit. » Brian L. Foster - « Ethnicity and Commerce » dans The « American ethnologist », 1974, à propos d’une étude sur le peuple Mon en Birmanie.
Une des caractéristiques des commerçants Juifs est qu’ils ne restaient pas assis dans leur boutique, à quelques exceptions près. Au Moyen-âge, banquiers, colporteurs voyageaient bien au-delà de ce que les paysans pouvaient imaginer, au contact d’autres communautés juives.
Notre époque a bien changé, quoique, parfois… Le véritable changement a eu lieu avec la révolution industrielle, depuis les Juifs se sont sentis pleinement intégrés, participent à tous les secteurs de l’économie, mais les clichés entre nomades et sédentaires ont la vie dure :
Récemment, j’eus affaire avec un Tzigane, autres nomades illustres dans leur genre. Avec son camion, il s’était enlisé, le pauvre. Il a donc envoyé la plus belle femme de son clan chercher du secours chez un gadgé, et tombé sur moi. J’acquiesce à la demande de la dame, monte dans mon tracteur et vole au secours du camion. Sorti de l’ornière, je vais pour serrer la main du propriétaire, ravi, mais celui-ci pour éviter de serrer cette main tendue me glisse prestement un billet avant même que j’ai pu descendre du tracteur... Ainsi il ne me devait déjà plus rien, en limitant le contact à un échange pécuniaire, le seul qu’il s’autoriserait en présence de ces coreligionnaires, il avait réglé sa dette et dés le lendemain, si l’opportunité venait à se présenter, s’en étant libéré il pouvait me voler ou plus vraisemblablement laisser ses amis le faire, cela ne lui aurait pas posé beaucoup de problèmes de conscience.
Atavisme, quand tu nous tiens…
Chaque jour nous ne cessons d’échanger. L’argent est donc central dans la société, et par conséquent dans la religion. A bien y regarder la religion judaïque est d’un rationalisme très élaboré. En ce sens elle est moderne.
Maintenant, place à la discussion !
Au cours des premiers mois du III° Reich, les nazis s’emparèrent non seulement du pouvoir politique, mais aussi du pouvoir idéologique et culturel. La transformation culturelle de l’individu allemand, qui constituait l’aspect le plus révolutionnaire du programme nazi, pouvait être obtenue en conservant ou en ranimant les aspects de la culture allemande passé que les nazis jugeaient positifs. Le nazisme proposait une synthèse entre révolution et restauration. Un renversement total du système social n’était pas ce que les nazis avaient en tête, différence majeure avec la Révolution française et la révolution russe. Malgré leur discours égalitaire, ce qui comptait à leurs yeux, c’était la race, la culture et l’idéologie. Ces hommes n’étaient donc pas des révolutionnaires : hormis purger l’Allemagne des Juifs et des marxistes, ils n’avaient aucune idée précise concernant une éventuelle transformation interne du pays.
Afin de comprendre leur idéologie, il faut nécessairement s’interroger sur l’identité de leurs plus grands ennemis à leurs yeux : les Juifs.
Les Juifs
Abraham, le fondateur mythique de la communauté, était un homme immensément riche, « lourd en troupeaux, argent et or » (Genèse, 13.2). Beaucoup plus loin, le Bouddha est prince lui-même. Jésus a beau être né dans une étable, il est un descendant de la lignée du Roi David, la plus prestigieuse en Israël, ce qui semble avoir échappé au cureton de mon village… mais ni à Saint Luc, ni à saint Matthieu. Mahomet est un riche, très riche marchand bédouin : Les uns abandonneront richesse semble-t-il, les autres pas.
Pour tout vous dire, cela me fait toujours rigoler ces films Hollywoodiens montrant un Jésus en guenilles. Humble, certainement, crasseux, je demande à voir.
Selon la Genèse, tout commence quand Dieu interdit à Abraham, un Hébreu originaire de Mésopotamie, le meurtre rituel qu’il s’apprête à accomplir avec le sacrifice de son fils Jacob. En substitut, il égorge un bouc. En rompant avec les sacrifices humains, il s’humanise. Notez que dans le reste du monde, cette démarche cruciale aura lieue aussi, simplement elle est relatée dans la Genèse.
Bien entendu, ce qui compte ici est le message : le sacrifice d’Abraham, le Déluge, l’Exode, on y croit comme on croit au Père Noël, ou pas. On retient que l’argent (ici sous la forme d’un troupeau, équivalent du capital) peut être le substitut à la violence. L’argent devient un moyen de dédommagement et permet d’arrêter l’engrenage de la vengeance. On n’arrête pas le progrès.
En poursuivant sa lecture, la Bible fourmille d’histoires plus édifiantes les unes que les autres, à ne pas prendre à la lettre je suppose.
Un jour vint Moïse. Lors de l’Exode d’Égypte, il impose une organisation rigoureuse, non sans difficulté et va jusqu’à brandir les Tables de la Loi. Le peuple proteste, érige un veau d’Or en collectant tous les bijoux emportés d’Egypte pour le fabriquer. Comme quoi les esclaves n’étaient pas tous fauchés, il se murmure même qu’ils se seraient bien servis avant de partir. Moïse les punit sévèrement : L’or, l’argent ne doit pas être un objet d’idolâtrie, une fin en soi. Autrement dit, l’argent est une forme d’idolâtrie si elle n’est pas encadrée de valeurs morales.
Ce qui est frappant dans la Bible, c’est le nombre de leçons d’économie. Le mot argent apparaît 350 fois dans la Bible.
C’est aussi ce qui la rend très actuelle. Dix-huit siècles (!) avant Jésus-Christ, les Hébreux de Mésopotamie se préoccupaient d’encadrer la dette. Pour les Sumériens, ne pas régler sa dette vous envoie en esclavage durant cinq années, en guise de dédommagement. Les Hébreux, qui ne disposent pas du pouvoir, suggèrent d’épurer la dette à date régulière : c’est le Jubilé. Autant vous dire qu’après le Jubilé, on emprunte facilement. Juste avant, difficile de trouver quelqu’un qui veuille bien vous prêter une somme d’argent.
L’argent est donc central dans les rapports humains, dans les sociétés de l’Antiquité les plus développées, celles pratiquant le commerce le plus intensément. La riche Sumer, puis la Judée sont de celles-ci.
S’il fallait résumer, l’argent permet d’obtenir les satisfactions que l’on désire, sans avoir à recourir à la violence, d’une façon civilisée (au sens premier du terme, civile et non militaire).
Peu à peu, la religion judaïque se construit, établit ses règles. Le roi Salomon, édicte des lois nouvelles, l’appareil juridique atteint au fil du temps un niveau très sophistiqué. Quand vers 1918 les Allemands instaurent la république de Weimar, ils font appel à des juristes juifs.
D’une manière assez paradoxale, c’est le lien entre argent et morale qui obscurcira le destin des Juifs aux yeux des autres.
Même si les Evangiles sont ambiguës sur le sujet, les Chrétiens retiennent qu’il est recommandé d’être pauvre, et qu’il faut donner toute sa richesse à l’Église qui en fera bien entendu un usage plus chrétien, alors que pour les Juifs il est souhaitable d’être riche, ce qui compte c’est ce que l’on fait de sa richesse. Permettez-moi de vous dire que c’est un peu plus moderne... C’est là un des facteurs qui confina les Juifs dans le monde chrétien à effectuer les métiers interdits aux autres, dont celui d’usurier…
Durant le moyen-âge chrétien, en Europe donc, les Juifs sont assignés au rôle de prêteurs et d’usuriers. Déjà sous la république romaine, ils accompagnaient les troupes de César en Gaule. Sous l’empire, ils tiennent le rôle de percepteurs de l’impôt pour le proche-Orient qu’ils connaissent bien mieux que les Romains. Un certain nombre s’installent à Rome : ils y représentent près du tiers de la population ! D’autres, après l’incendie et la destruction du Temple de Jérusalem, retournent à Babylone, où ils inventent la « lettre de change », une révolution qui sécurise le commerce « international », puisqu’elle permet de rendre la créance abstraite et de la transférer à un tiers qui se charge de la faire payer par l’emprunteur initial. Autre exemple, ils créeront plus tard le chèque, plus besoin de transporter de lourdes sommes d’argent : vous quittez Rome et vous laissez une somme à un Juif qui vous remet une lettre que vous échangerez à destination, à la foire de Troyes par exemple, chez un autre Juif, et vous pourrez en toute tranquillité acheter les produits en provenance de la péninsule britannique ou de Flandre, sur place. Vous pouvez dormir à l’auberge les yeux fermés après avoir fait la fête toute la soirée...
Il y a donc des Juifs en Europe, depuis l’antiquité. Au Moyen-âge, les seigneurs font appel à eux pour financer leurs besoins, notamment pour la guerre. Ils doivent leur monopole à la tradition chrétienne, qui interdit aux catholiques de prêter avec intérêt. Le Talmud (de Babylone) aussi l’interdit. A la différence de la religion chrétienne formatée par le Vatican, le judaïsme ne considère pas que l’argent est « sale ». Seulement, les Juifs interdisent le prêt à intérêt entre Juifs par solidarité. Le Talmud s’impose à toutes les communautés juives du monde, mais il est toléré de prêter à intérêt aux Gentils, du moment que c’est bon pour la communauté.
« D’abord la richesse est bienvenue. Dieu, auteur de tous les biens, a donné la terre aux hommes pour qu’ils la mettent en valeur et en fasse leur patrimoine commun. (…) Le Talmud ne condamne ni les riches ni ne glorifie les pauvres. » (J.Attali) Mais rien n’est plus important que la vie. Les Rabbins approuvent qu’on viole le shabbat pour sauver une vie, qu’une communauté vende ses biens pour obtenir la libération d’un esclave ou d’un prisonnier.
La fortune ne doit pas être essentiellement foncière, car elle est trop visible, créatrice de jalousies, difficile à céder pour celui qui doit partir au plus vite...
La loi judaïque est d’ailleurs très souple. Ils ne s’agit pas des versets figés du Coran ni du rigorisme jansénique. A Troyes, un des tous premiers centres commerçants d’Europe de l’an mille, le fameux (dans sa communauté ) juif Rachi rédige des commentaires complets du Talmud, en modernisant considérablement la jurisprudence. Rachi est également marchand et viticulteur en Champagne…
A la fin du premier millénaire, les Juifs sont plutôt présents en Mésopotamie, en Egypte, dans l’Espagne musulmane. A Babylone, Constantinople, ils sont courtiers en tout genre, fournisseurs de cour en produits de luxe, teinturiers, tisserands… mais sous la pression musulmane, les Juifs émigrent en majorité vers l’Occident ou demeurent en Egypte, plus tolérante. Les marins juifs, avec les Grecs, maintiennent le réseau commercial en Méditerranée, pont entre l’Orient et l’Occident. Des marchands juifs se rendent en Chine, trois siècles avant Marco Polo. Une communauté puissante s’est installée en Inde.
Dans le même temps, l’Europe s’éveille. Des ports se créent : Bruges, Londres… On va chercher les trésors en Orient : le poivre, l’or… Mais les Européens se révèlent des concurrents efficaces des Juifs. Comme eux, ils créent des solidarités entre marchands et corporations : les « charité », les ligues, pour assurer notamment leur sécurité face aux pillards. Mais au fur et à mesure que l’activité commerciale se développe, les Européens ont besoin de capitaux : or ils n’ont pas le droit de prêter (à intérêt), donc impossible ou presque d’emprunter, à moins de mettre un noble, qui dispose de richesse prélevée sur ses sujets, dans le coup : pour contourner la difficulté, ils se retournent vers les Juifs qui deviennent leurs usuriers.
Les juifs sont quelques centaines de mille en Europe chrétienne. Regroupés en ghetto afin de conserver leurs spécificité culturelle, et pour des raisons de sécurité, et aussi à l’image des corporations et de l’usage normal de l’espace au Moyen-âge, ils vivent dans les villes, et ils obtiennent du pouvoir l’autorisation de prêter de l’argent. En Angleterre, les marchands apprécient de pouvoir stocker leur argent chez les orfèvres juifs (Goldsmith), bien à l’abri au ghetto plutôt que de le confier à la Tour de Londres : on ne sait jamais, le souverain pourrait avoir envie de se servir…
La vie de ces petits ensemble isolés en terre chrétienne s’organise autour de principes simples. Rester groupé, entretenir des relations correctes avec les puissants et transmettre la Loi. Les rapports avec les voisins chrétiens sont plus que distants, et la vie en ghetto semble aller de soi. Rien à voir avec l’image transmise par les films sur le ghetto de Varsovie pendant la WW2… On y vit bien, heureux.
L’autre particularité qui souligne l’étrangeté du Juif vis-à-vis des sociétés dans lesquelles il évolue, est son caractère nomade et commerçant, au milieu des sociétés agraires. Quel antagonisme !
« A partir du moment où vous valorisez la mobilité, l’agilité mentale, la capacité de négociation, la richesse matérielle et la curiosité, vous n’avez guère de raison de respecter les princes ou les paysans » Yuri Slezkine, « Le siècle juif ».
Aux yeux de la majorité rurale, tous les marchands sont des mercenaires voire des voleurs. Chinois en Malaisie, Sikhs en Inde, Juifs en Europe, ils sont perçus comme tels. Les commerçants, eux, se sentent supérieurs et se font une règle, voire un point d’honneur, de ne pas imiter leurs voisins. En Europe, les boutiquiers juifs ne manquaient pas de choquer les Gentils par leur impulsivité et leur volubilité déplacée. « La femme, la fille, la servante, le chien, tout le monde braille chez eux. » (Sombart, un Allemand). Il faut aller chercher sur Youtube le sketch absolument hilarant de Gad El Maleh sur « Le blond » pour saisir le fossé… et en rire.
« En réalité, un commerçant qui se soumettrait aux obligations et contraintes traditionnelles de la société aurait le plus grand mal à prospérer… il lui serait impossible de refuser de faire crédit ou de faire pression sur ses débiteurs. S’il s’en tenait strictement aux normes idéologiques en vigueur, il ne pourrait même pas espérer le moindre profit. » Brian L. Foster - « Ethnicity and Commerce » dans The « American ethnologist », 1974, à propos d’une étude sur le peuple Mon en Birmanie.
Une des caractéristiques des commerçants Juifs est qu’ils ne restaient pas assis dans leur boutique, à quelques exceptions près. Au Moyen-âge, banquiers, colporteurs voyageaient bien au-delà de ce que les paysans pouvaient imaginer, au contact d’autres communautés juives.
Notre époque a bien changé, quoique, parfois… Le véritable changement a eu lieu avec la révolution industrielle, depuis les Juifs se sont sentis pleinement intégrés, participent à tous les secteurs de l’économie, mais les clichés entre nomades et sédentaires ont la vie dure :
Récemment, j’eus affaire avec un Tzigane, autres nomades illustres dans leur genre. Avec son camion, il s’était enlisé, le pauvre. Il a donc envoyé la plus belle femme de son clan chercher du secours chez un gadgé, et tombé sur moi. J’acquiesce à la demande de la dame, monte dans mon tracteur et vole au secours du camion. Sorti de l’ornière, je vais pour serrer la main du propriétaire, ravi, mais celui-ci pour éviter de serrer cette main tendue me glisse prestement un billet avant même que j’ai pu descendre du tracteur... Ainsi il ne me devait déjà plus rien, en limitant le contact à un échange pécuniaire, le seul qu’il s’autoriserait en présence de ces coreligionnaires, il avait réglé sa dette et dés le lendemain, si l’opportunité venait à se présenter, s’en étant libéré il pouvait me voler ou plus vraisemblablement laisser ses amis le faire, cela ne lui aurait pas posé beaucoup de problèmes de conscience.
Atavisme, quand tu nous tiens…
Chaque jour nous ne cessons d’échanger. L’argent est donc central dans la société, et par conséquent dans la religion. A bien y regarder la religion judaïque est d’un rationalisme très élaboré. En ce sens elle est moderne.
Maintenant, place à la discussion !
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Re: Hitler et l'avènement du III° REICH
Pas de commentaires ? J'ai du être clair dans mon propos alors. Il semble susciter de l'intérêt puisqu'il obtient dans la rubrique historique la quatrième place sur soixante en nombre de lectures. J'espère que ça vous a plu.
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Re: Hitler et l'avènement du III° REICH
etant passionné par l'histoire je suis tes ecrits avec intérets
grabouille- + membre techno +
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Re: Hitler et l'avènement du III° REICH
Merci c'est sympa, j'ai bossé pour écrire ce truc mais ce fut un plaisir.
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Re: Hitler et l'avènement du III° REICH
bravo tu éclaires notre lanterne ....
le danger c est quand il n y a plus que l argent qui compte ....
pour moi l argent est un outil pas un but de ma vie !
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carlo s- + membre techno +
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Re: Hitler et l'avènement du III° REICH
Merci. La différence, je crois, entre ce que je déroule ici et les émissions sur Hitler bi-hebdomadaires sur la TV c'est que je tente d'éclairer les causes du nazisme honnêtement...carlo s a écrit:bravo tu éclaires notre lanterne ....
J'ai remarqué qu'à la TV ce qui intéresse c'est d'une part un certain voyeurisme ( les défilés au flambeau, la guerre, les camps nazis, etc) et une réduction du phénomène à quelques faits saillants. Jamais (ou presque) on n'évoque suffisamment l'enchaînement des causes.
Par exemple, on réduit presque tout à l'extermination des juifs, en faisant croire que dés l'arrivée de H. au pouvoir, il s'en est pris à eux. Or, c'est faux, il s'en est pris très violemment aux communistes. On insiste sur des épisodes, nuit de cristal, on évoque peu la chasse aux communistes. En effet, si on se met à parler des cocos, forcément, on va être obligé de dire pourquoi il s'en prend à eux, et là, ça va gêner beaucoup de gens, car cela apporte une certaine "justification" aux actes des nazis.
D'autre part, les Allemands dans leur grande majorité ne voulaient plus de la république de Weimar (démocratie), et voulait un régime autoritaire, du type nationaliste mais pas nécessairement nazi. Et ça aussi ça gène de voir le peuple vent debout contre la démocratie...
En plus, on ne montre presque jamais les talents manœuvriers de Hitler. On montre peu les effets de l'hyper inflation, puis de la crise de 29, et pourtant c'est fondamental.
On évoque à peine le démantèlement de l'Autriche, fondamentale encore, car elle explique la colère des pangermanistes, et leurs volontés expansionnistes
On fait l'impasse sur le rôle joué par la révolution en Russie et la terreur qu'elle a suscitée chez les Allemands et en Europe centrale. On fait l'impasse sur le rôle des Juifs dans la révolution.
Donc, je pense qu'on en apprend plus à travers mes lectures qu'à travers les docs de la télé...
Invité- Invité
Re: Hitler et l'avènement du III° REICH
Merci BV pour cette analyse,
tu m'obliges à reprendre une lecture de "la discorde chez l'ennemi" De Gaulle 1944,
je vais imprimer ton texte et relire la discorde, ça permettra de combler certains vides non abordés par De Gaulle.
Aussi "Grandeurs et misères d'une victoire" Georges Clemenceau 1930, en insérant ton analyse on arrive à mieux situer la politique souterraine,
encore Merci, mais tu m'obliges à bosser !!!
tu m'obliges à reprendre une lecture de "la discorde chez l'ennemi" De Gaulle 1944,
je vais imprimer ton texte et relire la discorde, ça permettra de combler certains vides non abordés par De Gaulle.
Aussi "Grandeurs et misères d'une victoire" Georges Clemenceau 1930, en insérant ton analyse on arrive à mieux situer la politique souterraine,
encore Merci, mais tu m'obliges à bosser !!!
EtienneCH4- + membre techno +
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Re: Hitler et l'avènement du III° REICH
écrire ce que viens de faire Béret Vert est un travail énorme.EtienneCH4 a écrit:Merci BV pour cette analyse,
tu m'obliges à reprendre une lecture de "la discorde chez l'ennemi" De Gaulle 1944,
je vais imprimer ton texte et relire la discorde, ça permettra de combler certains vides non abordés par De Gaulle.
Aussi "Grandeurs et misères d'une victoire" Georges Clemenceau 1930, en insérant ton analyse on arrive à mieux situer la politique souterraine,
encore Merci, mais tu m'obliges à bosser !!!
Par contre il permet à une communauté de s’approprier une partie de leur histoire que d'autre ne voulaient pas que l'on regardent.
Au boulot @Etienne.
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Re: Hitler et l'avènement du III° REICH
Béret vert a écrit:Pas de commentaires ? J'ai du être clair dans mon propos alors. Il semble susciter de l'intérêt puisqu'il obtient dans la rubrique historique la quatrième place sur soixante en nombre de lectures. J'espère que ça vous a plu.
Je n'ai pas lu !
Le sujet mérite une lecture attentive ... je compte bien le faire quand j'aurai un peu plus de temps à y consacrer
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Re: Hitler et l'avènement du III° REICH
Après cette drôle de guerre s'organisa, à part pour quelqu'un, une protection des grands acteurs.
Tout cet été France Culture met en ligne "Les chasseurs de nazis".
https://www.franceculture.fr/emissions/chasseurs-de-nazis/lundi-2-juillet-les-chasseurs-de-nazis-naissance-dune-vocation-chapitre-1-episode-1
Tout cet été France Culture met en ligne "Les chasseurs de nazis".
https://www.franceculture.fr/emissions/chasseurs-de-nazis/lundi-2-juillet-les-chasseurs-de-nazis-naissance-dune-vocation-chapitre-1-episode-1
Dernière édition par GL le Ven 2 Nov 2018 - 7:35, édité 2 fois
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Re: Hitler et l'avènement du III° REICH
"""Une des caractéristiques des commerçants Juifs est qu’ils ne restaient pas assis dans leur boutique, à quelques exceptions près""""
Je confirme pour l'avoir vécu. Mon pere était prof de college rue béranger à Paris et parfois j'allais à son encontre alors que j'étais jeune ado. Je passais devant des boutiques de fringues, vetement en cuir et autres tenues par des juifs. En passant sur le trottoir il m'arrivait qu'ils m’attrapaient physiquement pour me faire rentrer dans leur magasin tout en me faisant l'article de leur marchandise....
c'est peut être pour ça que quand je fais les magasins avec mon épouse je reste dehors car j'ai horreur qu'à peine rentré la vendeuse ou le vendeur de plus en plus souvent homo accoste pour demander ce qu'on désire..." Des boulons pourquoi ?"
Je confirme pour l'avoir vécu. Mon pere était prof de college rue béranger à Paris et parfois j'allais à son encontre alors que j'étais jeune ado. Je passais devant des boutiques de fringues, vetement en cuir et autres tenues par des juifs. En passant sur le trottoir il m'arrivait qu'ils m’attrapaient physiquement pour me faire rentrer dans leur magasin tout en me faisant l'article de leur marchandise....
c'est peut être pour ça que quand je fais les magasins avec mon épouse je reste dehors car j'ai horreur qu'à peine rentré la vendeuse ou le vendeur de plus en plus souvent homo accoste pour demander ce qu'on désire..." Des boulons pourquoi ?"
Honoré de Barzac- + membre techno +
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vraiment tout près de chez moi, c'est pour direre sinon Barzac parce que Balzac, écrivaillon avait déjà pris ce pseudo..
Re: Hitler et l'avènement du III° REICH
hitler pris le pouvoir grâce à une perte importance de croyance en politiques du peuple, toute ressemblance avec des situations actuelle serait erroné ou pas...
dgé- schtroumpf grognon du forum
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Re: Hitler et l'avènement du III° REICH
dgé a écrit:hitler pris le pouvoir grâce à une perte importance de croyance en politiques du peuple, toute ressemblance avec des situations actuelle serait erroné ou pas...
Je voulais ici parler de la couverture des responsables divers et variés après cette drôles d'époque.
Quand on trouvait sur les routes allemands des camions Lammerning, le patron de la boite, c'est le général Lammerning fût celui qui commanda le massacre des habitants d'Oradour-sur-Glane, çà vaut le coup d'écouter.
http://beaucoudray.free.fr/oradoursurglane.htm
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Re: Hitler et l'avènement du III° REICH
Est ce que le fils doit être tenu responsable de ce qu'a pu faire le père ?
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Re: Hitler et l'avènement du III° REICH
Et cela tu en dis quoi ?.
https://www.franceculture.fr/emissions/chasseurs-de-nazis/naissance-dune-vocation-chapitre-1-episode-2
https://www.franceculture.fr/emissions/chasseurs-de-nazis/naissance-dune-vocation-chapitre-1-episode-2
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Re: Hitler et l'avènement du III° REICH
les mauvaises langues disent que la chasse aux juifs a bien servi une des deux branches du judaïsme, l'une cherchant à l'éliminer l'autre
page 13 d'un document intéressant
http://jjdubois.ca/assets/pdf/shoah.pdf
page 13 d'un document intéressant
http://jjdubois.ca/assets/pdf/shoah.pdf
Honoré de Barzac- + membre techno +
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vraiment tout près de chez moi, c'est pour direre sinon Barzac parce que Balzac, écrivaillon avait déjà pris ce pseudo..
Re: Hitler et l'avènement du III° REICH
Honoré de Barzac a écrit:les mauvaises langues disent que la chasse aux juifs a bien servi une des deux branches du judaïsme, l'une cherchant à l'éliminer l'autre
page 13 d'un document intéressant
http://jjdubois.ca/assets/pdf/shoah.pdf
Connais tu ce livre
"Des gens très bien", d'Alexandre Jardin : le roman noir des Jardin
Celui qu'on appelait "le nain jaune" était le chef de cabinet de Laval. C'est lui qui organisa la rafle du Veld'hiv
https://www.lemonde.fr/livres/article/2011/01/06/des-gens-tres-bien-d-alexandre-jardin_1461623_3260.html
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Re: Hitler et l'avènement du III° REICH
non je ne connais pas. Mais ce qui est étonnant toujours à mes propos précédents c'est le rôle de certains dans la rafle du vel d'hiv. notamment le père de Michel drucker médecin accompagnant la gestapo lors des rafles
extrait:
« DRANCY : LA MEMOIRE HEMIPLEGIQUE » Le procès par contumace de l’officier SS Aloïs Brunner, probablement décédé, a été l’occasion pour les boutiquiers de la mémoire de vaticiner sur les heures les plus sombres de leur histoire. Ils veulent qu’on parle de Drancy ? Et bien, parlons de Drancy… Parlons de ces juifs qui collaborèrent avec les nazis. Le camp de Drancy était largement autogéré par les Juifs. Ouvert en 1941, il servait de base de transfert dans le cadre de la Solution Finale (déportation des Juifs en Pologne suite à la publication par Theodore Kaufman d’un livre exigeant le génocide des Allemands). Sur 67.000 Juifs qui y transitèrent, seuls 8.500 étaient Français. Ce camp eut sept dirigeants : Asken, Max Blanor, François Montel, Georges Kohn, Robert Félix Blum, Georges Schmidt, Oscar Reich et Emmanuel Langberg. Le 24 octobre 1942, une police juive interne est créée, surnommée la « Gestapolak » en raison de son recrutement ashkénaze. Parlons d’Abraham Drucker (père de Michel), médecin chef qui assista Brunner dans sa rafle des Juifs de l’ancienne zone libre. Parlons de Jankel Jouffa, père de Yves Jouffa de la Ligue des Droits de l’Homme, qui participa à cette « police » comme chef d’escalier.. Parlons de l’UGIF qui mis dans sa poche les 750 millions volés aux Juifs et qui dorment probablement dans les caisses du CRIF, ce qui fait qu’avec les réparations, c’est le goy qui va payer l’argent volé par les Juifs aux Juifs, comme il paya, en lieu et place des Juifs, le milliard d’indemnités exigé par les Allemands aux Israélites suite aux attentats contre la Wehrmacht. Drancy, en 1944, fut à nouveau transformé en camp de concentration. A la différence près qu’y furent parqués tout ceux dont le régime gaulchévique voulait se débarrasser. Ce n’était plus un KL mais un Goulag, ce qui explique pourquoi Drancy I bénéficie d’une mémoire nickelée et que Drancy II « n’existe pas »… La preuve de ce déni de mémoire : les photos de Drancy I illustrant les livres d’histoire ont été prises… en août 1944 à Drancy II ! On va leur en donner, de la mémoire. Parlons de cette fillette de treize ans, fille de présumés « collabos » qui fut violée collectivement sous les yeux de ses parents par une bande d’ordures à brassard FTP (pléonasme). Parlons des colis de la Croix Rouge pillés par les FTP (habitude communiste, l’Arbeitstatistik faisait pareil à Buchenwald). Parlons des tortures infligés aux prisonniers (et aux prisonnières) dont René Château donne une pâle idée dans son livre L’Age de Caïn. Deux chiffres, deux chiffres seulement : Français exécutés par les Allemands de 1940 à 1944 : 29.775. Français exécutés par les gaulcheviques en six mois : 97.000… Le devoir de mémoire, pourquoi pas. Mais toute la mémoire ! L’heure est venue pour les puissants de faire repentance. Dans le cas contraire, nous serons dans l’obligation de constater que pour eux, l’égalité n’existe pas…
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extrait:
« DRANCY : LA MEMOIRE HEMIPLEGIQUE » Le procès par contumace de l’officier SS Aloïs Brunner, probablement décédé, a été l’occasion pour les boutiquiers de la mémoire de vaticiner sur les heures les plus sombres de leur histoire. Ils veulent qu’on parle de Drancy ? Et bien, parlons de Drancy… Parlons de ces juifs qui collaborèrent avec les nazis. Le camp de Drancy était largement autogéré par les Juifs. Ouvert en 1941, il servait de base de transfert dans le cadre de la Solution Finale (déportation des Juifs en Pologne suite à la publication par Theodore Kaufman d’un livre exigeant le génocide des Allemands). Sur 67.000 Juifs qui y transitèrent, seuls 8.500 étaient Français. Ce camp eut sept dirigeants : Asken, Max Blanor, François Montel, Georges Kohn, Robert Félix Blum, Georges Schmidt, Oscar Reich et Emmanuel Langberg. Le 24 octobre 1942, une police juive interne est créée, surnommée la « Gestapolak » en raison de son recrutement ashkénaze. Parlons d’Abraham Drucker (père de Michel), médecin chef qui assista Brunner dans sa rafle des Juifs de l’ancienne zone libre. Parlons de Jankel Jouffa, père de Yves Jouffa de la Ligue des Droits de l’Homme, qui participa à cette « police » comme chef d’escalier.. Parlons de l’UGIF qui mis dans sa poche les 750 millions volés aux Juifs et qui dorment probablement dans les caisses du CRIF, ce qui fait qu’avec les réparations, c’est le goy qui va payer l’argent volé par les Juifs aux Juifs, comme il paya, en lieu et place des Juifs, le milliard d’indemnités exigé par les Allemands aux Israélites suite aux attentats contre la Wehrmacht. Drancy, en 1944, fut à nouveau transformé en camp de concentration. A la différence près qu’y furent parqués tout ceux dont le régime gaulchévique voulait se débarrasser. Ce n’était plus un KL mais un Goulag, ce qui explique pourquoi Drancy I bénéficie d’une mémoire nickelée et que Drancy II « n’existe pas »… La preuve de ce déni de mémoire : les photos de Drancy I illustrant les livres d’histoire ont été prises… en août 1944 à Drancy II ! On va leur en donner, de la mémoire. Parlons de cette fillette de treize ans, fille de présumés « collabos » qui fut violée collectivement sous les yeux de ses parents par une bande d’ordures à brassard FTP (pléonasme). Parlons des colis de la Croix Rouge pillés par les FTP (habitude communiste, l’Arbeitstatistik faisait pareil à Buchenwald). Parlons des tortures infligés aux prisonniers (et aux prisonnières) dont René Château donne une pâle idée dans son livre L’Age de Caïn. Deux chiffres, deux chiffres seulement : Français exécutés par les Allemands de 1940 à 1944 : 29.775. Français exécutés par les gaulcheviques en six mois : 97.000… Le devoir de mémoire, pourquoi pas. Mais toute la mémoire ! L’heure est venue pour les puissants de faire repentance. Dans le cas contraire, nous serons dans l’obligation de constater que pour eux, l’égalité n’existe pas…
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Honoré de Barzac- + membre techno +
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vraiment tout près de chez moi, c'est pour direre sinon Barzac parce que Balzac, écrivaillon avait déjà pris ce pseudo..
Re: Hitler et l'avènement du III° REICH
magnum a écrit:Est ce que le fils doit être tenu responsable de ce qu'a pu faire le père ?
peut-être pas responsable, mais héritier certainement,
mais cet aspect est bien caché par la diaspora, car on ne pourrait plus pleurer sur le sort de ces malheureux opprimés qui est devenu un fonds de commerce,
Bravo à Honoré qui ose sortir des archives politiquement incorrectes
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Re: Hitler et l'avènement du III° REICH
je ne détiens pas la vérité , loin de là, il y eut des salauds partout, tel est mon message. ras le bol de la repentance à sens unique avec laquelle on nous bassine.EtienneCH4 a écrit:magnum a écrit:Est ce que le fils doit être tenu responsable de ce qu'a pu faire le père ?
peut-être pas responsable, mais héritier certainement,
mais cet aspect est bien caché par la diaspora, car on ne pourrait plus pleurer sur le sort de ces malheureux opprimés qui est devenu un fonds de commerce,
Bravo à Honoré qui ose sortir des archives politiquement incorrectes
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vraiment tout près de chez moi, c'est pour direre sinon Barzac parce que Balzac, écrivaillon avait déjà pris ce pseudo..
Re: Hitler et l'avènement du III° REICH
As tu lu ce livre écrit par un voisin :Béret vert a écrit:Plus de 40000 ouvrages sur le sujet. Des émissions hebdomadaires à la TV. Des commémorations de la seconde guerre mondiale, l'évocation de la SHOA, des portraits récurrents d'Adolphe Hitler, le mot Fascisme brandit comme une insulte, le sujet fascine les foules par sa dramaturgie et est souvent utilisé, ne serait-ce par allusion, pour des motivations assez éloignées de la simple connaissance.
Si l'on parle beaucoup au public de ses conséquences, la guerre, l'extermination des juifs (et aussi des Tsiganes, des homosexuels, des communistes, des Slaves, des handicapés mentaux...), les conditions de la montée de cet extrémisme de droite racial et ultra-violent sont rarement mises à jour. Il y aurait-il des responsabilités à faire oublier ?
La dimension même du sujet mérite à elle seule un topic.
Pour ce faire, je m'inspirerai directement d'un des ouvrages de référence sur le sujet, qui a l'avantage également d'être le plus récent, en faisant un maximum de citations. De mon clavier, je me contenterai de quelques annotations.
J'espère que cette petite occupation à laquelle je vais me livrer sera utile. C'est ce que je crois. En tous cas, je vous encourage à aller plus loin en commandant le livre à votre libraire, ou un autre. Comme vient de le rappeler Bernard Pivot, "Les gens qui lisent sont moins cons que les autres". A mon avis ça n'est pas prouvé mais une chose est sûre, les savants ont toujours eu un avantage sur les ignorants.
Le Troisième Reich: Tome 1 , l'avènement
Richard J. Evans. Editions flammarion
10-11 Mai 1940, une défaite annoncée
Si les deux mois de la campagne de France, en mai et juin 1940, ont généré une abondante bibliographie, rares sont les études consacrées aux deux premiers jours de l’offensive allemande, sans doute parce que les combats se déroulaient au Grand-Duché de Luxembourg et en Belgique. Ce sont pourtant ces deux journées qui ont décidé du sort de la bataille et dès le 11 mai, la cause était entendue. Pour avoir l’explication du désastre militaire dans lequel les soldats français ont été entraînés, Yves Charpy s intéresse aux doctrines et actes du haut-commandement et du gouvernement, qui tenaient le destin de la France entre leurs mains et qui ont failli à leur tâche. Les faits qui se sont produits au cours des premiers jours de mai 1940 constituent le dernier épisode d’un désastre qui prend naissance avec la Traité de Versailles (1919). Les soldats de 1940 n’ont pas perdu l’honneur. En tous lieux, ils se sont comportés comme des braves. Dans une étude stimulante et fondée sur une documentation considérable, l auteur nous invite à renouveler notre réflexion sur l impuissance totale de la France à faire échec à l armée allemande.
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Re: Hitler et l'avènement du III° REICH
Un truc que je ne comprends pas c'est pk guderian a obliqué vers la somme au lieu de foncer direct sur paris...?
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Re: Hitler et l'avènement du III° REICH
bidou02 a écrit:Un truc que je ne comprends pas c'est pk guderian a obliqué vers la somme au lieu de foncer direct sur paris...?
car je crois que le gros des troupes se trouvé sur la frontière belge cela a donné la poche de Dunkerque
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gers 15 km d AUCH
Re: Hitler et l'avènement du III° REICH
Oui mais quel interet ???
bidou02- + membre techno +
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Pas loin de Marly Gomont (02)
Re: Hitler et l'avènement du III° REICH
le ravitaillement ........................
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I & l
Re: Hitler et l'avènement du III° REICH
faire le maximum de prisonniers
fusa 32- + membre techno +
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Re: Hitler et l'avènement du III° REICH
Quel interet une nouvelle fois ??? Sachant que leurs ressources en carburant étaient limitees cetait leur plus gros talon d'Achille.... ils ont gaspillés leurs ressources !
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Re: Hitler et l'avènement du III° REICH
Les prisonniers sont une charges pour une armée.fusa 32 a écrit:faire le maximum de prisonniers
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Re: Hitler et l'avènement du III° REICH
GL a écrit:Les prisonniers sont une charges pour une armée.fusa 32 a écrit:faire le maximum de prisonniers
si c est un petit nombre si c est tout un corps d armée c est très différent imagine si les anglais n avait pas put récupérer leurs corps d armée a Dunkerque
fusa 32- + membre techno +
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Re: Hitler et l'avènement du III° REICH
Le film :
"Le III° Reich n'aura pas la bombe" sort en projection privé le 11 Septembre.
https://cookies.quai13.com/t/ViewEmail/j/43BBC775ADEAD4962540EF23F30FEDED/EB22F2E53AE21042B4B1B1F623478121
"Le III° Reich n'aura pas la bombe" sort en projection privé le 11 Septembre.
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Re: Hitler et l'avènement du III° REICH
L'avenement du III reich passe par l'ascenseur
https://lupus1.files.wordpress.com/2020/04/92341154_10217141489785145_6468565796858626048_n.jpg
https://lupus1.files.wordpress.com/2020/04/92341154_10217141489785145_6468565796858626048_n.jpg
Honoré de Barzac- + membre techno +
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vraiment tout près de chez moi, c'est pour direre sinon Barzac parce que Balzac, écrivaillon avait déjà pris ce pseudo..
Re: Hitler et l'avènement du III° REICH
Honoré de Barzac a écrit:L'avenement du III reich passe par l'ascenseur
Traduction de reich en Français, riche.
Donc il y a un riche au 3 étage à l’appartement 0034.
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DUNOIS
Re: Hitler et l'avènement du III° REICH
je vous le dit en 1000, ce sera en france qu'il y aura un jour un nouvel hitler, avec toutes les conneries faites pendant 50 ans avant
dgé- schtroumpf grognon du forum
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