Les châtaignes sous vidéosurveillance

Les caméras permettent de limiter les vols.


« À l’arrivée de l’automne, les gens viennent ramasser des champignons et quelques kilos de châtaignes… sous nos arbres ! C’est notre produit, nous en vivons ! Nous entretenons les châtaigniers, les élaguons, nous posons les filets… C’est insupportable de voir le fruit de notre travail pillé de la sorte ! », témoigne Lionel Moins, castanéiculteur à Beauvène, en Ardèche. « L’année dernière, je me suis équipé de quatre caméras de vidéosurveillance infrarouge que j’ai placées bien en évidence dans les châtaigneraies, où je n’ai jamais réussi à récolter les volumes estimés en début de saison », poursuit-il. Résultat de cette surveillance 24 h sur 24 : pas de preuve de flagrant délit mais 40 % de récolte en plus ! « Les caméras, achetées 400 € l’unité, ont vite été amorties », se félicite Lionel.

Profil des voleurs

La plupart du temps, ce sont les plus grosses châtaignes, sur filet, qui disparaissent. Pour le castanéiculteur, le profil des pilleurs est divers : « Certains viennent de départements voisins. Ils sont organisés et viennent ramasser la parcelle entière pour revendre les fruits. Bien que les forces de l’ordre fassent plus de rondes ces dernières années, rien ne les arrête. » Il y a aussi les promeneurs qui pensent « que ce n’est pas grave s’ils ramassent un ou deux kilos ». Mais à répétition, c’est un gros manque à gagner pour les producteurs.

En attendant, Lionel a replacé ses caméras dans ses arbres. Bien que cachées cette année, il espère qu’elles auront le même effet que l’année dernière. Même s’il sait déjà que la récolte sera mitigée. « La sécheresse qui sévit en Ardèche depuis plusieurs mois a empêché les fruits de grossir. Les châtaignes sont nombreuses, de bonne qualité, mais bien trop petites », précise-t-il.